CR RENE NE SRE RO TE A te “rs + D AE ere LR PAS à rs UN que ets à PE ? DAS se rs PR haneste LA Le 7 RAA OA ACAUR ap rs REA à $ ee RAS EXT ee en 0 . PR PARENTS à x s ve Te % Part re es “g: Fe . URUE dE HEC ete d- £ ANA & AR 2 Art 3720 ce x ù F ET RES ; s! : REA : A : FRA te ;: 6 Si LG 4 de SE RCE ‘ape £ PESTE TK E fe F3 Xe & LH es 1 œ x 4 LE 7 V. NU A EATEE i a L A EUR @ ph, } ‘1 hr re PAU LISE Le on “an re Ni FU TE en 44 W de ,'ol 1 FOR r LT « Fi Lure a. RS ; el N° ie un LA NL j 11% fs ù LE 1 FAC) ae LU 1 " LME 4 N ul \ pi HA A L | “+ 1e up (ie Du h QU me » L RIRE LAS { a h2. : : te: Pi L à CN à [a La M EL ES TO LORE N' ArTUU R E LUE, GÉNÉRALE ET PARTICULIERE. DES PUIS S'OUNS: LEO ME H URI EIMPE, DNS OUU”S CRUE UE AY PE ME, Durant, Imprimeur-läbraire et éditeur, rue des Noyers, N° 22; BERTRAND, Libraire, quai des Augustins, N° 35. A1 REOMX ENS Cliez V ALLÉE, frères, Libraires , rue Beffroi , N° 22. AVS PERASBOURG, Chez LEvrAuULT, frères, Imprimeurs-Libraires. À LIMOGES, Chez Barcras, Libraire. A YM ON EP EE LI ER: Chez Vipaz, Libraire. A MONS, Chez Hoyors, Libraire. Criez Et chez les principaux Tabraires de l’Europe. HISTOIRE NATURELLE, GÉNÉRALE ET PARTICULIÈRE, DES P10 FE SISJO:N'S: Ouvrace faisant suite à l’Histoire naturelle, générale et particulière, composée par Leczerc pr E UFFON, et mise dans un nouvel ordre par C. S. SONNIAT, avec des Notes et des Additions. PAR CS. SONNINI, MEMBRE DE PLUSIEURS SOCIÉTÉS SAVANTES ET LITITÉRAIRES. TOME HUITIÉÈME. À Pare Ro LEe TS DE L'IMPRIMERIE DE F. DUFART. a ÆN'XT. 77 A! ñ CNT LÉO TES €. 7 AS CPR ST OIR E NATURELLE DE SR OS S O0 NES —————_———“ SUITE DES CAR A N xX. LE ME AR AN CUITE à LE CARANX CARANGUE (), PAR LACÉPÉÈDE. DIXIÈME ESPÈCE. Nu avons conservé à ce caranx le nom spécifique de carangue, qu’il a porté à la Martinique, suivant Plumier. La première (1) L'on donne ce nom de carangue à d’autres espèces , telles que le guara et le maquereau bâtard. SONNINI. (2) Caranx carangua. Curangue. Peintures sur vélin, faites d’après les dessins de Plumier , et déjà citées, A 3 6 HISEOIRE nageoire du dos est soulenue par sept ou huit aiguillons. Deux aiguillons paroissent au devant de cellé de l'anus. La ligne laté- rale est courbe et rude; la partie supérieure du poisson bleue ; l'inférieure argentée, et presque loules les nageoires resplendissent de l'éclat de l'or. ! ï \ t \ û : ‘ x \ D. È ï l LA ' { ’ i st \ \ Û Ç 1 ; , ù L ri i mn ; nn L ‘ A 1 L 0 no h LL a à : 1 , : à , . ‘a " | * L \ ‘ h 1 « À \! P , L à \ 0 ï ‘ : , . N nl | | \ ; ; £ ‘ ' , ñ .. ' F | À L 1 A ‘ î ll 1 0 ‘ ’ 4 [l “ \ ' S ‘ 0 \ ‘ > : Y " 0 LU « ‘ mr] à ’ “, ; à . =” , L “x | [1 | { ï n Ï \ [ ‘ à ’ * ’ - ' dr ‘ * # | 1 l ‘ { À à 0 À LI LL] \ 1Ü “ ‘ A : x » û 7 x 5 ! L " «1h ï 0 | 4 à { 7 4 . : l k A, | ji s "A L L 4 . : f L ‘ | ' ' ‘ } L ù « ‘ 0 , ol , û \ ‘ , RS : > * _ ; qu! ' L n “0 di 1 CE ne ’ | é \ nl FA “ , | ’ "hf ‘ ñ FU #1 ; M à L ñ L L ù Br... ENG one el de. “de Lee 4 dire dis …; S ph cd pr M es je DA ER Se ee M RS CRE A NE le 7 OT I I PE TU © Ve PR RS SR RS ne nn tt ile, UT pda | | CVOYIATÉ Sd. « 1.LÉ VERDIER . De J'eve def. LIBOURET. IE 9 7 DES CARANX. > LE SCOMBRE A BANDES (1), LE VERDIPR (2). PL xxxIv, 00, 1. LE CRUMENOPHTHALME (3), LE MAQUEREAU DE PLUMIER (à); LE WALIN-PAREI (6), LE SCOMBRE ROUGE (6). LE CARANX FASCÉ (7), LE CARANX.CHLORIS (8), LE CARANX CRUMENOPHTHALME (0), LE CARANX PLUMIER (10), LE CARANX KLEIN: (rr), sr LE CARANX ROUGE (w), PAR LACÉPÈDE. EI, 1264990014, 159% ET, 10° ESPÈCES Rrwarouez les petites écailles qui revé- tent le corps et la queue du fascé ; les dents pointues qui garnissent ses mâchoires, sa Dm (1) Scombre à bandes , nom que ce poisson porte ordinairement en français. En anglais , séreaked mackrel, En allemand , bandirte makrele. Scombre à bandes, scomber fasciatus. Bloch, Hist, gat. des poissons , genre 42. SONNINI. À 4 8 HISTOIRE langue et son palais ; la courbure de la partie antérieure de sa ligne latérale ; les nuances de sa couleur générale et argentée ; les taches (2) Le verdier. En allemand, grunzling. Eu anglais, green mackred. Verdier, scomber chloris. Bloch, Hist. nat. des poissons, genre 42. SONNINI. (3) Ze crumenophtalme. En anglais, bag-eye. En allemand , bentelauge. Crumenophtalme , scomber crumenophtalmus. Bloch , ibid. SONNINI1. (4) Maquereau de Plumier , scomber Plumieri. Bloch , ibid. SONN1nI1. (5) ÆWalin-parei, nom de cette espèce chez Îles tamouls. Le maquereau de Klein, scomber Kleinii. Bloch, ibid, | SONKIN1. (6) Le scombre rouge ; c’est ainsi qu’on le nomme pour l’ordinaire en français. En anglais , red mackrel. En allemand , rothe makrele. Scombre rouge , scomber ruber. Bloch, 1brd. SONNINR, (5) Caranx fasciatus. Bloch, pl. cccxu. (S) Caranx chloris. Le verdier., Bloch, pl. cecxxxix. (9) Caranx crumenophthalmus. Bloch , pl. cccxuni. (10) Caranx Plumieri. Bloch, pl. cccxuiv. (11) Caranx Kleinir. WPalen parey par les tamules.— Bloch, pl. cccxzvit, fig. 2. (12) Caranx ruber. Bloch, pl. ccexur. DE SNICCAIRCA NX. 9 brunes de sa tête et de plusieurs de ses nageoires; le jaune et le violet de ses thora- cines ; le bleu de ses dorsales , de sa caudale et de sa nageoire de l’anus (1) (2): (1) 6 rayons à la membrane branchiale du caranx fascé. 18 rayons à chaque pectorale. 7 rayons aiguillonnés à la première nageoire du dos. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 2 rayons aiguillonnés réunis par une membrane au devant de la nageoire de l’anus. 19 rayons à la nagcoire de la queue. 6 rayons à la membrane branchiale du caranx chloris. 16 rayons à chaque pectorale. 7 rayons aiguillonnés à la première dorsale. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 2 rayons aiguillonnés réunis par une membrane au devant de ja nageoire de l'anus. 25 rayons à la caudale. 6 rayons à la membrane branchiale du caranx cruménophthalme. 20 rayons à chaque pectorale. 8 rayons aiguillonnés à la première nageoire du dos. / 1 rayon aiguillonné et 5 rayons arliculés à chaque thoracine. 10 HASOTRE L'absence de petites écailles sur la tête et les opercules du chloris ; la surface lisse 2 1 #48 , 15 “4 6 2 © FA rayons aisuillonnés réunis par une membrane au devant de la nageoire de l'anus. rayons à la nageoire de la queue. rayons à chaque pectorale du caranx plumier. rayons aiguillonnés à la première dorsale. rayons à chaque thoracine. rayons aiguillonnés réunis par une membrane au devant de la nageoire de l’anus. rayons à la caudale. rayons à la membrane branchiale du caranx klein. rayons à chaque pectorale. rayons aiguillonnés à la première nageoire du dos. rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. rayons aiguillonnés réunis par une membrane au devant de la nageoire de l’anus. rayons à la nageoire de la queue. rayons à la membrane branchiale du caranx rouge. rayons à chaque pectorale. rayons à la première dorsale. rayons à chaque thoracine. rayons aiguillonnés réunis par une membrane au devant de la nageoire de l’anus. rayons à la caudale. (2) Dix bandes brunes sur le corps ont valu à ce DES CARAN X. 11 de sa langue; orifice unique de chacune de ses narines ; le peu de distance qui sépare son anus de sa gorge; la longueur de ses pectorales, qui atteignent au delà du com- mencement de la nageoire de l’anus, el sont, comme la caudale, rougeâtres à la base et violettes à l'extrémité; la nature de sa chair grasse, molle et très-agréable aux habitans des rivages africains voisins d’Acara, auprès desquels on le trouve (1): Les dimensions de la mâchoïre supé- rieure du cruménophthalme, qui est plus courte que linférieure ; la surface unie de poisson la dénomination de scombre à bandes. La prunelle de l’œil est noire et l'iris jaune. La ligne latérale est plus près du dos que du ventre, et elle forme un arc sur la partie antérieure du corps. On ne connoît pas les mers qui nourrissent Île scombre à baudes. Le seul individu de cette espèce, qui ait été observé par les naturalistes, a été acheté par Bloch dans la vente d’un cabinet d'histoire natu- relle en Hollande. SONNINI. (1) Les couleurs de ce poisson ; semblables à l'oiseau que l’on appelle verdier , ont engagé le doctenr Bloch à lui imposer le même nom. L’iris de l’œil est blanc et rouge, : La largeur du corps du verdier, et sa mâchoire - LA LS ! . L1 inférieure avancée, sont deux de ses attributs dis- linclifs. SONNINI. 12 HISTOIRE sa langue et de son palais ; les deux orifices de chacune de ses narines; les lames larges et piquantes qui garnissent la partie posté- rieure de sa ligne latérale ; la couleur grise de ses nageoires, et la blancheur ainsi que la délicatesse de la chair de ce poisson qui vit auprés de la côte de Guinée (à) : La tête du plumier, qui est dénuée de petites écailles; lorifice double de chacun de ses organes de l’odorat; la saillie en pointe de la partie postérieure de ses opercules; le bleu argenté de sa couleur générale que relèvent des taches jaunes ; l’azuré des pec- torales et des thoracines de ce caranx que nourrit la mer des Antilles (2) : (r} On le trouve en grande quantité sur la côte de Guinée, vers Acara. Le dos de ce poisson est bleuâtre ; son ventre et ses flancs sont argentins. Il a le corps alongé, gros et arrondi; la 1ète comprimée ; les mâchoires garnies de dents pointues et si fines qu’on ne les aperçoit qu’à la loupe ; l'iris de l’œil argentin et la prunelle noire. SONNINI. (2} Les mageoïres dans cette espèce sont jaunes ; ses mâchoires ont une longueur égale ; lPanus est du double plus éloigné de la nageoire de la queue que de la tête; la ligne latérale s’abaisse depuis la nageoires pectorale ; Piris est jaune et la prunelle verdätre. | SenNNinr DES CAR AN X. 19 La langue unie, le devant du palais rude, et l’arriére-palais lisse, du caranx Klein de Coromandel ; les nuances grises de ses na- seoires ; sa longueur qui n'excède guère trois décimètres (environ onze pouces); le goût peu agréable et le tissu presque toujours trop maigre de sa chair (1) : Les dents qui hérissent le palais du rouge que lon pêche auprès de lile de Sainte- Croix; sa langue très-lisse et un peu libre dans ses mouvemens ; les deux ouvertures de chacune de ses narines; la facilité avec laquelle il perd les écailles qui recouvrent son corps et sa queue; les reflets argentés qui brillent sur ses côtés, et le jaune mêlé de violet qui se montre sur ses nageoires (2). (r) Ce poisson a le dos brun, les côtés argentins, l'iris jaune et la prunelle noire. 1° M. Klein, médecin de la misssion de Tranquebar, de qui M. Bloch a reçu le wallen - parei, rapporte que ce poisson n’entre point dans les rivières , et qu’on le prend en plus grande abondance en février et mars. SONNINI: f2) 1 à le corps alongé et charnu; les mâchoires d’égale lonsueur et garnies de petites dents aiguës ; la ligne latérale plus éloignée du ventre que du dos , et s’inclinant en bas vers la partie postérieure ; le dos et les côtés rouges jusqu’à la ligne latérale ; V’iris de l’œil d’une belle couleur d’or , et la chair de bon goût. SONNIN1, 14 ET A4%S POI R°E ee LE FERDAU (1), LE GÆZZ (0), LE SANSUN (5), LE KIRM (4) LE CARANX FERDAU (5), TE CARANX GAZ S S1{6), LE CARANX SANSUN (7), gr LE CARANX KORAB (8), PAR LACÉPÉÈDE. 17/10, 19 /ÆET 20° ES PE CES. @ Es quatre caranx composent un sous- genre particulier et distingué du premier (1) Ferdau, nom que ce poisson porte dans l’Yemen. Scomber ovali-oblongus, argenteus , guttis aureis lateralibus ; fasciis transversis fuscis quinque , obso- 1 à à PESAR * scomber ferdau. Forskœl, Faun. Ægypt. Arab. p. 55, n° 71.— Artedi, Gen. pisc. gen. 25, n° F7. SONNINI. (>) Gæzz, nom arabe de ce poisson. Scomber pinnulä ante pinnam ani solitari& bira- diatä... scomber fulvo-guttatus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 170, sp. 15. Scomber glauco - cæruleus ; suttis aureis per latera sequentibus.... en Cine Artedi, Gen. Xe edit. Walbaum, gen, 25 , n° 18. additament. SONNINI. D'HS) CIAÏRIAUN x. sous - genre par la présence d’un aiguillon isolé placé entre les deux nageoires dorsales. RU Rd (5) Sansun ou abou sensun, nom de ce poisson en Arabie; on l'y appelle encore abou læsla, bashe , dheirak , et à Loheia , bockas. Scomber argenteo - nitens » immaculatus ; caudeæ carin& elat&...... scomber sansum:. Forskoæl , Faun. Ægypt. Arab. p.56, n° 54. Scomber argenteo nitens » immaculalus ; caudeæ cariné elatd , æquali. +++. scomber sagsun. Artcdi, Gen. pisc. gen. 25, Sp. 11. additam. Sonxnini. (4) Æirm, vrai nom de ce poisson en Arabie; ce sont Îes petits de l’espèce que l’on y appelle Lorab. Les grands se nomment aussi djim , djarm , ou girb. Scomber argenteus ; dorso cærulescente : Pinnis pee- éoralibus e£ ventralibus rufescentibus. scomber zgnobilis kirm. Forskœl , Faun. Ægypt. Arab. p.55, n°72. — Artedi, Gen. pisc. gen. 25, n° 14. additam. SONNINI1. (5) Caranx ferdau. Scomber ferdau. Lin. édit. de Gmel. — Forskœl, Faun. Arab, p.55, n° 71. N Scombre ferdau. Bonaterre, pl. de l'Encyc. méth. (6) Caranx geæss. Scomber fulvo guttatus. Lin. édit. de Gmelin. — Forskœl, Faun. Arab. p.56, n°73 Scomber gæss. Bonaterre, pl. de l’'Encyc. méth. (7) Caranx sansun. Scomber sansun. Lin. édit. de Gmelin, — Forskæl, Faun. Arab. p.56, n° 74. Scombre bockos. Bonaterre, pl. de l’Encyc. méth. 4 10 HESIT,OTR.E On les trouve tous les quatre dans la mer Rouge ou mer d'Arabie : ils y ont été ob- servés par Forskœl. Le tableau méthodique du genre caranx expose les différences qui les séparent l’un de l’autre; il nous suffira maintenant d'ajouter quelques traits à ceux que présente ce tableau. Le ferdau montre un grand nombre de dents petites, déliées et flexibles; le sommet de la tête est dénué d’écailles proprement dites, et osseux dans son milieu; lopercule est écailleux ; la ligne latérale presque droite ; la nageoire caudale fourchue et glauque. Les pectorales, dont la forme res- semble à celle d’une faux, sont blanchâtres ; et une variété de l’espèce que nous décri- vons les a transparentes (9). On voit au (8) Caranx korab. Scomber ionobilis. Lin. édit. de Gmel. — Forskæl, Faun. Arab. p. 55, n° 72. Scombre korab. Bonaterre, pl. de PEncyc. méth. (go) Cette variété est nommée en arabe , selon Forskœl , ajad, abou sœnsun on hætj. Scomber pinnis pectoralibus hyaliris. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 140 , sp. 17, var. b. Scomber bajad. Artedi, Gen. pisc. edit. Walbaum, gen. 25 , n° 17. var. a. devant RE DEMO NC ATÉRNA UNIX. ie devant des narines un pelit barbillon CcO- nique (1) (2). Le gæss, qui ressemble beaucoup au ferdau , a une petite cavité sur la tête ; il peut baisser et renfermer dans une fossette Jongitudinale sa première nageoire dorsale ; sa nageoire caudale est très-fourchue, et sa ligne latérale est courbe vers la tête et droite vers la queue (5) (4). (z) 6 rayons aiguillonnés à la première nageoire dorsale. | 21 rayons à chacune des pectôrales. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chacune des thoracines. 15 ou 16 rayons à celle de la queue. (2) La couleur du ferdau est celle de l’a argent, plus foncée et mêlée de bleuâtre sur le dos; des points dorés sont clair - semés sur les côtés; cinq larges bandes brunes et courbées en arc, descendent de chaque côté depuis le dos jusqu’au ventre. Les yeux ont l'iris de couleur blanche. SONNINI, (5) 7 rayons aiguillonnés à la premiere nageoire dorsale. 1 rayon aiguillonné et 20 rayons articulés à chacune des pectorales. z rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chacune des thoracines. A] 18 ou 19 rayons à celle de la queue. (4) Les taches dorées sont plus nombreuses sur leg Poiss. Tome VIII, D 18 LES TO, L RE Le sansun, qui a beaucoup de rapports avec le gæss et avec le ferdau, présente des ramifications sur le sommet de la tête; une rangée de dents arme chaque mâchoire ; la mâchoire supérieure est d’ailleurs garnie d’une grande quantité de dents petites et flexibles , placées en seconde ligne. Les na- geoires pectorales et les thoracines sont blanches: celles de l'anus et le lobe infé- rieur de la caudale sont jaunes; le lobe supérieur de cette même caudale est brun comme les dorsales, qui d’ailleurs sont bor- dées de noir (1). Le korab a chaque mâchoire hérissée d’une rangée de dents courtes et comme renflées ; la ligne latérale est ondulée vers la nuque, et droite ainsi que marquée par côtés du gæzz que sur le ferdau, mais elles sont placées sans ordre. Du reste , la couleur générale da poisson est un verd bleuâtre et brillant ; l'iris est doré. SONNINI, (1) 7 rayons aïiguillonnés à la première nageoire dorsale du sansun. 1 rayon aiguillonné et 20 rayons articulés à chacune des pectorales. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chacune des thoracines. a7 ou 16 rayons à celle de la queue. DES CARANX. 1ù des écailles particulières auprès de la queue. Les nageoires pectorales et les thoracines sont roussâtres; les dorsales glauques; l’anile transparente et comme bordée de jaune ; ie lobe inférieur de la caudale jaune , et le supérieur d’un bleu verdâtre (1). (1) 8 rayons à la membrane branchiale du korab. 7 rayons aiguillonnés à la première nageoire dorsale. 3 1 rayon aiguillonné et 29 rayons articulés à chacune des pectorales. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à : chacune des thoracines. 17 ou 18 rayons à celle de la queue, 20 HISTOIRE SOIXANTE-TROISIÈME GENRE. PAR ' LACÉPE DE. ME Sc Ie eCETENO"FES. D:ox nageoires dorsales; point de petites nageoires au dessus ni au dessous de la queue; les côtés de la queue relevés lon- gitudinalement en carène , ou une petite nageoire composée de deux aiguillons et d’une membrane au devant de la nageoire de l’anus ; des aiguillons cachés sous la peau, au devant des nageoires dorsales. ESPÉÈCE. LE TRACHINOTE FAUCHEUR; érachinotus falcatus. — La seconde nageoire du dos, et celle de l’anus représentant la forme d'une faux. DES TRACHINOTES. o% LE FAUCHEUR. (). LE TRACHINOTE FAUCHEUR (2); PAR LACÉPÉDE. C'ssr dans la mer d'Arabie qu'habite ce poisson, que Forskœl, en le découvrant, crut devoir comprendre parmi les scom- bres, inais que l’état actuel de la science ichthyologique et nos principes de distribu- lion méthodique et régulière noùs obligent à séparer de ces mêmes scombres, et à inscrire dans un genre particulier. Nous donnons à cet osseux le nom générique de trachinote, qui veut dire aiguillons sur le dos, pour désigner l’un des traits les plus distincüifs de sa conformalion. Cet animal (1) Le faucheur. À Dsjidda , Aogel. À Loheia, dej mal. Scomber falcatus. Artedi, Gen. pisc. gen. 25, n° 15. additament. SONNINI. (2) T'rachinotus falcatus. Scombre falcatus. Tin. édit. de Gmelin. Scomber rhomboidalis , pinn& secund4 dorsi et ani ; Jalcatis. Yorskœl , Faun. Arab. p- 57 , n° 76. Scombre hogel, Bonaterre, pl. de l'Encyc.méth. Bb 3 22 HISTOIRE a toujours en effet , auprès de la nuque, des aiguillons cachés sous la peau, et au devant desquels un piquant très-fort, couché hori- sontalement , est tourné vers le museau, et quelquefois recouvert par le tégument le plus extérieur du poisson. La première nageoire dorsale , dont la membrane n'est soutenue que par des rayons aiguillonnés ,. et dont la peau recouvre quelquefois le premier rayon, peut se baisser et se coucher dans une fossette. | La seconde nageoire dorsale et celle de Panus (1) ont la forme d’une sorte de faux ; et voila d’où vient le nom spécifique que nous avons conservé au trachinote que nous décrivons. Ce faucheur, dont la hauteur égale sou- vent la moitié de la longueur, est revêtu, sur le corps et la queue, d’écailles minces et fortement attachées ; on ne voit pas PR (1) 5 rayons aiguillonnés à la première nageoire dorsale. x rayon aiguillonné et 19 rayons articulés à Îa seconde. 18 rayons à chacune des pectorales. 6 rayons à chacune des thoracines. 1 rayon aiguillonné et 17 rayons articulés à celle de l'anus. 6 rayons à celle de la queue, qui est fourchue. DES TRACHINOTES. 23 d’écailles proprement dites sur les opercules; on n’aperçoit pas de dents aux mâchoires, mais on remarque des aspérités à la mà- choire inférieure; la lèvre supérieure est extensible; la ligne latérale est un peu on- dulée; les thoracines, plus longues que les pectorales, sont comme tronquées oblique- ment ; il y a au devant de l'anus une petite nageoire à deux rayons. La couleur générale de ce trachinote est argentée, avec une teinte brune sur le dos. Une nuance jaunâtre paroît sur le front. La nageoire caudale est peinte de trois couleurs ; elle montre du brun, du glauque et du jaune : les thoracines sont blanchâtres en dedans et dorées ou jaunâtres en dehors; ce qui saccorde avec les principes que nous avons exposés au sujet des couleurs des poissons, et même du plus grand nombre d'animaux , et les pectorales ne présentent qu'une nuance brune. Il paroît, par une note très-courte que j'ai trouvée dans les papiers de Commerson, que ce naturaliste avoit vu, auprès du fort Dauphin de Madagascar , notre trachinote faucheur, qu’il regardoit comme un caranx, et auquel il attribuoit une longueur d'un demi-mètre (un pied et demi). B 4 2 HISTOIRE — "55 a SOIXANTE-QUATRIÈME GENRE. PAR LACLPÈDE. LES CARANXO MO RES. Uxs seule nageoire dorsale: point de: petites nageoires 'au dessus ni au dessous de la queue; les côtés de la queue rele- vés longitudinalement en carène , ou une petile nageoire composée de denx 'aiguil- Jons et d’une membrane au devant de la nageoire de l'anus, ou la nageoire dorsale : très-prolongée vers celle de la queue; la: lèvre supérieure très-peu extensible ; ou non extensible: point d’aiguillons isolés aü devant de la nageoire du dos. 3 PREMIBRE E S$S P À CF. LE CARANXOMORE PÉLACGIQUE ; Caranx0- mrorus pelagicus. — Quarante rayons à la nageoire du dos. SE DN DE € S PÉ CE. LE CARANXOMORE PLUMIÉRIEN ; Caran- xomorus plumierianus. — Les pectorales une DES CARANXOMORES. 25 fois plus longues que les thoracines ; la dor- sale et l’anale en forme de faux. TROISAÈME. ESPÈCE. LE CARANXOMORE PILITSCHEI ; CArAnTO- norus pilitschei.— Huit rayons aiguillonnés et seize rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguüillonnés et quatorze rayons articulés à celle de l’anus; la mà- choire inférieure plus avancée que la supé- rieure; un seul orifice à chaque narine; la couleur générale d’un violet argenté. 40 I F9TO'ERE LE CARANXOMORE LÉ LA GE QUE... (Us), PAR LACÉPÈDE PREMIÉRE ESPÈCE. Lirs caranxomores différent des caranx en ce qu'ils n’ont qu'une seule nageoire dorsale ; ils leur ressemblent d’ailleurs par un très-grañnd nombre de trails, ainsi que leur nom l'indique. Le nombre des rayons de la nageoiïre du dos distingue le pélagique, auquel on ne (x) Caranxomorus pelagicus. Scomber pelagicus. Lan. édit. de Gmelin. — Mus, AG. Frid.r.,p.72 tab. 30, fig. 3. Scombre monoptère. Daubenton , Encyc. méthod.— Bonaterre, pl. de l’'Encycl. méthod. (2) Scomber pinné dorsali unicä. Lin. Mus. Adolp. Frid. loco supra citato. Scomber pinnulis pinnäque dorsali coadunatis in- NUM... scomber pelagicus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 170, sp. 10.— Artedi, Gen. pisc, gen. 2b, n° 20. additament. SONNINI DES CARANXOMORES. 27 doit avoir donné le nom qu'il porte que pour désigner l'habitude de se temir fré- quemment en pleine mer (1). (1) A la nageoïre dorsale du péla- gique ST at futl ee * + « + 40 rayons. . À chacune des pectorales. , . . 19 À chacune des thoracines. . : 5 Arceile de laénus ki 420 Ur 22 À. celle de la queue, qui est très- ONCE". SV RE 20 28 EXES'TOIRT LE CARANXOMORE PL UMEMA LIEN n, PAR LACÉPÈDE. SECONDE ESPÈCE. Pin M1 les peintures sur vélin du museum d'hustoire maturelle se trouve l’image de ce poisson, dont on doit le dessin au voyageur Plumier. Ce caranxomore parvient à une grandeur considérable, et n’est couvert que d’écailles très-petites. La nageoire dorsale ne commence que vers le milieu de la longueur totale de lanimal; elle ressemble presque en tout à celle de l’anus, au dessus de la- quelle elle est située. La nuque présente un enfoncement qui rend le crâne convexe; la ligne latérale est courbe et rude ; trois lames composent chaque opercule ; les mà- choires sont aussi avancées l’une que Pautre; le dessus du poisson est bleu, et le dessous d’un blanc argenté et mêlé de rougeûtre. (1) Caranxomorus plumierianus. Trachurus maximus , squamis minutissimis, Manus- crits de Plumier, DES: CARANXOMORES. ‘9 L'EMP MENEUS CD E Li) Se LE CARANXOMORE PILITSCHEI (2), PAR LACÉPÉÈDE, TR Oo IS TÉEMeB ESP ÉCE. Lss écailles qui revêtent le corps et la queue de ce poisson sont minces et se dé- tachent facilement ; sa ligne latérale suit d'assez près la courbure du dos ; sa caudale est fourchue ; il ne parvient que irès-rare- ment à la longueur de deux décimètres (environ sept pouces) ; ses thoracines et la nageoire de sa queue sont jaunes ou dorées; sa chair est grasse et d’un goût agréable ; on (1) Püilitschei, nom de cette espèce en langue ma- labare. Par les français qui fréquentent les Indes, petit maquereau. En allemand, £lein makrele, En anglais , little makrel. SoNNiN1. (2) Caranxomorus pilitschei. En langue malabare, pilitschei. Scombre minutus, Bloch , pl, ccccxxix, fig. 2. 80 HISTOIRE le trouve souvent en très-grand nombre dans la mer et dans les embouchures des fleuves qui arrosent la côte de Malabar (1). (1) 7 rayons à la membrane branchiale du caranxo- more pilitscheï. 16 rayons à chaque pectorale. 1 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. 24 rayons à la caudale. DES CÆSIO. 31 RE SOIXANTE - CINQUIÈME GENRE, PAR LACÉPÈDE. LL ESS, C'Æ:S 4 :0: Us: seule nageoire dorsale; point de petites nageoires au dessus ni au dessous de la queue; les côtés de la queue rele- vés lonsitudinalement en carène, ou une petite nageoïire composée de deux aiguil- lons et d’une membrane au devant de Ia nageoire de l'anus, ou la nageoire dorsale très-prolongée vers celle de la queue; la lèvre supérieure très - extensible; point d’aiguillons isolés au devant de la nageoire du dos. PREMIÈRE ESPÈCE. LE cæsio AZUROR; cœsio cœrulaureus, —= L'opercule branclual recouvert d’écailles semblables à celles du dos, et placées les unes au dessus des auires. SECONDE ESPÈCE. LE cÆsio POULAIN; cœæsio equulus, — Une fossette calleuse et une bosse osseuse au devant des nageoires thoracines. 92 AIS TO FF FE: CÆSIO, AZUKOR ES PAR LACÉPÉÈÉDE. P RE M D EUR EE. ESP ÉIC E: Czxsro est le nom générique donné. par Commerson au poisson que nous désignons par la dénomination spécifique d’azuror, laquelle anaonce l'éclat de l'or et de l’azur dont il est revêtu. Le naturalisle voyageur a tiré ce nom de cæsio, de la couleur bleuâtre, en latin cæsius, de l'animal qu'il avoit sous ses yeux. En reconnoissant les grands rapports qui lient les cæsio avec les scombres, il a cru cependant devoir les en séparer. Et c'est en adoptant son opinion que nous avons établi le genre particulier dont nous nous occupons, que nous avons cherché à circonscrire dans des limites pré- cises, el auquel nous avons cru devoir rap- porter non seulement le cæsio azuror décrit (1) Cæsio cæœrulaureus. Cæsio dorso cœruleo, tæni& lineæ laterali super- ductà, flavescente deauratä, corpore subteriore argenteo, caudæ marginibus undique rubentibus. Commerson , manuscrits déjà cités. : da par DES (C'ÆS;r0. 33 par Commerson, mais encore le poulain placé par Forskoœæl, et d’après lui par Bona- terre, au milieu des scombres, et inscrit par Gmelin parmi les centrogasières. L'azuror est très-beau. Le dessus de ce poisson est d’uu bleu céleste des plus agréa- bles à la vue, et qui, s'étendant sur les côtés de l'animal, y encadre, pour ainsi dire, une bande longitudinale d’un jaune doré, qui règne au dessus de la ligne latérale, suit sa courbure, et en parcourt toute l'étendue. La partie inférieure du cæsio est d’un blanc brillant et argenté. Une tache d’un noir très-pur est placée à la base de chaque nageoire pectorale, qui la cache en partie, mais en laisse paroître une portion, laquelle présente la forme que l’on désigne par le nom de chevron brisé. La nageoire de la queue est brune, et bordée dans presque toute sa circonférence d’un rouge élégant. L’anale est peinte de la même nuance que cette bordure. On re- trouve la même teinte au milieu du brun des pectorales; la dorsale est brune, et les thoracines sont blanchâtires. L'or, l'argent, le rouge, le bleu céleste, le noir sont donc répandus avec variété et magnificence sur le cæsio que nous consi- Poiss. Tome VIII. ae 54 HIS TOIRT dérons; et des nuances brunes sont distri= buées au nuilieu de ces couleurs brillantes, comme pour les faire ressortir, et Lerminer l'effet du tableau par des ombres. | Cette parure frappe d'autant plus les yeux de l'observateur, qu’elle est réunie avec un volume un peu considérable, l’azuror étant à peu près de la grandeur du maquereau , avec lequel il a d'ailleurs plusieurs rapports. Au reste, n'oublions pas de remarquer que cet éclat et cette diversité de couleurs que nous adnnrons en tàchant de les peindre, appartiennent à un poisson qui vit dans l'archipel des grandes Indes, particulière- ment dans le voisinage des Moluques, et par consequent dans ces contrées où une heureuse combinaison de la lumière, de la chaleur, de Flair et des autres élémens de la coloration donne aux perroquets, aux oiseaux de paradis, aux quadrupèdes ovi- pares, aux serpens, aux fleurs des grands arbres et à celles des humbles végétaux, l'or resplendissant du soleil des tropiques, et les tons animés des sept couleurs de larc céleste. L’azuror brilloit parmi les poissons que les naturels des Moluques apportoient au Vaisseau de Comimerson, et le goùût de sa chair étoit agréable. DES:60%48:E,0. #90 Le museau de ce cæsio est pointu; la lèvre supérieure très-extensible ; la mâchoire inférieure plus avancée que celle de dessus, lorsque la bouche est ouverte; chaque mà- choire garnie de dents si petites que le tact seul les fait distinguer ; la langue très-petite, cartilagineuse, lisse et peu mobile ; le palais aussi lisse que la langue ; l’œil ovale et très- grand ; chaque opercule composé de deux James, recouvert de petites écailles, excepté sur ses bords, et comme ciselé par des rayons ou lignes convergentes ; la lame postérieure de cet opercule conformée en triangle; cet opercule branchial placé au dessus du rudi- ment d’une cinquième branchie ; la conca- vité des arcs osseux qui soutiennent les branchies dentée comme un peigne; la na- geoire dorsale très- longue, et celle de la queue profondément échancrée (1). (1) 7 rayons à la membrane branchiale. 9 rayons aiguillonnés et 15 rayons articulés à la nageoire du dos. 24 rayons à chacune des pectorales, 6 rayons à chacune des thoracines, 2 rayons aiguillonnés et 13 rayons articulées à celle de l’anus. 17 rayons à celle de la queue. 56 HISTOIRE BR BOUM ERA TN, Cr): LE CR SNO)POULAIN (2), PAR UDUAICEPEDE, S'FIO ON D EH. E 5 P É C'E. Cz poisson a une conformation peu com- mune. Sa tête est relevée par deux petites saillies alongées qui convergent et se réunissent sur le front ; un ou deux aiguillons tournés vers la queue sont placés au dessus de chaque œil; les dents sont menues, flexibles, et, pour ainsi dire, capillaires ou sétacées ; (1) Le poulain. En arabe, abou kurse , littéralement père de la selle, c’est-à-dire , qui porte la selle. Scomber pinnulis pinnäque dorsi connatis ...... scomber equula. Forskoœl , Faun. Ægypt. Arab. p.58, n° 77. — Artedi , Gen. pisc. gen. 25 ,n° 19. additam. Centrogaster pinnulis pinnäque dorsi connatis..... centrogaster equula. Lin. Syst. nat. edit Gmel. gen. 170 bis , sp. 3. SONNINI. (2) Cæsio æœquulus. Centrogaster equula. Lin. édit. de Gmelin. — Forskoœæl , Faun. Arabic. p. 58, n° #7. Scombre petite jument. Bonat. pl. de l’'Enc. méth. D'ES) 'C Æ SE 0. 57 Popercule est comme collé à la membrane branchiale; on voit une dentelure à la pièce antérieure de ce même opercule ; une mem- brane lancéolée est attachée à la partie su- périeure de chaque nageoire thoracime; la dorsale et la nageoire de lanus s'étendent jusqu’à celle de la queue, qui est divisée ét présente deux lobes distincts; et enfin au devant des nageoires thoracines paroit une sorte de bosse ou de tubercule osseux, aigu, et suivi d’une petite cavité linéaire, et également osseuse ou calleuse. Ces deux callosités réunies, cette éminence et cet enfoncement ont été comparés à une selle de cheval; on a cru qu'ils en rappeloient vaguement la forme; et voilà d’où viennent les noms de petit cheval , de petite jument, de poulain et de pouline , donnés au poisson que nous exammnons (1). me (1) 4 rayons à la membrane des branchies. 8 rayons aïgüillonnés et 16 rayons articulés à la nageoiïire du dos. 18 rayons à chacune des pectorales, 1 rayon aïiguillonné et 5 rayous articulés à chacune des thoracines. 3 rayons aiguillonnés et 15 rayons articulés à celle de l’anus, 17 rayons à celle de la queue. C3 58 HT T'OTRE;: Au reste, ce cæsio est revêtu d’écailles très-petites, mais brillantes de léclat de l'argent. Il parvient à la longueur de deux décimètres (sept pouces environ). Forskoœl Ja vu dans la mer d'Arabie, où il a observé aussi d’autres poissons (1) presque entière- ment semblables au poulain, qui n’en dif- férent d’une manière très-sensible que par un ou deux rayous de moins aux nageoires dorsale, pectorales et caudale, ainsi que par la couleur glauque et la bordure jaune de ces mêmes nageoires, des thoracines et de celle de l'anus , et que nous considérerons, quant à présent et de même que les natu- ralistes Gmelin et Bonaterre, comme une simple variété de lespèce que nous venons de décrire (2). 7] (1) Scomber pinnis glaucis ,margine flavis. Forskæœl, Faun. Arab p. 58. Scombre meillet. Bonaterre, pl. de l’Enc. méth. (2) Forskœl présente le poisson nommé meillet à Dsjidda et berbis à Loheïa ,comme une simple variété du poulain. SONNINI. DES CÆSIOMORES. 59 CRE SOIXANTE-SIXIÈME GENRE. PAR LACÉPÉÈÉDE. LES CÆSIOMORES. Us seule nageoire dorsale ; point de petites nageoires au dessus ni au dessous de la queue; point de carène latérale à la queue, ni de petite nageoire au devant de celle de l'anus; des aiguillons isolés au devant de la nageoire du dos. PB RVE: ML E PR ED) S PV CUE, LE CÆSIOMORE BAILILON ; CÆæSi0morus Baillonii. — Deux aiguillons isolés au devant de la nagcoire dorsale; le corps et la queue revêtus d’écailles assez grandes. SECONDE ESPÈCE. LE CÆSIOMORE BLOCH; cœæsiomorus Blochii. — Cinq aiguillons isolés au devant de la nageoire dorsale ; le corps et la queue dénués d’écailles facilement visibles. C 4 40 HIS TOTRE LE CÆSIOMORE BAILLON (i), PAP LACÉPEÉDE. PARLFIM dE RE, E SP É CE. Nous allons faire connoître deux cæsio- mores ; aucune de ces deux espèces n’a en- core été décrite. Nous en avons trouvé la figure dans les manuscrits de Commerson. Nous dédions l’une de ces espèces à Baillon, l’un des plus zélés et des plus habiles cor- respondans du museum national d'histoire nalurelle, qui rend chaque jour de nou- veaux services à la science que nous culti- vons, par ses recherches, ses observations, et les nombreux objets dont il enrichit les collections de la république , et dont Buffon a consigné le juste éloge dans tant de pages de cette Histoire naturelle. Nous consacrons l’autre espèce à la mé- moire du savant et célèbre ichthyologiste, le docteur Bloch de Berlin, comme un nouvel hommage de l'estime et de amitié qu'il nous avoit inspirées. (1) Cæsiomorus Baillonii. DES CÆSIOMORES. 41 Le cæsiomore baillon a le corps et la queue couverts d’écailles assez grandes, ar- rondies, et placées les unes au dessus des autres. On n’en voit pas de semblables sur la tête, ni sur les opercules, qui ne sont revêtus que de grandes lames. Des dents pointues et un peu séparées les unes des autres garnissent les deux mâchoires, dont l'inférieure est plus avancée que la supé- rieure. On voit le long de la ligne latérale, qui est courbe jusques vers le milieu de la longueur totale de l’animal , quatre taches presque rondes et d’une couleur très-foncée. Deux aiguillons forts, isolés, et tournés en arrière, paroissent au devant de la nageoire du dos, laquelle ne commence qu'au delà de l’endroit où le poisson montre la plus grande hauteur, et qui, conformée comme une faux, s’étend presque jusqu’à la nageoire caudale. La nageoire de l'anus, placée au dessous de la dorsale, est à peu près de la même étendue et de la même forme que cette der- nière, et précédée de même de deux aiguil- lons assez grands et tournés vers la queue. Ta nageoire caudale est très-fourchue ; les thoracines sont beaucoup plus petites que les pectorales. 40 ETS IT OTRE LE CÆSIOMORE BLOCH (1), PAR LACÉPÉDE. SECONDE ESPECE. Ce poisson a beaucoup de ressemblance avec le baillon : la nageoire dorsale et celle de l'anus sont en forme de faux dans cette espèce, comme dans le cæsiomore dont nous venons de parler; deux aiguillons isolés hérissent ie devant de la nageoire de l'anus; la nageoire caudalé est fourchue, et les thoracines sont moins grandes que les pec- torales dans les deux espèces : mais les deux lobes de la nageoire caudale du bloch sont beaucoup plus écartés que ceux de la na- geoire de la queue du baillon ; la nageoire dorsale du bloch s'étend vers la tête jus- qu'au delà du plus grand diamètre vertical de l'animal; cinq aiguillons isolés et très- forts sont placés au devant de cette même nageoire du dos. La nuque est arrondie; la (1) Cæsiomorus Blochii. DES CÆSIOMORES. 43 tête grosse et relevée; la mâchoire supé- rieure terminée en avant, comme l'infé- rieure , par une portion très-haute, très-peu courbée et presque verticale; deux lames au moins composent chaque opercule ; on ne voit pas de tache sur la ligne latérale, qui de plus est tortueuse:; et enfin les tégumens les plus extérieurs du bloch ne sont recou- verts d'aucune écaille facilement visible. 44 EP CEES PÈCHES DES SCOMBRES. Péche du Thon. Son ancienneté, À A pêche des thons re- monte au moins au siècle d’Aristote ; au rap- port de ce philosophe, les fameuses pèches de ces poissons éltoient celles qui se faisoient à la porle de Bysance, aujourd'hui Constan- tinople, qui, pour cetie raison, portoit le nom de Corne d’or. Au second siècle de notre ère, Oppien a composé un poëme sur la pêche, si estimé de l’empereur Caracalla, que ce prince fit donner un écu d’or pour chaque vers. On y remarque ce passage curieux : « Les thons, dit le poëte, se jettent en foule dans les filets qu'on leur a préparés, et dans cette espèce de labyrinthe d’où ils ne peuvent plus sortir. Ils sortent du grand Océan et viennent au printems dans nos mers, lorsque le mâle et la femelle sont agités des mêmes desirs. Les fiers espagnols les attendent au détroit et les enlèvent les premiers ; ils sont ensuite la proie des pè- cheurs celtes qui sont à l'embouchure du DES SCOMBRES. 45 Rhône, et des marseillais, anciens habitans de Phocée: enfin ils tombent dans les filets de ceux qui habitent l’ile de Sicile et les bords de la mer Thyrrénienne. » Lorsque cette armée printannière cst entrée par le détroit, c’est une grande nou- velle pour les pêcheurs. Ils choisissent, pour les attendre, un lieu du rivage qui ne soit ni op resserré, n1 trop exposé au vent, mais qui forme une retraite commode. Là, sur la cime d’une montagne voisine, est assis celui qui veille à la pêche; aussitôt qu'il voit venir les thons, il appelle ses compagnons. ‘Tous les filets sont tendus, et forment des appastemens dans la mer; car on y voit un vestibule, des chambres, des portes et un corps-de-logis enfoncé ». (Liv. 3, v. 8356.) Voilà l’origine des madragues , dont je par- lerai dans la suite de cet article. « Il ne faut pas être surpris, dit Athénée, qui écrivoit , dans le même siècle, si les béotiens sacrifient aux dieux des grosses anguilles ; puisque nos pêcheurs , dans le tems où ils prennent les thons, après avoir retiré leurs filets , immolent un de ces pois- sons à Neptune. Ils avoient aussi coulume de lui offrir un pareil sacrifice, avant la pêche , pour le prier d’éloigner de leurs filets 46 PECHES le xiphias (l’espadon) qui les déchiroit »: (Tav. 17, chap. 207). Tems de la péche du thon. Selon le même historien on ne pêchoit ce poisson dans l’'Hellespont , la Propontide et le Pont-Euxin, que depuis le commencement du printems jusques vers la fin de l’automne. Du tems de Rondelet, écrivain du seizième siècle, c'étoit au printems, en automne, et quel- quefois en été, qu'on prenoit une grande quantité de thons, près des côtes d’Espagne, et sur-tout vers le détroit de Gibraltar. Quoique depuis le tremblement de terre de 1744, les thons se jettent en plus grand nombre vers la côte d'Afrique, il n’en est pas moins vrai qu'à l'issue de l'hyver, ces poissons abondent près des rivages d'Espagne et dans toute la largeur du détroit. On en pêche en très-grande quantité à Conil, vil- lage à sept lieues de Cadix, et au mois de mai une affluence de spectateurs jouit de ce singulier coup d'œil. (On m'a assuré, dit Guys, qu’autrefois le duc de Medina Sido- pia s’étoit fait, à Conil, une rente annuelle de quatre-vingt mille ducats en thons; cependant ce poisson n'est pas recherché chez ce peuple ; il est communément plus gros et beaucoup moins délicat en Espague DES SCOMBRES. 47 et en Portugal qu'en Provence ». ( Lettres sur la Grèce.) Sur plusieurs rivages de France et d'Es- pagne, voisins de l’extrémité occidentale de la chaîne des Pyrénées, on s'occupe de la pêche des thons depuis les derniers jours d'avril jusqu’en octobre; et dans les autres parties du territoire français on est assuré que l’arrivée des maquereaux annonce celle des thons qu'ils poursuivent pour en faire leur proie. L’avidité du thon pour les maquereaux est si marquée et si connue que, pour les attirer dans un piège, il suffit de leur pré- senter un leurre qui imite même grossiè- rement la forme de ce poisson. Sa voracité le porte aussi vivement sur plusieurs autres espèces, et particulièrement sur les sar- dines , au point que le simulacre imparfait de ces petits animaux devient, entre les mains du pêcheur , un appât assuré qui entraîne le thon avec la plus grande faci- lité. Dans les environs de Bayonne sur- tout, on fait un très-heureux usage de ce moyen; un bateau allant à la voile traîne des lignes dont les haims ou hameçons sont recouverts d’un morceau de linge, ou d’un petit sac de toile en forme de sardine, et il 43 PECHES ramène ordinairement plus de cent cin- quante thons. ÎManière de pécher le thon. On pêche ce poisson au doigt, à la canne, au libouret, au grand couple, au thonaire et à la ma- drague. Péche au doigt. La principale différence qu’il y a entre cette facon de pêcher et celle qui se fait avec une ligne au bout d’une perche, ligne ou canne, dans un petit bateau, consiste en ce que la ligne tient à un de ces trois instrumens, et elle ne peut être que d’une longueur médiocre, au lieu que celle qu'on lient à la main peut avoir douze ou quinze brasses de longueur. Lorsqu'on ap- plique cette méthode à la pêche du thon, il est nécessaire que la corde qui sert de ligne et l’haun soient proportionnés au poids et à la grosseur du poisson; quant à l'appât , ce qu’on vient de dire, il n’y a qu’un moment, ne laisse rien à desirer. La nuit paroît le tems le plus propre à cette espèce de pêche. Alors deux hommes s'embarquent dans un léger bateau, ayant chacun à la main une ligne au bout de la- quelle sont des haims amorcés. Ils la tirent à bord dès qu'ils sentent qu'il y a quelque chose de pris. Péche Fu ñ DES SCOMBRES. 49 Péche à la canne. Cette pêche consiste à attacher au bout d’une perche une ligne garnie d’un haim, qu'on retire prompte- ment , en soulevant la perche, lorsque le poisson a mordu à lappât. Le terme de canne peut venir de ce qu'au lieu de perche on se sert d’un roseau , canna, ou de ce qu’on dispose quelquefois les gaules où perches pour cette pêche, de manière que, quand on ne les emploie pas à cet usage, on s’en sert comme de canne à la promenade. Les pêcheurs ont coutume de faire leurs perches ou cannes d'un bois élastique et léger, de coudrier ou de saule : celui de mri- cocoulier, qu’on tire de Perpignan pour en faire des baguettes de fusil, seroit très-propre à cet usage , parce qu'il est léger et plie beaucoup sans se rompre. Ici, comme dans le paragraphe précéderit, Ja ligne sera proportionnée au volume du poisson ; sa matière demande quelques ob- servalions. Des pêcheurs, qui n’y regardent pas de fort près, composent leur ligne d’un fil retors , bien travaillé et formé de plusieurs brins. Il paroît que, pour la pêche du thon, cette ligne ne sufliroit pas et risqueroit de se rompre : le plus sûr est d'employer une Pass. Tome VIII. D "So JéNPECHES corde assez forte, vu sa longueur ; pour résister aux bonds et aux efforts d’un thon d’une certaine grosseur. Un assemblage de crins bien choisis , et sur-tout bien noués, tant entre eux qu'à la canne et au ham, semble à quelques pêcheurs préférable à l'usage des cordes. Quelques-uns poussent l'attention jusqu’à vouloir que la ligne soit teinte en gros verd pour mieux imiter la couleur des eaux de la mer. Il est facile de donner cette teinte au chanvre ; voici la méthode pour la faire prendre au crin. Il faut prendre une pinie, mesure de Paris, de pctite bierre, et une demi-livre d'alun; mettre l’un et l’autre, ainsi que les crins, dans un pot de terre, qu’on fera bouillir doucement une demi-heure. I sy formera une écume jaune; alors on ajoutera une demi-livre de couperose concassée avec: le crin; on fera doucement bouillir le tout jusqu'à réduction de moilié , et trois ou quatre heures après le refroidissement on retirera le crin, qui se trouvera de la cou- leur desirée. | La ligne destinée à la pêche du thon, longue de plusieurs brasses, ne pouvant être formée de crins d’une seule pièce, il faut nécessairement assembler des mor- DES SCOMBRES. 5x ceaux séparés, puis les unir solidement et les nouer ensemble pour qu'ils puissent donner une longueur totale suffisante. Pour _ cela on met deux de ces sections de manière qu’elles entament un peu l’une sur l'autre; on les unit ensuite , par un nœuil, en faisant faire deux révolutions aux bouts des crins. Quand on a serré le nœud, les crins ne peuvent plus se séparer, et l’on coupe avec des ciseaux ce qui excède le nœud. On en réunit ainsi un nombre suflisant pour faire une ligne de la longueur nécessaire. Quelques pêcheurs prétendent que, pour la pièce qui fait le bout de la ligne du côté de l’'haim , il ne faut pas commettre les crins, et qu'il vaut nueux se contenter de les tendre à côté l’un de l’autre; parce qu’alors, disent- ils, les crins paroissent moins dans l’eau et: n’effarouchent pas les poissons. Cepentlant Pusage le plus commun est de les tordre ensemble l’un sur l’autre, pour leur donner plus de consistance et de force. Lorsque de légers mouvemens imprimés à la ligne avertissent que le poisson com- mence à attraper l’appât, il faut se modérer et lui donner le tems de l’avaler; maïs dès qu'on s'aperçoit qu'il y tient bien, on donne une secousse pour piquer le poisson, pour D 2 bg © IPECHES l’engager à faire entrer la pointe de l’haïm dans le gosier; c’est à ce moment que les thons se tourmentent beaucoup ; alors loin de tirer la ligne, il faut la lâcher peu à peu et les laisser se promener de côté et d'autre, jusqu'à ce que jugeant qu'ils sont fatigués, et que leurs forces commencent à manquer, on puisse doucement et sûrement les tirer à bord. Quelques pêcheurs, employant de gros haums et des lignes très-fortes , ont coutume, avant de mettre le poisson à l’air, de saisir la ligne à la main, et tenant la tête de lani- mal élevée, ils lui font avaler de l’eau et perdre ainsi bientôt ses forces. Maïs , comme en conviennent tous lés gens du métier, les grosses lignes et les haims renforcés effa- rouchent les poissons, et il n’y a que les affamés qui approchent. Péche au hbouret. Le libouret est un instrament composé d’une corde ou ligne principale, à l'extrémité de laquelle est sus- pendu un poids de plomb; la corde passe au travers d'un morceau de bois d’une cer- taine longueur, nommé avalette. Ce mor- ceau de bois est passé dans l’un de ses bouts, de manière à pouvoir tourner librement autour de la corde. Cette avalette est d’ail- DES SCOMBRES. 53 leurs maintenue, à une petite distance du plomb, par deux nœuds que l’on fait à la corde, l’un au dessous et l’auire au dessus de ce morceau de bois. Au bout de lavalette, opposé à celui que la corde traverse, on attache une ligne garnie de plusieurs eni- piles ou petites lignes, qui portent des haims, et qui sont de différentes longueurs, pour ne point se mêler les uns dans lés autres. Cet instrument sert communément pour les pêches sédentaires, le poids du plomb por- tant toujours sur le fond de la mer. D'après cette description on conçoit que quand la maîtresse corde est tendue par le plomb, l’avalette a la liberté de se mou- voir autour de cette corde, et les piles où sont attachés les haïms se dirigent sans s’em- barrasser l’un dans l’autre, suivant le cours de l’eau. Il peut donc se prendre autant de poissons qu'il y a de haims, parce que les piles étant , ainsi qu’il a été dit, de différentes longueurs, les haims ne se rencontreront pas les uns vis-à-vis des autres. Avec cette espèce d’instrument (Voyez- en la figure, planche XX XIV, fig. 2.), la pêche se fait à l'ancre : E est la barque dé grès; F le cable de l'ancre; G la corde du libouret. Le poids doit porter sur le fond. D 3 54 PECHES Pour mettre à la mer ce libouret, les trois pêcheurs se rangent sur un bord ; une partie de la maîtresse corde est levée auprès d'eux sur un banc, où elle est roulée sur une éspèce de châssis que les pêcheurs nomment traillet. | ls ’ont pas coutume de jeter le plomb à la mer, comme le pratiquent ceux qui péchent à la balle, c’est-à-dire, à une mul- titude de haims suspendus dans toute la longueur d’une ligne ; ils mettent d’abord à la mer les piles ou lignes garnies d’appât, en les posant doucement avec les mains ; on met aussi doucement le plomb et l’ava- lette; et la corde se file jusqu’à ce qu’on sente que le plomb repose sur le fond. Si on vouloit entreprendre cetle pêche du bord d’un bateau qui fût fort élevé au dessus de l’eau, il y auroit à craindre que la maîtresse corde venant à se détordre, il en arrivât une confusion et un mélange des lignes les unes avec les autres, et il n’eu pourroit résulter qu’une assez mau- vaise pêche. En amorçant les haims du libouret, il faut bien avoir soin que les appâts pendent à ces haïms, afin que, se mouvant et comme fré- üliant dans l’eau, ils soient plus propres à DES SCOMBRES. 55 attirer l'attention du poisson, sur-tout lors- qu'on fait une pêche sédentaire , comme celle dont il s’agit ici. Lorsqu'il est question de relever le hbou- ret, chaque pêcheur tire sa maîtresse corde à petites brasses ; et quand l’avalette paroît hors de l’eau , le matelot le plus près de lui üre, le plus promptement qu'il peut, la ligne, les empiles et le poisson, tandis que l’autre continue à amener la maîtresse corde. Au moment où le poisson pris est dans la cor- beille , chaque matelot s'empresse de re- mettre des appâts à son avalette, et il tend; de nouveau, avec les mêmes précautions que je viens de détailler. Féche au grand couple. Les basques font la pêche du thon avec un instrument assez approchant da libouretl, et qu’ils appellent le grand couple. On attache au bout d’ane ligne un mor- ceau de fi! d’archal, d’une ligne de diamètre, d’un ou deux pieds de longueur, et un peu courbé en arc; le milieu est fortifié au moins par deux petites jumelles de bois, assu- Jetlies par les révolutions d’un fil retors ; au centre de l’intérieur de la courbe, on pra- tique une petite anse ronde , de corde ;' à laquelle tient un poids d’une demi-livre; D 4 56 PIRCHES et au point correspondant dans la partie convexe , on forme une autre anse ovale destinée à attacher la ligne qui porte Île couple. Les deux extrémités de ce fil d’archal sont aplaties comme le bout du corps des haims, et on y attache plusieurs fils de lon- gueurs inégales, en sorte que les plus courtes aient au moins une brasse. Sur la côte de Normandie, les pêcheurs, en se servant de cet appelet pour d’autres espèces de poissons, ne montent qu’une chaloupe; au lieu que les basques, accou- tumés à l'appliquer en grand à la pêche du thon, se mettent huit ou dix hommes dans une barque; chacun Jette son couple à la mer , et le retire lorsqu'il croit avoir pris quelque chose. Comme on tient les lignes qui répondent aux couples plus longues les unes que les autres , les haims occupent une grande étendue de mer, dans laquelle se dévelop- pant comme un vaste éventail, il se pré- sente toujours des poissons à différentes profondeurs et à des rayons fort étendus. Cette pêche se fait tantôt à l’ancre, et tantôt en portant peu de voile. Péche au thonaire. Le thonaire, espèce de DES SCOMBRES filet destiné en Provence à la pêche du thon , est ou sédentaire, et alors dans le pays il se nomme thonaïre de poste; ou il est dérivant , et il s'appelle courantille, dans la plupart des endroits de la Provence. Le thonaire de poste est composé de trois pièces de filet, jointes les unes au bout des autres ; chacune ayant quatre-vingts brasses, le filet entier est de deux cent quarante; , sa chüte est de six brasses, mais on la double en joignant deux pièces l’une au dessus de l'autre. Le bas du filet n’est pas plombé, mais on attache, de dix en dix brasses, à la corde qui le borde, des cablières, chacune du poids de dix à douze livres. La tête du filet est soutenue par cent soixante nattes ou flottes de liège, distribuées à une brasse et demie ou deux les unes des autres. Le filet s'établit, un bout à la côte et l’autre au large, d’abord en ligne droite, ensuite on lui fait décrire un crochet. Le bout qui tient à la terre est fixé par un grapin , où ampin de fer, qui pèse environ un quintal; le reste flotte au gré du cou- rant. Comme les thons suivent ordinaire- ment les côtes, lorsqu'ils rencontrent le filet, ils le côtoient dans sa longueur; et b8 PECHES quand ils sont parvenus au contour de l’ex- trémité, 1ls s’effarouchent, s’agitent et s’em- barrassent eux-mêmes dans le filet, où quel- quefois viennent aussi se prendre d'autres gros Poissons. L'autre espèce de thonaire , nommée cou- rantille , est abandonnée à elle-même et dé- rive au gré du courant. Ce second filet, com- posé comme le précédent et avec les mêmes mailles , est communément plus long, étant formé de trois ou quatre pièces; sa chüte est de six à sept brasses. La tête est garnie de quelques nattes de liège, pour se soutenir , ainsi que d’un quarteron de liège distribué en six pièces sur chaque brasse ; mais on ne met point de cablières au pied. Un seul liband d’auffe, long de trente brasses, fait descendre le filet dans la mer, en sorte qu'il y en ait une partie qui flotte, pen- dant que l’autre est à quelque distance du fond. Ce filet devant faire une panse ou bourse , les mailles ne sont attachées à la monture que de quatre en quatre. La courantille se jette en ligne droite, au gré des courans, en faisant attention qu'ils puissent la prendre de plein et l’entrai- ner. Un bateau monté par quatre hommes s'attache à un bout du filet et le laisse déri- DES SCOMBRES. 5 ver et emporter par les courans, de manière qu’on relève quelquefois, à deux ou trois lieues de l'endroit où l’on avoit calé; c’est ordinairement la nuit qu’on cale et on re- lève le matin. Il faut observer qu'en Pro- vence, comme dans le goife de Messine, cette pêche n’est permise que depuis le milieu de juin jusqu'au commencement d'avril. La pêche de la courantille se pratique aussi à Leucatte, près de Narbonne. Le filet est composé de huit pièces, chacune de trente à quarante brasses de longueur. Dans le bateau il y a toujours un pêcheur de veille , qui tient la corde à laquelle le filet est attaché. Lorsqu'il s’aperçoit que les thons ont donné dedans, il éveille ses cama- rades ; alors tous saisissant la tête du filet, ils se halent dessus , jusqu’à ce qu'ils sentent les efforts des poissons pour se dégager ; c’est le moment de soulever le filet pour prendre les thons ; dès que le filet est débär- rassé , on le replonge , on va reprendre son amarre , et la pêche continue. Péche à la madrague. C’est ici le mode solemnel de la pêche du thon, et un des spectacles le plus curieux de l'industrie des hommes. 11 n’est plus question d’un simple = 6o PECHES filet à prendre un certain nombre de ces poissons , ce sont des parcs entiers, des appartemens , des chambres de mailles , enfoncés au fond de la mer pour prendre des quantités incroyables de thons. Les cloi- sons qui forment ces chambres sont soute- nues par des flottes de liège étendues au moyen d'un lest de pierres maintenues par des cordes, dont une extrémité est atlachée à la tête du filet, et l’autre amarrée à une ancre. Comme les madragues sont destinées à arrêter les grandes troupes de ces poissons au moment où ils abandonnent les rivages pour voguer en pleine mer, on établit entre la rive et la grande enceinte une de ces longues allées qu'on appelle chasses ; les thons suivent cette allée, arrivent à la ma- drague , passent de chambre en chambre, parcourent quelquefois, de compartiment en compartiment , une longueur de plus de mille brasses, et parviennent enfin à la dernière chambre que l’on nomme chambre de la mort, corpon ou corpou. Pour forcer les thons à se rassembler dans ce corpou, qui doit leur devenir si funeste , on les pousse et on les presse par un fiiet long de plus de vingt brasses, tendu DES SCOMBRES. 61 derrière ces poissons, au moyen de deux bateaux, dont chacun soutient un des angles supérieurs du filet, et que l’on fait avancer vers la chambre de mort. Quand les pois- sons sont rassemblés et entassés dans ce corpou, plusieurs barques chargées de pê- cheurs s’en approchent ; on soulève les filets qui forment cette enceinte particulière, on fait monter les thons très-près de la surface de l’eau , on les saisit à la main, ou on les enlève avec des crocs. On peut bien imaginer que tous les voya- geurs qui vont en Provence sout infiniment curieux de voir une madrague, et combien ils sont satisfaits s'ils sont assez heureux pour être témoins d’une pêche abondante. « C’est un spectacle admirable, dit le célébre Duhamel , que de voir quelquefois sept à huit cents poissons, dont quelques- uns pèsent cent cinquante livres, rassemblés dans un compartiment qu’on nome le corpou , dans lequel on en aperçoit qui font des efforts considérables pour s'échapper ou pour se défendre contre ceux qui veulent les prendre........ Le comhat qui se fait entre les pêcheurs et les poissous , les cla- meurs des spectateurs, où se mele souvent l'harmonie de plusieurs cors de chasse, 62 P EC H'ES joint à la légèreté et à l’activité des pêcheurs provençaux , sont un spectacle très-amu- sant, el qui ne sort point de la mémoire des voyageurs qui l'ont vu ». «On accouit à ces madragues, ajoute le docte Lacépède, comme à une fête....... on s’enutoure d’instrumens de musique : et quelles sensations fortes et variées ne font pas, en effet, éprouver l’immensité de la mer , la pureté de l'air, la douceur de la température , l'éclat d'un soleil vivifiant , que les flots mollement agités reflechissent et multiplient, la fraicheur des zephirs, le concours des bâtimens légers, l’agilhité des marins , l’adresse des pêcheurs, le courege de ceux qui combattent contre d'énormes animaux, rendus plus dangereux par leur rage désespérée , les élans rapides de lim- patience, les cris de joie, les acclamations de la surprise, le son harmonieux des cors, le retentissement des rivages, le triomphe des vainqueurs et les applaudissemens de la multitude ravie » ! Tous ces détails et ces tableaux font naître dans l'esprit du lecteur un desir ardent de connoiître à fond tous les procédés de cette espèce de pêche ; je vais mettre sous ses yeux la description extrêmement exacte qu’en a Un À | — ec 7 | SU xXXXT. SALE. AOPanCP00CP 209002 | 2e cesechecsesocee ee22eee lz De J'eve del. VE L'uardieu S LA MADRAGUE. ; DES SCOMBRES. 63 donnée Broquier , ingénieur et constructeur de vaisseaux, au département de "l'oulon, telle que la présente le Traité des pêches, édition de Lausanne. Madrague de Toulon. La madrague copiée par cet oïficier, après avoir été témoin de tout , étoit placée au nord de la montagne des signaux, c’est-à-dire, au midi de l’en- trée de la rade de ‘Toulon. Elle étoit tendue à deux cents brasses de la côte ; ainsi sa chasse ou sa queue devoit avoir une pareille étendue. La longueur de celte madrague est de cent vingt- deux brasses, savoir ; la chambre F, seize brasses ; celle P, vingt-sept brasses ; celle O, vingt brasses ; celle Q, vingt - huit brasses, et la cinquième, Y, trente et une brasses. (Voyez la pl. XXXV, figure 1. ? « Les différens compartimens ont chacun leur nom particulier , dit le savant ingénieur dont Je viens de parler, très-différent de ceux que j'ai pris à Bandol , et que j’emploirai pour l'explication de la grande madrague ». La première chambre, F, fig. 1,s2 nomme à Toulon, bourdonnoro ; la seconde, P , qui forme la grande entrée , s'appelle le /arat; la troisième , O, le gardy ; la quatrième, Q , le pichou; la cinquième, Y , est composée 64 PECHES de trois parties qui ont aussi leur nom parti- culier : la première, g À i k, longue de dix- huit brasses, s'appelle le gradou ; la seconde, zkop, le gravicheli ou gravichelli; sa lon- sueur est de huit brasses; enfin la troisième, o p TT, qui a cinq brasses, se nomme le corpou. La grande entrée, a e, est de toute la longueur du furati; cette partie n’est point garnie de filets et ne se ferme jamais. La largeur de la madrague en x t, en a d, etene f, est de vingt-huit brasses. Elle en a vingt-cinq en b c, dix-huit en g =, qui est l'entrée du gradou, et elle se réduit à cinq brasses à l’extrémité du corpou, TT. Quoique cette madrague ne soit établie qu’à quinze brasses de profondeur, les filets qui en forment les murailles ont vingt-une brasses de hauteur , pour leur donner du jeu ; on fait ordinairement ce jeu du tiers de la hauteur du filet , c’est - à - dire, que, pour un fond de seize brasses , le filet des murailles doit avoir vingt-trois à vingt- quatre brasses de hauteur. Les mailles de ce filet sont de onze à la brasse , qui est de cinq pieds trois pouces. Les filets qui forment l'enceinte des ma- dragues sont de simples nappes, dont le pied est DES SCOMBRES. 65 est assujetti au fond de la mer par des pierres, et la têle retenue à la surface de l'eau par des nattes de liège. Ainsi, il n’y a point de filet tendu sur le fond de la mer d’une muraille à l’autre. Les libands ou ralingues qui bordent le filet, haut et bas, doivent avoir beaucoup de force ; ceux des murailles ont six pouces de grosseur. Le bourdonnoro F', et le gardy O ne sont séparés de la grande entrée P, que par une demi - cloison, a g, em; de sorte que la parlie d g, et celle f m, sont tout à fait ouvertes. L'ouverture 8 », du pichou Q, est fermée par un filet dont les mailles ont environ dix-huit pouces en carré; il doit être exacte- ment tendu ; on ne le laisse jamais tomber, les poissons traversant librement ses mailles. Enfin la porte de la dernière chambre Y est terminée par un filet dont les mailles sont environ onze à douze à la brasse. On le fait tomber quand on veut faire passer le poisson dans le corpou. L'arrangement de cette porte étant très-ingénieux , il con- vient de s’y arrêler un moment. À chaque coin Let g, on place une pièce de filet triangulaire R, fig. 2 et 3, nommé giron, et dont les trois côtés qui sont égaux Poiss. Tome VIII E 66 P:E.C I ES ont chacun dix-huit brasses. Le côté G KE est cousu perpendiculairement au filet de la muraille, à l’endroit où est la porte, en sorte que la pointe Lest tout à fait au fond de la mer ; et le côté LS est cousu avec le côté vertical du filet de la porte, de ma- nière que, lorsqu'on laisse tomber celle-ci, les pointes S des girons l’accompagnent jusqu'au fond de la mer; et quand on veut la fermer en halant sur les cordes X X, les girons se replient sur les côtés, eb servent à Joindre exactement la porte avec la muraille; ce qui empêche que le poisson né puisse s'échapper entre-deux. La porte Y, planche XX XVI , est fermée; et les girons pliéssur les côtés sont marqués parM m, Nn. Il reste à faire connoître dans la pl XX XV la dernière chambre Ÿ , qui est celle de la mort du poisson, et par là devient la plus intéressanie. Nous avons déjà dit qu’elle étoit composée de trois parties formées de trois sortes de filets, joints bout à bout les uns aux autres, par des nœuds qui en réunissent les mailles. Le premier de ce filet Y, nommé le gradou, fig. 4, a des mailles de quinze à la brasse. Il est arrêté par un de ses côtés B au fond de la mer,au moyen d’une corde à chaque bout fLXXXVT. (} (UYY no DU AA (| | à \, ! of) y j À K () 0 (x) | d (A v (L Æ \ \ À) À ù vi il } il do { 1108 À 1 40 L | (11) (1 lt LA MADRAGUE . V'Tardeu Y. DES SCOMBRES. 6 de laquelle est une pierre du poids de deux quintaux L L, fig. 2 ; c’est à cette corde qu'est aussi arrêtée par le bas la porte dont on vient de parler. À cette même corde enfin est cousu un troisième filet d'environ quinze brasses de long, qui s'étend dans le fond de la chambre Q, dite du pichou, et qui est destiné à empêcher que le poisson ne puisse passer par dessous celte corde, dans le cas où elle viendroit à se lâcher un peu. Ce gradou, dans la moitié de sa longueur, traîne au fond de la mer, et l’autre moitié s'élève par dégrés en faisant la coquille. Le gravicheli Z, qui vient après, et dont les mailles plus serrées sont de dix - huit à Ja brasse, s'élève toujours de plus en plus. Eafin le corpou &, dont les mailles sont presque fermées, vient se terminer oblique- ment à la face de la mer, C, fig. 4. Ces trois filets forment enseinble un plan incliné, un peu concave. Il faut remarquer que, dans cette dernière chaimbre, les filets des murailles doivent suivre, quant à la grandeur des mailles, celle des filets du fond qui y correspondent, ou plutôt ce sont les mêmes filets qui forment les murailles et le fond. Le corpou est quelquefois de chanvre, mais le plus souvent d’auffe comme FE 2 63 PUB CH E,5 le reste, à la différence près, que les cor- dons en sont beaucoup plus forts. Pour pècher le corpou, on attend que le poisson se soit rendu dans le pichou Q; c'est dans cette seule chambre que lon fait la chasse. On se sert pour cela d’un filet d'environ vingt-huit brasses de large, lesté par un des côtés, avec des bagues de plomb, et qu'on place d’abord verticalement en c à, fig. 1, tout près de la porte, de manière que les plombs effleurent le fond sans appuyer dessus. On le promène ensuite dans le pichou, en le faisant avancer, toujours bien tendu, de à vers h, et äe c vers g, par le moyen de deux bateaux, qui en retiennent les angles supérieurs. Le filet dont il est ici question s'appelle l’engarre, et la manœuvre engarrer le poisson. T'ant qu'on chasse ou qu’on en- garre dans le pichou Q, on tient la porte du gradou abaissée ou ouverte. Le rey ou chef, pendant cet examen, est en vedette sur un bateau A, pour observer l'entrée du poisson dans le gradou Y , et l'on ne relève le filet qui ferme la porte que quand il ex donne le signal. _ Lorsque les bateaux qui chassent sont arrivés, l’un en À et l’autre en g, le ba- teau À commence à soulever le gradou; DES SCOMBRES. 6g pour cela sept à huit hommes, tous placés sur le même bord, l’estomac appuyé sur le plat bord, saisissent le filet avec leurs mains et halent dessus, planche XX X VE. Avançant toujours dans cette situation, ils rejettent à la mer la portion du filet qu'ils ont amené à la surface de l'eau, et le bateau passe par dessus. Lorsqu'il a tra- versé le gravichel Z, pl. XX XV, fig. 1, et qu'il est arrivé au corpou, on accroche le filet au plat bord de ce bateau ; comme il est déjà accroché au bateau qui est au bout du corpou, et aux deux qui sont sur les côtés, ce que l’on voit à la pl. XX XVI. Far cette manœuvre, tout le poisson qu'on a conduit dans le corpou se trouve presque à la surface de l’eau, ou on le prend quelquefois en le harponnant, ou en l’assommant, ou à bras; car il y a des pêcheurs qui se jettent dans le filet pêle-mêle avec le poisson, pour le saisir à force de bras. Les bateaux mis à la tête et aux deux côtés du corpou, sont destinés à prévenir que le poisson ne s’élance lorsqu'il se sent resserré , et qu’il ne tombe à la mer; précau- tion nécessaire, puisqu'il arrive assez sou- vent que des poissons, qui s’élancent pour franchir le filet, retombent dans les bateaux, E:3 70 P'ARCTE S & Jai déjà prévenu, dit Duhamel en finissant de donner, d’après Broquier, la description de la madrague de Toulon, que je ne l’avois pas examinée, el que je n’en parlois que d’après les mémoires que m'’a- voit adressés Broquier. Mais j'ai vu la belle madrague de Bandol, qui passe pour la plus étendue de toutes celles qui sont en Pro- vence. J’ai essayé de prendre sur les lieux mêmes le plus d’éclaircissemens qu'il m'a été possible.... Je crois que la madrague qu'a décrite Broquier, est une des plus petiles...... Les détails où Broquier est entré me mettent en éiat d’abréger beau- coup la description de celie de Bandol, dont 1l va être question ». Îadrague de Bandol, d'après Duhamel. A B, planche XX XV, fig. 6, est la queue de la madrague, qui fait le même effet que ce que les pêcheurs parquiers nomment /a chasse. C'est un filet d’auffe, semblable à celui qui fait lenceinte üe la madrague. Il est tenu verticalement par du lest de pierres, dont on garnit le pied, et des nattes de liège attachées à la ralingne de la tête. Cette muraille du filet, comme disent les pêcheurs provençaux , doit s'étendre depuis la madrague B jusqu'à la côte À. On assure DES SCOMBRES. 71 que celle de Bandol a près de mille toises de longueur. Quand les thons, qui longent la côte par bandes, rencontrent ce filet, ils le suivent, et sont par là déterminés à entrer dans la madrague, comme on va l'expliquer. Quoique cette grande madrague soit lon- gue de mille toises, ou à peu près, elle na, dans sa plus grande largeur, que le quart de celte étendue. T'TTT est l'enceinte de cette madrague, formée par des filets d’auffe , tenus vertica- lement, comme on l’a dit de la madrague de ‘Toulon, par du lest de pierres, des flottes ou nattes de liège, et affermie par des cordes V, amarrées d’un bout à la tête du filet, et de l’autre à des ancres moxillées au fond de la mer. Cette grande enceinte est divisée, par des cloisons de filets, en cinq compartinens qu'on nomme chambres. | La chambre G est dite de la grande en- trée. Elle n’a point de filet en ab; il nya qu’une corde, soutenue par des lièges, Ja- quelle sert à entrelenir la laison de ia mu- raille en cette partie. On peut regarder cette chambre comme un vestibule ou une pièce de distribution, dans laquelle se rendent les E 4 m2 PECHES thons qui, venant du côté de de, et élant arrètés par la queue À B, la suivent et ar- rivent à cette chambre G. Les poissons qui sont dans celte chambre peuvent entrer dans la chambre F, qu'on nomme, à Bandol, la chambre du‘evant, par un endroit P, où il n’y a point de filet, mais seulement une corde garnie de liège. D'autres thons, prenant une route con- traire, passent dans la chambre O , nommée à Bandol /a première chambre du couchant, par une ouverture qui est en C,oüiln'ya point de filet, mais seulement une corde garnie de liège. Il y a ordinairement en cet endroit nn bateau de garde. À la cloison qui sépare la chambre O d’avec la chambre D, nommée seconde chambre du couchant, 1l y a vers E un espace qui n’est formé que par un filet à très-grandes mailles, au travers desquelles les thons passent sans difficulté. A portée de là est un bateau, d'où l’on peut observer si le poisson se rend dans la chambre D. Quand les thons y sont entrés, il s’agit d'y faire passer ceux qui sont dans la chambre F, dite du Zevant. Pour cela on se promène dans la chambre F avec le ba- teau 5, faisant du bruit et battant l’eau. Les DES SCOMBRES. 75 poissons effarouchés sortent de ouverture P, et traversant la chambre G, ils entrent par l'ouverture C dans la chambre O, et ensuite dans celle D, traversant un filet à grandes mailles. Il est bon de faire remarquer que les croisées g qu'on aperçoit sur les cham- bres O D, I M, ainsi que la corde g qui est auprès de la grande entrée, sont de simples cordes qui ne portent point de filet , et sont seulement garnies de nattes de liège. Elles ne servent qu'à donner de la fermeté aux filets qui forment les chambres et la queue; ce qui est nécessaire à raison de leur grande étendue. I! faut encore arrêter ici les yeux du lec- teur sur un agrandissement nommé /a pe- tite entrée, qui est à la grande madrague de Bandol, et non à celle de ‘Toulon, dont on a parlé en premier lieu. * En se rappelant ce qui a été dit, on conçoit que les thons qui suivent la direc- tion d e, étant arrêtés par la queue ou chasse À B, sont déterminés à entrer dans la madrague par la grande entrée a b ; mais ceux qui suivroient la route m 7 ne pour- roient y entrer à cause de l’obstacle qu’y fait la queue À B, laquelle s'étend jusqu'à 74 PHRNCAITE:S la côte. C'est pour retenir ceux-ci qu'on pratique la petite entrée H, par laquelle ils se rendent dans la chambre Ï, et ensuite, par le passage L, dans la chambre M, puis dans celie D, par le passage N. Lorsqu'il y à une assez grande quantité de thons dans la chambre D, on les fait passer dans celle de mort Ÿ, et on les ras- semble dans le corpou Z. Cette opération bien expliquée dans la madrague de Toulon, dispense ici d'aucun détail. Quoique très-ordinairement on ne lève le filet de la chambre Y qu’une fois le matin, au point du jour , et une autre fois le soir, à la brune, on le relève néanmoins trois ou quatre fois dans une journée, lorsque le poisson s’y présente en abondance. Il y a des propriétaires de madragues qui font de ce corpou Un réservoir de poissons, où ils ne prennent les thons qu’à mesure qu'ils savent en avoir un débit avantageux. Ea pêche à la madrague, qui exige de grands frais, est très-lucralive quand Île poisson donne abondamment à la côte ; mais elle est casuelle , et dans certaines années on a peine à se rembourser de ses dépenses. On peut servir les petites madragues avec dix ou douze hommes, y compris le chef, DES SCOMBRES. 75 qu'on nomme rey, et l'écrivain; il faut quatre bateaux de vingt-cinq pieds de lon- gueur, et un de trente ou trente-cingq pieds, qu’on place à la tête du corpou ; mais lés grandes madragues demandent beaucoup plus de monde et de plus grands bateaux. Observations sur la construction des ma- dragues. En observant attentivement la cons- truction des madragues , ajoute le savant Duhamel dans louvrage ci- dessus cilé, on doit être surpris de voir les poissons se laisser prendre dans ces enceintes de filets, pendant qu'ils ont autant de facilité pour en sortir qu'ils en ont eu pour y entrer ; mais ils ne faut pas avoir long-tems suivi cette pêche et observé les mouvemens des poissons dans les madragues , pour être pleinement rassuré à cet égard. En effet, le poisson qui aime à faire route parallèlement à la côle, suivant la ligne de, pl. XXX V, fig. 6, étant arrivé par la queue À B, il la cotoie jusqu’en b, où, ne trouvant plus d'obstacle suivant sa première direction, il la reprend et entre par l’ouverture C dans la chambre O. Il peut bien s’en égarer plu- sieurs dans la chambre F'; mais apercevant des poissons dans celle O, ils traversent la grande entrée G et s’y rendent. Quelques 76 PECHES autres, pour suivre la direction de leur prennère route, passent dans la chambre D, en traversant le filet à larges mailles. Comme toutes les ouvertures des diffé- rentes chambres sont du côté de Penceinte du fond, les poissons la suivent, ainsi qu'ils ont suivi la queue, et cela d'autant plus volontiers que celte muraille étant paral- lèle à la côte, elle se trouve dans la direction de la route qu'ils veulent suivre ; et les demi-cloisonus ne sont point inutiles, puis- qu’elles obligent les poissons de se porter auprès de la muraille du fond. On a peine à concevoir d'abord à quoi sert le filet à grandes mailles qui est entre la chambre O et celle D; car il semble que, si les thons ont franchi ce filet pour entrer, ils peuvent de même le traverser pour en sortir, Mais les pêcheurs assurent unanime- ment que cela n'arrive jamais ; et ils disent que, quelque grandes que soient les mailles du filet E, les poissons ne manquent guère de se froisser en le traversant; ce qui, ajoutent les pêcheurs, les effarouche telle- ment au’ils s’en éloignent aussitôt, et évitent de rencontrer ce filet. Aussi voit-on plus de thons qui essayent d'entrer dans la chambre Ÿ, au travers des mailles, plutôt DES SCOMBRES. 77 que de revenir sur leurs pas, et de traverser le filet à grosses mailles. C’est en étudiant ainsi l'instinct des pois- sons qu’on est parvenu à simplifier les ma- dragues, et à supprimer des filets qu’on tendoit pour fermer les portes, lorsque le poisson est entré dans une chambre. Il n’y avoit autrefois qu'un tiers de Ja cloison qui sépare la chambre O de la chambre D, qui fût à grandes mailles. On a de même trouvé plus à propos d'élargir toutes les portes et de les laisser ouvertes, pour qu'à toute heure du jour et de la nuit les poissons puissent entrer dans la madrague. On prétend que, quand les thons sont effarouchés ou par les pêcheurs, ou par quelque requin, ils plongent jusqu’au fond, mettent la tête dans l’algue et ne remuent plus. C’est ce qui arriva, dit-on, lorsque le duc de Penthièvre fut, en passant, voir les madragues de Toulon. Le cortège étoit des plus nombreux, et la mer couverte de canots. Mais, de deux cents thons qu’on savoit être dans la chambre D, il ne fut pas possible d’en faire monter un seul dans le corpou Y, et la pêche se reduisit à quel- ques livres de petits poissons. Ces mêmes 78 PÉCHÉS thons se remontrèrent le leademain comme d'eux-mêmes, et la pêche fut abondante. Préparation des thons après la péche. Le produit de la pêche, amené à terre dans plusieurs barques, est sur le champ déposé en masse dans de grandes halles couvertes, et établies au bord de la mer ; mais avant d'y introduire le poisson, on lui coupe la tête avec une espèce de hache destinée à cet usage. Cette opéralion faite, chaque poisson, quelque énorme que soit son poids, chargé sur les épaules d’un seul portle-faix, est porié au grand magasin, à demi-décou- vert, et ceint de murailles, auxquels on suspend tous les thons sur la même ligne, et par la queue, au moyen d'un lacet de grosse corde. Là commence une boucherie, qui, à raison de l'adresse et de la célérité des exé- cuteurs, pourroit arrêter la curiosité, si l'abondance du sang, qui ruisselle de tous côtés, n’en éloignoit l’homme sensible ; en un clin d'œil les chairs sont séparées en six parties de différentes espèces, chacune des- tinée à sa salaison respective ; ce qui s’exé- cute tout de suite et avec le plus grand soin, sur-tout la chair des petits thons, que lon fait bouillir dans l’eau de mer, pour DES SCOMBRES. 79 en former ensuite ce qu'on connoit en Eu- rope sous le nom de thon marine. Les œufs et le foie sont salés à part; ceux-là de la même façon que la poulargue, à laquelle ils ressemblent un peu, quoique moins délicats, à ce qu’on assure, et mis ensuite dans des presses; le foie s'arrange d’après le même procédé. J'ignore à quelle somme peut s'élever le produit annuel de nos madragues de Pro- vence; Azuni (Histoire de la Sardaigne, tom. II) évalue celui des pêches en Sar- daigne à près d’un million de notre monnoie. « La preuve de la richesse de nos ma- dragues , dit-il, paroîtra plus clairement par le tableau ci-après, qui contient leur situa- tion , leurs noms et le produit annuel en 1778, les circonstances présentes m’ayant empêché d'avoir un état plus récent, qui porteroit sans doule à un revenu plus con- sidérable les pêches actuelles », PÆE:CÉE S 80 EUPR + + wopi ‘u99 ‘d G 9T ee ete + “onn18 * ‘SApIES SN99 000“G *Sapies sn929 000(G& *SHpiUS Sn99 00007 * + + + -sopies sn99 000‘ + + + *119p1 JU99 ‘À G 9T ‘ayo9d er op 3u99 ‘d ç arr “ «+ ‘SUR. G* AnOÛ. 51/0149 * + + + *sopies sn29 009€ SN OLA, VO-O'T nor HO AE HO + + + + ‘IOY 9T * + * ‘alxIX ‘S 9p on( Wet NOIRE 6Pp ON(T "CUIUEUPIfI À 9p smbreyy * _"UO9JHJUO 2p 201) us see © - sOL OT * + + ænbseg smbaey *PABUISY,J 9P On “enbseg smbiey ‘4n0794 9p ondD1poui ‘en LABS er "BICUOOIN 16 ie ON T*OJIDT 0901JUY 'S OIL ) Woqes-v[P9 (ottorx *ç apr) riSourA-ve9 "mes. *. 00 STrOSNCEOIIOT mme c°-7 QUPTHEPTOST st etat 1=OJION 9, vs #'USO)UOATT sers eee mu ‘(eueuisy at) npproeqeir * + + * ‘LesseS OP SouI[es . ‘ÆTVYLN4QI590 *‘ŒIu4aum “Ldis Pêche DES SCOMBRES. 81 Péche du maguereau. Lieux de la péche du maguereau en France. Ce poisson, dont la pêche commence en mai el finit en juillet , est très-abondant sur toutes les côtes de la haute et basse Nor- mandie , ainsi que sur celles de Flandres ; il l’est un peu moins en Bretagne, excepté à Roscoff. Les endroits les plus renommés pour celte pêche sont l'ile de Bas, la baie de la Hogue , Dieppe, Saint-Vallery, et le port des petites Dalles, à l’est de Fécamp. Cette pêche se fait, jusqu’à quatre lieues en mer, à l’appelet, au libouret, aux haims, à la belée et aux battudes. L'appelet destiné à la pêche du maquereau est composé d’une corde de deux ou trois lignes au plus de circonférence , dont la profondeur de l’eau détermine la longueur. Le long de cette corde est garni de baguettes, à deux brasses les unes des autres ; elles sont de six à sept pouces de longueur , et d’un bois léger, connu en Normandie sous le nom de vergandier ; c’est le houx frelon. Les baguettes sont toutes fixées à la corde du même côté; au bout de ces bois on Poiss. Tome. VIII. F° 82 PECHES attache des lignes de deux ou trois brasses de longueur, d’un fil retors assez menu, mais bien travaillé. L’extrémité de ces lignes porie un haim , un peu plus gros que celui qu’on emploie pour le merlan. Au bout de la maîtresse corde est attaché un boulet ou une balle de plomb du poids de sept à huit livres. On appelle cette pêche traîner la balle, parce qu’elle se pratique en bateau et sous voile ; de là lexpression ma- rine de jeter à la mer une balle bas-bord ou s{ribord. Le libouret. On peut voir, à l’article de la péche du thon , la description , la figure et l'usage de cet instrument : il suffit d’ob- server que, s'il s'applique à la pêche du iMmaquereau, le haim et les lignes doivent avoir moins de force et de grosseur que pour le poisson précédent. Le haim. Un morceau d'éloffe rouge . fournit, à ce qu'on assure , un excellent leurre pour prendre des maquereaux pen- dant le jour. Les marins de Calais et de Dunkerque en font des pêches abondantes en traversant la Manche, dans la saison du poisson , avec des haims garnis de cette étoffe. En jetant cet appât dans le remous du vaisseau qui sille, ils prennent assez de DES SCOMBRES. 85 maquereaux pour leur subsistance , et sou= vent encore pour en vendre frais ou les saler. | La belée ou cordes flottantes. Ces cordes, moins grosses que celles dont on se sert pour la pêche des poissons qui demeurent à une certaine profondeur , au lieu de la cabliure et des cailloux dont on charge les grosses cordes, n’ont que des corcerons de hège, de deux en deux brasses, qui font flotter la belée jusqu’à la surface de l’eau, de manière que les haims et les lignes seuls plongent dans la mer. Cependant lorsque le pêchieur soupçonne que le poisson est descendu à deux ou trois brasses sous leau, il établit la corde à la même profondeur. Pour cela , au lieu d’attacher les flottes de liège immédiatement sur la maîtresse corde , on les amarre à des Hignes répondantes à cette corde, tenue plus ou moins longue, selon la profondeur de l’eau à laquelle il veut aboutir. On met ensuite une grosse flotte aux deux bouts de chaque pièce de belée, et une bouée , avec un signal de roseau sec aux deux extrémités de la tessure. Cette tessure est composée d’un nombre de pièces , mises les unes au bout des autres; F 2 84 HAS TIO)T RE l’ensemble forme une longueur de plus de cinq à six cents brasses. On met cette tessure à la mer ; on prend un peu de voile ou on pare quelques avi- rons ; mais, dès que les pêcheurs ont tendu, ils carguent leurs voiles, et se laissent dériver en traînant lentement la tessure , pendant une heure ou deux. Veulent-ils relever, ils emploient quelques avirons pour fixer le bateau contre l’effort des matelots qui tirent la tessure à bord. Les battudes. Ces filets ont quatre-vingls brasses de longueur , et trois de tombée ou de chûte. La grandeur des mailles est pro- portionnée à l'espèce de poissons qu’on se propose de prendre. Le pied est chargé de bagues de plomb , et la corde qui borde la tête est soutenue par des pièces de liège de six à sept pouces en carré ; le liège ne con- trebalançant pas le poids du ploimb, le pied du filet touche toujours au fond de la mer. On cale les battudes dans les fonds rem- plis d'algues où de vase, et on a grande attention en les jetant à la mer qu'ils forment des zig-7ags, ou au moins qu'ils serpeutent, afin qu'une partie du poisson s’emmaille, et que l’autre s’embarrasse dans les plis du blet. DES SCOMBRES. 85 À chaque extrémité de ces filets est une corde ou orin, avec une bouée qui sert de signal pour les retrouver. Calés à l'entrée de la nuit, on va les lever le matin. Quand un bout de la battude tient à un bateau de pêcheurs, et qu’on la fait flotter, le pied du filet n’est lesté que de deux onces de plomb par brasse. S'alaison du maqguereau. Autrefois les pè- cheurs normands avoit coutume de venir pêcher et saler une grande quantité de ma- quereaux à Roscoff ; depuis bien des années, ils ne quittent plus leurs côtes, et y salent le produit de leurs pêches avec du sel du Croisic ou de Brouage; de nos jours on sale peu de maquereaux ; ceux qu'on prend se transportent avec beaucoup de célérité à Paris, et dans les autres lieux où ce com- merce étend ses branches. La pêche des maquereaux est un objet d'industrie nationale chez différens peuples. Dans les mois de juin et d'août, les marchés de Hollande sont remplis de ces poissons ; on les voit en même quantité dans ceux de VAngleterre, principalement en juin, époqué de leur frai; ce sont les seuls poissons qu'il soit permis de vendre publiquement, dans ce pays, les jours de fêtes, parce qu'ils se F 5 86 PECHES corrompent facilement. Il en paroit en grande quantité au printems sur les côtes de Norvège, au grand déplaisir des pêcheurs , qui voient en eux des ennemis très-acharnés des harengs. Sur les côtes occidentales de l'Angleterre, on pêche les maquereaux de Îa inanière suivante : l’on fiche un pieu dans le sable non loin du bord; on y fixe ensuite le bout d'un filet; l’autre bout est attaché à un bateau que l’on conduit au large, aussi loin que le permet la iongueur du filet en le ramenant en cercle vers le bord. Il arrive assez souvent que l’on prend quaire à cinq cents poissons d’un seul coup de filet. Cette pêche est plus favorable par un vent fort, que l’on appelle par cetle raison vent des maquereaux. À l'entrée de la nuit et par un items calme , les pêcheurs de Sainte - Croix se dispersent sur des bateaux dans toute la rade , sur une étendue de plus de deux milles. Arrivés à l'endroit où ils jugent qu'il y a beaucoup de maquereaux , ils font arré- ter leurs bateaux, et ils tiennent des flam- beaux ou des fanaux au dessus de la surface de la mer. Aussitôt qu’ils voient que les poissons aitirés par la lumière se montrent DES SCOMBRES. 87 sur l’eau , ils jettent leurs filets pour les envelopper. Cette dernière méthode de pêcher les maquereaux est à peu près la même que celle dont les dalmates du Primorie font usage. Voici la description qu’en fait l'abbé Fortis , dans son Voyage en Dalmate, tome 11, pag. 170. «Le tems propre à faire celie pêche avec succès est dans les nuits obscures; le poisson, trompé par les barques nommées z/luminatrici, qui portent à la proue un feu de bois de sapin ou de gene- vrier allumé ; est attiré en grand nombre vers les filets placés près du rivage. Chacun de ces filets, appelés tratta, demande trois barques; une grande pour contenir le filet, et deux :pelites , garnies d'un feu , pour servir d’appât au poisson qui suit la lumière. Freize hommes sont employés pour chaque filet; et ces hommes deviennent en peu d'années d’excellens mariniers , parce que leur métier les oblige à lutter contre les tempêtes imprévues, et à surmonter à force de rames, lès obstacles que leur. opposent les calmes ou les vents contraires. » Autrefois la pêche étoit très-florissante en Dalmatie ; mais depuis que lintérét parliculier a substitué des productions étran- F 4 88 P'FICME S gères à celles de la pêche des dalmates, qui se vendoient auparavant avec avantage dans les états de la république, ces derniers ont perdu leur industrie , ou la resserrent au lieu de létendre. Un des grands obstacles des progrès de la pèche est encore le haut prix des bois résineux du sapin et du gene- vrier, dont les habitans se servent unique“ inént pour éclairer le poisson : à force d’en couper on a détruit ces espèces d'arbres sur les montagnes des côtes et sur les écueils,, 1! seroit facile cependant de remédier à cet inconvénient, en substituant au feu un faual , tel que celui qu’emploient les pêcheurs français sur la Méditerranée quand ils vont de nuit à la recherche des maquereaux et des sardines. Cet expédient diminueroit lés frais nécéssaures à l'exploitation d’an filet, et épargneroit encore le travail de quelques hommes , dont la main-d'œuvre est pré- cieuse dans un pays médiocrement peuplé comme l’est la Dalmatie ». Les anglais salent encore une grande quantité de maquereaux , et ils ont deux méthodes de salaisons. Après avoir vuidé les poissons on les remplit de sel, on Îles lie et on les met en paquets dans des tonnes, un Jit de sel et un lit de poissons allerna- DES SCOMBRES. 89 tivement ; ou l’on met les maquereaux dans de la saumure , et on les y laisse jusqu'à ce qu'ils en soient suffisamment imprégnés ; ensuite on les place par lits dans les tonnes, comme il vient d’être dit. Cette manière de préparer les maquereaux a été connue des anciens. En Ecosse, on prépare ces poissons de même que les harengs , et l’on y choisit les plus gros pour cette préparalion. En Ilalie on les marine. C’est avec les maquereaux que les romain: composoient une sorte de sauce qu'ils appe- loient garum , et qui servoit non seulenient d’assaisonnement, mais encore de remède: nobile nunc sitio luxuriosa garum , dit Mar- Halls D: +3: TABLEAU Là ©: mr + me SOUL TE CD'U: T A BEL E AU pu DIX-NEUVIÈME ORDRE DELA CLASSE ENTIERE DES POISSONS, ou DU TROISIEME ORDRE 4 DE LA PREMIÈRE DIVISION DES OssEUx (1), PAR LACÉPÉÈDE. SOIXANTE-DIX - HUITIÈME GENRE. Écuénérs. — Une plaque très- grande, ovale , composée de lames transversales , et placée sur la tête, qui est déprimée. SOIXANTE-DIX-NEUVIÈME GENRE. Macroure. — Deux nageoires sur Île dos ; la queue deux fois plus longue que le corps. QUATRE-VINCGTIÈME GENRE. CoRYPHÈNE. — Le sommet de la tête très - comprimé et comme tranchant par (1) Voyez le tableau qui est au cinquème volume, page 158. DES GENRES. 92 le haut, ou très-élevé , et finissant sur le devant par un plan presque vertical, ou terminé antérieurement par un quart de cercle , ou garni d’écailles semblables à celles du dos; une seule nageoire dorsale, et cette nageoire du dos presque aussi Jongue que le corps et la queue. QUATRE- VINGT-UNIÈME GENRE. HEÉMIPTÉRONOTE. — Le sommet de la tète très-comprimé , et comme tranchant par le haut, ou très-élevé, et finissant sur le devant par un plan presque vertical, ou terminé antérieurement par un quart de cercle, ou garni d’écailles semblables à celles du. dos ; une seule nageoire dorsale, et la longueur de cette nageoire du dos ne surpassant pas ou surpassant à peine la moitié de la longueur du corps et de la queue pris ensemble. QUATRE - VINGT - DEUXIÈME GENRE. CoryPHÉNoine. — Le sommet de Ja tête très - comprimé, et comme tranchant par le haut, ou très-élevé, et finissant sur le devant: par un plan presque vertical, ou terminé antérieurement par un quart de cercle , ou garni d’écailles semblables à ü2 TABLEAU celles du dos ; unie seule nageoire dorsale : l'ouverture des branchies ne consistant que dans une fente transversale. QUATRE-VINGT-TROISIÈME GENRE. ASPIDOPHORE. — Le corps et la queue couverts d’une sorte de cuirasse écailleuse ; deux nageoires sur le dos ; moins de quatre rayons aux nageoires thoracines. QUATRE-VINGT-QUATRIÈME GENRE. ASPIDOPHOROÏDE. — Le corps et la queue couverts d’une sorte de cuirasse écailleuse; une seule nageoire sur le dos ; moins de quatre rayons aux nageoires thoracines. QUATRE - VINGT - CINQUIÈME GENRE, CorTre. — La tête plus large que le corps ; la forme générale un peu conique; deux nageoires sur le dos; des aigwillons ou des tubercules sur la tête ou sur Îles opercules des branchies; plus de trois rayons aux nageoires thoracines. QUATRE — VINGT - SIXIÈME GENRE. ScoRPÈNE. — La tête garnie d’aiguillons, ou de protubérances, ou de barbillons, et dépourvue de pelites écailles ; une seule nageoire dorsale. DES GENRES. 03 QUATRE - VINGT - SEPTIÈME GENRE. SCOMBÉROMORE. — Une seule nageoire dorsale ; de petites nageoires au dessus et au dessous de Ja queue; point d’aiguillons isolés au devant de la nageoire du dos. QUATRE > VINGT- HUITIÈME GENRE. GASTÉROSTÉE. — Une seule nageoire dorsale ; des aiguillons isolés, ou presque isolés, au devant de la nageoiïire du dos; une carène longitudinale de chaque côte de la queue ; un ou deux rayons au plus à chaque nageoire thoracine ; ces rayons aiguillonnés. QUATRE - VINGT- NEUVIÈME GENRE. CENTROPODE. — Deux nageoires dorsales; un aiguillon et cinq ou six rayons articulés très - pelits à chaque nageoire thoracine ; point de piquans isolés au devant des nageoires du dos, mais les rayons de la première dorsale à peine réunis par une membrane ; point de carène latérale à la queue. QUATRE - VINGT - DIXIÈME GENRE. CENFROGASTÈRE. — Quatre aiguillons el six rayons articulés à chaque nageoire thoracine. 4 TA 8 D E AU QUATRE- VINGT-ONZIÈME GENRE. CENTRONOTE. — Une seule nageoire dorsale ; quatre rayons au moins à chaque nageoire thoracine ; des piquans isolés au devant de la nageoïre du dos ; une saillie longitudinale sur chaque côté de la queue, ou deux aiguillons au devant de la nageoire de lanus. QUATRE-VINGT-DOUZIÈME GENRE. LÉPISACANTHE. — Les écailles du dos, grandes, ciliées et terminées par un aiguil- lon; les opercules dentelés dans leur partie postérieure, et dénués de petites écailles ; des aiguillons isolés au devant de la nageoire dorsale. QUATRE-VINGT-TREIZIÈME GENRE. CÉPHALACANTHE. — Le derrière de la tête garmi, de chaque côté, de deux piquans dentelés et très-longs ; point d’ai- guiHlons isolés au devant de la nageoire du dos. QUATRE-VINGT-QUATORZIÈME GENRE. DACcTYLOPTÈRE. — Une petile nageoire composée de rayons soutenus par une membrane , auprès de la base de chaque nageoire pectorale, LÉ DES GENRES. 95 QUATRE-VINCT-QUINZIÈME GÈNRE. PRIONOTE. — Des aiguillons dentelés entre les deux nageoires dorsales ; des rayons articulés et non réunis par une membrane , auprès de chacune des na- geoires pectorales. QUATRE-VINGT-SEIZIÈME GENRE. TRIGLE. — Point d’aiguillons dentelés entre les deux nageoires dorsales ; des rayons articulés el non réunis par une membrane , auprès de chacune des na- geoires pectorales. QUATRE-VINGT-DIX-S EPTIÈME GENRE. PÉRISTÉDION. — Des rayons articulés et non réunis par une membrane, auprès des nageoires pectorales ; une seule nageoire dorsale ; point d’aiguillons dentelés sur le dos; une ou plusieurs plaques osseuses au dessous du corps. QUATRE-VINGT-DIX-HUITIÈME GENRE. ISTIOPHORE. — Point de rayons articulés et hbres auprès des nageoires pectorales, n1 de plaques osseuses au dessous du corps ; la première nageoire du dos, arrondie, très - longue, et d’une hauteur supérieure q0 TABLE AU à celle du corps ; - deux rayons à chaque thoracine. QUATRE-VINGT-DIX-NEU VIÈME GENRE. GYMNÈTRE. — Point de nageoire de l'anus ; une seule nageoire dorsale ; les rayons des nageoires thoracines très-alongés. CENTIÈME GENRE. MuzrE. — Le corps couvert de grandes écailles qui se détachent aisément; deux nageoires dorsales ; plus d’un barbillon à la mâchoirre inférieure. CENT UNIEME GENRE. Apocox.— Les écailles grandes et faciles à détacher ; le sommet de la tête élevé; deux nageoires dorsales ; point de barbil- lons au dessous de la nageoire inférieure. CENT DEUXIÈME GENRE. LoxcHURE. — La nageoire de la queue Jancéoiée ; celte nageoire et les pectorales aussi longues , au moins, que le quart de la longueur totale de lanimael : [a nageoire dorsale longue, et profondément échan- crée ; deux barbillons à la mâchoire infé- rieure. CENT DES GENRES. 97 CENT TROISIÈME GENRE. Macropope. — Les thoracines au moins de la longueur du corps proprement dit; la nageoire caudale très-fourchue, et à peu près aussi longue que le tiers de fa longueur totale de l’animal ; la tête proprement dite et les opercules revètus d’écailles semblables à celles du dos ; l’ouverture de la bouche très-petile. | CENT QUATRIÈME CENRE. LABRE. — La lèvre supérieure exten- sible ; point de dents incisives ou molaires; les opercules des branchies dénués de pi- quans et de dentelure; une seule nageoire dorsale; cette nageoire du dos très-séparée de celle de la queue, ou très-éloignée de la nuque, ou composée de rayons terminés par un filament. CENT CINQUIÈME CENRE. CHEILINE. — La lèvre supérieure exten- sible ; les opercules des branchies dénués de piquans et de dentelure ; une seule na- geoire dorsale ; cette nageoire du dos très- séparée de celle de la queue, ou tfès-éloi- gnée de la nuque, ou composée de rayons Poiss, Tome VIlIl. G 98 TABLE AU terminés par un grand filament; de grandes écailles ou des appendices placées sur la base de la nageoire caudale, ou sur les côtés de la queue. CENT SIXIÈME GENRE. CHerLopiPrÈèRE. — La lèvre supérieure extensible; point de dents incisives ni mo- laires : les opercules des branchies dénués de piquans et de dentelure; deux nageoires dorsales. CENT SEPTIÈME GENRE. OPHICÉPHALE. — Point de dents inci- sives ni molaires ; les opercules des bran- chies dénués de piquans et de dentelure ; une seule nageoire dorsale; la tête aplatie, arrondie par devant, semblable à celle d’un serpent, et couverle d'écailles polygones, plus grandes que celles du dos, et dispo- sées à peu près comme ceiles que l’on voit sur la iête de la plupart des couleuvres ; tous les rayons des nageoires articulés. CENT HUITIÈME GENRE. HozocyYMNose. — Toute la surface de l'animal dénuée d’écailles facilement visi- bles ; la queue représentant deux . cônes DES GENRES. 99 ironqués , appliqués le sommet de Pun contre le sommet de l’autre, et inégaux en longueur ; la caudale très - courte ; chaque thoracine composée d'un ou de plusieurs rayons mous, et réunis ou enveloppés de manière à inter un barbillon charnu. CENT NEUVIÈME GENRE. ScARE. — Les mächoires osseuses, très- avancées , et lenant lieu de véritables dents; une seule nageoire dorsale. CENT DIXIÈME GENRE. OSTORHINQUE. — Les mâchoires os- seuses, très - avancées, et tenant lieu de véritables dents ; deux nageoires dorsales. CENT ONZIÈME GENRE. SPARE. — Les lèvres supérieures peu extensibles , ou non extensibles ; ou des dents incisives, ou des dents molaires dis- posées sur un ou plusieurs rangs; point de piquans n1 de dentelure aux opercules; une seule nageoire dorsale; cette nageoire éloï- gnée de celle de la queue , ou la plus grande hauteur du corps proprement dit, supérieure , où égale, ou presque égale à la longueur de ce même corps. G 2 100 FA BE E A U CENT DOUZIÈME GENRE. Dipréropon. — Les lèvres supérieures peu extensibles, ou non extensibles ; ou des dents incisives, ou des derts molaires dis- posées sur un ou plusieurs rangs; point de piquans ni de dentelure aux opercules; deux nageoires dorsales; la seconde nageoire du dos éloignée de celle de la queue, ou la plus grande hauteur du corps proprement dit, supérieure, ou égale, ou presque égale à la longueur de ce même corps. CENT TREIZIÈME GENRE. LuTIAN. — Une dentelure à une ou à plusieurs pièces de chaque opercule ; point de piquans à ces pièces; uue seule nageoire dorsale; un seul barbillon ou point de bar- billons aux mâchoires. CENT QUATORZIÈEME GENRE. CENTROPOME. — Une dentelure à une où à plusieurs pièces de chaque opercule ; point d'aiguillons à ces pièces; un seul bar- billon ou point de barbillons aux mâchoires; deux nageoires dorsales. DES GENRES. 101 CENT QUINZIÈME GENRE. BopraAn. — Un ou plusieurs aiguillons et point de dentelure aux opercules ; un seul barbillon ou point de barbillons aux mâchoires ; une seule nageoire dorsale. CENT SEIZIÈME GENRE. TÆNIANOTE. — Un ou plusieurs aiguil- lons et point de dentelure aux opercules ; un seul barbillon ou point de barbillons aux mâchoires ; une nageoire dorsale éten- due depuis l’entre - deux des yeux jusqu’à la nageoire de la queue, ou très-lougue, et composée de plus de quarante rayons. CENT DIX-SEPTIÈME GENRE. SCIÈNE. — Un ou plusieurs aiguillons et point de dentelure aux opercules; un seul barbillon ou point de barbiilons aux mà- choires ; deux nageoires dorsales. CENT DIX-HUITIÈME GENRE. MicROPTÈRE. — Un ou plusieurs aiguil- lons et point de dentelure aux opercules ; un barbillon ou point de barbillons aux mâchoires ; deux nageoires dorsales ; Ja G3 D 163 PA BEF AD. seconde très-basse, très-courte, et compre- hant au plus cinq rayons. CENT DIX-NEUVIÈME GENRE, HozocenNTRE. — Un ou plusieurs ai- pguillons et une dentelure aux opercules ; un barbillon ou point de barbilions aux mâchoires ; une seule nageoire dorsale. CENT VINGTIÈME GENRE. PErRSÈQUE. — Un ou plusieurs aiguil- lons et une dentelure aux opercules; un barbillon ou point de barbillons aux mà- choires ; deux nageoires dorsales. ee SERRE TER ——— = SOIXANTE-SEPTIÈME GENRE. PAR: LACÉPÉED E. EPS 30 4104 R ES: L 4 tête grosse et plus élevée que le corps; le corps comprimé et très-alongé; le premier ou le second rayon de chacune des nageoires thoracines, une ou deux fois plus alongé que les autres; point d’écailles semblables à celles du dos sur les opercules n1 sur la tête, dont la cou- verture lamelleuse et d’une seule pièce représente une sorte de casque. B'RUE ME D RUE LES (P.DICNE. LE coris AIGRETTE ; coris aygula. — Le premier rayon de la nageoire du dos, une ou deux fois plus long que les autres ; l’o- percule terminé par une ligne courbe ; une bosse au dessus des yeux. SP CON D FE Ets P'E C E: LE coRIS ANGULÉ; coris angulaltus. — Le premier rayon de la nageoire du dos un peu plus court que les autres, ou ne les surpassant pas en longueur; l’opercule ter- miné par une ligne anguleuse; point de bosse au dessus des yeux. G 4 104 HISTOIRE Rennes EE LE CORTSAICRETTE (), NPARAILACEPEDÉE. PRE MAUVE R E ESP EC E O UELLES obligalions les naturalistes n’ont-ils pas au célèbre Commerson! Com- bien de genres de poissons dont ses manus- crits nous ont présenté la descripiüion ou Îa figure, et qui, sans les recherches multiphiées auxquelles son zèle n’a cessé de se livrer, seroient inconnus des amis des sciences na- turelles ! Il a donné à celui dont nous allons parler, le nom de coris, qui, en grec, signifie sommet, tête, etc., à cause de l’espèce de casque qui enveloppe et surmonte la tête des animaux compris dans cette famille. Cette sorte de casque, qui embrasse le haut, les côtés et le dessous du crâne, des yeux et des mâchoires, est formée d’une substance écailleuse, d’une grande lame, d’une seule pièce, qui même est réunie aux opercules, de manière à ne faire qu’un tout avec ces PR AP En (x) Coris aygula. D'S «CO Æ'L:S. 109 couvercles des organes respiraloires. L'en- semble que ce casque renferme , ou la tête proprement dite, s'élève plus haut que le dos de l’amimal, dans tous les coris; mais dans l'espèce qui fait le sujet de cet article, il est un peu plus exhaussé encore : le sommet du crâne s’arrondit de manière à produire une bosse ou grosse loupe au dessus des yeux ; et le premier rayon de la nageoire dorsale , une ou deux fois plus grand que les autres, étant placé précisément derrière cette loupe, paroît comme une aigrelte destinée à orner le casque du poisson. Chaque opercule est terminé du côté de la queue par une ligne courbe. La lèvre supérieure est double ; la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure ; chacune des deux mâchoires garnie d’un rang de dents fortes, pointues, triangulaires et in- clinées. La ligne latérale suit de irès-près la courbure du dos. Le premier rayon de chaque thoracine , qui en renferme sept, est une fois plus alongé que les autres. La nageoire dorsale est très-longue, très-basse, et de la même hauteur, dans presque toute son étendue. Celle de l'anus présente des dimensions bien différentes ; elle est beau- coup plus courte que la dorsale : ses rayons, 106 HISTOIRE plus longs que ceux de cette dernière, lui donnent plus de largeur ; sa figure se rap- proche de celle d’un trapèze. Et enfin la nageoire caudale est rectiligne, et ses rayons dépassent de beaucoup la membrane qui les réunit (1). 5 (1) À la nageoire du dos. . . . . 21 rayons. À: chacuné des pectorales + . . ï1 A chacune des thoracines. « . . 7 A celle dedans.) lin 4 h:.1 4 À celle de la queue . . . . . . 1e DES CORTIS. 107 a ne tte ttes LE CORIS ANGULEUX {1}, PAR LACÉPÉDE. SE CON D EE. ES PCT C& coris diffère du précédent par six trails principaux : son corps est beaucoup plus alongé que celui de laigrette; le premier rayon de la nageoire dorsale ne dépasse pas les autres ; la ligne latérale ne suit pas dans toute son étendue la courbure du dos, el!e se fléchit en en bas, à une assez petite dis- tance de la nageoire caudale , et tend ensuite directement vers cette nageoire; le sommet du crâne ne présente pas de loupe où de ‘bosse; chaque opercule se prolonge vers la queue , de manière à former un angle sail- lant , au lieu de n'offrir qu'un contour arrondi ; et les deux mâchoires sont égaie- ment avancées (2). (1) Coris angulatus. (2) A la nageoire du dos. . . . . 20 rayons. À chacune des pectorales. . + . 15 À la nagcoire de l’anns . . + + 19 Arcelledéhqueue. 1". 54/4, 16 108 HESTOIRE SOIXANTE-HUITIÈME GENRE. PAR LACEPEDE. LES GOMPHOSES. Lz museau alongé en forme de clou ou de masse; la tête et les opercules dénués d’écailles semblables à celles du dos. PREMIÈRE ESPECE. LE GOMPHOSE BLEU ; gomphosus cæœruleus. — Toute la surface du poisson d’une cou- leur bleue foncée. SR C'OYNUDIE EE S P EC &. LE GOMPHOSE VARIE; gomphosus varius. — La couleur générale mêlée de rouge, de jaune et de bleu. DES GOMPHOSES. 109 LE GOMPHOSE BLEU: (), PAR LACÉPÈDE. PREMIÈRE ESPÈCE. Commerson a laissé dans ses manuscrits la description de ce poisson qu'il a observé dans ses voyages, que nous avons cru, ainsi que lui, devoir inscrire dans un genre par- ticulier, mais auquel nous avons donné le nom générique de gomphos, plutôt que celui ’élops, qui lui a été assigné par ce natu- raliste. Le mot gomphos désigne, aussi bien que celui d’élops, la forme du museau de ce poisson , qui représente une sorte de clou; et en employant la dénomination que nous avons préférée, on évite toute confusion du genre que nous décrivons, avec une pelite famille d’abdominaux connue depuis long-tems sous le nom d’élops. Le gomphose bleu est, suivant Commerson, (1) Gomphosus cæœruleus. Elops, totus intensè cæruleus ; rostro subulato, capite et operculis branchiostegis , alepidotis. Com- merson , manuscrits déjà cités. 110 HISTOIRE de la grandeur du cyprin tanche. Toute sa surface présente une couleur bleue sans tache, un peu foncée ou noirâtre sur Îles mageoires peclorales, et très-claire sur Îles autres nageoires. L'oeil seul montre des nuances différentes du bleu ; la pruvelle est bordée d’un cercle blanc, autour duquel l'iris présente une belle couleur d’émeraude ou d’aigue-marine. Le corps est un peu arqué sur le dos; et beaucoup plus au dessous du ventre. La tète, d’une grosseur médiocre, se termine en devant par une prolongation du museau, que Commerson a comparée à un clou, dont la longueur est égale au septième de la longueur totale de lanimal, et qui a quelques rapports avec le boutoir du san- glier. La mâchoire supérieure est un peu extensible , et quelquefois un peu plus avancée que l’inférieure ; ce qui n'empêche pas que lPavant- bouche, dont l’ouverture est étroite, ne forme une sorte de tuyau. Chaque mâchoire est composée d’un os garni d'un seul rang de dents très-petiles et très- serrées l’une contre l’autre: et les deux dents les plus avancées de la mâchoire d’en haut sont aussi plus grandes que celles qui les suivent. DES GOMPHOSES. uit Tout l'intérieur de la bouche est d’ailleurs lisse, et d’une couleur bleuâtre. Les yeux sont petits et très-proches des orifices des narines, qui sont doubles de chaque côté. Oùn ne voit aucune écaille proprement dite, on semblable à celles du dos, sur la tête ni sur les opercules du gomphose bieu. Ces opercules ne sont hérissés d'aucun piquant. Deux lames les composent : la seconde de ces pièces s’avance vers la queue en forme de pointe, et une partie de sa circonférence est bordée d’une membrane. On voit quelques dentelures sur la partie concave des arcs osseux qui soutiennent les branchies. La portion de la nageoire dorsale, qui comprend des rayons aiguillonnés, est plus basse que la partie de ceite nageoire dans laquelle on observe des rayons articulés. La nageoire caudale forme un croissant dont les deux pointes sont très-alongées. La ligne latérale, qui suit la courbure du dos jusqu’à la fin de la nageoire dorsale, où elle se fléchit vers le bas pour tendre en- suite directement vers la nageoire caudale, a SON Cours marqué par une suite de peliles 115 HISTOIRE raies disposées de manière à imiter des ca- ractères chinois. Les écailles qui recouvrent le corps et la queue du gomphose bleu, sont assez larges ; et les petites lignes qu’elles montrent les font paroitre comme ciselées (1). (1) 6 rayons à la membrane des branchies. 8 rayons aiguillonnés et 14 rayons articulés à la nageoïre du dos. 14 rayons à chacune des pectorales. 6 rayons à chacune des thoracines. (Le second se prolonge en un filament.) 2 rayons aiguillonnés et 12 rayons articulés à la nageoire de l’anus. 14 rayons à celle de la queue. LE DES GOMPHOSES. mn3% LE GOMPHOSE VARIÉ (1), PAR LACÉPÈDE. SECONDE ESPÈCE. S UR les bords charmans de la fameuse île de T'aïti, Commerson a observé une seconde espèce de gomphose, bien digne, par la beauté ainsi que par l'éclat de ses couleurs, d'habiter ces rivages embellis avec tant de soin par la Nature. Elle est principalement distinguée de la première par ces riches nuances qui la décorent; elle montre un brillant et agréable mélange de rouge, de jaune et de bleu. Le jaune domine dans cette réunion de tons resplendissans ; mais azur y est assez marqué pour être un nouvel indice de la parenté du varié avec le gomphose bleu. Sn (1) Gomphosus varius. ÆElops rubro, cœruleo et flavo variegatus. Commer- son , manuscrits déjà cités. Peiss, Tour VIIL. H 114 ETS TO IR_E SOIXANTE -NEUVIÈME GENRE. PAR LACÉPÉDE. LUE SNA SO NS. Uxs protubérance en forme de corne ou de grosse loupe sur le nez; deux plaques ou boucliers de chaque côté de Pextrémité de la queue; le corps et la queue recou- verts d’une peau rude et comme cha- grinée. Pi RCE! MID ER EME SÉPIFIOLE. LE NASON LICORNET; n4as0 fronticornis. — Une protubérance cylindrique, horison- tale, et en forme de corne au devant des yeux; une ligne latérale très-sensible. S'É C Q N D E ES; PE CE. LE NASON LOUPE; 2450 tuberosus. © Une proéminence en forme de grosse loupe, au dessus de la mâchoire supérieure; point de ligne latérale visible. | DES NASONS. 115 L E :Lil:C O R NEUF ‘(r} LE NASON LICORNET (2), PAR LACÉPÉDE, PREMIÉRE ESP ÉË CE. Sax s les observations de l’infatigable Com- merson, nous ne connoîlrions pas tous les traits de l'espèce du licornet, et nous igno- rerions l'existence du poisson loupe, que nous avons cru, avec cet habile voyageur, 2e (1) Ze licornet. En arabe, abou garn, littéralement père de la corne où cornu. Chætodon fronte cornutä ; caud& carinis utrinque duabus elatis....... chætodon unicornis. Forskœl, Egypt. Arab. p. 63, n° 88. — Artedi, Gen. pisc. gen. 36, n° 59. additament. SONNINI. (2) Naso fronticornis. Naseus fronticornis fuscus. Commerson, manuscrits déjà cités. Licornet des matelots. Yd. ibid. Chætodon unicornis. Lin. édition de Gmelin. — Forskæl , Faun. Arabic. p.63, n° 88. Chétodon unicorne, Bonaterre , pl. de l’Enc. méth, ER: à 316 HWESTOIRE devoir renfermer , ainsi que le licornet ; dans un genre particulier, distingué par le nom de zason. Ta première de ces deux espèces frappe aisément les regards par la singularité de la forme de sa tête; elle aitire l'attention de ceux même qui s'occupent le moins des sciences naturelles. Aussi avoit-elle été très- remarquée par les matelots de l'expédition dont Commerson faisoit partie : ils lavoient examinée assez souvent pour lui donner un nom; et comme ils avoient facilement saisi un rapport très- marqué que présente son museau avec le front des animaux fabuleux auxquels l'amour du merveilleux a depuis long-tems attaché la dénomination de licorne, ils lavoient appelée la petite licorne, ou le licornet, appellation que j'ai cru devoir conserver. En effet, de lentre-deux des yeux de ce poisson part une protubérance presque cylindrique, renilée à son extrémité, dirigée horisontalement vers le bout du museau, et attachée à la tète proprement dite par une base assez large. C’est sur ceite même base que l’on voit de chaque côté deux orifices de narines, dont l’antérieur est le plus grand. DES NASONS. 117 Les yeux sont assez gros. Le museau proprement dit est un peu pointu ; l’ouverture de la bouche étroite; la lèvre supérieure foiblement extensible ; Ja mâchoire d'en haut un peu plus courte que celle d'en bas, et garnie, comme cette dernière, de dents très-petiles, aiguës, ek peu serrées les unes contre les autres. Des lames osseuses composent les oper- cules , au dessous desquels des arcs dentelés dans leur partie concave soutiennent, de chaque côté les quatre branchies (1). Le corps et la queue sont très- compri- més, carénés en haut, ainsi qu'en bas, et recouverts d’une peau rude, que lon peut comparer à celle de plusieurs cartilagineux, et notamment de la plupart des squales. La couleur que présente la surface presque entière de l'animal est d’un gris brun; mais pi (1) 4 rayons à la membrane des branchies, 6 aiguillons et 30 rayons articulés à la nageoire du dos. 17 rayons à chaque nageoire pectorale. 1 aiguillon et 5 rayons articulés à chacune des thoracines. 2 aiguillons et 30 rayons articulés à la nageoire de l'anus. 20 rayons à la nagvoire de la queue. H 3 - 118 HESTOTRE la nageoire du dos, ainsi que celle de Fanus; sont agréablement variées par des raies courbes, jaunes ou dorées. Cette même nageoire dorsale s'étend de- puis la nuque jusqu’à une assez petite dis- tance de la nageoiïre caudale. La ligne latérale est voisine du dos, dont elle suit la courbure; l’anus est situé très- près de la base des thoracines , et par consé- quent plus éloigné de la nageoire caudale que de la gorge. La nageoire de l’anus est un peu plus basse et presque aussi longue que celle du dos. La caudale est échancrée en forme de croissant , et les deux cornes qui la ter- minent sont composées de rayons si alongés que, lorsqu'ils se rapprochent, ils repré- sentent presque un cercle parfait, au lieu de ne montrer qu’un demi-cercle. De plus, on voit auprès de la base de cette nageoire, et de chaque côté de la queue, deux plaques osseuses, que Com- merson nomme de petits boucliers, dont chacune est grande, dit ce voyageur, comme l’'ongle du petit doigt de l’homme, et com- posée d’une lame un peu relevée en carène et échancrée par devant. DES NASONS. 119 On doit apercevoir d'autant plus aisé- ment ces deux pièces, qui forment un ca- ractère remarquable, que la longueur totale de l’animal n’excède pas quelquefois trente- cinq centimètres (un pied un pouce ou environ). Alors le plus grand diamètre ver- tical du corps proprement dit, celui que l'on peut mesurer au dessus de l'anus, est de dix où onze centimètres (quatre ou cinq pouces environ); la plus grande épaisseur du poisson est de quatre centimètres (dix- neuf lignes environ); et la partie de la corne frontale et horisontale, qui est entie- rement dégagée du front, a un centimètre de longueur (quatre lignes et demie environ). Commerson a vu le licornet auprès des rivages de l’île de France; et si les dimen- sions que nous venons d'indiquer, d’après le manuscrit de ce naturaliste, sont celles que ce nason présente le plus souvent dans les parages que ce voyageur a fréquentés, il faut que cette espèce soit bien plus favo- risée pour son développement dans la mer Rouge ou mer d'Arabie. En effet, Forskoel, qui l’a décrite, et qui a cru devoir la placer parmi celles de la famille des chétodons, au milieu desquels elle a été laissée par le sa- vant Gmelin et par Bonaierre, dit qu’elle 120 2HÉSTOIRE parvient à Ja longueur de cent dix-huit centimètres ( une aune ou environ). Les licornets vont par troupes nombreuses dans celte même mer d'Arabie; on en voit depuis deux cents jusqu’à quatre cents ensemble ; et l’on doit en être d'autant moins surpris, que l’on assure qu'ils ne se nourrissent que des plantes qu'ils peuvent rencontrer sous les eaux. Quoiqu'ils n’aient le besoin ni l’ha- bitude d'attaquer une proie, ils usent avec courage des avantages que leur donnent leur grandeur et la conformation de leur têle ; ils se défendent avec succès contre des énnemis dangereux; des pêcheurs arabes ont même dit avoir vu une troupe de ces thoracins entourer avec audace un aigle qui s’étoit précipité sur ces poissons comme sur des animaux faciles à vaincre, opposer le nombre à la force, assaillir l’oiseau car- nassier avec une sorte de concert, et le combattre avec assez de constance pour lui donner la mort. DE $ IN A'SO NS. 121 a es ne LE NASON LOUPE (), PA Bi, INA!C.É PE DE. SECONDE ESPÈCE. Cire espèce de nason, observée, décrite et dessinée, comme la première, par Com- merson , qui l’a vue dans les mêmes contrées, ressemble au licornet par la compression de son corps et de sa queue, et par la nature de sa peau rude et chagrinée ainsi que celle des squales. Sa couleur générale est d’un gris plus où moins mêlé de brun, et par conséquent très-voisine de celle du licornet ; mais on distingue, sur la partie supérieure de l’animal, sur sa nageoire dorsale et sur Ja nageoire de la queue, un grand nombre de taches petites, lenticulaires et noires. Celles de ces taches que l’on remarque au- prés des nageoires pectorales sont un peu plus larges que les autres; et entre ces (1) Naso tuberosus. Licorne à loupe. Commerson , manuscrits déjà cités. Naseus , naso ad rostrum connato , tuberiformi. Id. ibid. 192 HISTOIRE mêmes nageoires et les orifices des branchies on voit une place noirâtre et très-rude au toucher. La tête est plus grosse, à proportion du reste du corps, que celle du licornet. La protubérance nasale ne se détache pas du nuseau autant que la corne de ce dernier nason : elle s'étend vers le haut ainsi que vers les côtés ; elle représente une loupe ou véritable bosse. Un sillon particulier , dont Ja couleur est très-obscure, qui part de l'angle antérieur de l'œil, et qui règne jus- qu'à l'extrémité du museau, circonscrit celte grosse tubérosité ; et c’est au dessus de l'origine de ce sillon ; et par conséquent très- près de l’œ1il, que sont situés, de chaque côté, deux orifices de narines, dont l’anté- rieur est le plus sensible. Les yeux sont grands et assez rapprochés du sommet de la tête; les lèvres sont co- riaces ; la mâchoire supérieure est plus avancée que l’inférieure, la déborde, l’em- brasse, n’est point du tout extensible, et montre, comme la mâchoire d’en bas, un contour arrondi, et un seul rang de dents incisives. | 1e palais et le gosier présentent des pla- ques hérissées de petites dents. ( DES NASONS. 123 Chaque opercule est composé de deux lames. Les arcs des branchies sont tuberculeux et dentelés dans leur concavité. Les aiguillons de la nageoire du dos et des thoracines sont très-rudes (1) ; le premier aiguillon de la nageoire dorsale est d’ailleurs très-large à sa base ; la nageoïire caudale est en forme de croissant , mais peu échancrée. On n’aperçoit pas de ligne latérale ; mais on trouve, de chaque côté de la queue, deux plaques ou boucliers analogues à ceux du licornet. Le nason loupe devient plus grand que le licornet ; il parvient jusqu'à la longueur de cinquante centimètres (un pied et demi environ). (1) 4 rayons à la membrane des branchies. 5 rayons aignillonnés et 50 rayons articulés à la nagcoire du dos. 17 rayons à chacune des pectorales. 2 aiguillons et 28 rayons articulés à la nageoire de l’anus. 16 rayons à la nageoire de la queue. 124 HISTOIRE RE SOIXANTE - DIXIÈME GENRE. PAR LACÉPÉDE. BEST PILES EE. Lez dos très-élevé au dessus d’une ligne tirée depuis le bout du museau jusqu’au milieu de la nageoire caudale; une bosse sur la nuque; des écailles semblables à celles du dos sur la totalité ou une grande partie des opercules qui ne sont pas den- telés. ÉSPÉCE. LE KYPHOSE DOUBLE-BOSSE; lyphosus bigibbus. — Une bosse sur la nuque; une bosse entre les yeux; la nageoire de la queue fourchue. DES KYPHOSES. 125 LE KYPHOSE DOURVE.BOUSSE PAR LACÉPÉDE. Co MMERSON nous à transmis la figure de cet animal. La bosse que ce poisson a sur la nuque est grosse, arrondie et placée sur une partie du corps tellement élevée que, si on tire une ligne droite du museau au milieu de Îa nageoire caudale, la hauteur du sommet de la bosse au dessus de cette ligne horisontale est au moins égale au quart de la longueur totale de ce thoracin. La seconde bosse, qui nous a suggéré son nom spécifique , est conformée à peu près comme la première, mais moins grande, et située entre les yeux. La ligne latérale suit la (1) Æyphosus bigibbus. Nota. Le nom générique kyphose, KkyYPmosus, que nous avons donné à ce poisson, vient du mot £yphos, qui en grec signifie bosse, aussi bien que £byrtos, expression dont Bloch a fait dériver le nom d’un genre de jugulaires, ainsi que nous l’avons vu. 126 ENS ATIOTTRR € courbure du dos, dont elie est très-voisine. Les nageoires pectlorales sont alongées et terminées en pointe. La longueur de la na- geoire de l'anus n'égale que la moitié ou environ de celle de la nageoire dorsale. La nageoire de la queue est très-fourchue. Des écailles semblables à celles du dos recouvrent au moins une grande partie des opercules (1). (1) 135 aiguillons et 12 rayons articulés à la nageoire dorsale. 15 ou 14 rayons à chacune des pectorales. 5 ou 6 rayons à chacune des thoracines. 14 ou 15 à celle de l'anus. DES OSPHRONEMES. 127 SOIXANTE-ONZIÈME GENRE. PAR LACÉPBDE. LES OSPHRONÉMES. Civo ou six rayons à chaque nageoire thoracine ; le premier de ces rayons aiguil- lonné , et le second terminé par un fila- ment très-long. PREMIÉRE ESPÈCE. L'OSPHRONÈME GORAMY; osphronemus goramy. — La partie postérieure du dos très-élevée ; la ligne latérale droite; la na- geoire de la queue arrondie. SECONDE ESPÈCE. L’'oSsPHRONÈME GAL; osphronemus gallus. — La lèvre inférieure plissée de chaque côté ; les nageoires du dos et de l’anus très-basses ; celle de la queue fourchue. 128 ETS T ORE L'OSPHRONÈME GORAMY (1), PAR LACÉPÈDE. PREMIÈRE ESPÉECE: N OUS conservons à ce poisson le nom générique qui lui a été donné par Com- ruerson, dans les manuscrits duquel nous avons trouvé la description et la figure de ce thoracin. Cet osphronème est remarquable par sa forme , par sa grandeur , et par la bonté de sa chair. il peut parvenir jusqu’à la lon- gueur de deux mètres (environ six pieds); et comme sa hauteur est très-srande à pro- portion de ses autres dimensions, il four- nit un aliment aussi copieux qu'agréable. (1) Osphronemus goramy. Osphronemus olfax. Commerson, manuscrits déjà cités. Poisson gouramie, ou gouramy. (11 faut observer que ce nom de poisson gouramie , OU gouramy, ou goramy , a été aussi donné , dans le grand Océan, au trichopode mentonnier. } Commerson * ss DES OSPHRONEMES. 129 Commerson l’a observé dans l’île de France, en février 1770, par les soins de Seré, com- mandant des troupes nationales. Ce poisson y avoit été apporté de la Chine, où il est indigène, et de Batavia, où on le trouve aussi, selon l’estimable Cossigny (1). On l'avoit d’abord élevé dans des viviers, et il s’étoit ensuite répandu dans les rivières, où il s’étoit multiplié avec une grande facilité, et où 1l avoit assez conservé toutes ses qua- lités pour être, dit Commerson, le plus recherché des poissons d’eau douce. Il seroit bien à desirer que quelque ami des sciences naturelles, jaloux de favoriser l’accroisse- ment des objets véritablement utiles, se donnât le peu de soins nécessaires pour le faire arriver en vie en France, l'y accli- mater dans nos rivières, et procurer ainsi (1) Devectus è Sina ,educatusprimüm in piscinis, etc. Manuscrits de Commerson. « Le poisson n’est pas extrêmement commun dans le Bengale. 11 y a beaucoup d’étangs dans le pays; on pourroit en former des viviers. Il seroit à propos d’y transplanter le goramy , cet excellent poisson que nous avons transporté de Batavia à l’île de France , et qui s’y est naturalisé ». ( Voyage au Bengale, etc. par Charpentier-Cossigny , tom. I , p. 181.) Poiss. Tome VIII I 150. BES MDOIRE -:° à notre patrie une nourriture peu chère; exquise, salubre et très-abondante. Voyons quelle est la conformation de cet osphronème goramy. Le corps est très-comprimé et très-haut. Le dessous du ventre et de la queue et la partie postérieure du dos présentent une carène aiguë. Cette même extrémité poslé- rieure du dos montre une sorte d’échan- crure , qui diminue beaucoup la hauteur de l'animal, à une petite distance de la nageoire caudale ; et lorsqu'on n’a sous les yeux qu'un des côtés de cet osphronème, on voit faci- lement que sa partie inférieure est plus arrondie, et s'étend au dessous du diamètre longitudinal qui va du bout du museau à la fin de la queue, beaucoup plus que sa parte supérieure ne s'élève au dessus de ce mème diamètre (1). (1) 6 rayons à la membrane des branchies. 15 aiguillons et 12 raÿons articulés à la nageoire du dos. 14 aiguillons à chacune des pectorales. 1 aiguillon et 5 rayons articulés à chacune des thoracines. 10 aiguillons et 20 rayons articulés à la nageoire de l’anus. 16 rayous à celle de la queue. DES OSPHRONEMES. 133 De larges écailles couvrent le corps, la queue , les opercules et la tête; et d'autres écailles plus petites revètent une portion assez considérable des nageoires du dos et de l'anus. Le dessus de la lête, incliné vers le museau, offre d’ailleurs deux légers en- foncemens. La mâchoire supérieure est ex- tensible ; l’inférieure plus avancée que celle d'en haut : toutes les deux sont garnies d’une double rangée de dents; le rang extérieur est composé de dents courtes et un peu recourbees en dedans; l'intérieur n’est formé que de dents plus petites et plus serrées. Ou aperçoit une callosité au palais; la langue est blanchâtre, retirée, pour ainsi dire, dans le fond de la gueule, auquel elle est attachée; les orifices des narines sont doubles; chaque opercule est formé de deux lames, dont la première est excavée vers le bas par deux ou trois petites fosselles, et dont la seconde s’avance en pointe vers les nageoires pectorales, et de plus est bordée d'une membrane. Où aperçoit dans l’intérieur de la bouche, et au dessus des branchies, une sorte d'os ethmoïde, /abyrinthiforme, pour employer l'expression de Comimerson, et place dans une cavité particulière. L'usage de cet os a I 2 152 HISTOIRE paru au voyageur que nous venons de citer très-digne d’être recherché, et nous nous en sommes occupés dans notre Discours sur les parties solides des poissons. La nageoire du dos commence loin de la nuque , et s'élève ensuite à mesure qu'elle s'approche de la caudale, auprès de laquelle elle est très-arrondie. Chaque nageoire thoracine renferme six rayons. Le premier est un aiguillon très- fort ; le second se termine par un filament qui s'étend jusqu’à l'extrémité de la nageoire de la queue; ce qui donne à l’osphronème un rapport très-marqué avec les tricho- podes : mais, dans ces derniers, ce filament est la continuation d’un rayon unique, au lieu que, dans l’osphronème, chaque thora- cine présente au moins cinq rayons. L’anus est deux fois plus près de la gorge que de l’extrémité de la queue : la nageoire qui le suit a une forme trés-analogue à celle de la dorsale ; mais, ce qui est particulière- ment à remarquer, elle est beaucoup plus étendue. On ne compte au dessus ni au dessous de Ja caudale, qui est arrondie, aucun de ces rayons articulés, trés-courts et très-inégaux, qu'on a nominés faux rayons OU rayons DES OSPHRONEMES. :133 bätards , et qui accompagnent la nageoire de la queue d’un si grand nombre de poissons. Enfin la ligne latérale, plus voisine du dos que du ventre, n'offre pas de courbure très - sensible. Au reste, le goramy est brun, avec des teintes rougeâtres plus claires sur les na- geoires que sur le dos; et les écailles de ses côtés et sa partie inférieure, qui sont argentées et bordées de brun, font paroître ces mêmes portions comme couvertes de mailles. 194 | HASTOTRE D SA EN CAS PARTS DES L’OSPHRONÈME GAL (e), PAR LACÉPÉDE. SECONDE BSPÈCE. Forraer a vu sur les côtes Arabie cet osphronème, qu’il a inscrit parmi les scares, et que ie professeur Gmelin a ensuite trans- D (1) Le gal. En arabe, dik el bahr ou mogharred.” Scarus obscurè-viridis, capitis abdominisque lineis violaceis, pinnâ caudæ bifurcä...... scarus gallus. Forskæœl , Faun. Ægypt. Arab. p. 26 , n° 11.— Artedi, ; Gen. pisc. edit. Waïbaum, nov. gen. Forsk. n° 13. Labrus pinné caudali medio truncaté , dorsali ani- que linearibus basi violaceis, labio inf-riore utrinque = uniplicato........ labrus gallus. Län. Syst. nat. edit, Gmel. gen. 166, sp. 42. SONNINI. (2) Osphronemus gallus. Scarus gallus. Forskoel , Faun. Arab. p. 26 , n° 11. Labrus gallus. Lin. édit. de Gmelin. DES OSPHRONÈMES. 135 porté parmi les labres, mais dont la véri- table place nous paroît être à côté du goramy. Ce poisson est regardé comme très- venimeux par les habitans des rivages qu’il fréquente (1); et dès-lors on peut présumer qu'il se nourrit de mollusques, de vers et d’autres animaux marins, imprégnés de sucs malfaisans ou même délétères pour Fhomme. Mais , s’il est dangereux de manger de Îa chair du gal, il doit être très -agréable de voir cet osphronème : il offre des nuances gracieuses , variées et brillantes ; et ces hu- meurs funestes, dérobées aux regards par des écailles qui resplendissent des couleurs qui émaillent nos parterres, offrent une nouvelle image du poisson que la Nature a si$ouvent placé sous des fleurs. Le gal est d’un verd foncé; et chacune de ses écailles étant marquée d’une petite ligne transversale violette ou pourpre, los- phronème paroît rayé de pourpre ou de violet sur presque toute sa surface. Deux bandes bleues règnent de plus sur son abdo- (1) Si venimeux , disent les pêcheurs de la mer Rouge , qu’il suffit de le toucher légèrement pour éprouver des accidens graves. SoNNIN1.- 1 4 136 ETS TOIRE men. Les nageoires du dos et de l’anus sont violettes à leur base , et bleues dans leur bord extérieur ; les pectorales bleues et vio- lettes dans leur centre; les thoracines bleues; la caudale est jaune et aurore dans le mi- lieu, violette sur les côtés, bleue dans sa circonférence ; et l'iris est rouge autour de la prunelle, et verd dans le reste de son disque. Le rouge, l’orangé , le jaune, le verd, le bleu , le pourpre et le violet, c’est-à-dire , les sept couleurs que donne le prisme so- laire , et que nous voyons briller dans l’arc- en-ciel, sont donc distribuées sur le gal , qui les montre d’ailleurs disposées avec goût, et fondues les unes dans les autres par des nuances très-douces. Ajoutons, pour achever de donner une idée de cet osphronème, que sa lèvre infé- rieure est plissée de chaque côté; que ses dents ne forment qu’une rangée ; que celles de devant sont plus grandes que celles qui les suivent, et un peu écartées l’une de l’autre ; que la ligne latérale se courbe vers le bas, auprès de la fin de la nageoire dorsale ; et que les écailles sont striées , foiblement attachées à l'animal, et mem- DES OSPHRONEMES. 137 braneuses dans une grande partie de leur contour (1). (1) 5 rayons à la membrane des branchies. 8 aiguillons et 14 rayons articulés à la nageoire du dos. 14 rayons à chacune des pectorales. 1 aiguillon et 5 rayons articulés à chacune des _ thoracines. 5 aiguiilons et 12 rayons articulés à celle de l'anus. 15 rayons à celle de la queue, 258 OUEST 'OTRE Ë SOIXANTE-DOUZIÈME GENRE. PAR LACÉPÉDE. \ LES TRICHOPODES. UÙx seul rayon beaucoup plus long que le corps à chacune des nageoires thoracines; une seule nageoire dorsale. PREMIERE ES PÈ CE. LE TRICHOPODE MENTONNIER ; {richopodus mentum. — La bouche dans la partie supé- rieure de la tête; la mâchoire inférieure avancée de manière à représenter une sorte de mention. SECONDE ES bÈÉ CE: Li LE TRICHOPODE TRICHOPTÈRE ; {/iChopo- dus trichopterus. — Tia tête couverte de petites écaillés ; les rayons des nageoires pectorales prolongés en très-longs filamens. DES TRICHOPODES. 139 LE TRICHOPODE MENTONNIER (), PAR LACÉPÉDE. PREMIÈRE ESPECE. C’asr encore le savant Commerson quia observé ce poisson , dont nous avons trouvé un dessin fait avec beaucoup de soin et d’exactitude dans ses précieux manuscrits. La tête de cet animal est extrémement remarquable; elle est le produit bien plutôt singulier que bizarre d’une de ces combinai- sous de formes plus rares qu'extraordinaires que l’on est surpris de rencontrer , mais que Von devroit être bien plus étonné de ne pas avoir fréquemment sous les yeux, el qui, n'étant que de nouvelles preuves de ce grand principe que nous ne cessons de cher- cher à établir, fout ce qui peut étre existe, méritent néanmoins notre examen le plus -_ (r) Trichopodus mentum. Gouramy, ou gouramie. 140 HUSTOITRE attentif et nos réflexions les plus profondes, Elle présente d’une manière frappante les principaux caractères de la plus noble des espèces, les traits les plus reconnoissables de la face auguste du suprême dominateur des êtres; elle rappelle le chef-d'œuvre de la création ; elle montre en quelque sorte un exemplaire de la figure humaine. La conformation de la mâchoire inférieure , qui s’avance, s’arrondit , se relève et se re- courbe , pour représenter une sorte de men- ton; le léger enfoncement qui suit cette saillie ; la position de la bouche et ses dimen- sions ; la forme des lèvres; la place des yeux et leur diamètre; des opercules à deux lames, que l’on est tenté de comparer à des joues ;. la convexité du front; l’absence de toute écaille proprement dite de dessus l’ensemble de la face, qui, revêtue uniquement de _ grandes lames, paroît comme couverte d’une peau ; toutes les parties de la tête du men- tonnier se réunissent pour produire cette image du visage de l’homme, aux yeux de ceux sur-tout qui regardent ce trichopode de profil. Mais cette image n’est pas com- plette. Les principaux linéamens sont tra- cés : mais leur ensemble n’a pas reçu de la justesse des proportions une véritable res- DES TRICHOPODES. 14à semblance ; ils ne produisent qu’une copie grotesque , qu’un portrait chargé de détails exagérés. Ce n’est donc pas une tête humaine que l'imagination place au bout du corps du poisson mentonnier ; elle y suppose plu- tôt une lête de singe ou de paresseux ; et ce n’est même qu'un instant qu’elle peut être séduite par un commencement d'illu- sion. Le défaut de jeu dans cette tête qui la frappe , l’absence de toute physionomie, la privation de toute expression sensible d’un mouvement intérieur, font bientôt dispa- roître toute idée d’être privilégié, et ne laissent voir qu'un animal dont quelques portions de la face ont dans leurs dimensions les rapports peu communs que nous venons d'indiquer. C’est le plus saillant de ces rap- ports que j'ai cru devoir désigner par le nom spécifique de mentonnier, de même que j'ai fait allusion par le mot trichopode ( pieds en forme de filamens) au caractère de la famille pariculière dans laquelle j'ai pensé quil falloit l’inscrire. Chacune des nageoires thoracines des poissons de cette famille, et par conséquent du mentounier, n’est composée en effet que d’un rayon ou filament très-délié. Mais cette prolongalion très-molle, au lieu d’être très- 142 HISTOIRE courte et à peine visible , comme dans Îles monodactyles, est si étendue, qu’elle sur- passe ou du moins égale en longueur le corps et la queue réunis. Le mentonnier a d'ailleurs ce corps et celte queue lrés-comprinés, assez hauis vers Je milieu de la longueur totale de l'animal; la nageoire dorsale et celle de lanus basses et presque égales l’une à l’autre; la caudale rectiligne, et les pectorales courtes, larges et arrondies (1). (1) À la nageoire dorsale . . . . . 18 rayons. À chacune des thoracines. . . . . I À la naigeoire del’anusr(7, 1. 20478 DES TRICHOPODES. 143 A — _ _ — EC RING LE TRICHOPODE TRICHOPTÈRE (2), BAR, EACÉPEDE. SEC ON D E EE $ PB Ê CE. Ce trichopode est distingué du précédent : par plusieurs traits que l’on saisira avec faci- lité en lisant la description suivante. Il en diffère sur-tout par la forme de sa tête qui ne présente pas cette sorte de masque que nous avons vu sur le mentonnier. Cette (1) Le crin. En anglais , hair-finned wrasse. En allemand , borstenflosser. Au Japon , iban marate djantan , pangay , kapirat. Sparus duabus utrinque maculis nofatus ; primo pinnarum ventralium radio longissimo , astaci anten- nam referente. Kælreuter , loco infrà citato. Labrus pinnis ventralibus uniradiatis..,.. labrus trichopterus. Lin. Syst. nat. ed. Gmel. gen. 166, sp. 47. Labrus trichopterus. Artedi, Gen. pisc. gen. 27, _n° 10. additament. SONNINI: (2) Trichopodus trichopterus. 144 HISTOIRE partie de l'animal est pelite et couverte d’écailles semblables à celles du dos. L’ou- verture de la bouche est étroite, et située Vers la portion supérieure du museau pro- prement dit. Les lèvres sont extensibles. La nageoire. du dos est courte, pointue, ne commence qu'à l'endroit où le corps a le plus de hau- teur, et se termine à une grande distance de la nageoire de la queue. Il est à remar- quer que celle de l’anus est, au contraire, très - longue ; qu’elle renferme , à très - peu près, quatre fois plus de rayons que la dorsale; qu’elle touche presque la caudale; qu’elle s'étend beaucoup vers ia tête, et que, par une suite de cette disposition , lorifice de l'anus, qui la précède, est très-près de la base des thoracines. Ces dernières nageoires ne consistent cha- cune que dans un rayon ou filament plus Labrus trichopterus. Lin. édit. de Gmel. — Pallas, Spicil. zool. 8, p. 45. Labrus trichopterus. Bloch , pl. cexcv, fig. 2. Sparus , ec. Kœælreuter , nov. Comm. Petrop. IX, p.452, n°9, tab. ro. Labre crin. Bonaterre, pl. de l’'Encyc. méth. long DES TRICHOPODES. 145 long que le corps et la queue considérés ensemble (1); et de plus chaque pectorale, qui est très-étroite, se termine par un autre filament très-alongé, ce qui a fait donner au poisson dont nous parlons ie nom de trichoptère ou d’aile à filament. Nous lui avons conservé ce nom spécifique ; mais au lieu de le laisser dans le genre des labres ou des spares, nous avons cru, d’après les principes qui nous dirigent dans nos distri- butions méthodiques, devoir le comprendre dans une petite famille particulière , et le placer dans le même genre que le men- tonnier. Le trichoptère est ondé de diverses nuances de brun. On voit de chaque côté sur le corps et sur la queue une tache ronde, noire, et bordée d’une couleur plus claire. Des taches brunes sont répandues sur la tête dont la cn (1) 4 aïguillons et 7 rayons articulés à la nageoire du dos. 9 rayons à chacune des pectorales. 1 rayon à chacune des thoracines. 4 rayons et 38 rayons articulés à la nageoire de Panus. 16 rayons à celle de la queue, qui est fourchne, Poiss. Tome VIII. K. 146 HISTOIRE teinte est, pour ainsi dire, livide ; et Ja nageoire de la queue, ainsi que celle de Janus, sont pointillées de blanc. Ce trichopode ne parvient guère qu’à un décimètre (trois pouces et demi) de lon- gueur. On le trouve dans la mer qui baigne les grandes Indes. DES MONODACTYLES. 147 2 SOIXANTE-:TREIZIÈME GENRE. PAR LACÉPÉDE. LES MONODACTYLES. UÜx seul rayon très-court et à peine visible à chaque nageoire thoracine ; une seule nageoire dorsale. E SP ÉÈ CE. LE MONODACTYLE FALCIFORME; 710n70- dactylus falciformis. — La nageoire du dos et celle de l’anus en forme de faux ; celle de la queue en croissant. 148 LÉ TS TOTR E LE MONODACTYLE FA L:Crl F0 ,R M &:.();, PAR LACÉPÈDE. N ous donnons ce nom à une espèce de poisson dont nous avons trouvé la descrip- lion et la figure dans les manuscrits de Coimmerson. Nous lavons placé dans un genre particulier appelé monodactyle , c’est- à-dire, à un seul doigt, parce que chacune de ses nageoires thoracines, qui représentent en quelque sorte ses pieds, n’a qu’un rayon très-court et aiguillonné, ou, pour parler le langage de plusieurs naturalistes, n’a qu'un doigt très-pelit. Le nom spécifique par lequel nous avons cru devoir d’ailleurs distinguer cet animal, nous a été indiqué par la forme de ses nageoires du dos et de l'anus, dont la figure ressemble un peu à celle d’une faux. Ces deux nageoires sont (1) Monodactylus falciformis. Psettus spinis pinnarum ventralium loco duobus. Commerson , manuscrits déjà cités. DES MONODACTYLES. 149 de plus assez égales en étendue, et touchent presque la nageoiïire de la queue, qui est en croissant. L’anus est presque au dessous des nageoires pectorales, qui sont pointues. La ligne latérale suit la courbure du dos, dont elle est peu éloignée. L’opercule des branchies est composé de deux lames, dont la postérieure paroît régulièrement feston- née. Les yeux sont gros. L'ouverture de la bouche est petite ; la mâchoire supérieure présente une forme demi-circulaire et des dents courtes , aiguës el serrées ; elle esk extensible etembrasse l’inférieure. La langue est large , arrondie à son extrémité, amincie dans ses bords, rude sur presque toute sa surface. On voit, de chaque côté du mu- seau, deux orifices de narines, dont l’anté- rieur est le plus petit et quelquefois le plus élevé. La concavité des arcs osseux qui sou- tiennent les branchies, présente des protu- bérances semblables à des dents, et plus sen- sibles dans les trois antérieurs. Le corps et la queue sont très -comprimés, couverts d’écailles petites, arrondies et lisses, que lon retrouve avec des dimensions plus pelites encore sur une partie des nageoires du dos et de l'anus, et resplendissans d’une cou- K 5 350 H/L19 TOTR E leur d'argent, mêlée sur le dos avec des teintes brunes. Ces mêmes nuances obscures se montrent aussi sur la portion antérieure de la nageoire de l’anus et de celle du dos, ainsi que sur les pectorales, qui néanmoins offrent souvent une couleur incarnate. Le monodactyle falciforme ne parvient ordi- nairement qu'à une longueur de vingt-six centimètres ( dix pouces environ) (1). (1) 7 rayons à la membrane des branchies. 33 rayons à la nagcoire du dos. 17 rayons à chacune des pectorales. 1 rayon aiguillonné à chacune des thoracines, 3 aiguillons et 30 rayons à celle de l’anus. DES PLECTORHINQUES. 154 ee ae SOIXANTE-QUATORZIÈME GENRE. PAR LACEPÉDE. LES PLECTORHINQOUES. Üxes seule nageoire dorsale; point d’ai- guillons isolés au devant de la nageoire du dos, de carëne latérale, ni de petite nageoire au devant de celle de l’anus; les lèvres plissées et contournées; une où plusieurs lames de l’opercule branchial dentelées. É)S TP É CIE; LE PLECTORHINQUE CHÉTODONOÏDE ; plec- torhinchus chætonoïdes. — Treize aiguillons À U 7 ° : à la nageoire du dos; de grandes taches irre- gulières, chargées de taches beaucoup plus foncées, inégales et presque rondes. 152 FES: T'OTRE LE; PLECTORHINQUE OH ET OÙD:0 NOT DE : (», PAR ILACÉ PÉDIE. Le mot plectorhinque désigne les plis extraordinaires que présente le museau de ce poisson, et qui forment , avec la dentelure de ses opercules, un de ses prin- cipaux caractères génériques. Nous avons employé de plus , pour cet osseux, le nom spécifique de chétodonoïde , parce que len- semble de sa conformation lui donne de très-grands rapports avec les chétodons, dont l’histoire ne sera pas trés-éloignée de la description du plectorhinque. Ce dernier animal leur ressemble d’ailleurs par la beauté de sa parure. Sur un fond d’une couleur très-foncée , parôisseni en effet, de chaque côté, sept ou huit taches très-étendues . inégales , irrégulières, mais d’une nuance claire et très-éclatante , variées par leur contour , agréables par leur disposition, (1) Plectorhinchus chætodonoïides, DES PLECTORHINQUES. 153 relevées par des taches plus petiles, foncées, et presque toutes arrondies , qu’elles ren- ferment en nombre plus ou moins grand. Il résulte un bel effet de leur figure , de leur ton , de leur distribution, d'autant plus qu'on aperçoit des taches qui ont beaucoup d’analogie avec ces premières, à lextré- milé de toutes les nageoires , et sur-tout de la partie postérieure de la nageoire du dos. Cette nageoire dorsale montre une sorte d'échancrure arrondie qui la divise en deux portions très-contiguës, mais faciles à dis- tnguer , dont l’une est soutenue par treize rayons aiguillonnés , et l’autre par vingl rayons articulés (1). Les thoracines et: la nageoire de l’anus présentent à peu près la même forme et la même surface l’une que l’autre: les deux premiers rayons qu’elles comprennent sont aiguillonnés; et le second de ces deux piquans est très-long et très- fort. La nageoire caudale est rectiligne ou arrondie. Il n’y a pas de ligne latérale s | f = (1) 15 rayons à chacune des nageoires peclorales. 2 rayons aiguillonnés et 15 rayons articulés à celle de l’anus. 18 rayons à celle de la queue. 154% PTS 'T'OTR'E sensible. La tête est grosse , comprimée comme le corps et la queue, et revêtue , ainsi que ces dernières parties, d’écailles petites et placées les unes au dessus des autres. Des écailles semblables recouvrent des appendices charnues auxquelles sont altachées les nageoires thoracines, les pec- torales , et celles de lPanus. L'œil est grand ; l'ouverture de la bouche petite; le museau un peu avancé , et comme caché dans les plis et les contours charnus ou membraneux des deux mâchoires. Nous avons décrit celte espèce encore inconnue des naluralistes , d’après un indi- vidu de la coilection hollandaise donnée à la France. DES POGONIAS. 155 SOIXANTE-QUINZIÈME GENRE. PAR LACÉPÉDE. LES PO GO UN FAS. Us seule nagcoire dorsale ; point d’ai- guillons isolés au devant de la nageoire du dos , de carène latérale, ni de petite nageoire au devant de celle de l'anus ; un très-grand nombre de petits barbillons à la mâchoire inférieure. EB'S P € E. LE POGONIAS FASCÉ; pogonias fasciatus. — Les opercules recouverts d’écailles sem- blables à celles du dos ; quatre bandes trans- versales, et d’une couleur très-foncée ou très-vive. 156 HISTOIRE LE TPE DEGL'O N'ES FA: S C'Éx: (à). PA RODIAICÉ PE DE N ous donnons ce nom de pogonias à un genre dont aucun individu n’a encore’ élé connu des naturalistes. Cette dénomination signifie barbu, et désigne le grand nombre de barbillons qui garnissent la mâchoire inférieure, et, pour ainsi dire , le menton de l'animal. Nous avons décrit l’espèce que nous distinguons par lépithète de fascé , d’après un poisson très-bien conservé, qui faisoit partie de la collection du stathouder EE — (1) Pogonias fasciatus. Chætodon percatus ; spinis dorsalibus novem , analibus duo; corpore elongato , fasciato : mento bur- dato. Habitat in mari Carolinam alluente. Notes manuscrites que Bosc a bien voulu me communiquer, et dans lesquelles ce savant zoologue a très -bien indiqué les traits distinctifs de ce poisson qu'il a observé , décrit et dessiné pendant son voyage dans les Etats-Unis de l'Amérique. DES POGONIAS. 157 à la Haye , et qui se trouve maintenant dans celle du Museum national d'histoire naturelle. Ce pogonias a la tête grosse ; les yeux grands ; la bouche large ; les lèvres doubles ; les dents des deux mâchoires aiguës , égales, et peu serrées ; la mâchoire supérieure plus avancée que l'inférieure ; l’opercule coim- posé de deux lames et recouvert d’écailles arrondies comme celles du dos, auxquelles elles ressemblent. d’ailleurs en tout : la seconde lame de cet opercule branchial terminée en pointe ; la nageoire du dos étendue depuis l'endroit le plus haut du corps jusqu’à une distance assez petite de l'extrémité de la queue ; et presque partagée en deux portions inégales par une sorte d’échancrure cependant peu profonde ; un aiguillon presque détaché au devant de cette nageoire dorsale et de celle de l'anus ; cette dernière nageoire très-pelite et inférieure même en surface aux thoracines, qui néan- moins sont moins grandes que les pectorales; la caudale rectiligne ou arrondie : les côtés dénués de ligne latérale ; la mâchoire infé- rieure garnie de plus de vingt filamens déliés , assez courts , rapprochés deux à 158 SCT OTR'IE deux , ou trois à trois, et représentant assez bien une barbe naissante (1). Quatre bandes foncées ou vives, étroites, mais très-distinctes, règnent de haut en bas de chaque côté du pogonias fascé ; de petits points sont disséminés sur une grande partie de la surface de l'animal. em (2) A la nageoire dorsale . . . . . 53 rayons. A chacune des pectorales . . . 13 À chacune des thoracines. . . . 6 À: celle’ de anus... 4.» «te «1:18 À celle de la queue . . . . . . 19 DES BOSTRYCHES. 159 ee SOIXANTE - SEIZIÈME GENRE. PAR TACÉPODE HESBROSTERTYCHES. Lr corps alongé et serpentiforme ; deux nageoires dorsales ; la seconde séparée de celle de la queue ; deux barbillons à la mächoire supérieure ; les yeux assezgrauds et sans voile. PREMIÉRE ESPÈCE. LE BOSTRYCHE CHINOIS; bostrychus sinensis. — La couleur brune. S E G'O N D EE ES P É CE. LE BOSTRYCHE TACHETÉ ; bostrychus | maculatus. — De très-pelites taches vertes | sur tout le corps. 160 HISTOIRE BE BOSTRYCHE CHINOIS (:}; PAR LACÉPEDE PR EMI LR E Es PÈ CE. C’'esr dans les dessins chinois, dont nous avons déjà parlé , que nous avons trouvé la figure de ce bostryche , ainsi que celle du bostryche tacheté. Les barbillons que ces poissons ont à la mâchoire supérieure , et qui nous ont indiqué leur nom. géné- rique (2), les distingueroïient seuls des sobies , des gobioïdes, des gobiomores et des gobiomoroïdes , avec lesquels ils ont cepen- dant beaucoup de rapports par leur confor- mation générale. Nous ne doutons pas que ces osseux n'aient des nageoires au dessous du corps, et ne doivent être compris parmi (1) Bostrychus sinensis. (2) Bostrychos en grec veut dire filament, bar- billon , etc. les DES BOSTRYCHES. 167 les thoracins, quoique la position dans la- quelle ils sont représentés ne permette pas de distinguer ces nageoires. Au reste, si de nouvelles observations apprenojent que les bostryches n’ont pas de nageoires infé- rieures , ils n'en devroient pas moins for- mer un genre séparé des autres genres déjà connus ; 1l sufhroit de les retrancher de la colonne des thoracins, et de les porter sur celle des apodes. On les y rapprocheroit des murènes , dont il seroit néanmoins facile de les distinguer par la forme de leurs yeux et les dimensions, ainsi que la position de leurs nageoires. Ajoutons que cette re- marque, relative à l’absence de nageoires inférieures et au déplacement qui en seroit le résultat, s'applique au genre des bostry- choïdes dont nous allons parler. Le bostryche chinois est d’une couleur brune. On voit de chaque côté de ia queue, et auprès de la nageoire qui termine cette partie, une belle tache bleue, entourée d’un cercle jaune vers le corps et rouge vers la nageoire. L'animal ne paroît revêtu d'aucune écaille facile à voir. Sa têie est grosse ; l’ouverture de sa bouche arrondie ; l’opercule branchial d’une seule pièce; la Poiss. Tome VIII. L 162 SHISTOTRE première nageoire dorsale très-courte re- lativement à la seconde ; celle de lanus, semblable ‘et presque égale à la première dorsale ; se montre au dessous de la se- conde nageoire du dos ; celle de la queue est lancéolée. Les mouvemens et les habi- tudes du bostryche chinois doivent ressem- bler beaucoup à ceux des murènes. DES BOSTRYCHES. 165 LE PA ESP HBIOIS'P-R VIOLE TACHE TÉ :- {hi}; PAR) LLjA' C'E P:BIDE; SECONDE ESPÈCE. Cr bostryche diffère du chinois par quel- ques - unes de ses proportions, par .plu- sieurs de ces traits vagues de conforma- tion que l'œil saisit el que la parole rend difficilement, et par les nuances ainsi que par la disposition de ses couleurs. Il est, en effet, parsemé de très - petites taches vertes. : NE | : (zx). Bostrychus maculatuss.. 164 HISTOIRE SOIXANTE-DIX-SEPTIÈME GENRE. PAR LACÉPEÈDE. LES BOSTRYCHOIDES. Lr corps alongé et serpentiforme ; une seule nageoire dorsale ; celle de la queue séparée de celle du dos; deux barbillons à la mâchoire supérieure; les yeux assez grands et sans voile. ESPBÉEÉCE. . LE BosTRYCHOÏDE &ILLÉ ; bostrychoïdes oculatus. — La nageoire de Panus basse et longue ; celle du dos basse et très-lon- gue ; une tache verte entourée d’un cercle rouge, de chaque côté de l'extrémité de la queue. DES BOSTRYCHOIDES. 165 LE BOSTRYCHOIDE @ILLÉ (1), PAR LACÉPÉDE. Cr poisson est figuré dans les dessins chi- nois, arrivés par la Hollande au museum d'histoire naturelle de France. Sa tête, son corps et sa queue sont couverts de petites écailles ; sa tête est moins grosse que la partie antérieure du corps. Les nageoires pectorales sont petites et arrondies ; celle de la queue est lancéolée. La couleur de l'animal est brune, avec des bandes trans- versales plus foncées, et un très - grand nombre de petites taches vertes. Une tache verte plus grande, placée dans un cercle rouge , et semblable à une prunelle en- tourée de son iris, paroïit de chaque côté de l’extrémité de la queue. La conforma- tion générale de ce poisson doit faire pré- sumer que sa maimêre de vivre, ainsi que celle des bostryches, a beaueoup de rap- ports avec les habitudes des murènes. (1) Bostrichoides oculatus. L CN 106 HISTOIRE SOIXANTE-DIX-HUITIÈME GENRE. PAR LACÉPEÈDE. LES. ÉCHÉNÉIS: Ur plaque très - grande , ovale, com- posée de lames transversales , et placée sur la tête, qui est déprimée. PREMIÈRE ESPÈCE. L'ÉCHÉNÉIS RÉMORA; echeneis remora. — Moins de vingt et plus de seize paires de lames, à la plaque de la tête. SE COIN DIE E,89. PE CF. L’ÉCHÉNÉIS NAUCRATE ; echencis nau- crates. — Plus de viugt - deux paires de lames à la plaque de la tête. TRLO' L SE EM E:.E.SP É CE, L'ÉCHÉNÉIS RAVÉ: echeneis lineata. — Moins de douze paires de lames à la plaque de la tête, 4 Ad e Jeve del, Bigant 1.LE REMORA. 2.TETE DU REMORA. 3. MACROURE. DES ECHENEIS 1:67 RE —— L ERE'M O RAM). L’ÉCHÉNÉIS RÉMORA (2), PAR LACÉPÉDE. PREMIERE ESP ÈÉ CE. Voyez la planche XX XVIX, fig. 1, et la tête de ce poisson , fig: 2. Éraisroire de ce poisson présente un phénomène. relatif à l’espèce humaine, et que la philosophie ne dédaignera pas. Depuis le tems d’Aristote jusqu’à nos (1) Le remora ou sucet, En allemand , ansauger, schiffshalier. Un suédois , stil/sugare. En norvégien, séyris-fisküur, Aux Indes, £oeto, toutouneuw , lacet. Par les hollandais qui habitent les Indes, 3ee-luys, coupangvisch, schiffkémmer , kemmfisch , zuyserfish. Echeneis caud& bifurcé striis capitis octodecim... echeneis remora. Fin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 157, SP. 1. . SONNINI. | (2) Echeneis remora. Rémore , sucet , arrêle - nef, pilote , remelioo. En Angleterre , sucring- fish. Dans L 4 168 HISTOIRE Jours, cet animal a été l’objet d’une atten- lion constante ; on l’a examiné dans ses formes, observé dans ses habitudes, consi- déré dans ses effets : on ne s’est pas contenté plusieurs endroits de la Belgique et de la Hollande, sugger. En Portugal, piexe pogador , piexe pioltho. E'cheneis remora. Lin. édit. de Gmelin. Echène rémore. Vaubenton , Encyclop. méthod. — Bonaterre , pl. de l'Encycl. méthod. Ecleneis remora. Commerson ,; manuscrits déjà cités. — Forskœl , Faun. Arabic. p. 19. — Bloch, pl: cLxxI1. — Artedi , gen. 15, syn. 28. Sucet où rémore. Duhamel, Traité des pêches, seconde parlie, quatrième section, chap. 4 , art. 6, p. 56, pl. iv, fig. 5. émore ou rémora. Valmont de Bomare , Dict,. d'hist. nat. ÆEcheneis. Arist. lib. 2, cap. 14. — Ælian, lib.2, cap. 17, p. 95. — Oppian. Hal. Lib. 1 , p. 9. Echeneis. Plin. lib. 9, cap. 25 ; et lib. 52 , cap. 1. — Wotton , lib. 8, cap. 166, fol. 149, a. Echineis. Cuba, lib.3, cap. 24. Acharÿdes. \d. lib. 3, cap. 1 ,fol. 71, a. ÆEcheneis. Gesner , Aquat. p. 440. Remora. Aldrov. lib. 5 , cap. 22 ,p. 336. — Ray, p. 71. — Rondelet, Hist. des poissons, part. 1, lib. 15, chap. 17. Echeneis remora. Appendix du Voyage à la Nou- velle- Galles méridionale ; par Jean White, premier chirurgien de expédition commandée par le capitaine DES ECHENEIS. 164 de lui attribuer des propriétés merveilleuses, des facultés absurdes , des forces ridicules; on l’a regardé comme un exemple frappant des qualités occultes départies par la Nature à ses diverses produciions ; il a paru une preuve convaincante de l'existence de ces qualités secrettes dans leur origine et incon- nues dans leur essence. Il a figuré avec honneur dans les tableaux des poëtes, dans les comparaisons des orateurs, dans les récits des voyageurs, dans les descriptions des naturalistes ; et cependant à peine, dans le moment où nous écrivons, l'image de ses traits, de ses mœurs, de ses effets, a-t-elle été tracée avec quelque fidélité. Ecoutors, par exemple, au sujet de ce rémora, l’un Philipp , p. 296, pl. xt, fig. 5. — Willughby, Ichth. appeud. p.5, tab. 9, fig. 2. Echeneis. Amæn. academ. 1, p. 605. — Gronov. Mus. 1,p.12,n° 53; et Zooph. p. 75 ,n° 256. Echeneis cærulescens , ore retuso. Klein , Miss. PiSC. 4: PDU Remora corpore tereti. Petiver , Gazoph. 1. 44, tab. 12. — Adam Olearu , Gottorfische kunstkammer, p+ 42, tab. 25. — Belon, Aquat. p. 440. — Sloan. Jamaic. 1 , p. 8. — Catesb. Carolin. 2 , tab. 26. — Du- tertre, Antill. 2, p. 209 , 222. Remora. Edwards, tab. 210, fig. infer, 170 HISTOIRE des plus beaux génies de l'antiquité. « L’éché- nés, dit Pline, est un petit poisson accou- tumeé à vivre an milieu des rochers : on croit que lorsqu'il s'attache à la carène des vaisseaux, il en retarde là marche; et de là vient le nom qu'il porte, et qui est formé de deux mots grecs, dont Fun signifie je retiens , et lautre navire. I] sert à composer des poisons capables d’amortir et d’éteindre les feux de lPamour. Doué d’une puissance bien plus étonnante, affssant par une fa- culié morale, il arrête l'action de la justice et la marche des tribunaux : comipensant cependant ces qualités funestes par des pro- priétés utiles, il délivre les femmes enceintes des accidens qui pourroient trop hâter la naissance de leurs enfans; et lorsqu'on le conserve dans du sel, son approche seule suffit pour retirer du fond des puits les plus profonds l'or qui peut y être tombé (1}». Mais le naturaliste romain ajoule, avant la fix de Fa célèbre histoire qu'il a écrite, une peinture bien plus étonnante des altri- buts du rémora; et voyons comment ik s'exprime au commencement de son trente- deuxième livre. (z) Pline, Div. @, chap. 25. DES ECHENEIS. 171 « Nous voici parvenus an plus haut des forces de la Nature, au sommet de tous les exemples de son pouvoir. Une immense manifestation de sa puissance occulte se présente d'elle-même; ne cherchons rien au delà, n’en espérons pas d’égale ni de semblable : ici la Nature se surmonte elle- même , et le déclare par des effets nombreux. Qu'y a-t-il de plus violent que la mer, les vents, les tourbillons et les tempêtes? Quels plus grands auxiliaires le génie de l’homme s'est-il donnés que les voiles et les rames ? Ajoutez la force inexprimable des flux al- ternatifs qui font un fleuve de tout l'Océan. Moutes ces puissances et toutes celles qui pourroient se réunir à leurs efforts, sont enchaînées par un seul et très-petit poisson qu'on nomme échénéis. Que les vents se précipitent , que les tempêtes bouleversent les flots, il commande à leurs fureurs ; 1l brise leurs efforts; il contraint de rester immobiles des vaisseaux que n’auroit pu retenir aucune chaîne, aucune ancre pré- cipitée dans la mer, et assez pesante pour ne pouvoir pas en êire retirée. Il donne ainsi un frein à la violence, il dompte fa rage des élémens, sans travail, sans peine, sans chercher à retenir, et seulement en 172 CPS TONMR EE adhérant : il lui suffit, pour surmonter tant d'impétuosité , de défendre aux navires d'avancer. Cependant les flottes armées pour la guerre se chargent de tours et de rem- parts qui s'élèvent pour que l’on combatte au milieu des mers comme du haut des murs. O vanité humaine! un poisson très- petit contient leurs éperons armés de fer et de bronze, et les tient enchaînées! On rapporte que, lors de la bataille d’Actium, ce fut un échénéis qui, arrétant le navire d'Antoine au moment où il alloit parcourir les rangs de ses vaisseaux et exhorter les siens, donna à la flotte de César la supé- riorité de la vitesse et l'avantage d’une attaque impétueuse. Plus récemment, le bâtiment monté par Caïus lors de son retour d'Andura à Antium, s'arrêta sous l’effort d'un échénéis : et alors le rémora fut un augure ; car à peine cet empereur fut - il rentré dans Rome, qu'il périt sous les traits de ses propres soldats. Au reste, son éton- nement ne fut pas long, lorsqu'il vit que, de toute sa flotte, son quinquérème seul n'avançoit pas : ceux qui s'élancèrent du vaisseau pour en rechercher la cause, trou- vèrent l’échénéis adhérant au gouvernail , et le montrèrent au prince indigné qu’ux DES ECHÉNEIS. 73 tel animal eût pu l’emporter sur quatre cents rameurs, et très-surpris que ce poisson, qui dans la mer avoit pu retenir son navire, n’eût plus de puissance jeté dans le vaisseau: Nous avons déja rapporté plusieurs opinions, continue Pline, au sujet du pouvoir de cet échénéis, que quelques latins ont nommé remora. Quant à nous, nous ne doutons pas que tous les genres des habitans de la mer h’aient une faculté semblable. L'exemple célèbre et consacré dans le temple de Gnice ne permet pas de refuser la mème puissance à des conques marines (1). Et de quelque manière que tous ces effets aient lieu, ajoute plus bas léloquent naturaliste que nous titons, quel est celui qui, après cet exemple de la faculté de retenir des navires, pourra douter du pouvoir qu’exerce la Nature par tant d'effets spontanés et de phénomènes extraordinaires » ? Combien de fables et d’erreurs accumulées dans ces passages, qui d’ailleurs sont des chef-d’œuvres de style! Accréditées par un des romains dont on a le plus admiré la supériorité de l'esprit, la variété des con- / (1) Voyez , au sujet de ces coquilles , le chap. 25 du Liv. 9 de Pline. 174 HICSITOERE noissances et la beauté du talent, elles ont élé presque universellement accueillies pen- dant un grand nombre de siècles. Mais l’on n'aliend pas de nous une mythologie ; c’est lhisioire de la Nature que nous devons tâcher d'écrire. Cherchons done uniquement à faire connoître les véritables formes et les habitudes du rémora. Nous allons réunir, pour y parvenir, les observations que nous avons faites sur un grand nombre d'individus conservés dans des collections, avec celles dont des individus vivans avoient été l’objet, et que. Commerson a consignées dans les manuscrits qui nous ont été confiés dans le tems par Buffon. La longueur totale de l'animal égale très rarement trois décimètres (onze pouces en- viron). Sa couleur est brune et sans tache: et ce qu'il faut remarquer. avec soin, la teinte en est la même sur la partie inférieure et sur la partie supérieure de l’animal. Ce fait est une nouvelle preuve de ce que nous avons dit au sujet des couleurs des poissons, dans notre Discours sur la. nature de ces animaux : en effet, nous allons voir, vers Fa fin de cet article, que, par une suite des habitudes du rémora, et.de la manière dont cet échénéis s'attache aux rochers, aux vais- DES ECHENETITS. 175 eaux ou aux grands poissons, son ventre doit être aussi souvent exposé que son dos aux rayons de la lumière. Les nageoires présentent quelques nuances de bleuâtre. L'iris est brun, et montre d’ail- leurs un cercle doré. Une variélé que l’on rencontre assez fré- quemment, suivant Commerson, et que l’on voit souvent attachée au même poisson, et, par exemple, au même squale que les in- dividus bruns, est distinguée par sa couleur blanchâtre. Le corps et la queue sont couverts d’une peau molle et visqueuse, sur laquelle où ne peut apercevoir aucune parcelle écail- leuse qu'après la mort de l'animal , et lorsque les tégumens sont desséchés ; et l’ensemble, formé par la queue et le corps proprement dit, est d’ailleurs très - alongé et PRO conique. : La Lête est très- rolunaicases trés-aplâtie, et chargée dans sa partie supérieure d’une sorte de bouclier ou de grande plaque. Cette plaque est alongée, ovale, amincié et membraneuse dans ses ‘bords. Son disque est garni ou plutôt armé de petites lames placées transversalement, et attachées des deux côtés d’une arête ou saillie longitudi- 176 HISTOIRE nale, qui partage le disque en deux. Ces lames transversales, et arrangées ainsi par paires, sont ordinairement au nombre de trente-six, ou de dix-huit paires : leur lon- gueur diminue d'autant plus qu’elles sont situées plus près de l’une ou de l'autre des deux extrémités du bouclier ovale. De plus, ces lames sont solides, osseuses, presque parallèles les unes aux autres, très-aplalies, couchées obliquement, susceptibles d’être un peu relevées, hérissées, comme une scie, de très-petites dents, et retenues par une sorte de clou articulé. Le museau est très-arrondi, et la mâchoire inférieure beaucoup plus avancée que celle d'en haut, qui d’ailleurs est simple , et ne peut pas s’alonger à la volonté de animal: l’une et l’autre ressemblent à une lime, à cause d’un grand nombre de rangs de dents très-pelites qui y sont aiiachées. D'autres dents également très-petites sont placées autour du gosier, sur une éminence osseuse faite en forme de fer à cheval et attachée au palais, et sur la langue, qui est courte, large; arrondie par devant, dure, à demi-carälegineuse , et retenue en dessous par un frein assez court, Au reste, l'intérieur de la bouche est d'un DES ECHENEIS. 77 d’un incarnat communément très - vif, et l'ouverture de cet organe a beaucoup de rapports, par sa forme et par sa grandeur proportionnelle , avec l’ouverture de la bouche de la lophie baudroie. L’orifice des narines est double de chaque côté. Les yeux, placés sur les côtés de la tête; et séparés par toute la largeur du bouclier, ne sont n1 voilés ni très-saillans. Deux lames composent chaque opercule des branchies, et une peau légère le re- couvre. La membrane branchiale est soutenue par neuf rayons (1). Les branchies sont au nombre de quatre de chaque côté, et la partie concave de leurs arcs est denticulée. Les nageoires thoracines offrent la même longueur, mais non pas la même largeur (1) A la nageoire du dos. . . . . 22 rayons. À chacune des pectorales. . . . 2h À chacune des thoracines . . . . 6 celle de l'anus. 41. . 54 "99 À celle de la queue. : .:. . : 17 Vertèbres dorsales, 12. Vertèbres caudales, 15. Poiss. Tome VIIL. M 178 HISTOIRE que les pectorales : elles comprennent cha- cune six rayons; le plus extérieur cepen- dant touche de si près le rayon voisin, qu’il est très-diflicile de l’apercevoir. La nageoire du dos et celle de l'anus présentent à peu près la même figure, la même étendue et le même décroissement en hauteur, à mesure qu’elles sont plus près de celle de la queue, qui est fourchue. L’orifice de l'anus consiste dans une fente dont les bords sont bianchâtres. La ligne latérale est composée d’une série de points saillans ; elle part de la base des nageoires pectorales, s'élève vers le dos, descend auprès du milieu du corps, et tend ensuite directement vers la nageoire de la queue. | Telle est la figure du rémora, tracée d’après le vivant par Commerson, et dont Jai pu vérifier les traits principaux , en examinant un grand nombre d'individus de cette espèce conservés avec soin dans diverses collections (1). (1) Ajoutez que l’estomac a une longueur remar- quable et de grands plis , et que le foie , attaché au diaphragme et placé sous les intestins , se divise en deux lobes, SONNINI DES ECHENEIS. 17Q Ce poisson présente les mêmes formes dans les diverses parties, non seulement de la Méditerranée , mais encore de l'Océan , soit qu'on l’observe à des latitudes élevées, ou dans les portions de cet Océan comprises entre les deux tropiques. Il s'attache souvent aux cétacés et aux poissons d’une très - grande taille, tels que les squales, et particulièrement le squale requin. Il y adhère très - fortement par le moyen des lames de son bouclier, dont les petites dents lui servent, comme autant de crochets, à se tenir cramponné. Ces dents, qui hérissent le bord de touies les lames, sont si nombreuses, et multiplient à un tel dégré les points de contact et d'adhésion du rémora, que toute la force d’un homme très - vigoureux ne peut pas suffire pour arracher ce petit poisson du côté du squale sur lequel il s’est accroché, tant qu’on veut l'en séparer dans un sens opposé à la direction des lames. Ce n’est que lorsqu'on cherche à suivre cette direction et à s’aider de l'inclinaison de ces mêmes lames, qu’on parvient aisément à détacher l’échénéis du squale , ou plutôt à le faire glisser sur la surface du requin, et à l'en écarter ensuite, M 2 160 HISTOTRE Commerson rapporte (1) qu'ayant voulu approcher son pouce du bouclier d’un ré- mora vivant qu'il observoit, il éprouva une force de cohésion si grande, qu’une stupeur remarquable et même une sorte de para- lysie saisit son doigt, et ne se dissipa que long-tems après qu'il eut cessé de toucher léchénéis. Le mème naturaliste ajoute, avec raison, que , dans ceite adhésion du rémora au squale , le premier de ces deux poissons n’opère aucune succion, comme on l’avoit pensé ; et la cohérence de l’échénéis ne lui sert pas immédiaiement à se nourrir, puis- qu'il n’y a aucune communication propre- ment dite entre les lames de la plaque ovale et l’intérieur de la bouche ou du canal alimentaire , ainsi que je m'en suis assuré, après Commer$on, par la dissection. attentive de plusieurs individus. Le rémora ne s’ailache , par le moyen des nombreux crochets qui hérissent son bouclier, que pour naviguer sans peine, profiter, dans ses déplacemens, de mouvemens étrangers, et se nourrir des restes de la proie du (1) Manuscrits déjà cités. DES ECHENEIS 218, requin, comme presque tous les marins le disent , et comme Commerson lui - même la cru vraisemblablement (1). Au reste, il demeure collé avec tant de constance à son conducteur, que lorsque le requin est pris, et que ce squale, avant d'être jeté sur le pont, éprouve des frottemens violens contre les bords du vaisseau, il arrive trés-souvent que le rémora ne cherche pas à s'échapper, (1) Un très-savant naturaliste, Bosc, pense, comme on l’a toujours dit, que le rémora s'attache aux gros animaux marins et à d’autres corps par une sorte de succion. « J’ai aussi observé, écrit-il, des féchénéis (rémora) vivans ; cependant je reste persuadé que c’est principalement par la succion, c’est-à-dire , en faisant le vuide , que l’échénéis se fixe. Je n’ai pas fait des expériences directes ; mais j'ai saisi un de ces poissons sur une ancre qu’on relevoit, et j'en ai vu sur un navire doublé en cuivre, ce qui semble prouver mon opinion mieux que tous les raisonnemens possibles. Fe puis, de plus, arguer contre Commerson lui- mème, des mots qu’il'emploie, car il dit : Quw’ayant voulu appro- cher son pouce du bouclier d’un échénéis vivant qu’il observoit , il éprouva une force de cohésion si grande , qu’une stupeur remarquable , et méme une sorte de pa- ralysie en fut la suite , et ne se dissipa que long - tems après ». Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle; Paris, Déterville , article de l’échénéis rémora. SONNINI. M 5 182 HISTOIRE mais qu'il demeure cramponné au corps de son terrible compagnon jusqu’à la mort de ce dernier et redoutable animal. Commerson rapporte aussi que, lorsqu'on met un rémora dans un récipient rempli d’eau de mer plusieurs fois renouvelée en très-peu de tems , on peut le conserver en vie pendant quelques heures, et que l’on voit presque toujours cet échénéis, privé de soutien et de corps étranger auquel il puisse adhérer , se tenir renversé sur le dos , et ne nager que dans celte position très-extraordinaire. On doit conclure de ce fait très-curieux , et qui a été observé par un naturaliste des plus habiles et des plus dignes de foi, que, lorsque le rémora change de place au milieu de l'Océan par le seul effet de ses propres forces , qu’il se meut sans appui, qu'il n’est pas transporté par un squale, par un cétacé ou par tout autre moteur analogue, et qu'il nage véritable- ment, il s’avance le plus souvent couché sur son dos, et par conséquent dans une position contraire à celle que presque tous les poissons présentent dans leurs mouve- mens (1). L'inspection de la figure générale (1) « Un autre fait également rapporté par Com- DES ECHENEIS . 19 des rémora , et particulièrement la consi- dération de la grandeur, de la forme, de la nature et de la situation de leur bou- clier doivent faire présumer que leur centre de gravité est placé de telle sorte qu'il les détermine à voguer sur le dos plutôt que sur le ventre; et c’est ainsi que leur partie inférieure étant très-fréquemment exposée; pendant leur natation, à une quantité de lumière plus considérable que leur partie supérieure, et d’ailleurs recevant également un très-grand nombre de rayons lumineux, lorsque l’animal est attaché par son bou- clier à un squale ou à un cétacé, il n’es£ pas surprenant que le dessous du corps de ces échénéis présente une nuance aussi fon- cée que le dessus de ces poissons. | Lorsque les rémora ne sont pas à portée de se coller contre quelque grands habitans des eaux , ils s’accrochent à la carène des vaisseaux ; et c’est de cette habitude que merson, c’est que l’échénéis nage sur le dos , et celui- là, je le confirme ; j'en ai vu deux ou trois fois se séparer du navire que je montois pour courir après des haricots cuits que j’avois jetés dans la mer, et toujours ils nageoiïient sur le dos ». ( Bosc, ouvrage cité à la note précédente.) SOoNNINI. M 4 104 EPS OTER"E sont nés tous les contes que Fantiquité a imagirtés sur ces animaux, et qui ont élé transmis avec beaucoup de soin, ainsi que tant d’aulres absurdités, au travers des siècles d'ignorance (1). Du milieu de ces supposilions ridicules , il jaillit cependant une vérité : c’est que dans les instans où la carène d’un vaisseau est hérissée, pour ainsi dire, d’un très-grand nombre d’échénéis, elle éprouve, en cin- glant au nulieu des eaux, une résistance semblable à celle que feroient naître des animaux à coquille très-nombreux et atla- chés également à sa surface , qu’elle glisse avec moins de facilité au travers d’un fluide que choquent des aspérités, et qu’elle ne présente plüs la même vitesse. Et il ne faut pas croire que les circonstances où les éché- néis se trouvent ainsi accumulés contre la charpente extérieure d’un navire, soient extrèémement rares dans tous les parages : il est des mers où l’on a vu ces poissons nager en grand nombre autour des vais- seaux, et les suivre ainsi en troupes pour (1) I n’est pas rare de voir des rémora collés à des tortues , à de vienx morceaux de bois, et à d’autres substances que la mer entraîne. SONNINIs DES ECHENEIS.- 185 saisir les matières animales que lon jette hors du bâtiment, pour se nourrir des sübs- tances corrompues dont on se débarrasse, et même pour recueillir jusqu'aux excré- mens. C’est ce qu'on a observé particulière- ment dans le golfe de Guinée; et voilà pour- quoi, suivant Barbot (1), les hollandais qui fréquentent la côte occidentale d'Afrique, ont nommé les rémora poissons d’ordures (2). Des rassemblemens semblables de ces éché- néis ont été aperçus quelquefois autour des grands squales, et sur-tout des requins, qu'ils paroissent suivre, environner et pré- céder sans crainte, et dont on dit qu'ils sont alors les pilotes ; soit que ces poissons redou- tables aient, ainsi qu'on l’a écrit, une sorte d’antipathie contre le goût ou l'odeur de leur chair, et dès-lors ne cherchent pas à les dévorer ; soit que les rémora aient assez dagilité , d'adresse ou de ruse, pour échap- per aux dents meurtrières des squales, en (1) Hist. génér. des voyages, liv. 3, p. 242. (2) S'il arrive qu’une rémore vienne autour d’un vaisseau , elle le quitte rarement, parce qu’elle vit des ordures qu’on jetie, ou même des excrémens. (Voyage \ autour du monde, par Dampier, tome 1, pag. 86.) SONNINI. 186 HISTOIRE cherchant, par exemple, un asyle sur la surface même de ces grands animaux, à laquelle ils peuvent se coller dans les ins- tans de leur plus grand danger, aussi bien que dans les momens de leur plus grande fatigue. Ce sont encore des réunions ana- logues et par conséquent nombreuses de ces échénéis, que l’on a remarquées sur des rochers auxquels ils adhéroient comme sur la carène d’un vaisseau, ou le corps d’un requin, sur-tout lorsque l'orage avoit bouleversé la mer, qu'ils craignoient de se livrer à la fureur des ondes, et que d’ailleurs la tempête avoit déjà brisé leurs forces (1). (1) De dessus les vaisseaux que suivent les rémora, on peut prendre ces poissons avec des hameçons garnis de morceaux de viande. JS ont la chair maigre et sèche, et ils passent assez généralement pour mauvais à manger. Ce n’est pas néanmoins le sentiment de Dampier ; ce navigateur assure que les remora sont de fort bons poissons. SONNINE DES ECHENEIS. 187 EE dans eme LE RÉMORA NAUCRATE (1). L’ÉCHÉNÉIS NAUCRATE (2), PAR BA C ÉP EL DIE. SECONDE ESPÈCE. Os trouve dans presque toutes les mers; et particulièrement dans celles qui sont (1) Le remora naucrate, naucrate ou sucet. En allemand , schiffshalter. En hollandais, zuigervisch. lootsmannitie. En anglais, suckino-fish. En portugais, piexe-pogador , piexe-piolibo. En Islande, séyris-fiskur. Par les hollandais qui habitent les Indes, roupangvisck. \ En arabe, à Loheia , keda, à Dsjidda , keide ou kaml el kersch , ce qui signifie pou du requin , parce que ce remora s'attache souvent à différentes parties du corps du requin. Au Bresil, iperaquiba et piraquiba. Echeneis caudä intecr& , striis capitis viginti quaæ- £uôr........ echeneis neucrates. Tan. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 157, sp. 2. — Artedi, Gen. pisc. nov. gen. 11, n° 2. additament. SONNINI. (2) Zcheneis naucrates. Idem, Lin. édit. de Gmelin. Echène succet. Daubenton, Encyclop. méthod, — Bonaterre , pl. de PEncyc. méth. — Bloch, pl. czxxr, 186 HISTOIRE comprises entre les deux tropiques, cette espèce d’échénéis, qui ressemble beaucoup au rémora, et qui en diffère cependant non seulement par sa grandeur, mais encore par le nombre des paires de lames que son bouclier comprend , et par quelques autres traits de sa conformation. On lui a donné le nom de zaucrate ou de raucraies, qui en grec signifie pilote ou conducteur de vais- seau. Les individus qui la composent par- viennent quelquefois jusqu’à la longyeur de vingt-trois décimètres (sept pieds environ ), suivant des Mémoires manuscrits cités par le professeur Bloch, et rédigés par le prince Echeneis caud& integré , striis capitis viginti-qua- tuor. Hasselquist , It. Palest, 524 , n° 68. — Gronov. :Zooph. p. 75 ,n° 252; et Mus. 1 ,p. 13, n° 34. Echeneis fuscus , pinnis posterioribus albo margi- natis. Brown , Jamaïc. p. 443. Echeneis , capite striis viginti-quinque , etc. Com- merson , manuscrits déjà cités. | Echeneis in extremo subrotunda. Seba, Mus. 3, 14b.35 ; Ag. 2 ÆEcheneis vel remora. Aldrov. de Piseib. p. 355. — Jonst. de Piscibus, p. 16, tab. 4, fig. 3. Iperuguiba et piraquiba. Marcgrav. Brasil. p. 180. — Willughby, Ichth. p. 119, tab. G, 8, fig. 2. Remora imperati. Ray, Pisc. p. 7 ,n° 12. Reimora. Petiv. Gazoph. tab. 44 , fig. 12. À DES ECHENEIS. 184 Maurice de Nassau, qui avoit fait quelque séjour dans plusieurs contrées maritimes de l'Amérique méridionale. Le bouclier placé au dessus de leur tête présente toujours plus de vingt-deux et quelquefois vingt-six paires de lames transversales et dentelées. D'ailleurs la nageoire de la queue du nau- crate, au lieu d’être fourchue comme celle du rémora , est arrondie ou rectiligne. De plus. les nageoires du dos et de l'anus, plus longues à proportion que sur le rémora, montrent un peu la forme d’une faux (1). La figure de l’une de ces deux nageoires est semblable à celle de l’'aufre.L’ouverture de l'anus est alongée, et située à peu près vers le milieu de la longueur totale de l’échénéis; et la ligne latérale, composée de poiais très-peu sensibles, s'approche d’abord du dos, change ensuite de direction, et tend vers la queue, à l'extrémité de laquelle elle parvient. (1) À la membrane des branchies . 9 rayons. À la nageoire du dos . . . .,. 40 À chacune des pectorales. . . . 20 A chacune des thoracines. . . . 4 ou 5 ficelle deilanus 4 74H 40 À. celle de la queue . . + . + + 16 190 HISTOIRE Le naucrate offre des habitudes treés-ana- logues à celles du rémora ; on le rencontre de même en assez grand nombre autour des requins.Ses mouvemens ne sont pas toujours faciles : mais, comme il est plus grand et plus fort que le rémora, il se nourrit quel- quefois d'animaux à coquille et de crabes; et lorsqu'il adhère à un corps vivant ou inanimé , il faut des efforts bien plus grands pour l'en détacher que pour séparer un rémora de son appui. Commerson , qui l’a observé sur les rivages de l’île de France, a écrit que ce poisson fréquentoit très-souvent la côte de Mozam- bique, et qu'’auprès de cette côte on em- ployoit, pour la pêche des tortues marines, et d’une manière bien remarquable, la faci- lité de se cramponner dont jouit cet éché- néis. Nous croyons devoir rapporter ici ce que Commerson a recueilli au sujet de ce fait très-curieux, le seul du même genre que l’on ait encore observé (1). On attache à la queue d’un naucrate (1) M. Midleton avoit déjà rapporté ce fait dans son Nouveau système de géographie , dont un extrait de l’article Cafrerie est inséré à la suite de la traduction française du Voyage au cap de Bonne-Espérance, par DES ECHENEIS. 191 vivant un anneau d’un diamètre assez large pour ne pas incommoder le poisson, et assez étroit pour être retenu par la nageoire cau- dale. Une corde très-longue tient à cet anneau. Lorsque l’échénéis est ainsi préparé, on le renferme dans un vase plein d’eau salée, qu’on renouvelle très-souvent ; et les pêcheurs mettent le vase dans leur barque. Ils voguent ensuite vers les parages fré- quentés par les tortues marines. Ces tortues ont l'habitude de dormir souvent à la sur- face de l'eau sur laquelle elles flottent ; et leur sommeil est alors si léger que lap- Sparrman , tom. IIT, in-8°, pag. 537. Voici comment M. Midletou s'exprime sur ce sujet : « La mer et les rivières de la Cafrerie fournissent du poisson ; cependant les habitans en prennent rare- ment , excepté des tortues de mer, et cela principa- lement lorsqu'elles viennent au, rivage dans la nuit, déposer leurs œnfs. Ils ont pourtant une autre mé- thode fort singulière de pêcher les tortues. Ils prennent vivant un poisson nommé rémora , et fixent deux cordes , l’une à sa tête, l’autre à la queue ; ensuite ils le plongent au fond de l’eau , à l'endroit où ils jugent qu'il doit y avoir des tortues, et lorsqu'ils sentent que l’animal s’est attaché à une tortue , ce qu’il fait bientôt, ils tirent à eux le rémora, et avec lui la tortue. Cette manière de pêcher est aussi, dit-on, en usage à Madagascar ». SONNINI:. t92 FH LOTO RE proche la moins bruyante d’un bateau pê- cheur suffiroit pour les réveiller et les faire fuir à de grandes distances , ou plonger à de grandes profondeurs. Mais voici le piège que l’on tend de loin à la première tortue que l’on aperçoit endormie. On remet dans la mer le naucrate garni de sa longue corde : l'animal, délivré en partie de sa cap- tivité, cherche à s'échapper en nageant de tous les côtés. On lui lâche unes longueur de corde égale à la distance qui sépare la tortue marine de la barque des pècheurs. Le nau- crate, retenu par ce lien, fait d’abord de nouveaux eflorts pour se soustraire à la main qui le maitrise; sentant bien cepen- dant qu’il s’agite en vain, et qu'il ne peut se dégager, il parcourt tout le cercle dont la corde est en quelque sorte le rayon, pour rencontrer un point d'adhésion, et par conséquent un peu de repos. Il trouve cette sorte d’asyle sous le plastron de la tortue flottante, s’y attache très-foriement par le moyen de son bouclier, et donne ainsi aux pêcheurs, auxquels il sert de crampon, le moyen de tirer à eux la tortue en retirant la corde. On voit tout de suite la différence remar- quable qui sépare cet emploi du naucrate de DES ECHENEIS. 199 de l’usage analogue auquel ou fait servir plusieurs oiseaux d’eau ou de rivage , et parlhculièrement des cormorans , des hérons et des buiors. Dans la pêche des tortues que l'on fait par le moyen d’un échénéis, on n’a sous les yeux qu’un poisson contraint dans ses mouvemens, mais conservant la même tendance , faisant les mêmes efforts, répé- tant les mêmes actes que lorsqu'il nage en liberté, et n'étant qu’un prisonnier qui cherche à briser ses chaînes; tandis que les oiseaux élevés pour la pêche sont altérés dans leurs habitudes , et modifiés par l'art de l’honime, au point de servir en esclaves volontaires ses caprices et ses besoins. On a pu entrevoir, dans deux de nos Discours gé- néraux (1), la cause de cette différence, qui mérite toute l'attention des physiciens (2). (1) Discours sur la nature des poissons, et Discours sur la durée des espèces. (2) La chair de ce rémora est moins bonne encore que celle de l'espèce précédente. SONNINI: Poiss. Tomx VIIL. N 194 HISTOIRE —— LE RÉMORA RAYË (ne LÉCHÉENÉIS RAY TL.:(6), PAR LACÉPÉÈDE. TROTSIE ME ES-P É CE. Lx naturaliste anglais Archibald Menzies a donné, dans le premier volume des Tran- sactions de la société linnéenne de Londres, la description de ce poisson, qui diffère des deux échénéis dont nous venons de parler par le nombre des lames qui composent sa plaque ovale. En eflet cet osseux n’a que dix paires de stries transversales, dans les- pèce de bouclier dont sa tête est couverte. D'ailleurs sa nageoire caudale , au lieu d’être fourchue comme celle du rémora, ou rec- üligne , ou arrondie comme celle du nau- crate, se termine en pointe. Sa mâchoire ee (1) Echeneis lineata. Idem. Archibald Menzies , Transact. de la société ännéeune de Londres , vol. I. DES ECHENEIS. 195 inférieure est plus longue que la supérieure. Les dents des deux mâchoires sont petites, ainsi que les écailles qui revêtent l’animal. La couleur générale est d’an brun foncé, et relevée de chaque côlé par deux raies blanches qui s'étendent depuis les yeux jusques vers le bout de la queue. L’échénéis rayé se trouve dans le grand Océan, connu sous le nom de mer Pacifique : on y a vu adhérer à des tortues. L’individu décrit par l'auteur anglais avoit treize centimètres (à peu près cinq pouces) de long (1). (1) À la membrane branchiale . . 10 rayons. A la nageoïre dorsale . . . . . 33 À chacune des pectorales. . . . 16 À chacune des thoracines. . . . 5 Mcellede anus M0 te 2 SAT TS A celle dela queue . . - . + - 14 N 2 106 HISTOIRE SOIXANTE-DIX-NEUVIÈME GENRE. PAR {LACÉPÉDE. LES MACROURES. D:vx nageoires sur le dos; la queue deux fois plus longue que le corps. ESPÈCE. LE MACROURE BERGLAX; "”acrourus berglax.— Le premier rayon de la première nageoire dorsale dentelé par. devant ; les écailles aiguillonnées et relevées en carëne. DES MACROURES. 197 LE M AC RO DRE. (1) LE MACROURE BERGLAX (2), PAR LACÉPÉDE. Voyez la planche XX XVII, fig. 3. Avurris des rivages du Groenland et de l'Islande habite ce macroure, que Bloch et Gunner ont cru, avec raison, devoir placer “dans un genre particulier. La longueur de sa queue sépare sa forme de celle des autres poissons thoracins , et donne un caractère 4 particulier à ses habitudes, en accroissant (1) Le macroure, ou poisson à longue queue. En allemand , berglachs. En norvégien , berg-lax. Coryphæna dorso dipterygio, radio pinnæ dorsalis primæ retro dentato..... corypaæna rupestris. Oth. Fabricius , Faun. Groenland. p. 154 , n° 111. — Lan. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 158 , sp. 19. Macrourus rupestris. Axrtedi, Gen. pisc. édit. Walbaum , nov. gen. Blochii, n° 1. SONNINI. (2) Macrourus berglax. Macrourus rupestris. Bloch , pl. cLxxVII. Coryphænoides rupestris. Gunner, Act. Nidros. 3, N 5 198 HISTOIRE l'étendue de son principal instrument de nalation , et en douant cet osseux d’une force particulière pour se mouvoir avec vitesse au milieu des mers hyperboréennes. Long d'un mètre (trois pieds) ou environ, il fournit un aliment utile et quelquefois même abondant aux peuplades de ces côtes groenlandaises et islandaises, si peu favori- sces par la Nature, et condamnées pendant une si grande partie de l’année à tous les effets d’un froid excessif. Son nom de berg- lax vient des rapports qu'il a paru présenter avec le saumon que l’on nomme /achs ou lax dans plusieurs langues du nord , et des rochers au milieu desquels il séjourne fré- quemment. Sa lète est grande et large ; ses veux sont ronds et saillans ; les ouvertures des narines doubles de chaque côté ; et les deux mâchoires proprement dites à peu près égales. Cependant le museau est très- p. 45, tab. 3, fig. 1.— Muller, Prodrom. zool. Danic. M A3 900: . Coryphæna rupestris. Lin. édit. de Gmelin, — Oth. Fabric. Faun. Groenland. p. 154, n° 1114 Ingmingoak. . ibid. F'isklisen brosme. Tngminniset. Cranz , Groenland p. 140. Berglax. Strom. Sondm. 1 , p. 267. DES MACROURES. 1099 avancé aû dessus de la mâchoire siüipérieure, qui est armée ordinairement de cinq ran- gées de dents; et la mâchoire inférieure, qui n'en montre que trois rangées, est garnie d’un filament ou barbillon semblable, par sa forme, sa nature et sa longueur, à celui de plusieurs gades. La langue est courte , épaisse, cartilagineuse , blanche , et lisse comme le palais. Un opercule d’une seule pièce couvre une grande ouverture branchiale. L’anus est plus près de la tête que de l'extrémité de la'queue. La ligne latérale se rapproche du haut du corps dans une grande partie de sa direction. Deux nageoires s'élèvent sur le dos; la seconde: est réunie avec celle de la queue , qui touche aussi celle de l'anus (1) ; et les écailles qui recouvrent ce macroure, ou, ce qui est la même chose, ce poisson à longue queue ; sont relevées par une arête qui se termine en pointe ou en aiguillon. (1) A là membrane des branchies . 6 rayons. À la première nageoire du dos +. 11 Al Seconde NRA ee nee te 127 À chacune des pectorales . . . . 19 À chacune des thoracines . . + 7 À celle de Fanuse Lu. + 148 N 4 200 CH TES T'O'LR E Présentant d'ailleurs un éclat argentin, ces écailles donnent une teinte très-brillante au berglax, dont la partie supérieure montre néanmoins une couleur plus foncée où plus bleuâtre que l’inférieure ; et les nageoires ajoutent quelquefois à la parure de l'animal, en offrant une nuance d'un assez beau jaune, et une bordure bleue qui fait res- sortir ce fond presque doré. | Le berglax fraie assez tard. On le pêche avec des lignes de fond : lorsqu'il est pris, il se débat violemment, agite avec force sa longue queue, anime ses gros yeux, et se ; 4? SA 3 x gonfle d’une manière assez analogue à celle que nous avons observée en parlant des tétrodons (1). (1) Le macroure,, selon Othon Fäbricius ; se plaît dans les profondeurs de plusieurs goifes des côtes du Groenland , et principalement dans celui de T'unnud- liorbick. Le même observateur a trouvé au mois de mai, dans l’ovaire de quelques femelles, des œufs très-pelits, d’où il conclut que le tems da frai est lPautomne ou le commencement de l’hyver. SONNINI1 L£ DES CGRYPHENES. ox QUATRE -VINGTIÈME GENRE. PAR LACÉPEDE. LES CORYPHÈNES. Lier sommet de la tête trèés-comprimé et comme tranchant par le haut, ou très- élevé, et finissant sur le devant par un plan presque vertical, ou terminé anté- rieurement par un quart de cercle, ou garni d’écailles semblables à celles du dos; une seule nageoire dorsale, et cette na- . geoire du dos presque aussi longue que le corps et la queue. PREMIER SOUS-GENRE. La nageoire de la queue fourchue. PREMIÈRE ESPÈCE. LE CORYPHÈNE HIPPURUS ; Ccoryphæna hippurus. — Soixante rayons où environ à la nageoire du dos ; plus de six rayons à la membrane des branchies ; plus d'un rang de dents à chaque mâchoire ; une seule 202 HAS TO LR E lame à chaque opercule ; des taches sur la plus grande partie du corps et de la queue. S: FC O0 ND E' E SP É:C:EF. LE CORYPHÈNE DORADON ; coryphæna aurata. — Cinquante rayons ou environ à la nageoire du dos; six rayons à la mem- Lune branchiale ; des taches sur la partie supérieure du corps et de la queue. TR OISLEME ESPÈCE. LE CORYPHÈNE CHRYSURUS; coryphœna chrysurus. — Cinquante -huit rayons à la nageoire du dos; six rayons à la membrane ‘des branchies ; ‘la langue osseuse dans le milieu et cartilagineuse dans les bords; un seul rang de dents à chaque mâchoire ; deux lames à chaque opercule ; des taches sur la plus grande partie du corps et de la queue. | OUvVA ITeR. LE M EF Lie PE CE LE CORYPHÈNE SCOMBÉROÏDE; coryphæn« scomberoïdes. — Uinquante- cinq rayons ou environ à la nageoire du dos; cette nageoire dorsale très-festonnée au dessus de la queue; la langue bisanguleuse par devant, osseuse dans son milieu et cartilagineuse dans ses bords; point de dents sur le devant du DES CORYPHENES. 2o3 palais ; point de taches sur le corps ni sur la queue. CLIN QU EME ESPÈCE. LE CORYPHÈNE ONDÉ; coryphæna undu- lata. — Cinquante-quatre rayons ou environ à la nageoire du dos ; la ligne latérale droite ; des bandes transversales placées sur la nageoire dorsale et s'étendant sur le dos et les côtés où elles ondulent et se réunissent les unes aux autres. SERRE MF, E SP E CE. LE CORYPHENE POMPILE; coryphæna pompilus. = "T'rente-cinq rayons ou envi- ron à la nageoire du dos; la mâchoire infé- rieure plus avancée que la supérieure; la ligne latérale courbe ; des bandes transver- sales et étroites. SECOND SOUS-GENRE. La nageoiïre de la queue en croissant. ; SEPTIÉÈÉME ESPÈCE. { LE CORYPHÈNE BLEU; coryphæna Ccœru- lea. — Dix-neuf rayons ou environ à la nageoire du dos; les écailles grandes ; toute la surface du poisson d’une couleur bleue. s04 (CHETESTOER E HUE DIM RES PÉ CE. LE CcoRYPHÈNE PLUMIER; coryphæna Plumieri. — Quatre-vingts rayons ou en- viron à la nageoire du dos; un grand nombre de raies étroites, courbes et bleues, situées sur le dos. TROISIÈME SOUS-GENRE. La nageoire de la queue rectiligne. NEW NTEME..ËÉS PE CE. LE CORYPHÈNE RASOIR; Coryphæna nova- cula. — La partie supérieure terminée par une ar°te aisuë; des raies bleuâtres et croi- sées sur la tête et les nageoires. . D FX E ME E: 64, BCE. LE CORYPHÈNE PERROQUET ; coryphæna psittacus. — La nageoire dorsale commen- çant à l’occiput, composée de trente rayons ou environ et.très-basse, ainsi que celle de Panus ; la ligne latérale interrompue; des raies longitudinales et vivement colorées sur les nageoires. ONZIÉ ME ESP EC E. LE CORYPHÈNE CAMUS ; corÿphæna sima. — 'Frente-deux rayons à la nageoire du dos ; la lèvre inférieure plus avancée que la supérieure. DES CORYPHENES. 205 QUATRIÈME SOUS-GENRE. La nageoire de la queue arrondie. DOUZIÈME ESPÈCE. LE cCORYPHÈNE RAYÉ; coryphœæna lineata. — L'extrémité antérieure de chaque mà- choire garmie de deux dents aiguës, très- longues et écartées l’une de l'autre ; les écailles grandes, la tête dénuée d’écailies semblables à celles du dos ,-et présentant plusieurs bandes transversales. LR ENT OZ LE MEME SEP C.E. LE CORYPHÈNE CHINOIS; coryphœna sinensis. — La nagcoire du dos très-longue; celle de l'anus assez courte; la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure et relevée ; de grandes écailles sur le corps et sur les opercules ; la couleur générale d’un verd argentin. | CINQUIÈME SOUS-GENRE. La nageoire de la queue lancéolée. QUATORZIÈME ESPÈCE. LE CORYPHÈNE POINTU ; coryphæna acula, — Quarante-cing rayors à la nageoire du dos; la ligne latérale courbe. 206 HISTOIRE Espèces dont la forme de la nageoire de la gueue n'est pas encore connue. O'D'LN ZM FES PE CE. LE CORYPHÈNE VERD; coryphæna viridis. — La nageoire du dos, celle de l’anus et les thoracines garnies chacune d’un long fila- ment. SEIZTÉME ES P.LÈ C E. LE CORYPHÈNE CASQUÉ; coryphæna ga- leata. — Trente-deux rayons à la nageoire du dos ; une lame osseuse sur le sommet de la tête. du ? IX NAN vx N' #1 Pr 4 i k ) fl ! ( NA Paul \ | MA ù dy ur NAT IA ANS NAN ie LAON { id 4 ; à LT MAP AULE 1 ALMA h 1 7) ra ? SCxxxVEz 702 ( De Seve del. 5e Biga LL. LA DORADE «d'Amerigue , 2.LE RASOIR 27. DES CORYPHENES. s07 LA DORADE D’'AMÉRIQUE (1). LE CORYPHÈNE HIPPURUS (2), RAD LACÉPEDE \PBREMIÉRE-ES PE CE. Voyez la planche XX XVIII, fig. 1. Ds tous les poissons qui habitent la haute mer, aucun ne paroît avoir recu de parure plus magnifique que les coryphènes. Revêtus d'écailles grandes et polies, réfléchissant avec vivacité les rayons du soleil, brillant des - (1) La dorade d’ Amérique, ou simplement dorae. En allemand, gefleckter stutzkopf, gold-fisch , doiphin. En hollandais , delphin. En portugais, dorado. Aux Indes, dorado focari; et par les hollandais qui habitent ces contrées , sroene koningsvisch. Coryphæna caud4 bifid& , radiis dorsalibus sexa- gintts ee. coryphæna hippurus. Han. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 158, sp. 1. SONNINI. (2) Coryphæna hippurus. Dorade. Sur la côte de Gênes, rondanino, En Espagne , lampugo. En Angle- 208 HISTOIRE couleurs les plus variées, couverts d’or, pour ainsi dire, et resplendissant de tous les feux du diamant et des pierres orientales les plus précieuses; ils ajoutent d'autant plus, ces coryphènes privilégiés, à la beauté du spectacle de l'Océan, lorsque, sous un terre , dolphin. Dans plusieurs autres endroits de l'Europe , dorado. Coryphæna hippurus. Tan.édit. de Gmel. — Bloch, pl. cLxxLv. Coryphène dofin. Daubenton , Encycl. méthod. — Bonaterre, pl. de l’'Encyc. méth.— Osbeck, It. 307. Coryphœna caudä& bifurcé , etc. Artedi, gen. 15, syn. 26. Ippouros. Arist. lib. 8, cap. 15. — Oppian. lib. r, p. B. — Athen. lib.7, p. 504. Hippurus. Ovid. v. 95. — Plin. lib. 9, cap. 16; et Bb. 32, cap. ri. Lampugo. Rondelet, première partie, liv. 8, chap. 18, édition de Lyon, 1556. Hippurus. 1. ibid. — Gesner, p. Sor et 425, — (Germ.) fol. 44, @. — Icon. anim. p. 75. — Aldrov. Liv. 3, cap. 17, p. 506. — Jonston, lib. r, tit. :r$ cap. 1,@.6 , tab. 1. — Charlet. p. 124. — Willughby, Tchth. p.215 , tab. O, 1, fig. 5. — Ray, p. 100, n° 1: Equisele. Gaz. Arist. lib. 4, cap. 10; et lib. 8, cap. 19. | Equiselis. T. ibid. Hippurus pinnis branchialibus deauratis , ete. Klein, Miss. pisc. 5 , p.55 ,n° 1, 2. ciel DES CORYPHENES. og ciel sans nuages, de légers zéphirs. com- mandent seuls aux ondes ; qu’ils nagent fré- quemment à la surface des eaux ; qu’on les voit, en quelque sorte, sur le sommet des vagues; que leurs mouvemens très-agiles et très-répétés multiplient sans cesse les aspects sous lesquels on les considère , ainsi que les reflets éclatans qui les décorent ; et que, voraces: et audacieux , ils entourent en grandes troupes les vaisseaux qu'ils ren- contrent, et s'en approchent d'assez près pour ne rien dérober à l’œil du spectateur de la variété ni de la richesse des nuances qu'ils étalent. C’ést pour indiquer cette prééminence des coryphènes dans l'éclat et dans la diversité de leurs couleurs, einsi que dans la vélocité de leur course et la rapidité de leurs évolutions, et pour faire allusion d’ailleurs à la hauteur à laquelle ils se plaisent à nager, que, suivant plusieurs écrivains , ils ont: reçu le nom générique qu'ils portent, et qui vient de deux mots grecs, dont lun , oryphe, veut dire sommet, et l’autre, neo, signifie je nage. On a Etes ment ae que la dénomination de coryphène, employée dès le tems des anciens naturalistes, désignoit une des formes les plus remarquables des poissons dont nous Poiss. Tome VIII. O 210 HISTOIRE païlons ; c’est-à-dire, la position de leur nageoire dorsale, qui commence très-prés du haut de la tête. Quelque opimon que Jon adopte à cet égard, on ne peut pas douter que le nom particulier d’hipptrus, ou de queue de cheval, donné à lune des plus belles espèces de coryphène, ne vienne de la conformation de cette même nageoire dorsale, dont les rayons très-nombreux ont quelques rapports avec les crins du cheval. Cet hippurus; qui est l’objet de cet article, parvient quelquefois jusqu’à une longueur d’un mètre et demi (quatre pieds et demi ). Son corps est comprimé aussi bien que sa tête ; l'ouverture de sa bouche très-grande; sa langue courte; ses lèvres sont épaisses, ses mâchoires garnies de quatre rangs de dents” aigués et recourbées en arrière. Un opercule composé d’une seule pièce couvre une large ouverture branchiale (1); la ligne latérale est fléchie vers la poitrine, et droite (1) A la membrane des branchies . 10 rayons. A la nageoire du dos . . . . . 6o À chacune des pectorales! .'.". ‘20 - À chacune des thoracines . «+ . : 6 À celle de l'anass + 41151205 . #26 A! celle de da queue.l. + el s1rexr 20 DES CORVPHENES. o11 ensuite jusqu'à la nageoire caudale, qui est fourchue; les écailles sont minces, mais {or- tement attachées (1). ; À l'indication des formes , ajoutons l’ex- position des nuances , pour achever de donner une idée de ce superbe coryphène. Lorsqu'il est vivant, dans l’eau, et en mou- vement, il brille sur le dos d’une couleur d’or très-éclatante , mêlée à une belle teinte de bleu ou de verd de mer, qui relèvent des: taches dorées et le jaune doré de la ligne latérale. Le dessous du corps est ar- genté. Les nageoires pectorales et thoracines présentent un. jaune très-vif, à la splendeur duquel ajoute la teinte brune de leur base; la nageoire caudale, qui offre la même nuance de jaune, est d’ailleurs bordée de verd; celle de l'anus est dorée ; et une dorure des plus riches'fait remarquer les nombreux rayons de la nageoire dorsale, au milieu de la membrane d’un bleu céleste qui les réunit. C’est. ce.magnifique assortiment de cou- Jeurs d’or et d'azur qui trahit de loin le coryphène hippurus, lorsque, cédant à sa (1) Ce poisson a l’estomac mince et alongé; vingt a à l’épine dorsale, et sept côtes de chaque côté, SONN1N:1. O 2 212 AIS TODR E voracilé naturelle, il poursuit sans relâche les trigles et les exocets, dont il aime à se nourrir, contraint ces poissons volans à s’é- lancer hors de l’eau, les suit d’un regard assuré, pendant que ces animaux efirayés parcourent dans l'air leur demi-cerclie, et les reçoit , pour ainsi dire, dans sa gueule, à l'instant où , fatigués d’agiter leurs nageoires pectorales, et ne pouvant plus soutenir dans Patmosphère leur corps trop pésant, ïls retombent au milieu de leur fluide natal sans pouvoir y trouver un asyle (1). Non seuleinent les hippurus cherchent ainsi à satisfaire le besoin impérieux de la faim qui les presse, au milieu des bandes nombreuses de poissons moins grands et plus foibles qu'eux; mais encore, peu diffi- ciles dans le choix de leurs alimens, ils voguent en grandes troupes autour des vais- seaux , les accompagnent avec constance, et saisissent avec lant d’avidité tout ce que les passagers jettent dans la mer, qu’on a trouvé dans l'estomac d’un de ces poissons (1) Les dorades s’élancent souvent hors de l’eau pour saisir leur proie. On en a vu s’élever en l'air de la hauteur d’une brasse , ou de cinq picds. SONNINI DES! CORVYVPHENES. 219 jusqu'à quatre clous de fer, dont un avoit plus de quinze centimètres (cinq pouces et demi) de longueur (1). On profite d'autant plus de leur glouton- nerie pour les prendre , que leur chair est ferme et très-agréable au goût. Pendant le tems de leur frai, c’est-à-dire, dans le prin- tes et dans l’automne, on les pêche avec des filets auprès des rivages, vers lesquels ils vont déposer ou féconder leurs œufs; et dans les autres saisons, où ils préfèrent la haule mer , on se sert de lignes de found, que la voracité de ces coryphènes rend très-dan- gereuses pour ces animaux (2). Ce qui fait d'ailleurs que leur recherche est facile et avantageuse, c’est qu'ils sont en très-grand (1) Un navigateur hollandais rapporte que son équipage pêcha une dorade longue de cinq pieds, dans lintérieur de laquelle on trouva un poisson volant de quinze pouces de longueur. ( Voyage de Van den Broeck aux Indes orientales. ) SONNINI. (2) Le meilleur appât dont on puisse se servir pour prendre les dorades est le poisson volant; lorsque l’on p’a pu s’en procurer , il sufit de le représenter gros- sièrement avec un morceau de bois ou de liège, auquel on attache des plumes blanches en forme d'ailes. En pleine mer on laisse traîner cet appât à l'arrière du vaisseau. SONNINI: O5 214 HISTOIRE nombre dans les parties de la mer qui leur conviennent; parce qu'indépendamment de leur fécondité , ils croissent si vite, qu’on les voit grandir d'une manière très - prompte dans les nasses où on les renferme après les avoir pris en vie. Ils vivent dans presque toutes les mers chaudes et même tempérées. On les trouve non seulement dans le grand Océan équa- torial, improprement appelé mer Pacifique, mais encore dans une grande portion de l'océan Atlantique et jusques dans la Médi- terranée (1). 4 (1) C’est dans les mers des climats chauds , et par- ticulièrement dans celles de l'Amérique méridionale que la dorade est plus commune; de là sa dénomina- tion de dorade d’ Arnérique , afin de la distinguer de plusieurs poissons auxquels on a donné aussi le nom de dorade, SONNINI. DES CORYPHENES. 915 LE DORADON (à). LE CORYPHÈNE DORADON (2), PAR LACÉPÈDE. SECONDE ESPÈCE. Nov: conservons ce nom de doradon à un coryphène qui a plusieurs traits com- (1) Ze doradon. Au Brésil, AHATaE ARE Par les hollandais, draador. to bifurca , radiis dorsalibus quinquaginta tribus..... coryphæna equiselis. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 158, sp. 2. — Artedi , Gen. pisc. BAE 12 3 n° 14. additament. SONNINI. (2) Coryphæna aurata. Coryphæna.equiselis. Lin. édit. de Gmelin. Coryphène doradon. Daubenton, Encyc. méthod. — Bonaterre , pl. de l’Encycel. méthod. Dorado. Osbeck, {t. 308. Guaracapema. Marcgrav. Brasil. p. 160. — Piso, Tnd. p. 160.—Willughby, Ichth. p. 214. — Ray, Pisc. p. 100, n°2 0 4 216 HISTOIRE muns avec l’hippurus (1), mais qui en diffère par plusieurs autres. [l en est séparé par le nombre des rayons de la nageoire dorsale, qui n’en renferme que cinquante ou environ, par celui des rayons de la membrane des branchies, qui n’en comprend que six, pen- dant que la membrane branchiale de l'hip- purus en présente sept ou quelquefois dix, et de pius par la disposition des taches cou- leur d’or qui ne sont disséminées que sur la partie supérieure du corps et de la queue. D'ailleurs, en jetant les yeux sur une pein- ture exécutée d’après les dessins coloriés et originaux du célèbre Plumier, laquelle fait partie de la belle collection de peintures sur vélin déposées dans le museum d'histoire naturelle, et qui représente avec autant d'exactitude que de vivacité les brillantes nuances du doradon, on ne peut pas douter que ce dernier coryphène n’ait chacun des opercules de ses branchies composé de deux lames, pendant que l’opercule de lhippurus (1) Marcgrave pensoit que le doradon étoit le mâle dans l’espèce de la dorade. (Hist: nat. Bras. loco suprà citato. ) SONNINI. DES CORYPHENES. 217 est formé d’une seule pièce (1). Au reste, l'agilité , la voracité et les autres qualités du doradon, ainsi que les diverses habitudes de ce poisson, sont à peu près les mêmes que celles de lhippurus; et on le trouve également dans un grand nombre de mers chaudes ou tempérées (2). vrac (1) À la membrane des branchies . 6 rayons. À la nageoïre dorsale : 41, 2.3. 53 À chacune des pectorales. . . . 19 À chacune des thoracines. . . . 6 Bicelodelanns eN ni", Li 195 A celles de Jajquene "24044 Li: tto0 (2) Le doradon nage avec une extrême vitesse et comme par bonds, Sa chair a bon goût, quoique sèche. SONNINI: 218 HISTOIRE LA D'OR A DE DE BAM ER DU: SD; LE CORYPHÈNE CHRYSURUS (1), PAR LACÉPÉDE. PARU ON SU DIE MELLE SIPE CU. C’esr dans la mer Pacifique, ou plutôt dans le grand Océan équatorial, que ce superbe coryphène a été vu par Commerson, qui accompagnoit alors notre célèbre navi- galeur Bougainville. 1] l’a observé sur la fin d'avril de 1768, vers le 16° dégré de lati- tude australe, et le 170° de longitude. Au premier coup d'œil, on croiroit devoir le rapporter à la même espèce que l'hippurus; mais en le décrivant d’après Commerson, (1) Coryphæna chrysurus. Coryphus chrysurus. — Undique deauratus ; dorso, pinnis, suttulisque lateralibus, cœruleis , caudé ex auro flivescente. Commerson , manuscrits déjà cités. Dorat de la mer du Sud. Id. ibid. En DES CORYPHENES. 219 nous allons montrer aisément qu'il en diffère par un grand nombre de caractères. Toute la surface de ce coryphène, et particulièrement sa queue, brillent d’une couleur d’or très-éclatante. Quelques nuances d'argent sont seulement répandues sur la gorge et la poitrine; et quelques teintes d’un bleu céleste jouent, pour ainsi dire, au milieu des reflets dorés du sommet du dos. Une belle couleur d'azur paroït aussi sur les nageoires, principalement sur celle du dos et sur les pectorales : elle est relevée sur les thoracines par le jaune d’une partie des rayons, et sur celle de l'anus, par les teintes dorées avec lesquelles elle y est mêlée; mais elle ne se montre sur la na- geoire de la queue que pour y former un léger liseré, et pour y encadrer, en quelque sorte, l’or resplendissant qui la recouvre et qui a indiqué le nom du coryphène (1). Ajoutons, pour achever de peindre Ja magnifique parure du chrysurus, que des taches bleues et lenticulaires sont répan- dues sans ordre sur le dos, les côtés et la partie inférieure du poisson , et scintilient au (1) Chrysurus signifie queue d’or. Lw) 220 FH LS TOR E milieu de lor, comme autant de saphirs enchâssés dans le plus riche des métaux. L'admirable vêtement que la Nature a donné au chrysurus, est donc assez différent de celui de lhippurus, pour qu'on ne se presse pas de les confondre dans la même espèce. Nous allons les voir séparés par des caractères encore plus constans et plus remarquables. Le corps du chrysurus, très -alongé et très-comprimé, est terminé dans le haut par une sorte de carène aiguë qui s'étend depuis la tête jusqu’à la nageoire de la queue; et une semblable ‘carène règne en dessous, depuis cette même nageoire caudale jusqu'à l'anus. La partie antérieure et supérieure de la tête représente assez exactement un quart de cercle, et se termine dans le haut par une sorte d’arête aiguë. La mâchoire inférieure, qui se relève vers la supérieure, est un peu plus longue que cette dernière. Toutes les deux sont composées d’un os qu’'hérissent des dents très-pelites, très-courtes, très-aigués , assez écartées l’une de l’autre, placées comme celles d’un peigne, et très - différentes, par DES CORYPÆENES. 91 Jeur forme, leur nombre et leur disposition ; de celles de lhippurus. | On voit d’ailleurs deux tubercules garnis de dents très-menues et très-serrées auprès de: l'angle intérieur dé la mâchoire supé- rieure, trois aulres tubercules presque sem- blables vers le milieu du palais, et un sixième tubercule'très- analogue presque au dessus so ‘gosier: CE 1 La lapins EsL : large, ‘courte ; amsgudie par devant, osseuse dans son nulieu, et carti- lasineuse dans ses. bords. L'ouverture de la bouche est peu étendue: on compte de chaque côté deux orifices dés marines; une sorte d’anneau membraneux entoure l’anté- rieur. Les ‘opercules des branchies ‘sont, comme Ja tête, dénués de petites écailles ; ils sont de plus assez grands, et composés chacun de deux pièces, dont celle de devant est arrondie vers la queue, et dont celle de derrière se prolonge également vers la queue, en appendice ee un peu recourbée. Six rayons aplatis soutiennent de chaque côté une membrane branchiale, au dessous de laquelle sont placées quatre branchies ires-rouges, formées chacune de deux ran- gées de filamens alongées : la partie concave 220 et AS AVO DR EF de l'arc de cercle osseux de la première et de la seconde est garnie de longues dents arrangées comme celles. d’un peigne ;: la concavilé de Parc de la troisième et.de la quatrième.ne présente que des aspérités.. La nageoire du, dos; qui cominence au dessus des yeux, et s'étend presque jusqu'à celle de la queue, comprend emquante-huit rayons (1) : les huit premiers sont d'autant plus longs qu'ils sont situés plus loin: de: la tête , et la longueur des autres.est au. con: traire d'autant moindre, quoiqu'avec des différences peu :sensibles, qu'ils sont plus près de la nageoire caudale.' l L'anus est placé vers le milieu de la Jon- gueur totale de l’animal ; et Pon voit entre cet orifice et la base des nageoires thor racines, un petitsillon longitudinal. | La nageoire de la queue est fourchue , comme celle de tous les coryphènes du pre- nier soûs-genre ; la ligne laïérale serpente PTE 31 et (1) A la membrane des branchies . 6 rayons. À la nageoire du dos. . . . : : 58 À chacüne des pectorales 3° .} "#20 À. chacune des thoracines .°, . 5 ‘À la rageoire de l’anus . . . . 28 UE À. cellé:de:la;queue. 1.15 DES CORYPHENES. 9933 depuis le haut de louverture branchiale, où elle prend son origine, jusqu'auprès de l'extrémité des nageoires pectorales , et at- teint ensuite la nageoire de la queue en ne se fléchissant que par de légères ondulations; et enfin les écailles qui recouvrent le poisson sont alongées, arrondies à leur sommet, lisses; et fortement attachées. On a donc pu remarquer sept traits prin- cipaux par lesquels le chrysurus diffère de Fhippurus : premièrement ; le-nombre des rayons n’est pas le même dans la plupart des nageoires:de ces deux corÿphènes; se- condement , la membrane brancluale: du chrysurus ne renferme que six rayons, 1l y en a toujours depuis sept jusqu’à dix à celle de lhippurus; troisèmement, le dos du premier est caréné, celui du second est convexe; quatrièmement, l'ouverture de la bouche est peu étendue dans le chrysurus, élle est très-grande dans l’hippurus ; cinquiè- mement, les dents du chrysurus sont con- formées et placées bien différemment que celles de l’hippurus; sixièmement, loper- cule branchial du chrysurus comprend deux lames, on ne voit qu’une pièce dans celui de l'hippurus; et septièmement, nous avons déjà montré une distribution de couleurs 224 HLSTrOLR E bien peu semblable sur l’un et sur Fautre de ces deux coryphènes. Ils doivent donc constituer deux espèces différentes, dont une, c'est-à-dire, celle que nous décrivons, est encore inconnue des naturalistes; car elle est aussi très- distincte du coryphène doradon, ainsi qu'on peut facilement s’en convaincre en comparant les fornies du do- radon et celles du chrysurus. Au reste, les habitudes du coryphène qui fait le.sujet de cet article ; doivent se rapprocher beaucoup de celles de l'hippurus. En effet, Commerson ayant ouvert un chrysurus qui avoit plus de sept décimètres (deux pieds deux pouces environ) de lon- gueur , il trouva son estomac qui étoit alongé et membraneux, rempli de petits poissons Volans, et d’autres poissons très-peu volu- mineux. Il vit aussi s'agiter au milieu de cet es- tomac, et dans une sorte de pâte ou de chyme, plusieurs vers filiformes, et de la Jongueur de deux ou trois centimètres (neuf à treize lignes environ ). Ce voyageur rapporte d’ailleurs dans les manuscrits qui n'ont été confiés dans le tems par Buffon, que lorsque les matelots exercés à la pêche ont pris un chrysurus, 1is DES CORYPHENES. 95 ils l’attachent à une corde, et le suspendent à la proue du vaisseau, de manière que l'animal paroît être encore en vie et nager à la surface de la mer. Ils attirent et réu- nissent, par ce procédé, un assez grand nombre d’autres chrysurus, qu'ils peuvent alors percer facilement avec une fouine (1). Commerson ajoute que les chrysurus lem- portent sur presque tous les poissons de mer par le bon goût de leur chair, que l’on prépare de. plusieurs manières, et par- ticulièrement avec du beurre et des càpres. (1} La fouine est un peigne de fer attaché à un long manche. On donne aussi ce nom , ainsi que celui de foène et de fouanne, à une broche terminée par un dard. Quelquefois on ajuste ensemble deux, trois ou un plus grand nombre de lames, pour former une fouanne , ou foëne ,ou fouine. D’autres fois on em- ploie ces noms pour désigner une simple fourche, On attache l'instrument au bout d’une perche, et l’on s’en sert pour percer les poissons que lon aper- goit au fond. de l'eau, ou qui sont cachés dans la vase, les enfiler et les retirer. Poiss. Tome VIIL. | 5 226 HA S AOL R E LA PEMLTEUDORADE. LE CORYPHÈNE SCOMBÉROIDE Qi, PAR LACCPÉEDE, 0 mA RIT D'MCE) ES P'É ICE. Nos avons trouvé dans les manuscrits de Commerson la description de cette es- pèce de coryphène , que ce savant voyageur avoit vue, au mois de mars 17068, dans la mer du Sud, ou, pour mieux dire, dans le grand Océan équatorial, vers le 18° dégré S (1) Coryphæna scomberoides. Coryphus argenteus. — Coryphus pinn& dorsali longissimé radiorum quinquaginta-quinque , osse qua- dratulo in media lingua.— Et coryphus argenteus , immaculatus , pinnis fuscis , dorsali radiorum quin- quaginta - quinque ; anali viginti - quinque , caudä bifurc& fuscescente. Commerson, manuscrits déjà cités. Osteoglossus , ostéoglosse , on languosseux de la mer du Sud, Id. ibid. Petite dorade. Id. ibid. DES CORYPHENES. 927 de latitude australe , et le 134° dégré de longitude, et par conséquent à une distance de la ligne très-peu différente de celle où il observa , un ou deux mois après, le co- ryphène chrysurus. Le scombéroïde est d’une longueur inter- médiaire entre celle du scombre maquereau et celle du hareng. Sa couleur totale est argentée et brillante ; mais elle n’est pure que sur les côtés et sur le ventre. Une teinte brune mêlée de bleu céleste est ré- pandue sur le dos ; cette teinte s'étend aussi sur le sommet de la tête, où elle est plus foncée, plus noirâtre, et mêlée avec des reflets dorés que l’on voit également autour des yeux et sur les lames des opercules. Toutes les nageoires sont entièrement brunes, excepté les thoracines, dont la partie extérieure est blanche, et les pectorales, qui sont un peu dorées. La mâchoire supérieure est plus courte que l’inférieure. Les os qui composent l’une et l’autre sont hérissés d’un si grand nombre de petites dents tournées en arrière, qu’ils montrent la surface d’une lime, et qu'ls tiennent l'animal facilement suspendu à un doigt , par exemple, que l’on introduit dans la cavité de la bouche. Ps 228 HAS TOTR E La langue a une figure remarquable; elle ressemble en quelque sorte à un ongle hu- main : elle est large, un peu arrondie par devant, et néanmoins terminée par un angle à chaque bout de son arc antérieur; de plus, elle présente dans son nulieu un os presque carré, et couvert de petites aspérités dirigées vers le gosier ; sa circonférence est formée par un cartilage qui s’amincil vers le bord, et un frein large et épais la retient par dessous. La voûte du palais est entièrement lisse, excepté l’endroit le plus voisin du gosier, où l’on voit de petites élévations osseuses et denticulées. Deux lames arrondies par derrière, grandes et lisses, composent chaque opercule ; six rayons soutiennent la membrane branchiale; et les branchies sont assez semblables, par leur nombre et par leur conformation, à celles du chrysurus. La ligne latérale offre plusieurs sinuosités, qui décroissent à mesure qu'elles sont plus voisines de la nageoire caudale. Les nageoires thoracines sont réunies à leur base par une membrane qui tient aussi à un sillon longitudinal placé sous le ventre, et dans lequel le poisson peut coucher à DES CORYPHENES. 229 volonté ces mêmes nageoires. Elles renfer- ment chacune cinq ou siX rayons. Le dessous de la queue est terminé par une carène très-algué, La nageoire dorsale règne depuis Pocciput jusques vers l'extrémité de la queue; elle est festonnée dans sa partie postérieure, de manière à imiter les très-petites nageoires que l’on voit sur la queue des scombres : la nageoire de l'anus offre une conforma- tion analogue; et ces traits particuliers au poisson que nous décrivons, ne servant pas peu à le rapprocher des scombres, avec lesquels ailleurs on peut voir, dans cette histoire , que les coryphènes ont beaucoup de rapports, J'ai cru devoir nommer scom- béroïde Vespèce que nous cherchons, dans cet article, à faire connoître des natura- listes (1). Commerson vit des milliers de ces scom- béroïdes suivre les vaisseaux français avec (1) À la membrane des branchies. 6 rayons. À la nagcoire du dos. . . .« . . 55 À chacune des pectorales,. + . . 13 A chacune des thoracines. . . , 6 A CEE Me anna pie LS 2. ob À cellede la queue ,quiestfourchue 19 Fa 230 HS EORRE assiduité, et pendant plusieurs jours. Ils vivoient de très-jeunes ou très-petits pois- sons volans, qui, pendant ce tems, volti- geoient autour des navires comme des nuées de papillons, qu'ils ne surpassoient guêre en grosseur ; et c’est à cause de la petitesse de leurs dimensions, qu'ils pouvoient servir de proie aux scombéroïdes, dont la bouche étroite n’auroit pas pu admettre des animaux plus gros. En effet l’un des plus grands de ces coryphènes, observés par Corimerson, n’avoit qu'environ trois décimètres (onze pouces environ) de longueur. Cet individu étoit cependant adulte et femelle. Au reste, les ovaires de cette femelle, qui avoient une forme alongée, occupoient la plus grande partie de l’intérieur du ventre, comme dans les cyprins, et contenoient une quantité innombrable d'œufs; ce qui prouve ce que nous avons déjà dit au sujet de la grande fécondité des coryphènes. DES CORYPHENES. 25: | LE CORYPHÈNE ONDÉ (r)(2), PAR LACÉPÉDE. CEN QUI EME VE SEE CE. a ALLAS a décrit le premier cette espèce de coryphène. L’individu qu'il a observé, et qui avoit été pêché dans les eaux de File d'Amboine, n’étoit long que de cinq centi- mètres ( 22 pouces) ou environ. Les formes et les couleurs de cet animal étoient élé- gantes : très-alongé et un peu comprimé, il montroit sur la plus grande partie de sa surface une teinte agréable qui réunissoit la blancheur du lait à l’éclat de l'argent ; (1) Coryphæna undulata. Coryphæna fasciolata. Lin. édit. de Gmelin. — Pallas, Spiail. zool. 8, p. 25 , tab. 3, fig. 2. Coryphène ondoyant. Bonaterre, pl. de l'Enc. méth. (>) Coryphæna lacteo-argentea , circulis transversis fuscis à fasciis pinnæ dorsalis defluentibus, in dorso passim cohærentibus , in ventre evanidis....... cory- phæna fasciolata. Lin. Syst. nat. ed. Gmel. gen. 158, sp. 16. Coryphæna fasciolata. Artedi, Gen. pisc. gen. 12, n° 15. additament. SONNINI. P'A 252 HISTOIRE une nuance grise Varioit son dos; la na- geoire dorsale et celle de l’anus étoient dis- tinguées par de petites bandes transversales brunes ; les bandelettes de la première de ces deux nageoires s’étéendoient sur la partie supérieure de l'animal, y onduloient , pour ainsi dire, s’y réunissoient les unes aux autres, disparoissoient vers la partie infc- rieure du poisson ; et la nageoire de la queuëé , qui éloit fourchue , présentoit un croissant très-brun. D'ailleurs ce coryphène avoit des yeux assez grands ; l’ouverture de sa bouche, étant très-large, laissoit voir facilement une langue lisse ; et arrondie par devant ; un opercule composé de deux lames non dé- coupées couvroit de chaque côté un grand orifice branchial ; la ligne latérale étoit droite et peu proéminente (1). (1) A la membrane des branchies . 6 rayons. À la nageoire du dos . . . . . B54 À chacune des pectorales . : . . 19 À chacune des thoracines. . . . 5 À celle del Fanus 141,7, 142100 Arcelle te à qûene: … $ Mr" DES CORYPHENES. 235 LÉ P'OMPTLENU LE CORYPHÈNE POMPILE (2), PAR LACÉPÈDE. SIXIÈME ESPÈCE. D E tous les coryphènes du premier sous- genre , le pombpile est celui dont la na- geoire caudale est la moins fourchue ; et voilà pourquoi quelques naturalistes, et (1) Pompile , nom que les anciens donnoient à ce poisson. Coryphæna dorso suprà lineam lateralem curvam fasciolis ftavescentibus picto... coryphæna pompilus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 155 , sp. 9. SONNIN I (>) Coryphcæena pompilus. Jdem. Lin. édit. de Gmelin. Coryphène lampuge. Daubenton , Encycl. méth. — Bonaterre , planches de l’Encyclop. méthod. Coryphæna...... line4 laterali curv&. Artedi , gen. 16 , syn. 29. Pompilos. Ælian. lib. 2, cap. 15; et lib. 18 , cap. 23. 234 LS TOUR E particulièrement Artedi,le comparant sans doute à lhippurus , ont écrit que cette nageoire de la queue n’étoit pas échaucrée. Cependant , lorsqu'on a sous les yeux un individu de cette espèce , non altéré, on s'aperçoit aisément que sa nageoire cau- dale présente à son extrémité un angle rentrant. Les anciens ont nommé pompile le coryphène dont nous traitons dans cet article, parce que, se rapprochant beau- coup par ses habitudes de l’hippurus et du doradon, on diroit qu’il se plait à accom- pagner les vaisseanx , et que pompe signifie en grec pompe ou cortège. Au reste, il ne faut pas être étonné qu'ils aient assez bien connu la manière de vivre de ce poisson osseux, puisqu'il habite dans la Méditer- ranée, aussi bien que dans plusieurs portions — Athen. lb. 7, p. 282, 285 et 264. — Oppian. Hal. hb.71;,p.68. Pompilus. Ovid. Pompilus. Plin. Hist. mundi, hb. 32, cap. rr. Pompile. Rondelet , prem. part. liv. 8, chap. 13. Chrysophrys par plusieurs anciens auteurs. — Gesn. p. 881, 795 ; et (Germ.) fol. 60, a, b. — Aldrovand. kb. 5, cap.r9, p. 325. — Jonston, lib. r,tit. 1, cap. 2, a. 2,tab. 5, fig. D. — Charlet, p. 124. — Willughby, P- 219, — Ray, p. 101. DES CORVPHENES. 2% chaudes ou tempérées de l'océan Atlantique et du grand Océan. L'ouverture de la bouche du pompile est très-grande ; sa mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure, et un peu rele- vée ; les côtés de la tête présentent des dentelures et des enfoncemens ; la ligne latérale est courbe ; les nageoires pectorales sont pointues (1); des bandes transversales, étroites, et communément jaunes , règnent sur les côtés. La dorure qui distingue un si grand nombre de coryphènes, se manifeste sur le pompile au dessus de chaque œil; et voilà pourquoi on l’a nommé sourcil d’or, en grec chrysophrys. (1) À la nageoire dorsale. . . . . 25 rayons. A chacune des pectorales . . . 14 À chacune des thoracines. . . . 6 Aeelle de: l'anns 11... 000 À celle de la queue . RUN 0 A RG 256 HISTOIRE ns TT LE RASOIR BLEU (i) LE CORYPHEÈNE BLEU (}, PAR LACÉPÉDE. SEPTIÈME ESPÈCE. Voyez la planche XX X VII, fig. 2. L'or , l'argent et lazur brillent sur les coryphènes que nous venons d'examiner ; la parure de celui que nous décrivons est plus simple , mais élégante. Il ne présente ni argent ni or ; mais toule sa surface est d’un bleu nuancé par des teintes agréa- blement diversifiées , et fondues par de (1) Le rasoir bleu. En allemand, blaufisch, Blaser stutshopf. En anglais, bleu-fishe. Coryplæna tota cærulea..... coryphæœna cœruleæ, Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 158, sp. 15. — Artedi, Gen. pisc. gen. 12, n°8. additament. Soxnini. (2) Coryphæna cœrulea. Idem. Lin. édit. de Gmelin. — Bioch, pl. cLxxvr Novacula cærulea. Catesby , Carel. tab. 18. Corÿphène rasoir bleu. DES CORYPHENES. 37 douces dégradations de clarté. On le trouve dans les mers tempérées ou chaudes qui baignent les rivages orientaux de l’Amé- rique (1). Ses écailles sont grandes ; celles qui revêtent le dessus et les côtés de sa tête sont assez semblables aux écailles du dos. Une seule lame compose l’opercule des branchies , dont l'ouverture est très-large; la ligne latérale est plus proche du dos que de la partie inférieure de l'animal ; les yeux sont ronds et grands , et une rangée de dents fortes et pointues garnit chaque mâchoire (2). (1) Catesby a vu le rasoir bleu près de Bahama, et le père Plumier dans la mer des Antilles. SONNINI. (2) A la membrane des branchies . 4 rayons. À la nageoire du dos. . . . . . 19 À chacune des pectorales . . + + 14 À chacune des thoracines , . . 5 PACE de lanns Peut ce CIE À celle de la queue. . . . : . 19 238 HAS TOLIRE oo en ee LE PAON DE MER (1). LE CORYPHÈNE PLUMIER (2), PAR 'LACÉPÉDE: HUITIÈME ESPÈCE. Cs coryphène , que le docteur Bloch a fait connoître, et qu’il a décrit d’après un ma- nuscrit de Plumier, habite à peu près dans les mêmes mers que le bleu : on le trouve (1) Le paon de mer, nom que les français de l’Amé- rique donnent à ce poisson. En allemand , meerpfau. Coryphæna pinnæ analis radiis quinquaginta quin- QUE. ones coryphæna Plumieri. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 158, sp. 14. — Artedi, Gen. pisc. gen. 12, n° 17. additament. Araneus non aculeatus caud& fascinulaté& vulge vives. ( Plumier, M.S. C.). SONNINI. (2) Coryphæna P lumieri. Idem. Yän. édit. de Gmelin.— Bloch, pl. czxxv. Coryphène paon de mer. Bonaterre , pl. de l’Encyc. méthod. DES CORYPHENES. 239 particulièrement , ainsi que le bleu , dans le bassin des Antilles Mais combien il diffère de ce dernier poisson par la magni- ficence et la variété des couleurs dont il est revêtu! C’est un des plus beaux habitans de l'Océan. ‘lâchons de peindre son portrait avec fidélité. Son dos est brun ; et sur ce fond, que la Nature semble avoir préparé pour faire mieux ressorlir. les nuances qu’elle y a distribuées, on voit un grand nombre de pelites raies bleues serpenter, s'éloigner les unes des autres, et se réunir dans quelques points. Cette espèce de dessin est comme encadré dans l’or qui resplendit sur les côtes du poisson , et qui se change en argent éclatant sur la partie inférieure du cory- phène. La tête est brune ; mais chaque œ1l est situé au dessous d’une sorte de tache jaune , au dessus d’une plaque argentée, et au centre de petits rayons d'azur. Une bordure grise fait ressortir le jaune des nageoires pectorales et thoracines ; la na- geoire de la queue, qui est jaune comme celle de l'anus , présente de plus des teintes rouges et un liseré bleu ; et enfin une longue nageoire violette règne sur la partie 240 HISTOIRE supérieure du corps et de la queue (1). Le coryphène plunnier est d’ailleurs couvert de petites écailles ; iln’a qu’une lame à chacun de ses opercules ; il parvient ordinairement à la longueur d’un den -mètre ( un pied sept pouces), et sa nageoire caudale est en croissant comme celle du bleu. (1) A la membrane des branchies .« 4 rayons. A la nageoïre du dos. « + ."er 77 A chacune des pectorales + . . II À chacune des thoracines. . . .« 6 Aicelledél'anus "ets » +. 0à À celle de Ja queue . . « . - 16 LE | | DES CORYPHENES. oi LE RASON () LE CORYPHÈNE RASOIR (2), PAR LACÉPÈDE. LE NEUVIÈME ESPÈCE. C: poisson a sa partie supérieure termi- née par une arête assez aiguë, pour qu’on n'ait pas balancé à lui donner le non que nous avons cru devoir lui conserver. Il (1) Le rason ,nom que ce poisson porte en Espagne, et qui signifie rasoir. À Malte, il janfru. Coryphæna capite pinnisque carc:llatis lineis cæru- descentibus..... coryphæna novacula. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 158, sp: 4. SON NINI. (2) Coryphæna novacula. Sur les côtes de la Ligurie, pesce pettine. Sur plusieurs côtes d’Espagne , rason. Coryphæna novacula. Lin. édit. de Gmelin. Coryplhène rason. Daubenton , Encycl. méthod. — Bonaterre , planches de l'Encycl. métlod. Coryphæna palmaris pulchrè varia, dorso acuto, Artedi, gen. 15 , syn. 29. Novacula piscis. Plin. Hist. mundi, lib. 52, cap. 2. Rason. Rondelet , prem. partie, lib. 5, chap. 17. Poiss. Tome VIIL . Q 242 HISTOIRE habite dans la Méditerranée ; et voilà pour- quoi il a été connu des anciens, et parti- culièrement de Pline. Il est très-beau ; on voit, sur sa tête.et sur plusieurs de ses na- geoires , des raies qui se croisent en diffé- rens sens, et qui montrent cette couleur bleue que nous avons déjà observée sur les coryphènes : mais 1l est le premier poisson de son genre qui nous présente des nuances rouges éclatantes, et relevées par des teintes dorées. Ce rouge resplendissant est répandu sur la plus grande partie de la surface de l'animal , el il y est réfléchi par des écailles très-grandes. La chair du rasoir est tendre, délicate, et assez recherchée sur plusieurs rivages de la Méditerranée (1}. Sa ligne latérale suit à peu près la courbure du dos, Novacula.: Gesner , p. 628 , 629 et 721; et (Germ.) fol. 32 , «. Pesce pettine. Salvian, fol. 217. Pecten Romæ, novacula Rondeletii. Aldrovand. Mb, 2, Cap. 27:, p: 208. Pecten Romanorurm. Jonston, lib. 1, tit. 3, Cap. 1, Ge. Ib! Pesce pettine Salviani ,novacula Rondelet. Gesner, Paralipom. p. 24. — Willushby,Ichthyo p. 214. — Ray, p. 1o1. (x) C’est principalement près des rivage es îles DES CORYPHENES. 245 dont elle est très-voisine ; chacun de ses opercules est composé de deux lames ; et sa nageoire caudale étant rectiligne , nous l'avons placé dans le second sous-genre des coryphènes. Au reste , l’histoire de ce poisson nous fournit un exemple remarquable de l'influence des mots. On l’a nommé rasoir long-tems avant le siècle de Pline : à cette époque , où les sciences physiques étoient extrêmement peu avancées , cette dénomi- nation a sufh pour faire attribuer à cet animal plusieurs des propriétés d’un véri- table rasoir , et même pour faire croire, ainsi que le rapporte le naturaliste romain, que ce coryphène donnoit un goût métal- lique , et particulièrement un goût de fer à tout ce qu'il touchoit. de Rhodes , de Malte, de Majorque et de Minorque, que l’on prend les rasoirs les plus estimés; leur chair est tendre et délicate. SONNINIL Q 2 2,4 HISTOIRE ee LUCE ERREUR RER UE RS LE CORYPHÈNE PE R.R 0:Q U: EE, T (1) (2), PAR DNCÉPEMDE DIXEIÉ ME ESP ÉÈ CE. La forme rectiligne que présente la na- geoire caudale de ce poisson détermine sa place dans le troisième sous-genre des cory- phènes. Sa ligne latérale est interrompue; et sa nageoire dorsale, assez basse et composée de trente rayons ou environ, coimence à locciput (3). (1) Coryphæna psittacus. Idem. Lan. édit. de Gmelin. Coryphène perroquet. Danbenton, Encyc. méth. — Bonaterre , planches de l’Encyci. méthod. (2) Coryphæna lined laterali interrupté , pinnis lon gitudinalibus colore lineatis.... coryphæna psittacus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 158, sp. 6.— Artedi, Gen. pisc. gen. 12 , n° 12. additament. Sonnint. (5) A la nageoire du dos. . . . . 3o rayons. A chacune des pectorales. . . , 11 À chacune des thoracines. . . . 6 Aécelléde ane.) . LE aG Aicelle de liqnene ;*. 04.7. Vax DES CORYPHENES. 245 Il a été observé par le docteur Garden dans les eaux de la Caroline. La beauté des couleurs dont il brille, lorsqu'il est animé par la chaleur de la vie, ainsi que par les feux du soleil, a mérité qu’on le comparût aux oiseaux les plus distingués par la va- riété de leurs teintes, la vivacité de leurs nuances, la magnificence de leur parure, et particulièrement aux perroquets. Les lames qui recouvrent sa tête montrent la diversité des reflets des métaux polis et des pierres précieuses; son iris, couleur de feu, est bordé d'azur; des raies longitudinales relèvent le fond des nageoires; et l’on aper- coit vers le dos, au milieu du tronc, une tache remarquable par ses couleurs, aussi bien que par sa forme, faite en losange, et présentant en quelque sorte toutes les teintes de Parc en ciel, puisqu'elle offre du rouge, du jaune, du verd, du bleu et du pourpre (1), (1) Aussitôt que ce poisson a perdu la vie, ses belles couleurs s’évanouissent. SONNINI. Q 3 246 HAS TO TRUE 22 LE CORYPHÈNE CAMUS (1); PAR LACÉPÉDE. ON ZIÈME ESPÈCE. L>r nombre des rayons de la nageoire dor- sale , et la prolongation de la mâchoire infé- rieure plus avancée que la supérieure , servent à distinguer ce coryphène, qui ha- bite dans les mers de l'Asie, et qui, par la forme rectiligne de sa nageoire caudale, appartient au troisième sous-genre des pois- sons que nous considérons (53). (1) Coryphæna sima. Idem. Lin. édition de Gmelin. Coryphène réchignée. Bonaterre , pl. de l'Encycl. méthod. . (2) Coryphæna caudé& integré , labio inferiore lon- giore.... coryphæna sima. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 156, sp. 6. — Artedi, Gen. pisc. gen. 12, n° 13, additament. SONNINI. (5) A la nageoire dorsale. . . . . 52 rayons. À chacune des pectorales . . . . 16 À chacune des thoracines. . . . 6 Àcelle do/Tanus 20. ., 1 1Q À celle de la queue , . . — . . -x6 DES CORYPHENES. 217 PS oo, pen ones | LE CORYPHENE RAYÉ (1)(2); PAR LACÉPÈDE. DOUZIÈME ES PÉCE. Lr docteur Garden a fait connoître ce poisson, qui habite dans les eaux de la Ca- roline. Ce coryphène a la tête rayée trans- versalement de couleurs assez vives : d’autres raies très-petites paroissent sur la nageoire du dos , ainsi que sur celle de l’anus (3). Les écailles qui revêtent le corps et la queue mt, (1) Coryphæna lineata. Idem. Tin. édit. de Gmelin. Coryphène rayée. Bonaterre, pl. de l’Enc. méth. (2) Coryphæna capite picto lineis transversis colo- ratis.... coryphæna lineata. Lin. Syst. nat. ed. Ginel. gen. 158, sp. 13. — Artedi, Gen. pisc. gen. 12, n° 4. additam. SoNNiNnli. (3) A la nageoire du dos . . . .« . 21 rayons: À chacune des pectorales. . . . 11 À chacune des thoracines. . . . 6 A'eéllede Fanus) 2412 2". SUCRES A celle de la queue . . + «< + + 12 248 HISTOIRE sont très-grandes. La tête n’en présente pas de semblables; elle n’est couverte que de grandes lames. L’extrémité antérieure de chaque mâchoire est garnie de deux dents aiguës , très - longues et écartées l’une de l'autre; et la forme de la nageoire caudale, qui est arrondie , place le rayé dans le qua- trième sous-genre des coryphènes. DES CORYPHENES. »9 LE CORYPHÈNE CHINOIS (1), PAR LACÉPÉÈDE. DUR UE UZIT ÊUM EE SR ÈCIE Cr coryphène n’a pas encore été décrit. Nous en avons trouvé une figure coloriée et faite avec beaucoup de soin, dans ce recueil de peintures chinoises qui fait partie des collections du museum d'histoire natu- relle, et que nous avons déjà cité plusieurs fois. Nous lui avons donné le nom de cory- phène chinois, pour désigner les rivages auprès desquels on le trouve, et louvrage précieux auquel nous en devons la connois- sance. Sa parure est riche , et en même tems simple , élégante et gracieuse. Sa couleur est d’un verd plus ou moins clair, suivant les parties du corps sur lesquelles 1l paroît ; mais ces nuances agréables et douces sont mélées avec des reflets éclatans et argentins. Au reste, il n’est pas inutile de remar- quer qu’en rapprochant par la pensée les (x) Coryphæna sinensis. 250 HISTOIRE diverses peintures chinoises que l’on peut connoître en Europe, de ce qu’on a appris au sujet des soins que les chinois se donnent pour l'éducation des animaux, on se con- vaincra aisément que ce peuple n’a accordé une certaine attention, soit dans ses occu- pations économiques , soit dans les produc- tions de ses beaux arts, qu'aux animaux utiles à la nourriture de l'homme, ou pro- pres à charmer ses yeux par la beauté de leurs couleurs. Ce trait de caractère d’une nation si digne de l’observalion du philo- sophe, ne devoit-il pas être indiqué, même aux naturalistes ? Le beau coryphène chinois montre une très-longue nageoiïre dorsale, mais celle de l'anus est assez courte. La nageoire caudale est arrondie. De grandes écailles couvrent le corps, la queue et les opercules. La mâ- choire inférieure est relevée et plus avancée que la supérieure; ce qui ajoute aux rap- ports du chinois avec le coryphène camus. DES CORYPHENES. 51 LE CORYPHÈNE POINTU (1) (2), PAR LACÉPÉDE. QUATORZIÈME ESPÈCE. Jr nom de pointu, que Linnæus a donné à ce coryphène, vient de la forme lancéolée de la nageoire caudale de ce poisson; et c’est à cause de cette même forme que nous avons placé cet osseux dans un cinquième sous-genre. Cet animal, qui habite dans Îles mers de l'Asie, a quarante-cinq rayons à la nageoire du dos, et sa ligne latérale est courbe (5). rame (1) Coryphæna acuta. Idem. Lan. édit. de Gmelin. Coryphène pointue. Bonaterre , pl. de l’Enc. méth. (2) En danois, spiézschwanz. Coryphæna caudä acuminatà& , line& laterali con- ex&....coryphæna acuta. Lin.Syst. nat. edit. Gmel. gen. 158 , sp. 7. — Artedi, Gen. pisc. gen. 12, n° 5. additament. SONNINI. A À la nageoire du dos . . . . . 45 rayons. À chacune des pectorales. . . . 16 À chacune des thoracines. . . «+ 6 À: celle‘ de d'äanuse, 41e 1. 406 6 À celle de la queue . . . . : + 14 252 1:15 FO LR E © —_—————————"—_—————————————————————————""—“———————… LE CORYPHÈNE VERD (1) (2), L OA L LE CORYPHÈNE CASQUÉ (5) (4), L PIA RL AUC É PE DE 169 ET 16 ESPÈCES. Nov s avons divisé le genre que nous exa- minons en cinq sous-genres; et nous avons placé les coryphènes dans l’un ou l’autre de ces groupes, suivant le dégré d’élendue rela- et (1) Coryphæna viridis. Coryphæna virens. Lin. édit. de Gmelin. Coryphène verte. Bouaterre, pl. de l’Encyc. méth. (2) Coryphæna pinnis appendiculis filiformibus.... coryphæna virens. Läu.Syst. nat. edit. Gmel. gen. 158, sp. 9. — Artedi , Gen. pisc. gen. 12, sp. 10. additam. SONNINI. (3) Coryphæna galeata. Coryphæna clypeata. Vin. édit. de Gmelin. Coryphène à bouclier. Bonat. pl. de l'Encyc. méth. (4) Coryphæna laminä ossed inter oculos.... cory- ph ænaclypeata. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 158, Sp. 12.— Artedi, Gen. pisc. gen. 12, n° 9. additam. SONNINI. DES CORYPHENES. 53 Uüve, et par conséquent de force propor- tionnelle donnée à leur nageoire caudale, ou, ce qui est la même chose, à un de leurs principaux instrumens de natation, par la forme de cette même nageoire, ou fourchure, ou en croissant, ou rectiligne, ou arrondie, - ou pointue. Nous n’avons vu aucun individu de l'espèce du coryphène verd, ni de celle du coryphène casqué ; aucun naturaliste n’a décrit ou figuré la forme de la nageoire cau- dale de l’un ni de l’autre de ces deux pois- sons : nous avons donc été obligés de les pré- senter séparés des cinq sous-genres que nous avons établis; et de nouvelles observations pourront seules les faire rapporter à celle de ces petites sections à laquelle ils doivent appartenir. Tous les deux vivent dans les mers de l'Asie, et tous les deux sont faciles à distinguer des autres coryphènes : le pre- mier, par un long filament que présente chacune des nageoires du dos et de l'anus, ainsi que des thoracines (1); et le second, (1) À la nageoire du dos . . . . . 26 rayons. A chacune des pectorales . . . + 13 A chacune des thoracines . . . + 6 A celle delaaus nl, L 012 A celle de la queue + . + + + : 16 254 HISTOIRE par une lame osseuse située au dessus des yeux, et que l’on a comparée à une sorte de bouclier ou de casque. On ignore la cou- q leur du casqué : celle du verd est indiquée que ; q par le nom de ce coryphène (1). ns (1) A la nageoire du dos . . . . + 32 rayons. À chacune des pectorales. …: . . 14 À chacune des thoracines, . . … 9 À.celle de l’anusir... 4:40 clans 13 DES HEMIPTERONOTES. 255 QUATRE-VINGT-UNIÈME GENRE. PAR LACÉPÉÈDE. LES HÉMIPTÉRONOTES. Es sommet de la tête très-comprimé, et comme tranchant par le haut, ou très- élevé, et finissant sur le devant par un plan presque vertical, ou terminé anté- rieurement par un quart de cercle, ou garni d'écailles semblables à celles du dos; une seule nageoire dorsale ; et la longueur de cette nageoire du dos ne surpassant pas, ou surpassant à peine, la moitié de la longueur du corps et de la queue pris ensemble. PR OMTRERE,ESPÉ CE. L’HÉMIPTÉRONOTE CINQ-TACHES; hemipteronotus quingue-maculatus. — Vingt rayons ou environ à la nageoire du dos; lopercule branchial composé de deux lames ; cinq taches de chaque côté. SECONDE ESPÉCE. L'HÉMIPTÉRONOTE GMELIN ; hemiptero- notus Gmelini. — Quatorze rayons à la na- geoire du dos; huit rayons à chacune des thoracines. 256 HISTOIRE LE RASOIR À CINQ TACHES (1). HÉMIPTÉRONOTE CINQ TACHES (2), PAR LACÉPÉDE. P RUE MILB RE ES PB È CE. Voyez la planche XXX1X , fig. 1. La brièveté de la nageoire dorsale et sa position à une assez graude distance de loc- ciput, distinguent le cinq -taches et Îles (1) Le rasoir à cing taches. En aïlemand, sechsauge, fünffingerfisch. En hollandais , rivier dolfyn, bandas- che kabbelaaw. Cor; phæna maculis nigris quinis versus caput lon- gitudinalibus...... coryphæna pentada:iylu. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 155, sp. 3. — Artedi, Gen. pisc. gen. 12, n° 11. additament. SONNINI. (2, Hémipteronotus quinque-maculatus, Coryphæna pentadactyla. Lan. édit. de Gmelin. Coryphène cing-taches. Daubenton, Encycl. méth. — Bonaterre, pl. de l’Encyci. méthod. Coryphæna caudä æquali, pinnä dorsi , radiis uno et vigunti. Bloch , pl. cLxxH1T. autres F1 ) 24 PL xxxTx. | «FT À.f; À | | De J'eve del. M" Lar ui 1. RASOIR a .#rches . \ , 2.COTTE «722 , 3.4 meme vu en dessous | DÉS TÉMIPTERONOTES. 957 autres poissons qui appartiennent au genre que nous décrivons, des coryphènes propre- ment dits. Le nom générique d'hémiptéro- note (1) désigne ce peu de longueur de la nageoire dorsale, el son rapport avec la nageoire du dos des coryphènes, qui est presque toujours une fois plus étendue. Les osseux que nous eXaminons mautenant res- semblent d’ailleurs, par beaucoup de formes et d'habitudes , à ces mêmes coryphènes avec lesquels on les a confondus jusqu’à Blennius , maculis quinque utrinque versus caput nigris. Act. Stockh. 1740, p. 460 , tab. 3, fig. 2. Ikan bandan jans swangi. Valent, Amboin. 5, p. 508, fig. 67. Bandasche cacatoeha. Id. ibid. p.388, fig. 123. Rievier dolfyn. WW. ibid. p. 455 , fig: 292. Oranje visch met vier vlakken. Renard, Pise.r, p. 23. Banda. Ad. 1, tab. 14, fig. 84. Tcan banda. 1. 2 , tab. 2 , fig. 6. Tcan potou banda. VW. tab. 25, fig. 1r2. Tcan banda. Ruysch, Theatr. animal. p. 40, n°8, tab. 20 , fig. 8. ù Vif venger visch, id est, piscis pentadactylos, Willughby, Append. p. 7, tab. 8, fig. 2. — Ray, Pisc..150 , n° 23. (1) Hémiptéronote vient de trois mots grecs, qui pignifient moitié , nageoire et dos, Poiss. Tome VILIL. R 258 HISTOIRE présent. Le cinq-taches, le poisson le plus connu des hémiptéronotes , habite dans les fleuves de la Chine, des Moluques et de quelques autres îles de l'archipel Indien. 1} Y parvient communément à la longueur de six décimètres (vingt-deux pouces environ); sa tête est grande; ses yeux sont rapprochés VPun de l'autre, et par conséquent placés sur le sommet de la tête; l'ouverture de la bouche est médiocre ; les deux mâchoires sont garnies d’une rangée de dents aiguës, et présentent deux dents crochues plus lon- gues que les autres; l’orifice branchial, qui est très-grand, est couvert par un opercule composé de deux lames; la ligne latérale s'éloigne moins du dos que du ventre; l’anus est plus près de la gorge que de la nageoire caudale , qui est fourchue (1); des écailles très-petites couvrent les joues, et d’autres écailles assez grandes revêlent presque tout le reste de la surface du cinq-taches. (1) À la membrane des branchies . 4 rayons. À la nageoire du dos. . . « . + , 21 À chacune des pectorales. . . . 13 À chacune des thoracines. . . . 6 Ace detente PT es +, 10 À celle de la quene . . . 5 . . 12 DES HEMIPTERONOTES. 259 Voici maintenant les couleurs dont la Nature a peint ces diverses formes. La partie supérieure de l’animal est brune; les côtés sont blancs, ainsi que la partie inférieure ; une raie bleue règne sur Ja tête ; Piris est jaune : des cinq taches qui paroissent de chaque côté du corps, la première est noire, bordée de jaune, et ronde ; la seconde est noire, bordée de jaune, et ovale ; les trois autres sont bleues et plus petites. Une belle couleur d’azur distingue la nageoire caudale et celle du dos, qui d’ailleurs montre un liseré orangé; et deux taches blanches sont situées à la base des nageoires thoracines, lesquelles sont, comme les pec- torales et comme celle de l’anus , orangées, et bordées de violet ou de pourpre. Du brun, du blanc, du bleu, du jaune, du noir, de l’orangé et du pourpre ou du violet , composent donc lassortiment de nuances qui caractérise le cinq-taches, et qui est d'autant plus brillant qu'il est animé par le poli et le luisant argentin des écailles. Mais cette espèce est aussi féconde que belle: aussi va-t-elle par très-grandes troupes; et comme d’ailleurs sa chair est agréable au goût, on la pêche avec soin; on en prend R 2 260 HISTOTRE mème un si grand nombre d'individus ,qu'on ne peut pas les consommer tous auprès des eaux qu'ils habitent. On prépare de diverses manières ces individus surabondans ; on les fait sécher ou saler ; on les emporte au loin; et ils forment, dans plusieurs contrées orientales, une branche de commerce assez analogue à celle que fournit le gade morue dans les régions septentrionales de l’Europe et de l'Amérique. DES HEMIPTERONOTES. o6r mm | L’HÉMIPTÉRONOTE GMELIN (1) (2); PAR: LACEPRPDE. SE CON DE PS PIE NC El C ET hémiptéronote a la nageoïire dorsale encore plus courte que le cinq-taches; ses mâchoires sont ailleurs à peu près égale- ment avancées. On le pêche dans les mers d'Asie ; el nous avons cru devoir lui donner un nom qui rappelât la reconnoissance des naturalistes envers le savant Gmelin , auquel ils ont l'obligation de la treizième édition du Système de la Nature par Linnæus. (1) ÆZemipteronotus Gmelini. * Coryphæna hemiptera. Lan. édit. de Gimelin. Coryphène à demi- nageoire. Bonaterre , planch. de VEucyc. méthod. (2) En danois, Lalbflosser. Coryphæna maxillis subæqualibus, pinnä dorsali brevi.... coryphæna hemiptera. Lin. Syst nat. edit, Ginel. gen. 158 , sp. 10.— Artedi, Gen. pisc. gen. 12, n° 6. additament. Coryphæna hemiptera. Muller , Lin. Syst. nat, vol. IV, p. 124. SoNNINI. | 4 262 EI SITOTRE 2 QUATRE-VINGT-DEUXIÈEME GENRE PAR LACÉPEDE. LES CORYPHÉNOIDES. Lx sommet de la tête très-comprimé , et comme tranchant par le haut, ou très- élevé, et finissant sur le devant par un plan presque vertical, ou terminé anté- rieurement par un quart de cercle, ou garni d’écailles sembiables à celles du dos; une seule nageoire dorsale ; l'ouverture des branchies ne consistant que dans une fente transversale. ESPÈCE. LE CORYPHÉNOÏDE HOTTUYNIEN; COry- phæœnoïdes Hottuynii. — Vingt - quatre rayons à la nageoire du dos. DES CORYPHENOIDES. 263 RP LE CORYPHENOIDE HOTTUYNIEN (1) (2), PAR LACLÉPÉDE. Ox trouve dans la mer du Japon, et dans d’autres mers de l'Asie, ce poisson que l’on a inscrit parmi les coryphènes ; mais qu'il faut en séparer, à cause de plusieurs diffé- rences essentielles, et particulièrement à cause de la forme de ces ouvertures bran- chiales , qui ne consistent chacune que dans (1) Coryphænoïdes Hottuynii. Coryphæna branchiostesa. Lin. édit. de Gmelin. Coryphæna japonica. Abid. — Iottuyn , Act, Haarl. 20 , 2, p. 515. Coryphène branchiostège. Bonat. pl. de l’'Enc. méih: (2) En danois, kiemendeckel. En hollandais, japanse oranje-visch. Coryphæna lutea , branchiarum aperturä& rimà transversä..... coryphæna japonica. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 158, sp. 18. — Artedi , Gen. pisc. gen. 12, n° 7. additament. Coryphæna branchiostega. Muller, Lin. Syst. nat, vol. IV, p. 124. SONNINI. R 4 26% CMINER EST OR E une fente transversale. Nous le nommons coryphénoïde pour désigner les rapports de conformation qui cependant le lient avec les coryphènes proprement dits; et nous lui donnons le noim spécifique d’hottuynien , parce que le naturaliste Hottuyn n’a pas peu contribué à le faire connoître. Ii n’a communément que deux décimètres (sept pouces ) de longueur ; les écailles qui le revêtent sont minces ;\sa couleur tire sur le jaune (1). (1) A la nageoire du dos . . . . 24 rayons. A: chacune des pectorales ... . 14 A chacune des thoracines. . . . 6 A'celledelanns er St a et Vra À celle de la queug . . « . + . 16 DES ASPIDOPHORES. 26h an 2 QUATRE-V INGT-TROISIÈME GENRE PAR LACÉPÉDE. LES ASPIDOPHORES. Lr corps et la queue couverts d’une sorte de cuirasse écailleuse; deux nageoires sur le dos; moins de quatre rayons aux na- geoires thoracines. PREMIER SOUS-GENRE. Un ou plusieurs barbillons à la mächoire inférieure. P'RIEME TE RUE CES PE Or. L'ASPIDOPHORE ARMÉ; aspidophorus ar- matus. — Plusieurs barbillons à la mà- choire inférieure; la cuirasse à huit pans; deux verrues échancrées sur le museau. SECOND SOUS-GENRE. Point de barbillons à la mâchoire infé- rieure. SÉCON DE ESPÈCE. L’asPipoPrHoRE LisizA; aspidophorus di- siza. — La cuirasse à huit ou plusieurs pans, et garnie d’aiguillons. 266 IST O FRE FE CONTE ARMÉE, (1} L’'ASPIDOPHORE ARMÉ (2), PAR LACÉPÉDE. PREMIÉRE ESPÉÈC'E. Voyez la planche XXX1X,, fig. 2; et le même poisson vu en dessous, fig. 3. Nous avons séparé des cottes les poissons osseux et thoracins dont le corps et la queue sont couverts de plaques ou boucliers très- (1) Ze cotte armé. En allemand , gepanzerte groppe. À Hambourg et dans le Holstein, steënpicker, miller, turssbull. Tin suédois, botn-mus , bensimpa. En danois, botn-mus. En islandais , sexranding. En hollandais, harnas-mannetje. En anglais , pogge , armed bulthead, Au Groenland, taniordluk , kaniornak. Cottus loricatus, rostro verrucis binis bifidis, capite subtns cirroso.... cottus cataphractus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 160, sp. 1. SONNINI. (2) Aspidophorus armatus. Dans le nord de l’Angle- terre , à pogge. , Cottus cataphractus. Tin. édit. de Gmelin. Cotte armé, Daubenton , Encycl. méthod. — Bona- DES ASPIDOPHORES,. 267 durs disposés de manière à former un grand nombre d’anneaux solides, et dont l’en- semble compose une sorle de cuirasse ou de fourreau à plusieurs faces longitudinales. Nous leur avons donné le nom générique d’aspidophore, qui veut dire porte-bouclier, et qui désigne leur conformation extérieure. Ils ont beaucoup de rapports, par les traits extérieurs qui les distinguent, avec les syn- gnathes et les pégases. Nous ne connoiïssons encore que deux espèces dans le genre qu'ils terre , pl. de l’'Encyc. méthod. — Bloch, pl. xxxviunt, Hg: r9, et 4 Cottus cirris plurimis , corpore octogono. Artedi, gen. 49, spec. 87, syn. 77. Cottus cataphractus. Schonev. p. 30. — Jonston, Bb.2, tit. 1, cap. 9, tab. 46, fig. 5 et 6. — Charlet. Onom. p. 152. — Willughbÿ, Ichth. p. 211. — Ray, pe 77: — Faun. Suec. 524. — Brunn. Pisc. Mas«il. p. 51, n° 45. — Müll. Prodrom. zool. Danic. p. 44, n° 45. — G. Fabric. Faun. Groenland. p. 155 , n° 112. — Mus. Adolph. Frid. 1, p. 70. — Gronov. Mus. 1, p. 46, n°105; et Zooph. p. 79,n°271.— Act. Ielv.4, P:202 n° 140. Cottus cataphractus , rostro resimo, etc. Klein, Miss. pisc. 4 , p. 42, n° 1. Cottus cataphractus. Seba , Mus. 5, p. 81, tab. 28, fig. 6. Pogge. Pennant, Brit, zool. 3, p.178,n°2,tab.11. 208 EST OMR E forment ; et la plus anciennement ainsi que la plus généralement connue des deux, est elle à laquelle nous conservons le nom spéci- fique d’armé, et qui se trouve dans l’océan Atlantique (1). Elle y habite au milieu des rochers voisins des sables du rivage ; elle y dé- pose ou féconde ses œufs vers le printems; et c’est le plus souvent d'insectes marins, de mollusques ou de vers, et particulièrement de crabes qu’elle cherche à faire sa nourri- iure. La couleur générale de l’armé est brune par dessus et blanche par dessous. On voit plusieurs taches noirâtres sur le dos ou sur les côtés ; d’autres taches noirûtres et presque carrées sont répandues sur les deux na- geoires du dos, dont le fond est gris; les nageoires pectorales sont blanchatres et ta- chetées de noir, et cette même teinte noire occupe la base de la nageoire de Fanus. Une sorte de bouclier ou de casque très- solide, écailleux, et même presque osseux, creusé en pelites cavités irrégulières et relevé par des pointes ou des tubercules, garanlit mt (1) Sur-tout vers le nord ; on la voit sur les côtes d'Irlande , de l'Angleterre , de la Hollande , aux émbouchures de l’Elbe et de l’Eyder, dans la mer Baltique , etc. ; elle n’est pas fort commune ar Groenland. SONNINE DES ASPIDOPHORES. :69 “ le dessus de la tête. Les deux mâchoires et le palais sont hérissés de plusieurs rangs de dents petites et aiguës ; un grand nombre de barbillons garnissent le contour arrondi de la mâchoire inférieure qui est plus courte que la supérieure; l’opercule branchial n’est composé que d’une seule lame ; un piquant recourbé termine chaque pièce des anneaux solides dont se forme la cuirasse générale de l'animal; cette même cuirasse présente huit pans longitudinaux, qui se réduisent à six autour de la partie postérieure de la queue; la ligne latérale est droite ; l'anus situé à peu près au dessous de la première nageoire du dos ; la nageoire caudale arrondie; les pectorales sont grandes, et les thoracines longues et étroites (1). L’'aspidophore armé parvient communé- ment à une longueur de deux ou trois déci- mètres (neuf à onze pouces) (2). (x) 5 rayons non articulés à la première nageoire du dos. 7 rayons articulés à la seconde. 15 rayons à chacune des pectorales. 3 à chacune des thoracines. 6 à celle de l'anus. 10 à celle de la queue. (2) On prend ce poisson dans les filets destinés à la 270 IS FOIRE Nous pensons que lon doit rapporter à cette espèce le poisson auquel Olaffen et Müller ont donné le nom de cotte bro- dame (1), et quine paroît différer par aucun trait important du thoracin qui fait le sujet de cet article (2). pêche d’autres espèces. On lui coupe la tête et on Île dépouille de ses boucliers avant de l’apprêter; ce n’est pas un fort bon mets, et les groenlandais , si peu délicats en d’autres occasions , n’en mangent jamais. SONNINI. (1) Cottus brodamus. Olaffen , Isl. tom. I, p. 58g. — Müll. Zoo!. Danic. Prodrom. Cotte brodame. Bonaterre, pl. de l'Enc. méth. (2) Tous les ichthyologistes ont pensé que ces deux poissons étoient les mêmes. SONNINI. DES ASPIDOPHORES. oi LE LES DZ 2m L'ASPIDOPHORE LISIZA (2), PAR LACÉPÉÈDE. SECONDE ESPÈCE. P ALLAS a fait connoitre ce poisson, qui vit auprès du Japon et des îles Kuriles, et qui a beaucoup de rapports avec l’armé. (1) Lisiza, nom que les russes donnent à ce poisson. Cottus cirris carens , corpore octogono , squainis osseis striatis, in medio obluso aculeo extante armatis; seu, coétus corpore octogono , squamis osseis aculeatis. Steller , cité par Pallas, Spicil. zool. fase. 7, p.50, fig. tab, 5, n° 1,2 et 5. Nota, que le seul individu de cette espèce qui existe au cabinet de l’académie de Pétersbourg , ainsi que dans les autres collections connues, a été apporté des îles Kuriles par Steller. Cottus corpore octogono , squamis osseis aculeatis oricato , cirris nullis.... cottus japonicus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 160 , sp. 7.— Artedi , Gen. pisc, gen. 54, u° 7. additament. SONNINI. (>) Aspidophorus lisiza. Cottus japonicus. Pallas , Spicil. zool. 7 , p. 50. — Lin. édit. de Gmelin. Cotte lisiza. Daubenton, Encycl. méth. = Bona- terre , pl. de l’Encycl. méthod. 272 H,15$5 TO TR:E La tête de cet aspidophore est alongée, comprimée et aplalie dans sa partie supé- rieure, qui présente d’ailleurs uue sorte de gouttière longitudinaie. De chaque côté du museau, qui est obtus et partagé en deux lobes, on voit une lame à deux ou trois échancrures, et garnie sur le devant d'un petit barbillon. Les bords des mâchoires sont hérissés d’un grand nombre de dents; les yeux situés assez près de l’extrémité du museau , et surmontés chacun par une sorte de petite corne ou de protubérance osseuse , et les opercules dentelés ou dé- coupés. Une pointe ou épine relève presque toutes les pièces dont se composent les anneaux et par conséquent l’ensemble de la cuirasse, dans lesquels le corps et la queue sont renfermés. Ces pièces offrent d’aileurs des stries disposées comme des rayons autour d’un centre; et les anneaux sont conformés de manière à donner à la cuirasse ou à l’étui général une très-grande ressemblance avec une pyramide à huit faces ou à un plus grand nombre de côtés, qui se réduisent à cinq, six ou sept vers le sommet de la pyramide. La première nageoire du dos correspond à peu DES ASPIDOPHORES. 273 peu près aux pectorales et aux thoracines, et la seconde à celle de l'anus. Chacune des thoracines ne comprend que deux rayons; ceux de toutes les nageoires sont en général forts et non articulés, et l’orifice de l'anus est un peu plus près de la gorge que de la nageolre caudale. Le fond de la couleur de l’aspidophore que nous décrivons est d’un blanc jaunâtre; mais le dos, plusieurs petites raies placées sur Îles nageoires (1), une grande tache rayonnante siluée auprès de la nuque, et des bandes distribuées transversalement ou dans d’autres directions sur le corps ou sur la queue, offrent une teinte brunâtre (2). La longueur ordinaire du lisiza est de trois ou quatre décimètres (onze à treize pouces.) ee ————"" 2e (1) A la membrane des branchies . 6 rayons. A la première nageoire du dos . 6 À la seconde nageoire dorsale. . 7 À chacune des nageoires pectorales 12 A chacune des thoracines. . . . 2 À celle de l'anus nie ti sal 548 A celle de la queue, .4 . . . 12 ù . Ie } (2) Les yeux ont la prunelle noire et liris argenté, avec quelques nuances dorées. SONNINI: Peiss. Tome VIII. S \ 274 HISTOIRE nee QUATRE-VINGT-QUATRIÈME GEN. PAR LA CHTP EE DE. LES ASPIDOPHOROIDES. Lr corps et la queue couverts d’une sorte de cuirasse écailleuse ; une seule nageoire sur le dos; moins de quatre rayons aux nageoires thoracines. E S P EÉ C E. L’ASPIDOPHOROÏDE TRANQUEBAR ; @Spi- dophoroidus tranquebar. — Quatre rayons à chacune des nageoires pectorales , et deux à chacune des thoracines, DES ASPIDOPHOROIDES. 275 LE CHABOT DE L'INDE (1). BAS P1. DO P H'OR OI DE | TRANQUEBAR (), PUOANROUR ÆNC) EVE) ED EX Les aspidophoroïdes sont séparés des aspi- dophores par plusieurs caractères, et par- ticulièrement par l’unité de la nageoire dorsale. Ils ont cependant beaucoup de rapports avec ces derniers; et ce sont ces ressemblances que leur nom générique in- dique. Le tranquebar est d’ailleurs remar- quable par le très-petit nombre de rayons que (r) Coitus dorsi pinn& unicé , crapite inermi....... cottus monopterygius. Lan. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 160 , sp. 10. — Artedi, Gen. pisc. gen. 34, n° 6. additainent. SONNINI. (2) Aspidophoroïdes tranquebar. Blocb , pl. czxxvint. fig. 1 et 2. Cottus monopteryoius. Lan. édit. de Gmelin. Cotte, chabot de l’inde. Bonat. pl. de l’Enc, méth. 5 2 276 ELESTOTRE renferment ses diverses nageoires ; et ce trait de la conformation de ce poisson est si sen- sible , que tous les rayons de la nageoire du dos, de celle de l'anus, de celle de la queue, des deux pectorales et des deux thoracines, ne montent ensemble qu’à trente-deux. Cet aspidophoroïde vit dans les eaux de Tranquebar (1), ainsi que l'annonce son nom spécifique. Sa nourriture ordinaire est composée de jeunes cancres et de petits mol- Jausques ou vers aquatiques. I! est brun par dessus, gris sur les côtés; et l’on voit sur ces mêmes côtés des bandes transversales et des points bruns , ainsi que des taches blanches sur la partie inférieure de Panimal, et des taches brunes sur la nageoire de la queue et sur les pectorales (2). Sa cuirasse est à huit pans lonsitudinaux, (:) Et de plusieurs autres contrées des Indes orien- tales. Comme il a peu de chair, on ne le mange pas, et il ne sert que d’amorce pour les lignes des pêcheurs. SONNINI. (2) À la membrane des branchies . 6 rayons, A la naseoire du dos. «+ . ... À chacune des pectorales . «+ . . À chacune des thoracines. . . . Aïcelle de anus. 2. Mi, À celle de la queue . . . Dub KR Cm e e L DES ASPIDOPTOROIÏDES. 97 qui se réunissent de manière à n’en former que six vers la nageoire caudale; les yeux sont rapprochés du sommet de la tête; la mâchoire supérieure, plus longue que l’in- férieure , présente deux piquans recourbés en arrière ; une seule lame compose l’oper- cule des branchies, dont l'ouverture est très - grande ; on aperçoit sur le dos une sorte de petite excavation longitudiuale ; la nageoire dorsale est au dessus de celle de l'anus, et celle de la queue est arrondie. 278 HISTOIRE ms QUATRE-VINGT-CINQUIÈME GEN. PAR BACEPED DL: LES DD PAMPETÉE La tête plus large que le corps; la forme générale un peu conique; deux nageoires sur le dos ; des aïguillons ou des tubercules sur la tête ou sur les opercules des bran- chies ; plus de trois rayons aux nageoires thoracines. PREMIER SOUS-GENRE. Des barbillons à la mâchoire inférieure. PR EMI ER E ES PL CE. LE COTTE GROGNANT; coilus grunniens. — Plusieurs barbillons à la mâchoire infé- rieure ; cette mâchoire plus avancée que la supérieure. 22 DES ICOMTES 25 SECOND SOUS-GENRE. Point de barbillons à la mâchoire infé- rieure. | … $S EE. C'O NUD E ! F'S\P'H C'E. LE COTTE SCORPION ; coflus scorpius, — Plusieurs aiguillons sur la têle; le corps parsemé de petites verrues épineuses. D RUOLL SUP IMI EE S$S PE. CE LE COTTE QUATRE-CORNES ; collus qua- dricornis. — Quatre protubérances osseuses sur le sommet de la tête, QUATRIÈME ESPÈCE. LE COTTE RABOTEUX ; cotius scaber. — La ligne latérale garnie d’aiguillons. CT INIONEN DIE ME. E S'P'ENCUE. LE COTTE AUSTRAL; cottus australis. — Des aiguillons sur la tête; des bandes trans- versales et des raies longitudinales. SIXIÈME PSPÉCE. LE COTTE INSIDIATEUR ; cotéus insidialor. Deux aiguillons de chaque côté de la téte; . A ° } 2 2 .. , des stries sur cette même partie de l'animal, D % 260 HESTOIRE SEPTIÈME ESPÈCE. LE COTTE MADÉGASSE ; cotlus madagas- cariensis. — Deux aiguillons recourbés de chaque côté de la tête; un sillon longitu- dinal, large et profond entre les yeux; des écailles assez grandes sur le corps et sur la queue. HUITIÈME ESPÈCE. LE CcOTTE Noir; cofius niger. — Un ai- guillon de chaque côté de la tête; la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure ; le corps couvert d'écailles rudes; la couleur générale noire ou noirâtre. NE U VIE ME FS'P.ÉÈ CE. LE coTTE cHABOT ; cottus gobio. — Deux aiguillons recourbés sur chaque opercule; le corps couvert d’écailles à peine visibles. SL xz. € T &# f'28 De Jeve del. M Tarireu LLE GRONDEUR. 2.LE SCORPION 4% "er. 3.LE COTTE gualre ) Cottus scorpius. À l'embouchure de la Seine , caramassou. Dans plusieurs provinces de France, scorpion de mer. En Suède, rotsimpa , skrabba , skjalryta , skialryta, skiolrista , pinulka. En Norvège, fisksymp , vid-kieft, soe scorpion. Dans le Groenland, kaniok, kantuinak. Dans la Poméranie, kurhahn. Dans la Livonie, donner krote. Dans la Sibérie, t£amscha. En Danemarck , uk, ulka. Dans quelques contrées du nord de l’Europe , æulk. En Hollande , donderpad. Dans la Belgique , posthoest , posthoofde, Sur plusieurs côtes d'Angleterre , father - lasher. A Terre-Neuve , scolpin,p. Cottus scorpius. Lin. édit. de Gmelin. Cotte scorpion de mer. Daubenton , Encyc. méth.— Bonaterre , pl. de l’Encycl. method. Autre espèce de scorpion marin. Valmont de Bomare, Dict. d’hist. nat. — Fl'aun. Suec. 323. Ulka. It. Scan. 325. Cottus alepidotus , capite polyacantho, ete, Mus. Adolph. Frid. 1, p. 70. Cottus alepidotus , capite polyacantho , etc. Artedi, gen. 49 , sp. 86 , syn. 77. Scorpio marinus , vel scorpius nostras. Schonev. pag. 67. Scorpius marinus. Jonston , tab. 47, fig. 4 et 5. Cottus scorpænæ Belonii similis. Willughby, p.158; et Append. p.25 , tab. X , 15. Id. et scorpius virginius. Ray, p. 145, n°12;et142, el DES COTTES el par conséquent avec un grand avantage , la proie qui fuit devant lui à la surface de la mer. Doué d’une vigueur très - digne d'attention dansses muscles caudaux, pourvu par cet atlribut d’un excellent instrument de natation, s’élançcant comme un trait, très - vorace , hardi, audacieux même, il altaque avec promptitude des blennies, des gades, des clupées, des saumons; il les combat avec acharnement, les frappe vive- ment avec les piquans de sa tête, les ai- guillons de ses nageoires, les tubercules aigus répandus sur son corps, et en triomphe le plus souvent avec d'autant plus de facilité, qu'il joint une assez grande taille à l’impé- tuosité de ses mouvemens, au nombre de ses dards et à la supériorité de sa hardiesse. En effet, nous devons croire , en comparant . n° 3. — Aldrovaud. lib. 2, cap. 27 (pro 25) p. 202. — Gronov: Mus. 1, p. 46, n° 104; Act. Felvet. 4, p. 262, n° 139; et Zooph. p. 78, n° 265. — Bloch, pl. xxx1X. Corystion capite maximo , et aculeis valdè horrido. Klein, Miss. pisc. 4, p. 47, n° 11, tab. 15, fig. 2 et 5. Fisk sympen. Act. Nidros. 2 ,p. 545, tab. 15, 14. Sea-scorpion. Edw. Glan. tab. 248. — Seba, Mus. 3, p. 81, tab. 26, fig. 5. Father-lasher. Brit. zool. 5, p. 179 , n° 5. Poiss. Tome VIii. T 290 F4, ST'O:TI RE tous les témoignages, et malgré l'opinion de plusieurs habiles naturalistes, que dans les mers où il est le plus à l’abri de ses ennemis , le cotie scorpion peut parvenir à une longueur de plus de deux mètres (six pieds deux pouces environ ) : ce west qu’au- près des côtes fréquentées par des animaux marins dangereux pour ce poisson, qu'il me montre presque jamais des dimensions très-considérables. L'homme ne nuit guère à son entier développement, en le faisant périr avant le terme naturel de sa vie. La chair de ce cotte, peu agréable au goût et à l’odorat, n’est pas recherchée par les pè- cheurs ; ce ne sont que les habilans peu dé- licats du Groenland, ainsi que de quelques autres froides et sauvages contrées du Nord, qui en font quelquefois leur nourriture; et tout au plus tire-t-on parti de son foie pour en faire de lhuile, dans les endroits où, comme en Norvège, par exemple, il est très-répandu (1). (2) « On ne mange pas ce poisson dans nos contrées, dit Bloch , on le donne aux cochons ; peut-être par un préjugé qui fait croire qu’il est venimeux. Cette opinion vient sans doute de ce que la piquure de ses pointes a été dangereuse dans certains cas. En Dane- DES CO'TTIES. zut Si d’ailleurs ce poisson est jeté par quelque marck , où il passe pour indigeste, il n’y a que les pauvres qui le mangent : cependant on y croit, en même tems, que sa chair est un remède efficace contre les maladies de la vessie. En Norvège on ne fait usage que du foie, avec lequel on fait de l’haile. Les groenlandais, au contraire, le trouvent fort bon, et le donnent à leurs malades comme une nourriture très-saine. On le mange chez eux bouilli ou séché, et quelques-uns le mangent même erû ; ils se nourrissent aussi de ses œufs. On voit par là combien les goûts et les préjugés des nations sont souvent contradictoires ». (Histoire naturelle des poissons , genre 24, article du scorpion de mer.) Quelques pêchears russes, qui vont pêcher habi- tuellement tous les étés le long de la côte des samoïèdes dans la mer Glaciale , y prennent assez souvent dans leurs filets le scorpion marin, qu’ils nomment kamscha , et dont ils ne tirent aucun profit. ( Voyages de M. Pallas en Russie et dans l'Asie septentrionale , traduction française , tome IV, pag. 40 et 41.) Au Groenland, où le scorpion de mer est un aliment fort en usage, on le pêche avec des lignes de mé- diocre grosseur , auxquelles on ajoute quatre hameçons disposés en croix; il suffit d’y fixer pour toute amorce quelque chose de blanc ou de coloré. Ce poisson sert lui - même d’appât pour prendre d’autres espèces, et dans les pièges que les groenlandais tendént aux isatis. (Oth. Fabricius, Faun, Groenland. /oco suprà citato.) SONNINI. Fa 202 HISTOIRE accident sur la grève, et que le retour des vagues , le reflux de la marée, ou ses propres efforts ne le ramènent pas promplement au milieu du fluide nécessaire à son existence, il peut résister pendant assez long-tems au éfaut d’eau, la nature et la conformation de ses opercules et de ses membranes bran- chiales lui donnant la faculté de clore presque entièrement les orifices de ses or- ganes respiratoires , d’en interdire le contact à l'air de l'atmosphère, et de garantir ainsi ses organes esseuliels et délicats de l'inflience trop aclive, Lrop desséchante, et par con- séquent trop dangereuse, de ce même fluide atmosphérique. C’est pendant l'été que la plupart des cottes scorpions commencent à s'approcher des rivages de la mer ; mais communément lhyver est déjà avancé, lorsqu'ils déposent leurs œufs, dont la couleur est rougeâtre. out leur corps est parsemé de petites verrues en quelque sorte épineuses, et beau- coup moins sensibies dans les femelles que dans les mâles. La couleur de leur partie supérieure varie; elle est ordinairement brune avec des raies et des points blancs : leur parlie inférieure est aussi très-fréquemment mêlée de blanc . * BE STCOOMTES. 2049 et de brun. Les nageoires sont rouges avec des taches blanches ; on distingue quelque- fois les femelles par les nuances de ces mêmes nageoires, qui sont alors blanches et rayées de noir, et par le blanc assez pur du dessous de leur corps (1). La tête du scorpion est garnie de luber- cules et d’aiguillons; les yeux sont grands, alongés, rapprochés l’un de l’autre , et placés sur le sommet de la tête; les mâchoires sont extensibles , et hérissées, comme le palais , de dents aiguës ; la langue est épaisse, courte et dure ; l'ouverture branchiale très- large ; l’opercule composé de deux lames . la ligne latérale droite, formée communé- ment d’une suite de petits corps écailleux faciles à distinguer malgré la peau qui les recouvre , et placée le plus souvent au (1) À la première nageoire du dos. 10 rayons. AAC Con de NAN US MOULE ANT E TG À chacune des pectorales. . . . 17 A chacune des thoracines. . . + 4 Arcelle de Panus ts : #12 A celle de l'queue. :. : « + . ‘16 Vertèbres dorsales, 8. Vertebres lombaires, 2. Vertèbres caudales, 15. 2g4 HISTOIRE dessous d’une seconde ligne produite par les pointes de petites arêtes : la nageoire caudale est arrondie , et chacune des tho- racines assez longue (1). (1) Ce poisson a l’œsophage large et plissé, l’estomac long , le canal intestinal ne faisant qu’une seule sinuosité , et accompagné de quatre appendices, le foie grand et partagé en deux lobes inégaux , trente- cinq vertèbres à l’épine du dos, et dix côtes de chaque côté. SONNINI. DES COTES. p ne em LE IC O'TIT E QUATRE-CORNES (1)(2), PAR LACÉPÉDE. TROTSTEME ESPÈCE. Voyez la planche XL, fis. 3. Quarres tubercules osseux, rudes, pô- reux, s'élèvent et forment un carré sur le sommet de la tête de ce cotte ; ils y repré- sentent, en quelque sorte, quatre cornes, dont les deux situées le plus près du museau sont plus hautes et plus arrondies que les deux postérieures. (1) Coitus quadricornis. En Suède, Aorn simpa, Cottus quadricornis. Lin. édit. de Gmelin. Cottus scaber tuberculis quatuor corniformibus , etc. Artedi, gen. 48, sp. 84. Cotte quatre - cornes. Daubenton, Encycl. méth. — Bonatcrre, pl. de l’'Encycl. méth. — F'aun. Suec. 321. — Mus. Adolph. Frid. 1,p. 70, tab. 52, fig. 4. Cottus scorpioides. Oth. Fabric. Faun. Groenland. p'Ab70 0172. (2) Le cotte quatre- cornes. En allemand, seebolle, seebulle. En Livonie, meerochs, meerbolle, meerasche, à 5: 4 206 FH TS TO LR:E Plus de vingt apophyses osseuses et pi- quantes, mais recouvertes par une légère pellicule, se font aussi remarquer sur diffé- rentes portions de la tète ou du corps : on en distingue sur-tout deux au dessus de la membrane des branchies ; trois de chaque côté du carré formé par les cornes; deux auprès des narines; deux sur la nuque, et une au dessus de chaque nageoire pectorale. Le quatre-cornes ressemble d’ailleurs par un très - grand nombre de traits au cotte scorpion : il présente presque toutes les ha- bitudes de ce dernier ; il habite de même daus l’océan Atlantique septentrional, et particulièrement dans la Baltique et auprès du Groenland ; également armé, fort, vo- race, audacieux , imprudent (1), il nage Chez leslettes, jurewersch. En Russie, podkamenschik. Au Groenland , pobudlek , igarsok, akullikitsok. Cottus verrucis cäpilis quatuor osseis...... cottus guadricornis. Tan. Syst.nat. ed. Gmel. gen. 160, sp. 2. Cottus capite aculeis brevioribus, oculis approxi- mais, pinnis pectoralibus maximis.... coftus quadri- cornis. Oth. Fabric. Faun. Groenland. p.157,n° 114. SONNINI1. (1) Othon Fabricius dit que le quatre- cornes est moins vivace , moins glouton , moins audacieux , mais tout aussi imprudent que le scorpion de mer. SONNINI. D'E S :C'OT'F ES. 207 avec d'autant plus de rapidité, qu’il a de très - grandes nageoires pectorales (1), et qu'il les remue très-vivement : 1l se tient quelquefois en embuscade au milieu des fucus et des autres plantes marines, où ïl dépose des œufs d’une couleur assez pâle (2) ; et dans certaines saisons il remonte les fleuves pour y trouver avec plus de facilité les vers , les insectes aquatiques et les jeunes poissons dont il aime à se nourrir (5). On dit, au reste, que sa chair est plus agréable à manger que celle du scorpion (4); (1) A la première nagcoire dorsale. 9 rayons. A iseronde,, Lea uyer) ue VAR À chacune des pectorales,. + , . 17 A, chacune:des thoracines. + ..) \ 4 celle de l'anus: st... dar. VE A celle de laqueue,quiestarrondie 12 (2) Retzius, dans sa nouvelle édition de la Faun. Suecic. de Linnæus, assure que les femelles de cetie espèce n ’abandonnent pas leurs œufs, et qu’elles les ‘couvent, ce qui est , ajoute ce naturaliste, un phéno- mène singulier dans la classe des poissons. Ova sua incubat, nec deserit : singulare apud pisces phæno- menon. SONNINI. (5) Ce poisson préfère les fonds limoneux et les embouchures des fleuves, où l’eau de la mer perd de sa salure par le mélange à l’eau douce. SONNINI. (4) Othon Fabricius, que j'ai déjà cité, dit préci- 208 HISTOIRE il ne parvient pas à une grandeuï aussi con- sidérable que ce dernier cotte; et les couleurs brunes et nuageuses que présente le dos du quatre- cornes sont plus foncées, sur-tout lorsque l’animal est femelle , que les nuances distribuées sur la partie supérieure du scor- pion. Le dessous du corps du coite que nous décrivons est d’un brun jaunâtre. Lorsqu'on ouvre un individu de cette espèce, on voit sept appendices ou cœcum auprès du pylore; quarante vertèbres à l’é- pine dorsale; un foie grand, jaunâtre, non divisé en lobes, situé du côté gauche plus que du côté droit, et adhérant à la vésicule du fiel qu'il recouvre; un canal intestinal recourbé deux fois; un péritoine noirâtre, et les poches membraneuses des œufs sont de la même couleur. sément le contraire , et il prétend que la chair da quatre-cornes est moins bonne que celle du scorpion de mer. Elle est, selon M. Bloch , maigre et dure, et il n’y à que les pauvres qui en mangent. Le princi- pal usage qu’on en fait, est de l’employer en appâts pour la pèche. On prend les quatre-cornes en grand nombre , avec des filets, dans le Dano en Livonie, et près de Dalerow en Suède. SONNINI. DES! COŒIMIES . «4 LE COTTE RABOTEUX (te), PAR LACÉPE D E. OŒUA TBE BALE EP S BE CE. Cr poisson habite dans le grand Océan ; et particulièrement auprès des rivages des Indes orientales, où il vit de mollusques et de crabes. C’est un des cottes dont les couleurs sont le moins obscures et le moins monotones : du bleuâtre règne sur son dos ; ses côtés sont argentés; six ou sept bandes rougeâtres forment comrie autant de cein- tures autour de son corps; ses nageoires sont bleues (5); on voit trois bandes jaunes sur (1) Cottus scaber. Idem. Lau. édit. de Gmelin. Cotte raboteux. Daubenton , Eucyclop. méthod.— Bonaterre, pl. de l’Encyc. méth. — Bloch, pl. cLxxx. (2) Cottus capife striis corporisque squanis SerrTaËis, line& laterali elevatä.... cottus scaber. Yan. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 160, sp. 4 — Artedi, Gen. pisc. gen.34 , n° 8. additament. SONNINI. (3) A la membrane des branchies . 6 rayons. A la première nageoire du dos . 8 A larseconde 0. 0,310," (32 900 HISTOIRE les thoracines, et les pectorales présentent à leur base la même nuance jaune. Les écailles sont petites, mais fortement attachées, dures et dentelées; la ligne laté- rale offre une rangée longitudinale d’aiguil- lons recourbés en arrière ; quatre piquans également recourbés paroïissent sur fa tête; et indépendamment des rayons aiguillonnés ou nou articulés qui soutiennent la première naseoire dorsale, voilà de quoi justifier lé- pithète de rabolteux donnée au cotte qui fait le sujet de cet article. D'ailleurs la tête est alongée, la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure, la lanzue mince, l'ouverture de la bouche très-grande , et l’orifice branchial très-large. am À chacune des pectorales . . . 18 À chacune des thoracines. + . . 6 Acelle tie landes ss D , L'/dS À celle de la queue . . .‘, . . 16 DES: CO CT 'T'ES. 5o1 HE COTTE AUSTRAL (1), PAR LACÉPÉDE. C'I'N OU LE ME) L'S' PE C E Nous plaçons ici la notice d’un cotte observé dans le grand océan Equinoxial, et auquel nous conservons le nom spécifique d'austral, qui lui a été donné dans lAp- pendix du voyage de l'anglais Jean White à la nouvelle Galles méridionale. Ce poisson est blanchâtre ; il présente des bandes trans- versales d’une couleur livide, et des raies longitudinales jaunâtres ; sa lêle est armée d’aiguillons. L'individu de cette espèce , dont on a donné la figure dans le Voyage que nous venons de ciler, n'avoit guère qu'un ” d'cimètre (trois pouces et ou environ ) de lougueur. (1) Cottus australis. Idem. Appendix du Voyage à la nouvelle Galles méridionale, par Jeau White, premier chirurgien de l'expédilion commandée par le capitaine Plubpp, p. 265 , pl. zu; fig. 1. 502 HISTOIRE LE COTTE INSIDIATEUR (1) (2); PAR LAMGÉRÉEDE. ST X I EME E SP EC. E: Cs cotte se couche dans le sable ; il s’y tient en embuscade pour saisir avec plus de facilité les poissons dont il veut faire sa proie; et de là vient le nom qu'il porte. On le trouve en Arabie; il y a été observé par Forskæœl, et il y parvient quelquefois jusqu’à la longueur de six ou sept décimètres (deux pieds deux pouces environ). Sa tête Se + TE ne 2 4 (x) Cottus insidiator. Idem. Lin. édit. de Gmelin.—-Forskæl, Faun. Arab, p.2h,,n° 8. Cotte raked. Bonaterre, pl. de l'Encyc. méth. (2) En arabe, ragede , rogad , raked. Cottus rogad ; insidiator. Forskœl, Faun. Ægypt. ATAD p205 0716. Cottus capite suprà dineis acutis, ad latus spinis duabus scabro..... cottus insidiator. Lan. Syst. nat. edit. Ginel. gen. 160 , sp. 8. — Artedi, Gen. pisc. gen. 54, n° 11. additament, species adhuc dubicæ. SONNINI. DES COTTES. 303 présente des stries relevées, et deux aiguil- Jons de chaque côté. Il est gris par dessus et blanc par dessous; la queue est blanche (1) : l'on voit d'ailleurs sur cetie imême portion de l’animal une tache jaune et échancrée, ainsi que deux raies inégales, obliques et noires; et de plus le dos est parsemé de taches et de points bruns (2). (1) À la membrane des branchies. 8 rayons. À la première nageoire dorsale. 8 A PH SEconde TRANS TS À chacune des pectorales. . . . 19 À chacune des thoracines. . . . 6 À.celle de anus. 12-0157 Mouile rt Acelle dela queae!,...#71. 0x8 (2) Lorsqu'on marche sur les rivages sablonneux, où les poissons de cette espèce se plaisent à se cacher, on les force à sortir de leurs retraites. SONNINL: 304 H-PS/MO)TR E 0 gr LE COTTE MADÉGASSE (1), PAR LACÉPÉÈÉDE. SEPTIÉÈÉME ESPÈCE. L, description de ce cotte n’a point en- core été publiée ; nous en avons trouvé une courte notice dans les manuscrits de Com- merson , qui l'a observé auprès du fort Dauphin de l'ile de Madagascar, et qui nous en a laissé deux dessins très - exacls, lun représentant lPanimal vu par dessus, et l’autre le montrant vu par dessous. Ce poisson, qui parvient à quatre déci- mètres (quatorze pouces environ) de lon- sueur, a la tête armée, de chaque côté, de deux aiguillons recourbés. De plus, cette tête, qui est aplatie de haut en bas, pré- sente dans sa partie supérieure un sillon profond et très-large, qui s'étend longitu- dinalement entre les yeux, et continue de (1) Cottus spinis quatuor lateralibus retroversis, caudà variegatä ; vel capite retrorsum tetracantho , sulco inter oculos longitudinuli lato et profundo. Com- merson , manuscrits déjà cités. s’avancer DES :CO'TTES. 305 savancer entre les deux opercules, en s’y rétrécissant cependant. Ce trait seul suffi- roit pour séparer le madégasse des autres cottes. | D'ailleurs son corps est couvert d’écailles assez grandes; son museau arrondi, et la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure. Les yeux, irès-rapprochés l’un de l'autre, sont situés dans la partie supé- rieure de la tête ; les opercules sont pointillés ; la première nageoire du dos est triangu- laire (1); lanus plus proche de la gorge que de la nageoire caudale; et cette der- nière nageoire paroît, dans les deux figures du madégasse réunies aux manuscrits de Cominerson , doublement échancrée, cest- à-dire, divisée en trois lobes arrondis; ce qui donneroit une conformation extrême- ment rare parmi celles des poissons non élevés en domesticité. (1) 8 rayons aiguillonnés à la première nageoire du dos. 15 rayons articulés à la seconde. 12 rayons articulés à chacune des pectorales. 5 ou 6 rayons articulés à chacune des thoracines. La nageoire de l’anus est très-étroite, , Poiss. Tone VIII. V 306 D SYTONRE DE COMPTE NOR (21); PAR LACÉPÉÈDE. HUVUITIÉME ES PE CE. Voici le précis de ce que nous avons trouvé dans les manuscrits de Commerson au sujet de ce coite, qu'il a observé, et qu'il ne faut confondre avec aucune des espèces déjà connues des naturalistes. La grandeur et le port de ce poisson sont assez semblables à ceux du gobie noir; sa longueur ne va pas à deux décimètlres (sept pouces environ). La couleur générale est noire. ou d’un brun nonâtre : la seconde nageoire du dos, celle de l'anus et celle de la queue sont bordées d’un liseré plus foncé, ou poinlillées de noir ; la première nageoire dorsale présente plusieurs nuances de jaune, et deux bandes longitudinales noirâtres , et le noir ou le nonûâtre se retrouve encore sur liris. (r) Cottus niger.— Le pelit cabot noir. Cottus nigricans, squamosus , scaber ,aculeo cbscuro , L] en capite utringue. Coriuerson, manuscrits déià cités. ; } DES JOOUET ES. 307 La tête épaisse, plus large par derrière que la partie antérieure du corps, et armée d’un petit aiguillon de chaque côté, paroît comme gonflée à cause des dimensions et de la figure des muscles situés sur les joues, c'est-à- dire, au dessus de la région des branchies. Le museau est arrondi ; l’ouver- ture de la bouche très-grande ; la mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure ; celle-ci facilement extensible ; chacune de ces deux mâchoires garnie de dents courtes, serrées et semblables à celles que lou voit sur deux éminences osseuses placées auprès du gosier ; le palais très-lisse, et tout le corps revêlu, de même que la queue, d’écailles très-rudes au toucher. V 2 a rm LE CUHIAUB CO D nr). LE: COTTE CHA BOT. {(2), PAR LACÉPÉDE. N'E'U VIÉÈME ESPÈCE. Voyez la planche XLIY, fig. 1. (Dx trouve ce cotte dans presque tous les fleuves et tous les ruisseaux de l’Europe et de l'Asie septentrionale dont le fond est (1) Le chabot. En Autriche, foppen. En Prusse et en Silésie , #uller, kaulkopf. En Franconie et en Thuringe, rotzkolbe. En Westphalie, faubquappe. En Danemarck et dans le duché de Schlesvig, steinpicker, tursbull. En Hollande , govie, gobichen. En Angle- terre , bullhead, cull, mullersthumb. Au Groenland, itebivdlek , kanikitsok , ujarangenio. En Pologne, glonnaez. En Sibérie, schirokalopka , pisdaba. En Ésclavonie, glausche. Dans le pays de Vaud et le long du lac de Neuchatel ,chasof, chassot. Cottus lœvis, capite spinis duabus.... cottus gobio. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 160 , sp. 6. SONNINI. (2) Cofttus gobic. En Suède, sten simpa , sten lake. PRE 77 3% AVT ?De Jeve dez. « 2.LE SCORPENF CTP. 1.LE CHABOT. DES: COTTES 3% pierreux ou sablonneux. 1] y parvient jus- qu'à la longueur de deux décimètres ( sept En Angleterre, bull-head , millers thumb. Dans plu- sieurs contrées de l'Italie , massore, capo grosso. Dans plusieurs provinces méridionales de France, féte d'âne , âne. Cottus gobio. Lin. édit. de Gmelin. Cotte chabot. Daubenton , Encyclop. méthod. — Bonaterre, pl. de l’Enc. méth. — Bloch, pl. xxxvin, fig. ret 2. — Müll. Prodrom. Zoolog. Danic, p. 44, n° 568. — Oth. Fabric. Faun. Groenland. p. 159, n° 115. Cottus alepidotus , glaber, capite diacantho. Artedi, gen. 45, sp. 82, syn. 76. Poitos et Loitos. Arist, lib. 4, cap. 8. Cottus. Gaza, Arist. Chabot. Rondelet , des poissons de rivière, ch. 22, Cottus , seu gobio fluviatilis capitatus. Gesner, p. 400, 4or et 477; et (Germ.) fol. 162, a. Capitatus auctorum. Cuba, lib. 5 ,cap. 58, fol. 70, b. Citus. Salvian. Aquat. fol. 216. — Wiliughby, pe 137, tab. H,5 ; fig. 3 Gobius fluviatilis, sive capitatus. Aldrov. lib. 5, cap. 28 , p. 613. Gobius fluviatilis Gesneri. Ray, p. 76, n° A. Gobius capitatus. Jonston, lib. 3, tit. 1, Cap. 10, #. 2, tab. 20 , fig: 17. Gobio capitatus. Charlet. p. 157. Chabot. Valmont de Bomare , Dict. d’hist. nat. Cottus alepidotus , capite plagioplateo , lato, ob- {uso , etc. Gronov, Mus. 2 , p. 14 , n° 166- He J se HISTOIRE pouces) (1). Il s’y tient souvent caché parmi les pierres, où dans une espèce de petit ter- rier ; et lorsqu'il sort de cet asyle ou de cette embuscade, c’est avec une très-grande rapi- dité qu’il nage, soit pour atteindre la petite proie qu'il préfère, soit pour échapper à ses nombreux ennemis. Il aime à se nourrir de très-jeunes poissons, ainsi que de vers et d'insectes aquatiques; et lorsque cet ali- ment lui manque, il se jette sur les œufs des diverses espèces d'animaux qui habitent dans les eaux qu’il fréquente. IL est très- vorace (2) : mais la vivacité de ses appétits Percis capite lævi , et brevis , etc. Klein , Miss. pisc. p.43, n° 17. Gobius fluviatilis alter. Belon ; Aquat. p. 321. Gobio fluviatilis capitatus. Marsigli, Danub. 4, p: 73, tab. 24, fig. 2. Buil-head. Brit. Zool. 3 ,p.177,t.11. Rotz-kolbe. Meyer , Thierb. 2 ,p. 4, tab. 12. | (1) A la membrane des branchies . 4 rayons. À la première nageoire du dos. + 7 Aa CONdE ER. ey ethe à Er À chacune des pectorales . . . 14 À chacune des thoracines. , .,: 4 À celetdie EME ais rs AU 19 A celle deilajquene «+ 4 4 21 43 (2) Ce poisson est si vorace que , selon Gesner, 1} n'épargne pas même sa propre espèce. SONNINI. DES. GOUT ES. 311 est trop éloignée de pouvoir compenser les effets de la petitesse de sa taille, de ses mauvaises armes et de son peu de force ; et 1l succombe fréquemment sous la dent des perches, des saumons, et sur-iout des brochets. La bonté et la salubrité de sa chair, qui devient rouge par la cuisson comme celle du saumon et de plusieurs autres poissons délicats ou agréables au goût, lui donnent aussi l'homme pour en- nemi. Dés le tems d’Aristote, on savoit que pour le prendre avec plus de facilité , il falloit frapper sur des pierres qui lui ser- voient d'abri, qu’à l'instant il sortoit de sa retraite , et que souvent il venoit, tout étourdi par le coup, se livrer lui-même à la main‘ou au filet du pêcheur. Le plus souvent ce dernier emploie la nasse (1), pour être plus sûr d'empêcher le chabot de s'échapper (2). L faut saisir ce cotte avec précaulion lorsqu'on veut le retemr avec # (1) Voyez la description de la nasse dans le troisième volume de cette Histoire naturelle des poissons , pag. 35. SONNINIL. (2) On le pêche aussi à la ligne , et à la main pen- dant la nuit, lorsqu'il est ébloui par le clair de la lune ou la lumière du feu, SONNINI. V 4 312 PS TOTRÉE la main : sa peau très-visqueuse lui donne en effet la faculté de glisser rapidement entre les doigts. Cependant, malgré tous les pièges qu'on lui tend, et le grand nombre d’ennemis qui le poursuivent, on le trouve fréquemment dans plusieurs rivières. Cette espèceest très-féconde. La femelle, plusgrosse que le mâle, ainsi que celles de tant d’autres espèces de poissons, paroît comme gonflée dans le tems où ses œufs sont près d’être pondus. Les protubérances formées par les deux ovaires, qui se tuméfient, pour ainsi dire, à cette époque , en se remplissant d’un très-grand nombre d'œufs, sont assez élevées et assez arrondies pour qu’on les ait com- parées à des mamelles; et comme une com- paraison peu exacte conduit souvent à une idée exagérée , et une idée exagérée à une erreur, de célèbres naturalistes ont écrit que la femelle du chabot avoit non seule- ment un rapport de forme, mais encore un rapport d'habitude, avec les animaux à mamelles, qu’elle couvoit ses œufs et qu’elle perdoit plutôt la vie que de les abandonner. Pour peu qu'on veuille rappeler ce que nous avons écrit (1) sur la manière dont les (1) Voyez le Discours sur la nature des poissons, DES CO TPE S. 313 poissons se reproduisent , on verra aisément combien on s’est mépris sur le but de quel- ques actes accidentels d'un petit nombre d'individus soumis à l'influence de circons- lances passagères et très-parliculières. On a pu observer des chabots femelles et même des chabots mâles se retirer, se presser , se cacher dans le même endroit où des œufs de leur espèce avoient été pondus, les cou- vrir dans cette attitude et conserver leur position malgré un grand nombre d'efforts pour la leur faire quitier. Mais ces ma- nœuvres n'ont point été des soins attentifs pour les embryons qu'ils avoient pu pro- duire; elles se réduisent à des signes de crainte, à des précautions pour leur sûreté, et peut-être même ces individus auxquels on a cru devoir attribuer une tendresse constante et courageuse, n’ont-ils été sur- pris que prêts à dévorer ces mêmes œufs qu'ils paroissoient vouloir réchauffer, ga- rantir et défendre. Au reste, les écailles dont la peau mu- queuse du chabot est revêtue, ne sont un peu sensibles que par le moyen de quelques procédés où dans certaines circonstances : mais si la matière écailleuse ne s'étend pas 314 HASTOIRE sur son corps en lames brillantes et facile- ment visibles, elle s’y réunit en pelits tuber- cules ou verrues arrondies. Le dessous de son corps est blanc : le mâle est, dans sa partie supériéure , gris avec des taches brunes, et la femelle brune avec des taches noires. Les nageoires sont le plus souvent bleuäires’ el tacheitées de noir; les thora- cines de la femelle sont communément variées de jaune et de brun. Les yeux sont irès-rapprochés l’un de l'autre. Des dents aiguës hérissent les mâ- choires, le palais et le gosier ; mais la langue esl lisse. Chaque opercule ne présente qu'une seule pièce et deux aiguillons recourbés. La nageoire caudale est arrondie. On voit de chaque côte les deux branchies intermédiaires garnies , dans leur partie concave, de deux rangs de tubercules. Le foie est grand, non divisé, Jjaunâtre et situé en grande partie du côté gauche de l'animal; Festouiac est vaste. Auprès du pylore sont attachés quatre cœcum ou appendices intes- tinales; le canal intestinal n’est plié que deux fois; les deux laites se réunissent vers Janus et sont contenues dans une membrane dont la couleur est très-noire, aiusi que DES C'OTTES. 315 celle du péritoine ; les reins et la vessie urinaire sont très-étendus et situés dans le fond de l'abdomen. | On compte dans la charpente osseuse du chabot trente-une vertébres; et il y a environ dix côtes de chaque côté. 910 HISTOIRE QUATRE-VINGT-SIXIÈME GENRE. PAR PACEPEUT LES SCO RPEÉNE:S: La tête garnie d'aiguillons, ou de protu- bérances , ou de barbillons , et dépourvue de pelites écailles ; une seule nageoire dorsale. PREMIER SOUS-GENR_E. Point de barbillons. PREMIERE ESPÈCE. LA SCORPÈNE HORRIBLE; scorpæna hor- rida. — Le corps garni de tubercules gros et calleux. S'EÉ CO-N DE ‘EE SP ÉÊ CE. LA SCORPÈNE AFRICAINE ; SCOrpæna afri- cana. — Quatre aiguillons auprès de chaque œil ; la nageoiïire de la queue presque rec- tilhigne. TROISIÈME ESPÈCE. LA SCORPÈNE ÉPINEUSE ; SCOrpŒœn«a Spi- nosa. — Des aiguillons le long de la ligne latérale, DES SCORPENES. 317 QUATRIÈÉRE ESPÈCE. LA SCORPÈNE AIGUILLONNÉE; SCOrpæn« aculeata. — Quatre aiguillons recourbés et très-forts au dessous des yeux; les deux lames de chaque opercule garnies de piquans. CIN QUIÈME ESPÈCE. LA SCORPÈNE MARSEILLAISE ; SCOrP@n« massiliensis. — Plusieurs aiguillons sur la tête ; un sillon ou enfoncement entre les yeux. SIXIÈME ESPÈCE. LA SCORPÈNE DOUBLE-FILAMENT ; SCor- 12.6 A . . dv +» pæna bicirrata. — La mâchoire inférieure repliée sur la mâchoire supérieure ; un fila- ment double et très-long à lorigine de la nageoire dorsale. SEPTIÈME ESPÈCE. LA SCORPÈNE BRACHION ; sCorpæna bra- chion. — La mâchoire inférieure repliée sur la supérieure ; point de filament; Jes na- geoires pectorales basses, mais très-larges, attachées à une grande prolongation char- nue, et composées de vingt-deux rayons. 318 HISTOIRE SECOND SOUS-GENRE: Des barbillons. HUITIÈME ESPÈCE. LA SCORPÈNE BARBUE; scorpæna barbata. — Deux barbillons à la mâchoire inférieure ; des élévations et des enfoncemens sur la tête. NEUVIÈME ESPÉCE. LA SCORPÈNE RASCASSE; SsCOrpŒœna«a ras- cassa. — Des barbillons auprès des narines et des yeux ; la langue lisse. D L'S MEN HN ET NMPUENONE: LA 5CORPÈNE MAHÉ; scorpæna male. — Cinq ou six barbillons à Ja mâchoire supé- rieure ; deux barbillons à chaque opercule. O N-ZiT HE) M E ‘ENS PE C:E. LA sCORPÈNE TRUIE ; SCorpæna scrofa. — Des barbillons à la mâchoire inférieure et le long de chaque ligne latérale ; la langue hérissée de petites dents. D'OMPISME. ESPECE LA SCORPÈNE PLUMIER ; scorpæna Plu- mierti. — Quatre barbillons frangés à la mâchoire supérieure ; quatre autres entre DES SCORPENES. 3%:9 les yeux; d’autres encore le long de chaque ligne latérale ; des piquans triangulaires sur la tête et les opercules. MR F1 2 EME ESP CE LA SCORPÈNE AMÉRICAINE; scorpæna americana. — Deux barbillons à la mâchoire supérieure; cinq ou six à l’inférieure ; la partie postérieure de la nageoire du dos, la nageoire de l'anus, celle de la queue et les pectorales très-arrundies. QUATORZIÈME ESPÈCE. LA SCORPÈNE DIDACTYLE; scorpæna di- dactyla. — Deux rayons séparés lun de l’autre auprès de chaque nageoire pectorale. QUINZIÈÉME ES P:È C E. LA SCORPÈNE ANTENNÉE; SCorpæna anten- nata. — Des appenrdices articulées, placées auprès des yeux; les rayons des nageoires pectorales de la longueur du corps et de la queue. S EIZIÉ ME ESPÈCE LA SCORPÈNE VOLANTE; scorpæna voli- tans. — Les nageoires pectorales plus lon- gues que le corps. - 320 HAS'T OTR E LA SCORPÈNE CRAPAUD (h). LA SCORPÈNE HORRIBLE (2), PAR LACÉPÈDE. PREMIÈRE ES PE CE. Voyez la planche XLI , fig. 2. O + diroit que c’est dans les formes très- composées, singulières, bizarres en appa- rence, monstrueuses, horribles, et, pour (1) La scorpène crapaud , ou la pythonisse. En allemand , zauberfisch. En hollandais, groote toover- visch , affchuwelyke seescorpiæn. Aux Indes, ikan swangi touva ,ikan swangi bezsar. Scorpæna tuberculis callosis adspersa... scorpæna horrida. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 161 , sp. 3. — Artedi, Gen. pisc. gen. 55, n° 3. additament. SONNINI. (2) Scorpæna horrida. Scorpæna horrida. Lin. édit. de Gmelin. — Bloch, pl. cLxxxINL. Scorpène crapaud. Daubenton , Encycl. méthod.— Bonaterre, pl. de l’Encycl. méthod. Perca alepidota , dorso monopterygio , capite caver- ainsi DES SCORPENES. 31 ainsi dire,menaçantes de la plupart des scor- pènes, que les poëtes, les romanciers, les mythologues et les peintres ont cherché les modèles des êtres fantastiques, des larves, des ombres évoquées et des démons, dont ils ont environné leurs sages enchanteurs, leurs magiciens redoutables et leurs sorciers ridicules ; ce n’est même qu'avec une sorte de peine que l'imagination paroît être par- venue à surpasser ces modèles, à placer ces productions mensongères au dessus de ces réalités , et à s'étonner encore plus des ré- sultats de ses jeux que des combinaisons par lesquelles la Nature a donné naissance au genre que nous examinons. Mais si en façon- nant les scorpènes la Nature a donné un exemple remarquable de linfinie variété que ses ouvrages peuvent présenter, elle a montré d’une manière bien plus frappante combien sa manière de procéder est tou- jours supérieure à celle de lart; elle a nato tuberculato , etc. Gronov. Zooph. p.88, n° 292, tab, LOL UENTÉ, 1: à. Ikan swangi bezar, de groote tovervisch. Valent, Ind.5, P: ne 170. Ikan swangi touwa. Renard , Poiss. 1, pl. xXxIX, fig. 199. Poiss. Tome VIIT. XX 322 HISTOIRE imprimé d’une manière éclatante, sur ses $corpènes comine sur tant d’autres produits de sa puissance créalrice, le sceau de sa prééminence sur l'intelligence humaine : et cette considération n'est-elle pas d’une haute importance pour le philosophe? Le génie de l’homme rapproche ou sépare, réunit ou divise, anéantit, pour ainsi dire, ou repro- duit tout ce qu'il conçoit : mais de quelque manière qu'il place à côté les uns des autres ces êtres qu'il transporte à son gré, il ne peut pas Îles lier complettement par celte série infinie de nuances insensibles, ana- logues et intermédiaires, qui ne dépendent que de la Nature; le grand art des transi- tions appartient par excellence à cette Na- ture féconde et merveilleuse. Lors même qu'elle associe les formes que la première vue considère comme les plus disparates, soit qu’elle en revête ces monstruosités passa- gères auxquelles elle refuse le droit de se reproduire, soit qu'elle les applique à des sujets constans qui se multiplient et se perpétuent sans manifester de changement sensible, elle les coordonne, les groupe et les modifie d’une.telle manière, qu’elles mon- trent facilement à une attention un peu soutenue une sorte d'air général de famille, DES SCORPENES. 523 et que d’habiles dégradations ne laissent que des rapports qui s’attirent, à la place de nombreuses disconvenances qui se re- pousseroient. La scorpène horrible off une preuve de cette manière d'opérer, qui est un des grands secrets de la Nature. On s’en con- Vaincra aisément, en examinant la descrip- üon et la fignre de cet animal remarquable, Sa tête est très-grande et très-inégale dans sa surface : creusée par de profonds sinus, relevée en d’autres endroits par des protubérances très-saillantes, hérissée d’ai- guillons , elle est d’ailleurs parsemée sur les côtés de tubercules ou de callosités un peu arrondies , et cependant irrégulières et très- inégales en grosseur. Deux des plus grands enfoncemens qu’elle présente sont séparés, par une cloison très-inclinée, en deux creux inégaux et irréguliers, et sont placés au dessous des yeux, qui d’ailleurs sont très- pelits, et situés chacun dans une proémi- nence très-relevée et un peu arrondie par le haut; sûr la nuque s'élèvent deux autres protubérances comprimées dans leur partie supérieure, anguleuses, et qui montrent sur Jeur côté extérieur une cavité assez pro- fonde; et ces deux éminences réunies avec ve 924 ELSIT OTR FE celles des yeux forment, sur la grande tête de l’horrible , quatre sortes de cornes très- irrégulières , très-frappantes, et, pour ainsi dire , hideuses. | Les deux mâchoires sont articulées de manière que, lorsque la bouche est fermée, elles s'élèvent presque verticalement, au lieu de s'étendre horisontalement : la mâ- choire inférieure ne peut clore la bouche qu'en se relevant comme un battant ou comme une sorte de pont-levis, et en dé- passant même quelquefois en arrière la ligne verticale, afin de s'appliquer plus exacte- ment contre la mächoire supérieure ; et quand elle est dans cette position, et qu’on la regarde par devant, elle ressemble assez à un fer à cheval : ces deux mâchoires sont carnies-d'un grand nombre de très-pelites dents, ainsi que le gosier. Le palais et la langue sont lisses ; -celte dernière est de plus large ; arrondie et assez libre. On la découvre aisément, pour peu que la scor- pène rabatie sa mâchoire inférieure et ouvre sa grande gueule; l’orilice branchial est aussi très-large. Les trois ou quatre premiers rayons de la nageoire du dos, très-gros, ‘très-difformes, irès-séparés l’un de l’auire , très-inégaux, DES SCORPENES. 325 très-irréguliers , très-dénués d’une véritable membrane, ressemblent moins à des piquans de nageoire qu’à des tubérosités branchues, dont le sominet néanmoins laisse dépasser la pointe de laiguillon (1); la ligne latérale suit la courbure du dos. Le corps et la queue sont garnis de tubercules calleux semblables à ceux qui sont répandus sur la tête; et l’on en voit d'analogues, mais plus petits, non seulement sur les nageoires pectorales, qui sont très- longues, mais encore sur la membrane qui réunit les rayons de la nageoiïre dorsale. _ La nageoire de la queue est arrondie et rayée ; la couleur générale de lanimal est variée de brun et de blanc; et c’est dans les Indes orientales que l’on rencontre cette espèce, qui se nourrit de crabes et de mol- lusques, sur laquelle, au milieu des rap- prochemens bizarres en apparence et ce- rt (1) 5 rayons à la membrane des branchies. 3 rayons non articulés et 7 rayons articulés à la nageoire du dos. 16 rayons à chacune des pectorales. rayons à chacune des thoracines. 3 rayons non articulés et 6 articulés à celle de l'anus. 12 rayons à celle de la queuc. 526 NAERIS 2 0 LR E pendant merveilleusement concertés, des formes très-disparates au premier coup d'œil se liant par des dégradations intermédiaires ct bien ménagées, montrant des parties semblables où l’on n’avoit d’abord soup- çonné que des porüons très - différentes, paroissent avoir été bien plutôt préparées - les unes pour les autres que placées de ma- nière à se heurter, pour ainsi dire, avec violence, mais dont l’ensemble, malgré ces sortes de précaulions , repousse tellement le premier regard, qu'on n’a pas cru la dégra- der en la nommant horrible , en l’appelant de plus crapaud de mer, et en lui don- nant ainsi le nom d’un des animaux les plus hideux. DES SCORPENES. 327 te es LA SCORPÈNE AFRICAINE (1)(), PAÏBUTE A CEPEDE. SECONDE ES Pr CE. Ox rencontre, auprès du cap de Bonne- Espérance et de quelques autres contrées de l'Afrique, cette scorpène dont la lon- gueur ordinaire est de quatre décimètres (à peu près quinze pouces ) ; elle est revètue d’écailles petites, rudes, et placées les unes au dessus des autres comme les ardoises des toits (3). (1) Scorpæna africana. Scorpæna capensis. Lin. édit. de Gmel. — Gronov. Zooph. p.88; n° 293. (2) Scorpæna capite utrinque supra oculos quadri 1- dentato , caudä subæquali SRE + SCOrpŒæn«a capensis. Lin. ce, nat. edit. Gmel. gen. 161 , sp. 7.— Artedi, Gen. pisc. gen. 33, n° 8. additament. Perca dorso monopterygio ; capite utrinque suprit oculos quadridentato ; operculis diacanthis, squamosts; caudé subæquali. Gronov. Zooph. SONNINI. (5) 6 rayons à la membrane des branchics. 14 rayons non articulés et 12 rayons articulés à la nageoire du dos, X 4 328 HISTOIRE Les yeux sont situés sur les côtés de la tête, qui est grande et convexe : une pro- longation de Fépiderme les couvre comme in voile transparent ; l’ouverture de la bouche est très-large; les deux mâchoires sont également avancées; deux lames com- posent chaque opercule ; quatre pointes gar- nissent la supérieure ; l’inférieure se termine en pointe du côté de la queue, et le dos est arqué ainsi que caréné. 18 rayons à chacune des pectorales. 1 rayon non articulé et 5 rayons articulés à chacune des thoracines. 3 rayons non articulés et 6 rayons arliculés à celle de l'anus. 12 rayons à celle de la queue. DES SCORPENES. 329 LA SCORPÈNE ÉPINEUSE (1) (2), PAR LACÉPÉDE. TR OS DE M EE S/PÎIE C E. Lr corps de ce poisson est comprimé ; des aiguillons paroissent sur sa tête; sa ligne latérale est d’ailleurs hérissée de pointes, et sa nageoire dorsale, plus étendue encore que celle de la plupart des scorpènes, règne depuis l’entre- deux des yeux jusqu'à la nageoire caudaie. (x) Scorpæna spinosa. Id. Lin. édit. de Gmel. — Ind. Mus. Lanck. 1, p.41. (2) Scorpæna capite spinosce, pinn& dorsali super oculos incipiente et per totum dorsum excurrente, lincä laterali spinosé , compresso corpore. Index Musæi Linckiari , pag. 41. Scorpæna line& laterali spinosä..... scorpæn« spi- nosa. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 101 } spas: Nota, que Gmelin doute que ce soit une espèce par- ticulière. — Artedi, Gen. pisc. gen. 55, n° 9. additam. SoNNINI. \ 930 EVES MO LR Æ LAN S'OMOE RIPITINCE AU G ÙU 1 LÉ ON N ÉIE. (G), PAR LACÉPÉDE. D'ATAIBIR RE M CAES R P.CLE. La description de cette espèce n’a encore été publiée par aucun auteur; nous en avons vu des individus dans la collection de poissons secs que renferme le museum national d'histoire naturelle. Quatre aiguil- lons recourbés vers le bas et en arrière paroissent au dessous des yeux; ces pointes sont d’ailleurs très-fortes, sur-tout la pre- mière et la troisième; des piquans garnissent les deux lames de chaque opercule : la partie des nageoires du dos et de anus (2), (1) Scorpæna aculeata. (2) 10 rayons non articulés et 18 rayons articulés à la nagecoire dorsale. 17 rayons à chacune des pectorales. D'HS'SOCORPENES. 33% que des rayons articulés soutiennent, est plus élevée que l’autre portion; elle est de pius arrondie comme les pectorales, et comme la nageoiïire de la queue. 1 rayon non articulé et 5 rayons articulés à chacune des thoracines. 2 rayons non articulés et 14 rayons articulés à celle de l’anus. 16 rayons à celle de la queue. 992 HIS TOR # LA SCORPÈNE MARSEILLAISE (1(2)}; PAR LACEÉPÉDE. ET N:0 UTLÈME ES P EC _E LS Ce poisson a beaucoup de rapports avec les cotles, parmi lesquels 1l a mêine été inscrit, quoiqu'il n'offre pas tous les carac- tères essentiels de ces derniers, et qu'il pré- sente tous ceux qui servent à distinguer les scorpènes. Il ressemble particulièrement au cotte scorpion, dont il diffère néanmoins par plusieurs traits, et notamment par l'unité (1) Scorpæna massiliensis. Cottus massiliensis. Lin. édit. de Gmelin. (2) Cottus capite polyacantho, pinnis dorsalibus coadunatis... coftus massiliensis. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 160, sp. 9. — Artedi, Gen. pisc. edit. Walbaum, gen. 34, n° 15. additament. Nota, que Walbaum confond ce poisson avec la rascasse. SONNINI. ge TT NT go — DES SCORPENES. 533 de la nageoire dorsale, qui est double au contraire sur le scorpion (1). La tête du marseillais est armée de plu- sieurs piquans ; un sillon est creusé entre ses deux yeux, et son nom indique la contrée arrosée par la mer dans laquelle on le trouve. (1) 12 rayons non articulés et 10 rayons articulés à la nageoire dorsale. 17 rayons à chacune des nageoires pectorales. 1 rayon non arliculé et 5 rayons articulés à chacune des nageoires thoracines. CT rayons non articulés et 6 rayons articulés à celle de l’anus, 12 rayons à la nageoire de la queue. 334 HISTOIRE LEA SCO NTDEIP'E N DOUBLE-FILAMENT (), PAR’"TACEPEDE SLR LE CNLE NL S DE CT. Nous devons la connoissance de ce poisson au voyageur Commerson , qui nous en a laissé une figure très-exacte. Cet animal est couvert d’écailles si petites, que l’on ne peut les voir que irès-difficilement. La tête est grosse, un peu aplatie par dessus, garnie de protubérances ; et la mâchoire inférieure est tellement relevée, repliée et appliquée contre la supérieure, qu’elle dépasse beau- coup la ligne verticale, et s’avance du côté de la queue au delà de cette ligne, lorsque la bouche est fermée. Au reste, ces deux mâchoires sont arrondies dans leur contour. Les yeux sont extrèmement petits et très- rapprochés; les nageoires pectorales très- (1) Scorpæna bicirrata. DES SCORPENES. 335 larges, et assez longues pour atteindre jus- ques vers le milieu de la longueur totale de la scorpène. La nageoire de la queue est arrondie ; celle de l’anus l’est aussi, et d’ailleurs elle est à peu près semblable à la portion de la nageoire du dos au dessous de laquelle elle est située, et qui est composée de rayons articulés. Les autres rayons de la nageoire dorsale sont an nombre de treize, et comme très-séparés les uns des autres, parce que la membrane qui les réunit est profondément échancrée entre chacun de ces aiguillons, qui, par une suite de celte conformation, paroissent lobés ou lancéolés. Au dessus de la nuque on voit s'élever et partir du même point deux filamens très- déliés , d’une si grande longueur, qu'ils dé- passent la nageoire caudale; et c’est de ce trait particulier que j'ai cru devoir tirer le nom spécifique de la scorpène que je viens de décrire (1). (1) 15 rayons aiguillonnés et 7 rayons articulés à la nageoire du dos. 17 rayons à chacune des pectorales.* 7 à celle de l’anus. 14 à celle de la queue. 330 HIS TO ER FE LA SCORPÈNE BRACHION (1), PAR LAC É PIE DE: SE P TIEME, ESP ECE. N ous allons décrire cette scorpène d’après un dessin très-exact trouvé dans les papiers de Commerson ; elle ressemble beaucoup à la scorpène double-filament par la forme générale de la tête; la petitesse et la po- siion des veux; la conformation des mà- choires; la place de l'ouverture de la bouche; la situation de la mâchoire inférieure qui se relève et s'applique contre la supérieure de manière à dépasser du côté de la queue la ligne verticale ; la nature des tégumens qui ne présentent pas d'écailles facilement visibles , et l’arrondissement de la nageoire caudale. Mais elle en diffère par plusieurs caractères , et notamment par les traits suivans : premiérement, elle n’a sur la nuque aucune sorte de filament ; secondement , l’échancrure que montre la membrane de (1) Scorpæna brachion. Ja DES SCORPEÈNES. 53 la nageoire du dos, à côté de chacun des rayons aiguillonnés qui composent cette nageoire , est très-peu sensible relativement aux échancrures analogues que lon voit sur la scorpène à laquelle nous comparons le brachion; troisièmement , chacune des nageoires pectorales forme comme une bande qui s'étend depuis le dessous de la partie antérieure de lopercule branchial jusqu’auprès de l'anus, et qui, de plus, est attachée à une prolongation charnue et longitudinale, assez semblable à la pro- longation qui soutient les nageoires pecto- rales de plusieurs gobies ; et c’est de cette sorte de bras que nous avons tiré le nom spécifique du poisson qui fait le sujet de cet article (1). (1) 12 rayons aiguillonnés et 7 rayons articulés à la nageoire du dos. 22 rayons à chaque nageoire pectorale. Q rayons à.la nageoire de l'anus. Poiss, Tome VIII. 4 538 HES TOIRE gt, mm oo mel em re gr LA SCORPÈNE BARBUE (1), PAR Da cÉPHDE; H U'IT MÉIM EE! E'SP'E C'E. La tête de ce poisson est relevée par des protubérances , et creusée dans d’autres endroits , de manière à présenter des cavités assez grandes. Deux barbillons garnissent la mâchoire inférieure ; les nageoires tho- racines sont réunies l’une à l’autre par une petite membrane ; la nageoire caudale est presque rectiligne (2). | - (1) Scorpæna barbata. Scorpène barbue. Bonaterre , pl. de l’Enc. méth. Scorpæna capite cavernoso,cirris geminis in maxillæ inferiore. Gronov. Mus.ichth. 1, p. 46. (2) 12 rayons aiguillonnés et 10 rayons articulés à la nageoire du dos. 15 rayons à chacune des pectorales. 6 rayons à celle de l’anus. 13 rayons à celle de la queue. DES SCORPENES. 3 O1 to LA: RAS.C AS SE: (a). LA SCORPÈNE RASCASSE (2), PAR LACÉPÈDE. NEUVIÈME ESPÈCE. Voyez la planche XLIT, fig. 1. Li 4 rascasse habite dans la Méditerranée et dans plusieurs autres mers. Only trouve Ee——— (1) Rascasse, nom de ce poisson sur nos côtes de la Méditerranée. À Marseille, rasquasse, Dans quelques endroits, diable ou crapaud de mer. En, hollandais, scorpiæn varkentje. En allemand , £/eënschuppigter- drachenkopf. En suédois, simpskrabban. En sarde, scorpina. À,Malte ,. cipullazza. En grec moderne, skorpina. En turc, scorpit balul:.; le mot baluk est le nom turc des poissons.-en général. Scorpæna, cirris ad ocuos naresque..1.:. scorpæna porcus. Lin.Syst. nat. edit. Gmel. gen: 161, sp. 1. Scorpæna corpore varié nebuloso punctatoque , cirris ad oculos naresque.,. .:scorpæna porcus. Brunnich, Ichthyol. massil. p.32, n° 44. SoNNINi. de) Scorpæna rascassa. Dans plusieurs contrées de italie, scrofamello:; Y 2 340 HISTOIRE auprès des rivages , où elle se met en em- buscade sous les fucus et les autres plantes marines , pour saisir avec plus de facilité Scorpæna porcus. Lin. édit. de Gmelin. Scorpène rascasse. Daubenton , Encycl. méthod. — Bonaterre , pl, de l'Enc. méth. — Bloch, pl. ccxxx1. Zeus cirris supra oculos et nares. Mus. Adolph. Frid. 1, p. 68. = Scerpæna pinnulis ad oculos et nares. Artedi , gen. 47 , SYh. 79. O skorpios. Aristot. lib. 2, cap. 17; et lib. 5, cap. 0, 10 ; et lb. 8 , cap. 13. — Athen. lib. 7 , p. 520. … Scorpeno. Rondelet, prem. partie, liv. 6, chap. 19, édit. de Lyon , 1558. 3e Scorpius Rondeletii, Aldrov. lib. 2, cap. 24, p. 106. Scorpius minor. Jonston , de Piscibus , p. 74; tab. 19, fig. 10: Scorpius minor. Willughby , Ichth. p. 351, tab. X, 13 , fig. 1. ; Scorpæna. 1dem.— Ray, p. 142,n° 1. Scorpæna. P. Jov. p. 23 ; p. 91: — Salvian. fol. 207, ad iconem , et fol. 202. Scorpæna. Plin. lib. 52, cap. r1. Scorpio. Cuba lib. 3, cap. 65, fol. 90,a.—Wotton, lib. 8, cap. 178, fol. 158, D. Scorpio , vel scorpis , vel scorpæna , id est , scorpius minor. Gesner, p. 837, 1018 ; et (Germ.) fol. 45. Scorpides , seu scorpæna. Charlét. p. 142. Scorpène , ou scorpion de mer , ou rascasse. Valmont de Bomare, Dict. d’hist. nat. — Hasselquist, It. 330. DES SCORPENES. 341 les poissons plus foibles ou moins armés qu'elle ; et lorsque sa ruse est inutile, que son attente est trompée , et que les poissons se dérobent à ses coups, elle se jette sur les cancres, qui ont bien moins de force , d’agi- lité et de vitesse pour échapper à sa pour- suite. Si dans ses attaques elle trouve de la résistance, si elle est obligée de se défendre contre un ennemi supérieur , si elle veut empêcher la main du pêcheur de la retenir, elle se contracte, déploie et étend vivement ses nageoires, que de nombreux aïguillons rendent des armes un peu dangereuses ; ajoute , par ses efforis, à l’énergie de ses muscles ; présente ses dards , s’en hérisse, pour ainsi dire, et frappant avec rapidité, fait pénétrer ses piquaus assez avant pour produire quelquefois des blessures ficheuses, et du moins fait éprouver une douleur aiguë (1). Sa chair est agréable au goût, Scorpæna...... cirris ad oculos naresque. Brünn. Pise, massil. p. 32, n° 44. Corystion sordidè flavescens, ete. Klein , Miss. pisc. 4 D: 47, 0° 19: Scorpæna. Belon, Aquat. p. 148. (1) Lorsqu'on prend la rascasse, il faut presser fortement la nagcoire dorsale contre le corps, afin N3°5 942 ES TOERE mais ordinairement elleest un peu dure ( 1). Sa longueur ne dépasse guère quatre déci- méètres ,; (à peu près quinze pouces). Les écailles qui la recouvrent sont rudes et petites. La couleur de sa partie supérieure est brune , avec quelques taches noires ; du blanc mêlé de rougeâtre est répandu sur sa partie inférieure. Les nageoires sont d’un rouge ou d’un jaune foible et tacheté de brun , excepté les thoracines , qui ne pré- sentent pas de taches , et les pectorales qui sont grises. à La tête est grosse ; les yeux sont grands d'empêcher le poisson de la lever et de la mouvoir. La piquure des aiguillons occasionne souvent de l’inflammation et une grande douleur. « J’ai vu, dit Rondelet ( Hist. des poissons, Liv. 6, chap. 19), un enfant bien fort blessé de ce poisson le voulant cacher dans son sein, lequel je guéris en lui mettant dessus la plaie un surmulet fendu en deux, et le foie du scorpeno même , d’où par expérience jai connu être vrai ce que les anciens ont écrit des remèdes contre la blessure du scorpeno ». SONNINI. (1) La rascasse est exclue des bonnes tables, comme ayant la chair sèche et coriace. On pêche ordinaire- ment ce poisson au filet eu à la ligne , dont on amorce l’hameçon avec un morceau de cancre. 5 | _ SONNINI1 Lt DES SCORPENES. 343 et très-rapprochés ; l'iris est doré et rouge; l'ouverture de la bouche très-large ; chaque mâchoire hérissée, ainsi que le palais, de plusieurs rangs Le dents petites et aiguës ; la langue courte et lisse ; l’opercule ne chial garni d’aiguillons et de filamens, et la partie antérieure de la nageoire dorsale soutenue par douze piquans très-forts et courbés eu arrière (1). Huit appendices intestinales sont placées auprès du pylore ; l’estomac est vaste; le foie blanc; la vésicule du fiel verte ; le tube intestinal large. Du tems de Rondelet on croyoit encore, avec plusieurs auteurs anciens, à la grande vertu médicinale du vin dans lequel on avoit fait mourir une rascasse ; et l’on ne paroiïssoit pas douter que ce vin ne pro- duisit des effets très-salutaires contre les douleurs du foie et la pierre de la vessie. (1) 12 aiguillons et 9 rayons articulés à la nageoire du dos. 16 rayons à chacune des pectorales. x rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chacune des thoracines. fo 3 rayons aiguillonnés et 5 rayons articulés celle de l'anus. 18 rayons à la nageoire de la queue. Y 4 GA ÉH1:S{ TT O:LR E LA *SCORPENEUMARE. (1) PAR LACÉPÉDE. à DIXIÈME ES PE C E. Couvmerson a laissé dans ses manuscrits une description de ce poisson. "Toutes les nageoires de cette scorpène sont variées de plusieurs nuances ; et le corps ainsi que la queue présentent des bandes transversales ; qui ont paru à Commerson jaunes et brunes sur l'individu que ce voyageur a observé. Mais cet individu étoit mort depuis trop long-tems , pour que Commerson ait cru pouvoir déterminer avec précision les cou- leurs de ces bandes transversales. Le mahé est revêtu d’écailles petites ; finement dentelées du côté de la nageoire caudale, serrées et placées les unes au dessus des autres comme les ardoises qui recouvrent (1) Scorpæna make, Scorpæna cirris pluribus ori circumpositis , corpore transversim fasciato , pinnis omnibus variegatis, Com- merson, manuscrits déjà cilés. DES SCORPENES. 349 les toits. La tête est grande et garnie d’un grand nombre d’aiguillons. Les orbites rele- vées et dentelées forment comme deux crêtes au milieu desquelles s'étend un sillon longitudinal assez profond. Les deux mâchoires ne sont pas parfai- tement égales; l’inférieure est plus avancée que la supérieure, qui est extensible à la volonté de l’animal , et de chaque côté de laquelle on voit pendre trois ou quatre bar- billons ou filimens molasses. Des dents très- petites et très-rapprochées les unes des autres donnent d’ailleurs aux deux mâchoires la forme d’une lime. Un filament marque, pour ainsi dire, la place de chaque narine. L’opercule branchial est composé de deux lames : la première de ces deux pièces montre vers sa partie inférieure deux bar- billons , et dans son bord postérieur , deux ou trois piquans ; la seconde lame est triangulaire , et son angle postérieur est très-prolongé. Le dos est arqué et caréné ; la ligne laté- rale se courbe vers le bas. La nageoire dorsale présente des largeurs très-inégales dans les diverses parties de sa longueur. Les pectorales sont assez longues pour atteindre jusqu’à l'extrémité de cette 346 HISTOIRE nageoire dorsale. Celle de la queue est arrondie (1). Commerson a vu cette scorpène dans Îles environs des îles Mahé , dont nous avons cru devoir donner le noni à ce poisson ; et c’est vers la fin de 1768 qu'il l’a observé. (1) 7 rayons à la membrane des branchies. 13 rayons aiguillonnés et 15 rayons articulés à la nageoire du dos. 17 rayons à chacune des pectorales. 1 aiguillon et 5 rayons articulés à chacune des thoracines. | 3 aiguiilons et q rayons articulés à celle de Panus. 12 rayons à celle de la queue. DES SCORPENES. 847 æe a —_—— LA SCORPÈNE TRUIE (1)(2), PAR LACÉPÈDE. ON'ZTIEÉ-M E- ES P #'C'E: Crrre scorpène est beaucoup plus grande que la rascasse ; elle parvient quelquefois jusqu'à une longueur de plus de quatre mètres ( douze pieds ) : aussi attaque-t-elle (1) Scorpæna scrofa. Crabe de Biaritz. Dans la Ligurie, bezugo , pesce cappone. Dans d’autres con- trées de l’Italie, scrofano. Scorpæna scrofa. Lin. édit. de Gmelin. Scorpène truie. Naubenton, Encyclop. méthod. — Bonaterre , pl. de l’Encyc. méthod. Scorpæna tota rubens, cirris plurimis ad os. Artedi, gen. 47 , syn. 76. Scorpio , et scorpio marinus. Salvian. fol. 197, &. ad iconem , et fol. 199 , 200. Scorpius major. Gesner (Germ.) fol. 44, b. —Wil- lughby, p. 551. — Ray, p. 142, n° 2. Scorpio. Charlet. p. 142. — Bloch, pl. cLxxxt. Autre scorpion de mer , etc. Valmont de Bomare, Dictionn. d’hist. nat. Perca dorso monopterygio , capite subcavernoso, aculeato alepidoto, etc. Gronov. Zooph. p. 87 , n° 297. 348 HISTOIRE avec avantage non seulement des poissons assez forts , mais des oiseaux d’eau foibles et jeunes ,qu'elle saisit avec facilité par leurs pieds palimés, dans les momens où ils nagent au dessus de la surface des eaux qu’elle habite (5). On la trouve dans l'océan Atlan- Scorpæna corpore rubro, etc. Brünn. Pisc. massil. Mori nf:4b. Trigla subfusca nebulata, etc. Brown, Jamaïc. p. 44, n° 3. Cottus squamosus , varius , etc. Seba, Mus. 3 , p. 79, n°2;,tab:28, fr. 2. Scorpius major. Jonston , de Piscibus , p. 74, tab. 19 , fio. 9. (2) La truie, crabe de Biaritz , et quelquefois sa- carailla de Saint-Jean-de-Luz. En Provence , scorpt, scorpone, rascasse rouge. En allemand, grosschup- piste drachenkopf. En hollandais, groote scorpiæn. En sarde, scorpena. En maltais, mazzone. À la Jamaïque , poissonned grooper. Scorpæna cirris duobus ad labium inferius....... scorpæna scrofa. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 167, sp. 2. SONNINI. (3) Cette scorpène est sur-tout l’ennemie des mouettes. Elle est peinte dans Oppien comme un poisson d’une très-grande voracitlé. At bis lucinam labrax , toto invocat anno, Quatuor ad partus horrendus scorpius edit. Haæliet. lib. 7. SONNINI. | DES SCORPENES. 349 tique et dans d’autres mers, particulière- ment dans la Méditerranée, sur les bords de laquelle elle est assez recherchée (1). Les écailles qui la couvrent sont assez grandes; elle présente une couleur d’un rouge blan- châtre , plus foncée et même presque brune sur le dos , et relevée d’ailleurs par des bandes brunes et transversales. La mem- brane des nageoires est bleue, et soutenue par des rayons jaunes et bruns. (2) La tête est grande; les yeux sont gros ; l’ouverture de la bouche est très-large ; des dents petites , aiguës et recourbées hérissent la langue, le palais, le gosier et les deux mächoires, qui sont également avancées ; (1) Sa chair est , généralement parlant , maigre et sèche ; elle ne laisse pas néanmoins d’être assez recher- chée , sur-tout lorsque le poisson a été pris, ou em pleine mer, ou sur des côtes pierreuses. Au nord ces poissons ne sont point estimés , et les norvégiens n’en mangent jamais ; ils se contentent de tirer de l'huile du foie. Les pêcheurs de Biaritz prennent des scorpènes avec des haims, jusqu’à six licues au large, depuis le mois de juillet jusqu’au commencement de l’hyver. SONNINI. ° LA ? (2) La prunelle noire de ses yeux est entourée dan iris jaune et rougeâtre. SoNNiInNi. 350 HISTOIRE des barbillons garnissent les environs des yeux , les joues, la mâchoire inférieure et la ligne latérale qui suit la courbure du dos; deux grands aiguillons et plusieurs petits piquans arment, pour ainsi dire , chaque opercule, et l'anus est plus près de la na- geoire caudale que de la gorge. (1) (1) 6 aiguillons à la membrane des branchies. 12 aiguillons ct 10 rayons articulés à la nageoire du dos. 19 rayons à chacune des pectorales. 1 aïguillon et 5 rayons articulés à chacune des thoracines. 5 aiguillons et 5 rayons articulés à la nageoire de l’anus. 12 rayons à celle de la queue. DES SCORPENES. 55: Drm LA SCORPÈNE PLUMIER (1), PAR LAC£PÈDE. DOUZIÉÈÉME ESPÈCE. Les manuscrits de.Plumier , que lon conserve dans la bibliothèque nationale de France, renferment un dessin fait avec soin de cette scorpène , à laquelle j'ai cru devoir donner un nom spécifique qui rappelât celux du savant voyageur auquel on en devra la connoissance. Le dessus et les côtés de la têle sont garnis, ainsi que les opercules, de piquans triangulaires , plats et aigus. Quatre barbillons ou appendices frangées s'élèvent entre les yeux ; quatre autres barbillons d’une forme semblable, mais un peu plus petits , paroissent au dessus de la lèvre supérieure : un grand nombre d’appendices également frangées sont placées le long de la ligne latérale ; les écailles ne présentent (1) Scorpæna Plumierii. Scorpius niger cornutus. Manuscrits de Plumier ; déposés à la bibliothèque nationale. 552 HESTOAR E qu'une grandeur médiocre. La première partie de la nageoire dorsale est soutenue par des rayons non articulés , et un peu arrondie dans son contour supérieur; celle de la queue est aussi arrondie ; on voit quelques taches petites et rondes sur les thoracines. La couleur générale est d’un brun presque noir , et dont la nuance est à peu près la même sur tout l’animal. (1) ee —— (1) 12 rayons aïguillonnés et 7 rayons articulés à la nageoire du dos. O rayons à chacune des pectorales. 5 ou 6 rayons à chacune des thoracines. 2 aiguillons et 5 rayons articulés à la nageoire de l’anus. ro rayons à celle de la queue. LA DES SCORPENES. 353 LA SCORPÈNE À M ÉMR I C:À I NE a). PAR LACÉPÉDE. TREIZIÈME ES P-E C E/ La tête de ce poisson présente des pro- tubérances et des piquans; d’ailleurs on voit deux barbillons à la mâchoire supérieure, et cinq ou six à la mâchoire inférieure. Les quinze derniers rayons de la nageoire dor- sale forment une portion plus élevée que la partie antérieure de cette même nageoire ; cette portion est, de plus, très-arrondie, semblable par la figure ainsi qu'égale par l'étendue à la nageoire de l'anus, et située précisément au dessus de ce dernier instru- ment de natation. Les nageoires pectorales (1) Scorpæna americana. Diable de mer. Duhamel , Traité des pèches, t, 3, part.2,p.099,n°7,pl.sr, fig. 5. Poiss. Tome VIIL. Z 354 HAS MIOMR)E et la caudale sont aussi très-arrondies (1 }. Lorsque la femelle est pleine, son ventre paroît très-gros ; el c’est une suite du grand nombre d'œufs que l’on compte dans cette espèce, qui est très-féconde, ainsi que presque toules les aulres scorpènes. (1) À la nageoïre dorsale . . . +. 33 rayons. A chacune des pectorales. . . . 13 Arcellededlanus.s 5 2406 20 À celle de la queue . . . . . . (13 DES SCORPENES. 355 LA SCORPÈNE DIDACTYLE (1) (2), PAR LACÉPÈDE. QUATORZIÈME ESPÈCE. La tête de cet animal, que Pallas a très- bien décrit, présente les formes les plus singulières que l’on:ait encore observées dans les poissons ; elle ressemble bien plus à celle de ces animaux fantastiques dont l'image fait partie des décorations bizarres auxquelles on a donné le nom d’arubesques, qu’à un ouvrage régulier de la sage Nature. Les yeux gros, ovales et saillans , sont placés au sommet de deux protubérances très- (1) Scorpæna didactyla. Pallas, Spicil. zool. 7, p. 26, tab. 4, fig. 1,3. Scorpæna didactyla. Lin. édit. de Gmelin. Scorpène à deux doigts. Bonaterre , pl. de l’'Encyc. méthod. (2) Scorpæna digitis duobus distinctis ad pinnas pectorales...... scorpæna didactyla. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 161, sp. 6. — Artedi, Geu, pisc. gen. 55 , n° 6. additament. SONNINI. 2 2 356 HMÉSTEOIME rapprochées ; on voit deux fossettes creusées entre ces éminences et le bout du museau ; des rugosites anguleuses paroissent auprès de ce museau et de la base des opercules. Des barbillons charnus, découpés, aplatis et assez larges, sont dispersés sur plusieurs points de la surface de cette tête, que l’on est tenté de considérer comme un produit de l’art; deux de ces filamens, beaucoup plus grands que les autres, pendent, lun à droite, et l’autre à gauche de la mâchoire inférieure : cetie mâchoire est plus avancée que celle d'en haut; lune et l'autre sont garnies de dents, ainsi que le devant du palais et le fond du gosier ; la langue monire des raies noires et de petits grains jaunes : on aperçoit de plus, auprès de chaque na- geoire peclorale, c’est-à-dire, de chacane de ces nageoires que l’on a comparées à des bras, deux rayons articulés, très-Jongs, dénués de membranes, dans iesquels on a trouvé quelque analogie avec des doigts; et voilà pourquoi Ja scorpène dont nous par- lons a été nommée à deux doigts ou di- dactyte. La nageoire de la queue esl arrondie ; toutes les autres sont grandes; celle du dos règne le loug d'une ligne très-étendue; plu- DES SCORPENES. 357 sieurs de ses rayons dépassent la membrane proprement dite, et sont garnis de lambeaux membraneux et déchirés ou découpés. La peau de ce poisson, dénue d’écailles facilement visibles, est enduite d’une hu- meur visqueuse. Ceite scorpène parvient d’ailleurs à une longueur de trois ou quaire décimètres (onze à quinze pouces). Elle est brune avec des raies jaunes sur le dos, et des taches de la même couleur sur les côtés, ainsi que sur sa partie inférieure. Des bandes noires sont distribuées sur la nageoire de Ja queue , ainsi que sur les pectorales. Cet animal remarquable habite dans la mer des Indes (1). / (1) 16 rayons aiguillonnés et 8 rayons articulés à la nageoire du dos. 10 rayons à chacune des pectorales. 6 rayons à chacune des thoracines. 12 rayons à celle de l’anus. 12 rayons à celle de la queue. 398 HESTOIR E LA SCORPÈNE ANTENNÉE (1)(2), PAR EACGÉ PÉDÉ OAI IN ZT RE. NME ES PE CLR. Ox pêche, dans les eaux douces de l’île d’'Amboine, une scorpène dont Bloch a pu- blié la description , et dont voici les prin- cipaux caraclères. La tête est hérissée de filamens et de piquans de diverses grandeurs ; au dessus des yeux, qui sont grands et rapprochés, s'élèvent deux barbillons cylindriques, ren- flés dans quatre portions de leur longueur par une sorte de bourrelet très-sensible, et qui, paroissant arliculés et ayant beaucoup de rapports avec les antennes de plusieurs (1) Scorpæna antennata. Bloch , pl. cLxxxv. Scorpæna antennata. Lin. édit. de Gmelin. Scorpène à antennes. Bonaterre, pl. de l’Enc. méth. (2) Scorpæna fascié oculari..... scorpæna anten- nata. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 161 , sp. 5. — Artedi, Gen. pise. gen. 33 , n° 5. additament. SONNINT: LT *t T'ES TAME AI VMS £ FLN ae ee LEP fie ‘h TA WA TEA EUR DIE ENT ANNE SU xx. À ortt à L. LA RASCASSE. 2.LA SCORPH volante ’ d NE 1 DES SCORPENES. 359 insectes, ont fait donner à l'animal dont nous parlons le nom de scorpène antennée: Au dessous de chacun des organes de la vue, on comple communément deux ran- gées de petits aiguillons. Chaque narine a deux ouvertures situées très-près des yeux. Les mâchoires, avancées l’une autant que Vautre, sont garnies de. dents petites eb aiguës. Des écailles semblables à celles du dos revêtent les opercules. Les onze ou douze premiers rayons de la nageoire du dos sont aiguillonnés, trés-longs, et réunis uniquement, près de leur base, par une membrane très-basse, qui s'étend oblique- ment de l’un à l’autre, s'élève un peu contre la partie postérieure de ces grands aiguillons, et s’abaisse auprès de leur partie antérieure. La membrane des nageoires pectorales ne s'étend pas jusqu'au bord antérieur de. la nageoire de l'anus; mais les rayons qui la soutiennent la dépassent, et se prolongent la plupart jusqu’à l’extrémité de la nageoire caudale, qui est arrondie. Uue raie très-foncée traverse obliquement le globe de l’œil. On voit d’ailleurs des taches assez grandes et irrégulières sur la tête, de petites taches sur les rayons des nageoires, Z 4 360 HISTOIRE et des bandes transversales sur le corps; ainsi que sur la queue. La scorpène antennée vit communément de poissons jeunes ou foibles. Le goût de sa chair est exquis (1) (2). (1) 6 rayons à la membrane des branchies. 12 aiguillons et 12 rayons articulés à la nageoire du dos, 17 rayons à chacune des pectorales. 6 rayons à chacune des thoracines. 3 aiguiilons et 7 rayons articulés à la nageoire de l’anus. 12 rayons à la nageoire de la queue. (2) On prend ce poisson au filet et à l’hameçon. SONN1INIL. DES SCORPENES. 5361 a LA SCORPÈNE VOLANTE (1) (2), PAR, L'AC:É PP D E. SEIZIÉÈME ES PE CE. Voyez la planche XLII, fig. 2. Cons scorpène est presque le seul poisson d’eau douce qui ait des nageoires (1) Scorpæna volitans. Idem. Lin. édit. de Gmelin. Scorpène volante. Bonaterre, pl. de l’'Encyc. méth. Gasterosteus volitans. Lin. Syst. nat. XII, 1 ,p.401, n° 9.— Bloch, pl. ccxxx1v.— Gronov. Mus. 2, p.33, n° 191 ; et Zooph. 1 , p.89, n° 294. Pseudopterus, etc. Klein, Miss. pise. B ,p. 76, n° r. Cottus squamosus rostro bifido. Seba, Mus. 3 , p.79; tab: 26, fis. 1. TIkan svangei. Ruysch , Theatr. anatomic. 1, p.4; A.1..tabu9 flan. | Louw. Renard , Poissons , 1 , pl vi, fig. 41, p. 12; pl x, n° 215. Kalkoeven visch. Valent. Ind. 5, p.415, fig. 213. Amboynsche visch. Nieuh. Ind. 2 ,p. 268 , fig. 4 — Willaghby, Ichth. append p. 1, tab. 2, fig. 3. Perca amboinensis. Ray, Pisc. p. 96, n° 26. (2) La scorpène volante. En allemand, fliegender 363 HTSTOIMR E pectorales élendues ou conformées de ma- mère à lui donner la faculté de s'élever à quelques toises dans l’atmosphère , à sy soutenir pendant quelques instans, et à ne retomber dans son fluide natal qu’en par- courant une courbe très-longue. Ces na- geoires pectorales sont assez grandes dans la scorpène volante pour dépasser la longueur du corps; et d’ailleurs la membrane qui en réunit les rayons est assez large et assez drachenkopf , fliegender stichling. En hollandais, vlicsende stackel- baars, kalkævenvisch, kalkantje , amboynischevisch. Aux Indes, ikan suangi, louw. Perca dorso monopterygio capite cavernoso, maxill& superiore cirris quatuor, caud& subrotundé utrirque aculeatä. Gronov. Mus. 2, p.53, n° 191. Perca dorso monopterygio : operculis diacanthis squamosis, ciliis maxilläque superiore cirrosis , cawd& roturdaté ‘utrinque aculeatä. Gronov. Zooph. 1, P- 89, n° 294. Pseudopterus colore sub-obscuro aut fusco lineis sub-cæruleis, eéc. et Pseudopterus linets croceis, ete. Klein , Miss. pisc. 5 , p.76, n°1 et 2 ,tab.4,fis. 6. Scorpæna pinnis dersalibus tredecim , cirris senis prints pectoralibus corpore longioribus.....: ) Centropodus rhombeus. Forskæl , Faan. Arab. p. 58 , n° 76. Centrogaster. Lin. édit. de Gmelin. Scombre tabak. Bonaterre, pl. de l’Enc. méth. DES CENTROPODES. 591 de la queue, qui est d’un verd bleuûtre ; et la seconde dorsale est noire dans sa partie la plus élevée. Cette seconde nageoire du dos est d’ailleurs triangulaire et écailleuse dans sa partie antérieure , comme celle de Vanus, et basse , ainsi que transparente, dans le reste de son étendue. Les cinq rayons articulés qui, réunis avec un aiguillon, com posent chacune des nageoires thoracines, sont à peine visibles (1). Une membrane assez peu large soutient les quatre où cinq piquans qui forment la première dorsale. Les dents sont déliées et nombreuses; et au dessus du bout de la langue on voit une callo- sité ovale et rude. La queue proprement dite est trés-courte ; ce qui donne à chaque côté de l'animal une figure rhomboïdale. POUR OUI ni Dh et el (1) A la membrane des branchies . 6 rayons. A la première nageoire du dos. 4 ou 5 À la Seconde dia tt se tomates 42 A chacune des pectorales . . + + 15 A chacune des thoracines . + + ) A celle de l'anus . + + « + + + 54 À celle de la queue, qui est un peu rondiois VOIR Le): out 10 Bb 4 394 HISTOIRE stis QUATRE-VINGT-DIXIÈME GENRE. PAR LACÉPÈDE. LES CENTROGASTÈRES. Q UATR E aiguillons et six rayons articulés à chaque nageoire thoracine. { P BR EMI Ë.R E .ES.P Ë.C.E. LE CENTROGASTÈRE BRUNATRE;: centro- gaster fuscescens. — La nageoire dorsale très - longue ; celle de la queue très - peu #fourchue ; la couleur du dessus du corps brune. SECONDE ESPÈCE. L;:5 CENTROGASTÈRE ARGENTÉ: centro- gaster argentatus: — La nageoire de la queue fourchue; la couleur du dessus da corps argentée. Lit 2 ——— nes ee RS LE CENTROGASTÈRE BRUNATRE (1)(), er LE CÉNTROGASTENRE ARC ENT Ë) (5):(4)5 paint CON ACTE R. EE D QE tua ESPÈCES. Les mers qui arrosent le Japon nour- rissent ces deux centrogastères, dont on doit la connoissance au savant Houttuyn, _ (1) Centrogaster fuscescens. Idem. Lin. édit. de Gmelin. — Houttuyn, Act. Earl Xe 22p.009, DL. _ (2) En hollandais, bruinachtige doornbuik. Centrogaster fuscus, subtus albicans caudä sub- bifurcä..... centrogaster fuscescens. Lan. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 170 bis, sp. 1. — Aïtédi , Gen. pisc nov. gen. Houttuyni, n° 1. SONNINT. (5) Centrogaster argentatus. :{dem. Lin. édit. de Gmelin. rt Ghn » Act. Haar KK, 2, p. 5545n°2 © {4) En hollandais, versilverde doornbuik. Centrogaster argenteus , nuchæ gultà magnä fuscé, 304 HISTOIRE et dont le nom générique vient des aiguil- lons que l’on voit au dessous de leur corps, et qui composent une partie de leurs na- geoires inférieures. Ces poissons ne par- viennent qu'à une longueur très-peu con- sidérable : le brunâtre n’a pas ordinairement deux décimètres (sept pouces) de long, et l'argenté n’en a qu'un. La mâchoire supé- rieure du premier est garnie de dents ai- gués; le second a sur la nuque ‘une grande tache brune, et communément arrondie. Les notes suivantes (1) et (2) et le tableau de leur genre indiquent leurs autres traits principaux. pinnæ dorsalis nigricante... centrogaster argentatus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 170 bis, sp. 2. — Artedi, Gen. pisc. nov. gen. Houttuyni, n° 2. SONNINI. | (1) 15 aiguillons et 11 rayons articulés à la nageoire du dos du brunûtre. 16 rayons à chacune des pectorales. 7 aiguillons et 9 rayons articulés à la nagcoire de lPanus. 20 rayons à la nageoïire de la queue. (2) 8 aiguillons à la partie antérieure de la nagecire dorsale de l’argente. ; 2 aiguillons et 12 rayons à la nageoire de l’anus. DES CENTRONOTES. 395 QUATRE-VINGT-ONZIÈME GENRE. PAR LACÉPÉDE. LES CENTRONOTES. Ur: seule nageoire dorsale; quatre rayons au moins à chaque thoracine; des piquans isolés au devant de la nageoire du dos; une saillie longitudinale sur chaque côté de la queue, ou deux aiguillons au de- vant de la nageoire de l'anus. PREMIÈRE ESPÈCE. LE CENTRONOTE PILOTE ; centronotus conductor. — Quatre aiguillons au devant de la nageoire du dos; sept rayons à la membrane des branchies; vingt-sept rayons au moins à la nageoiïre dorsale. S ECO N'D FA E 98 P Ë CE LE CENTRONOTE ACANTHIAS; Centronoius acanthias. — Quatre aiguillons au devant de la nageoire dorsale ; trois rayons à la membrane des branchies. TROISIÈME ESPÈCE. LE CENTRONOTE GLAYCOs; centronoius 596 HISTOIRE glaycos. — Cinq aiguillons au devant de la nageoïire du dos; le premier tourné vers le | museau , et les autres inclinés vers la queue; la ligne latérale ondulée par pelits traits. QUATRIËÉME ESPÉCSE. LE CENTRONOTE ARGENTÉ; centronoius argenteus. — Sept aiguillons au devant de la nageoire du dos; onze rayons à cette nageolre, CIN QUIÉEÉME ESPEÈECE. LE CENTRONOTE OV ALE; centronotus osalis. — Sept aiguillons au devant de la nageoire du dos; vingt rayons à cette nageoire ; six rayons à la membrane des branchies. SIXTÈME ESPÈCE. LE CENTRONOTE LYZAN; centronoius Tyzan. — Sept aiguillons au devant de la nageoire du dos; vingt-un rayons à cette nageoire ; huit rayons à la membrane des branchies. SEPTIÈNMÉ ESPÈCE. LE CENTRONOTE CAROLENIN ; cenlronoirs carolinus. — Huit aisuillons au devant de la nageoire du dos; vingt-six rayons à cette nageoire dorsale ; la ligne latérale droite. DES CENTRONOTES. 397 HU AITI É M PF ESP EC.E. LE CENTRONOTE GARDÉNIEN: centronolus Gardenii. — Huit aiguillons au devant de la nageoire du dos; trente - trois rayons à celle nageoire dorsale; point d’aiguillons au devant de celle de lanus; deux rayons seu- lement à chacune des pectorales. NEUVE NME) ES PE CE LE CENTRONOTE VADIGO ; centronotus vadigo. — Huit aignillons au devant de la nageoire du dos; plus de deux rayons à chacune des peciorales ; la ligne latérale iortueuse. DIXIÈME ESPÈCE. LE CENTRONOTE ÉPERON ; centronofus calcar. — Quatre aiguillons au devant de la nageoire du dos; six rayons à la mem- brane des branches; vingt-un rayons à la nageoire dorsale. ONZIÈME ESFPKCE. LE CENTRONOTE NÈGRE; centronoËus niger. — Huit aiguillons au devant de la nageoire du dos ; trente-trois rayons à cetle nageoire ; douze rayons à chaque pectorale ; six riyons à chaque thoracine; la ligne latérale droite; la couleur générale notre. 398 HISTOIRE ES LES PATIO NE An). LE CENTRONOTE PILOTE (2), PAR LACÉPÉDE. PREMIÈRE ESPÈCE. P RESQUE toutes les espèces du genre des centronotes, ainsi que celui des gasté- rostées et des centropodes, ne renferment (1) Le pilote. En hollandais, lootmanties , vif- singer-visch. En anglais, pilot-fish. En suédois, /oods. En allemand , /ootsmann. À Marseille, fanfre. Gasterosteus spinis dorsalibus quatuor membrand branchiostegä septem radiat&.... oasterosteus ductor. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 169, sp. 2. Gasterosteus spinis dorsalibus quatuor..... gaste- rosteus ductor. Artedi, Gen. pisc. gen. 37 , n° 4. — Brunuich , Ichth. massil. p. 67 ,n° 83. Sonnini. (2) Centronoius conductor. Gasterosteus conductor. Lin. édit. de Gmelin. Gastré pilote. Daubenton, Encyclop. méthod. — Bonaterre , pl. de l’Encÿci. méthod. — Mus. Adoiph. Frid. 25p. 88,7. Pilot fish. Wilughby, Ichth. tab. append. 8, fig. 2. | DES CENTRONOTES. 309 que d'assez petits individus. Le centronote dont nous traitons dans cet article parvient trés-rarement à la longueur de deux déci- mètres (sept pouces). Malgré les dards dont quelques parties de son corps sont hérissées , il ne pourroit donc se défendre avec succès que contre des ennemis bien peu redou- tables, ni attaquer avec avantage qu’une proie presque invisible. Son espèce n’existe- roit donc plus depuis long-tems, s’il n’avoit reçu l’agilité en partage : 1l se soustrait par des mouyemens rapides aux dangers qui peuvent le menacer. D'ailleurs sa petitesse fait sa sûreté, et compense sa foiblesse. Il n’est recherché ni par les pêcheurs, ni par Glaucus aculeatus, fasciatus, etc. Klein, Miss. pisse D, p.51, n°0. Le pilote. Duhamel, Traité des pêches, pari. 2, sect. 4, chap. 4, art. 5, p. 55, pl. 1v, fig. 4, et pl. 1x, fig. 5. Scomber ductor. Hasselquist, It. 336. — Osbeck, It. 795, tab. 12, fig.2vet Act. Stockh. 1755, 71. Scomber fasciis quatuor cæruleo argenteis, aculeis quatuor ante pinnam dorsalem. Læfl. It. Scomber dorso monopterygio, pinnulis nullis, etc. Gronov. Zooph. 309. Pilote piscis. Ray , Pisc. 150. Lootsmannekens. Brünn. It. 525 ; tab. 190. Scomber ductor,scombre pilote. (BI. pl. cCCxXX VII.) 400 HISTOIRE les grands habitans des mers; l’exiguité de ses membres le dérobe souvent à leur vue ; le peu de nourriture qu'il peut fournir empêche qi'il ne soit l’objet des desirs des marins, ou des appétits des squales. Il en est résulté, pour cette espèce, cette sorte de sécurité qui dédommage le foible de tant de privatious. Pressée par la faim, ne trouvant pas facilement à certaines distances des rivages les œufs, les vers, les insectes, les mollusques qu’elle pourroit saisir, elle ue fuit ni le voisinage des vaisseaux , ni même la présence des squales, ou des autres tvrvans des mers; elle s’en approche sans défiance et sans crainte; elle joue au devant des bâÂtimens, ou au milieu des terribles poissons qui la dédaignent ; elle trouve dans les alimens corrompus que lon rejette des navires ou dans les restes des viciimes im- molées par le féroce requin, des fragmens appropriés par leur ténuilé à la pelitesse de ses organes ; elle précède ou suit avec constance Ja proue qui fend Îles ondes, ou des troupes carnassières de grands squales; et frappant vivement limagination par la tranquillité avec laquelle elle habite son singulier asyle, elle a été bientôt douée, par les amis du merveilleux, d’une inteili- gence DES CENTRONOTES. 4o1 gence particulière; on lui a attribué un instinct éclairé, une prévoyance remar- quable, un attachement courageux ; on l'a revêtue de fonctions très - extraordinaires ; et on ne s’est arrêté qu'après avoir voulu qu’elle partageât avec les échénéis le titre de conducteur du requin, de pilote des vais- seaux. Nous avons été bien aises de rappeler cetle opinion bizarre par le nom spécifique que nous avons conservé à ce centronote avec le plus grand nombre des auteurs modernes. Celui. qui écrit l’histoire de la Nature doit: marquer les écueils de la raison , comme l’hydrographe trace sur ses cartes ceux où ont péri les navigateurs. On voit sur le dos de ce petit animal, dont on a voulu faire Île directeur de la route des énormes requins, ces aiguillons qui appartiennent à tous les poissons com- pris dans le quatre-vingt-onzième genre, et dont la présence et la posilion sont in- diquées par le nom de centronote (1) que nous avons cru devoir leur donner : mais on n’en compte que quatre au devant de la nageoire dorsale du pilote. Les côtés de (1) Æentron, en grec, signifie aigurllon ; et notos signifie dos. Poiss, ToME VIIL. Ce 402 HA TSYTE O MIRE la queue de ce poisson sont relevés longi< tudinalement en carène. La ligne latérale èst droite. Plusieurs bandes transversales et noires font ressortir la couleur de sa partie supérieure, qui présente des teintes brunes et des reflets dorés. 11 paroît que le nombre de ces bandes varie depuis quatre jusqu'à sept. Les mâchoires, la langue et la partie antérieure du palais sont garnies de très-petites dents (1). (1) A la nageoire du dos, . . . . 28 rayons. A chacune des pectorales. , . . : 20 À chacune des thoracines. . . . 6 Acelle-de l'añms 74,4 ue (I DES CENTRONOTES. 403 met ma CENTRONOTE ACANTHIAS (1) (2), ET | LE CENTRONOTE GLAYCOS (3); PAR LACÉPEDE. | 2% ET $ ESPÈCES. Lies mers qui arrosent le Danemarck; nourrissent, selon Pontoppidan, l’acanthias ; et la Méditerranée est la patrie du glaycos. Nous avons conservé ce nom grec glaycos (1x) Centronotus acanthias. Pontoppid. Naturs. Danaem., p. 188 , n° 3. cé Gasterosteus acanthias. Tin. édit. de Gmelin. (2) Gasterosteus spinulis quatuor antè pinnam dor« salem , membrana branchiostega radiis éribus, ...., « gasterosteus acanthias. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 169, sp. 12. — Artedi, Gen. pisc. gen. 37, additament. species adhuc dubiæ, n° 14. SONNINI (3) Centronotus glaycos. Troisième espèce de glaucus, Rondelet, des Poissons, lib. 8, chap. 17. | Cca 404 P'L'ST OFFRE qui veul dire glauque (d’un bleu de mer), à un centronote décrit et figuré par Ron- delet, et auquel, suivant ce naturaliste, les anciens avoient donné cette dénomina- üon. Cette espèce a le corps alongé, les dents très-pointues , la ligne latérale ondée à petits traits; la partie supérieure du corps d’un bleu obscur, linférieure très-blanche ; l chair grasse, ferme, et de bon goût. DES CENTRONOTES. 405 BE CD V2 MO LE CENTRONOTE ARGENT (2) (3); LE CENTRONOTE OVALE (4) (5), gt LE CENTRONOTE LYZAN (6); PAR LACÉPÉDE. ADO ENT, OVESPÈCGES. Ox pêche anprès des côtes de l'Amérique équinoxiale largenté, dont la couleur est (x) Le lyzan , nom arabe de ce poisson. À Dsjidda on l’appelle r”yssiaf. À Loheia , obri. Scomber albido-maculatus ; spinis dorsalibus septem primis separatis.... scomber dyzan. Forskoæl , Faun. Ægypt. Arab. p.54, n° 69. Gasterosteus suprà fusco-cœærulescens spinis dorsa- libus septem analibus duabus.... gasterosteus lyzan. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 169 , sp. 15.—Artedi, Gen. pisc. edit. Walbaum, gen. 57, n° 19. species adhuc dubiæ. SONNINI1. (2) Centronotus argenteus. Gasterosteus occidentalis. Lin. édit. de Gmelin. Gastré saure. Daubenton , Encyclop. méthod. — Bonaterre , pl. de l’'Encyel. méthod. Saurus argenteus caud& longitudinaliter sériaté. Browne, Jam, 452, tab. 46, fig. 2. C3 406 HE D T'O IE désignée par le nom spécifique que nous avons cru devoir lui donner (7), pendant que c’est dans les mers de l'Asie que vit lovale (8), dant laiguillon dorsal le plus (5) Gasterosteus spinis dorsalibus septem , duabus- que ante pinnam analem.... gasterosteus occidentaliss Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 169, sp. 3. — Artedi, Gen. pisc. gen. 37 , n° 3. additament. SONNINI. (4) Centronotus ovalis. Gasterosteus ovatus. Yan. édit. de Gmelin. Gastré ovale. Uaubenton, Encyclop. méthod. — Bonaterre, pl. de l’Encyc. méthod. (5) Gasterosteus spinis dorsalibus septem , primé recumbente , corpore ovato..... gasterosteus ovatus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 169, sp. 4. — Artedi , Gen. pisc geu. 37, n° 6. additament. Sonnini. (6) Centronotus lyzan. Gasterosteus lyzan. Lin. édit. de Gmelin. Scombre lyzan. Bonaterre, pl. de l'Encyc. méth. Amia. Salvian, fol. 121, 122. — Forskœl , Faun. Arab. p.54, n° Go. (7) 7 rayons à chacune des nageoires pectorales de l’argenté. 6 rayous à chacune des thoracines. 2 aiguillons au devant de la nageoire de l'anus. 1 aiguillon et 6 rayons articulés à la nageoire anale. 16 rayons à la nagcoire de la queue. (8) 16 rayons à chacune des nageoires pectorales de l’ovale, DES CENTRONOTES. 4o7 antérieur est couché vers la tête, dont les machoires sont hérissées de petites dents, et dont le corps très-comprimé, comme celui des chétodons, a indiqué par sa figure Ta dénomination spécifique de ce centronote. Forskœl a vu le lyzan sur les côtes de V'Arabie. Ce poisson est couvert d’écailles petites, lancéolées , et resplendissantes comme des lames d’argent; ses lignes latérales sont ondées vers lopercule et droites auprès de la queue ; son dos est d’un brun mêlé de bleu (1). 6 rayons à chacune des thoracines. 2 aiguillons au devant de la nageoïire anale. 1 aiguillon et 16 rayons à la nageoire de l’anus. 20 rayons à la nageoire caudale. (1) 17 rayons à chacune des pectorales du lyzan. 1 aiguillon et 5 rayons à chacune des thoracines, 2 aiguillons au devant de la nageoire de l’anus. 1 aiguillon et 18 rayons à celte même nagcoire de l'anus. Cc #4 408 HISTOIRE LE CREVALLE (1), LA LICHE (2). nt LE CENTRONOTE CAROLININ (5), LE CENTRONOTE GARDENIEN (4) (5), zr LE CENTRONOTE VADIGO (6); PAR LACEPEDE. Thn O MENEOS ES BAL CAES: Le carolinin et le gardénien habitent la Caroline : le nom du premier indique leur (1) Crevalle ,uom que les habitans de la Caroline donnent à ce poisson. Gasterosteus spinis dorsalibus octo, analibus tri- bus.... gasterosteus carolinus. Lin. Syst. nat. edit, Gmel. gen. 169, sp. 5. — Artedi, Gen. pisc. gen. 37, n° 7. additament. SONNINI. (2) Liche , nom sous lequel ce poisson est connu en Provence. Les languedociens lappellent pélæmyde, et les marseillais lampuga. En italien, Lézia. Par les pêcheurs des environs de Rome, mella. En aïilemand, spanischer reiter. Tn anglais, cross - spine. A la Jamaïque , leather-coat. À la Havane, quietra-achus SONNINI. (5) Centronotus carolinus. Guasterosteus carolinus. Lin. édit. de Gmelin. Gastré crevalle. Daubenton, Encycl. méthod. — Bonaterre, pl. de l’Encycl. méthod. DES CENTRONOTES. 40oq pays; celui du second, l'observateur qui les a fait connoiître. C’est en effet le docteur Garden qui en envoya, dans le tems, la description à Linnæus. Ces deux poissons, et le vadigo, qui se trouve dans la Mé- diterranée, se ressemblent par la forme de leurs nageoires du dos et de l’anus; qui présentent la figure d’une faux, et par celle de la nageoiïre de la queue, qui est four- chue : mais, indépendamment des dissem- blances que nous n’avons pas besoin d’énu- mérer, le carolinin n’a que vingt-six rayons à la nagcoire du dos (7), et le gardénien (4) Centronotus Gardenii. Gasterosteus canadus. Lin. édit. de Gmelin. Gastré canade. Daubenton , Encyclop. method. — Bonaterre , pl. de l’Encycl. méthod. (5) Gasterosteus spinis dorsalibus octo, analibus nullis.... gasterosteus canadus. Tan. Syst. nat. edit. Gumel. gen. 169, sp. 6.— Artedi, Gen. pisc. gen, 57, n° 7. additament. SONNINI. (6) Centronotus vadigo. Dans plusieurs provinces méridionales de France , liche, pélamide. Liche, ou seconde espece de glaucus. Roudelet, des Poissons, part.:1, iv: 8, chap. 16. Scombre liche, scomber aculeatus. (Bi. pl. cccxxxvi, fig. 1. (7) 18 rayons à chacune des pectorales du carolinin, 5 rayons à chacune des thoracines. 410 HIS TO RR FE y en a trente-trois (1); celui-ci n’a que deux rayons à chacune des pectorales, et le vadigo y en présente un nombre bien plus grand, pendant que ses lignes latérales sont tortueuses et courbées vers le bas, au lieu d’être droites comme celles du caro- linin. Au reste, l’aiguillon dorsal le plus antérieur du vadigo est incliné vers le museau (2). 3 aiguillons et 24 rayons articulés à la nageoire de l’anus. 27 rayons à celle de la queue. (1) 7 rayons à la membrane des branchies du gar- dénien. 2 rayons à chacune des nageoires pectorales. 7 rayons à chacune des thoracines. 26 à la nageoire de l’anus. 20 à celle de la queue. (>) Ce dernier poisson, c’est-à-dire, la liche, de- vient grand; on en a vu qui pesoit quarante - deux livres. On le pèche dans la Méditerranée et vers les Aatilles ; sa chair est préférable à celle du thon. SONNINI. DES CENTRONOTES. #11 L’ÉPERON (1), LE NÈGRE. LE CENTRONOTE ÉPERON (2), ET LE CENTRONOTE NËÉGRE (3); PAR LACÉPÉDE. 10 ET 119 ES BEIC ES;, Le corps et la queue de l’éperon paroissent | dénués d’écailles. La mâchoire inférieure dépasse celle de dessus. La langue est mobile , lisse et large. Chaque narine ne montre qu’un orifice. La ligne latérale est presque droite. Les thoracines peuvent être couchées (1) L’éperon. En allemand, sporn. En anglais, spur- back. SONNINI. (2) Centronotus calcar. Scombre éperon , scomber calçar. (BI. pl. cccxxxvr, fig. 2. (5) Centronotus niger. Sur les côtes d'Afrique , sefser. Au Brésil, ceixupira. Par les allemands, stachlicher blauling. Par les anglais , negro mackrel, Scombre nègre, Bloch, pl. cecxxxvir. 415 HISTOIRE dans une sorte de sillon. La couleur géné- rale est argentée : des teintes noires règnent sur le dos; les nageoires sont bleuâtres. On trouve une grande quantité de centronotes éperons sur la côte de Guinée. Ils y pré- sentent la grandeur du scombre maque- reau, et leur chair n’est pas désagréabie au goût. Le centronote nègre habite dans la partie de l’océan Atlantique qui sépare l'Afrique de l'Amérique méridionale. Barbot l’a trouvé auprès de la côte d'Or ; et Marcgrave, Pison et le prince Maurice de Nassau l'ont vu dans les eaux du Brésil. Il parvient à une grandeur remarquable. Suivant Barbot, il a près de deux mètres (six pieds) de long; et Marcgrave lui attribue une longueur de plus de trois mètres (neuf pieds environ). Sa chair est d’ailleurs grasse, blanche et ferme : aussi est-il très-recherché , et pré- paré pour être envoyé au loin. Lorsqu'il est frais, on compare son goût à celui de l'anguilie, et lorsqu'il est séché, à celui du saumon fumé. Il séjourne ordinairement dans la haute mer : mais de tems en tems on voit des troupes nombreuses d'individus de cette espèce s'approcher des terres, pré- férer les fonds pierreux, et y chercher les DES: CENTRONOTES. 413, crustacés et les animaux à coquille, qui doivent servir à leur nourriture. Les nègres les prennent sur ces bas fonds, et les pêchent à la lueur de brandons allumés (1). ÿ Le centronote nègre a la tête lisse, aplatie et dénuée de petites écailles; le museau arrondi; l'ouverture de la bouche assez grande ; les dents petites; la langue large et mobile; deux orifices à chaque narine: les écailles qui revêtent son corps et sa queue, sont petiles, lisses et nunces. Sa couleur noire est relevée par le gris de la base et du milieu de ses thoracines, ainsi que par les nuances blanches et argentées qui resplendissent sur ses côtés. SA A ÉUAAR N R AI, LA A RP en (1) 14 rayons à chaque pectorale du centronote eperon: Live 3 rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine. x rayon aiguillonné et 20 rayons articulés à l’anale , au devant de laquelle on voit deux aiguillons réunis par une membrane. 15 rayons à la nageoire de la queue. 21 rayons à la nagcoire de anus du centronote negre. 37 rayons à la caudale. A4 HISTOIRE QUATRE-VINGT-DOUZIÈME GEN. | PAR LACEPÉDE: LES LÉPISACANTHES. Less écailles du dos grandes, ciliées, et terminées par un aiguillon; les opercules dentelés dans leur partie postérieure, et dénués de petites écailles ; des aiguillons isolés au devant de la nageoire dorsale. B,S8PÉCE. LE LÉPISACANTHE JAPONAIS; lepisacan- thus japonicus. — Quatre aiguillons au de- yant de la nageoire du dos. DES LEPISACANTHES. %15 UT GS Pot snow LE LÉPISACANTHE JAPONAIS (1)(2), PAR : L A C É P,È D. E. Liz nom générique de cet animal désigne la forme particulière de ses écailles (3); et sa dénomination spécifique, les mers dans lesquelles on la vu. Houttuyn l'a fait con- noître, et nous avons cru devoir le séparer des centronotes et des autres poissons avec lesquels on l’avoit placé dans le genre ‘des centrogastères, afin d’être fidèles aux prin- cipes de distribution méthodique que nous (1) Lepisacanthus japonicus. Gasterosteus japonicus. Lin. édit. de Gmelin. Gastré du Japon. Bonaterre , pl. de l’Encye. méth. — Houttuyn, Act. Haarl. XX , 2 ,p. 529. (2) Eu hollandais, japanse steckelbaars. Gasterosteus spinis dorsalibus quatuor membran& branchiostesä quinque radiat4.... gasterosteus japo- nicus. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 169, sp. 9. — Artedi, Gen. pisc. edit. Walbaum, gen. 37. species adhuc dubiæ , n° 16. SONNINI. (5) Lepis signifie écaille , et akanthos ; aiguillon. 416 HISTOIRE avons préférés. Le museau de cet osseux est arrondi ; ses mâchoires sont hérissées de pétites aspérilés, plutôt que garnies de dents proprement dites. Une fossette longitudinale recoit eb caché, à la volonté de lanimal, les piquans épais, forts, inégaux et isolés, que l’on voit aü devant dé la nageoire du dos. Les rayons de chacune des thoracines sont réunis et alongés de manière à former un aiguillon peu mobile, rude, et égal en longueur aux trois dixièmes, ou à peu prés, de la longueur totale du poisson. Le japo- hais ne parvient d’ailleurs qu’à de très-petites dimensions ; il n’a pas un double décimètre (sept pouces environ ) de long, et sa couleur est jaune (1). (x) A la membrane des branchies + 5 rayons. A la nageoiïre du dos sai exe ro À chacune des pectorales. . . « 12 À celle dé Fanns. sr ,soant 9 À cellede k ,queuéz rl tré 22 « QUATRE- DES CEPHALACANTHES. 417 QUATRE -VINGT-TREIZIÈME GEN-. PAR LACÉPÉÈDE. LES CÉPHALACANTHES. Lx derrière de la tête garni, de chaque côté, de deux piquans dentelés et très- longs; point d’aiguillons isolés au devant de la nageoire du dos. B'SUPELONE. LE CÉPHALACANTHE SPINARELLE; Cepha- lacanthus spinarella. — Quatre rayons à chacune des thoracines. Poiss. Tome VIIL: Dd 18 HISTOIRE er LE CÉPHALACANTHE SPINARELLE (i)(), PAR LACÉPÉDE. Cr céphalacante ne présente qu’une petite longueur. Sa tête, plus large que'le corps, est striée sur toule sa surface, et garnie par derrière de quatre grands aiguillons. Les deux supérieurs sont plus dentelés, plus larges et plus courts que les deux inférieurs. La spinarelle , qui vit dans l'Inde, a été placée dans le même genre que les gasté- (1) Cephalacanthus spinarella. (Nota. Kephalos veut dire ééte, et akanthos , aiguillon ou piquant. ) Gasterosteus spinarella. Lin. édit. de Gmelin. Pungitius pusillus. Mus. Adolph. Frid. r , p. 74, tab. 525 6.0: | Gastré spinarelle. Daubenton , Encycl. méthod. — Bonaterre , pl. de l’Encycl. méthod. (2) Gasterosteus capitis posticè spinis quaternis serrulatis lateralibus longitudine abdominis... gaste- rosteus spinarella. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 169, sp. 11. — Artedi, Gen. pisc. gen. 57, n° 11. additam. ‘ SONNINI: DES CEPHALACANTHES. 419 rostées et les centronotes : mais elle en diffère par trop de traits pour que nous n’ayons pas dû l’en séparer. L'absence d’aiguillons isolés au devant de la nageoire dorsale au- roit suffi pour léloigner de ces osseux. Nous l’avons donc inscrite dans un genre particulier qui précède immédiatement celui des daciyloptères, parmi lesquels on compte la pirapède dont la tête ressemble beaucoup à celle de la spinarelle (1). (1) À la membrane des branchies . 3 rayons. A la nageoïre du dos . . . . . 16 A chacune des pectorales. , . . 20 À chacune des thoracines . . . 4 A celle de’ l'anus. 42 7 SG D d 2 420 HI STOLRE QUATRE-VINGT-QUATORZIÈME G. PAR LACÉPÉÈÉDE. LES DACTYLOPTÉÈRES. U: E pelite nageoire composée de rayons soutenus par une membrane, auprès de la base de chaque nageoire pectorale. PRE MI È RE 6HiS PyE:C.E, LE DACTYLOPTÈRE PIRAPÈDE; dactylop- terus pirapeda. — Six rayons réunis par une membrane auprès de chaque nageoire pectorale. SUR CON DE EIS PLE C EF: LE DACTYLOPTÈRE JAPONAIS; dactylop- terus Japonicus. — Onze rayons réunis par une membrane auprès de chaque nageoire pectorale. DES DACTYLOPTÉRES. 4ai M Bu DA UC SNS QD PEUT PIRAPÈDE (i)(2), PA LA COPIE. PREMIÈRE ESPÈCE. ARMI les traits remarquables qui dis- tinguent ce grand poisson volant et les autres (1) Dactylopterus pirapeda. En Espagne, volodor. Aux environs de Rome, rondire. Sur les bords de PAdriatique , rondola , on rondela. À Malte et en Sicile, falcone. En Suède, fly gande fisk. En Angle- terre PR , kite fish. Dans plusieurs provinces méridionales de France, arondelle, rondole, chauve- souris , ratepenade. Trisla volitans. Lin. édit. de Gmelin. Trigle pirapède. Daubenton, Encyel. méthod. — Bonaterre , pl. de l’'Encyc. méth. — Bloch, pl. cccu. _ Trigla capite partm aculeato, pinnulä singulari ad pinnas ventrales. Artedi,, gen. 44 , sÿn. 73. — Gronov. Mns. 1,n° 102. Trigla capite quatuor spondylis armalo. Browne , Jam. 453. — Scba , Mus. 5, tab. 28 ; fig. 7. Milivipira , et pirabelle. Marcgr. Hist. Bras. lib. 4, Cap. 11 ,P- 162. .- Ed 3 422 H:I:S TOR E osseux qui doivent appartenir au même genre, il faut compter particulièrement les dimensions de ses nageoires pectorales. Elles sont assez étendues pour qu'on ait dû les désigner par le nom d'ailes; et ces instru- mens de natation, et principalement de vol, étant composés d’une large membrane sou- Hirundo. Plin. Hist. mundi, Lib. 9, cap. 43, edit. de Deux-Ponts. Milvus cirratus. Sloan. Jamaïc. vol. If, p. 258. Mugil alatus' Rondeletii. Jacob. Mus, reg. p. 1, fig. 5 , de Piscib. parag. 59, tab. 2 , n° 39. Uligende vise. Valent. Amboin. pisc. tom. HIT, ab: 02% "É: Ormopteros. Klein, Miss. pisc. 4, p. 44, n° 11. IHirundo aquatica. Bont. Ind. orient. p. 78. _ irundo Plinii Worm. Mus. 1, p. 266. — Gesner, p- 454,514; (Gérm.) fol. 17, b.— Belon, Aquat. 192. — Salvian, fol. 187.— Aldrovand. lib. 2, cap. 5, p.141. — Jonston, lib. 1,tit. 3, cap. 1, a. 3, tab. 17, fig. 12. — Willugbby, p. 285, tab. S, fig. 6. — Ray, p. 89. ; Chelidon. Arist. Lib. 4, cap. 9. . Arondelle de mer. Rondelet, prem, part. Liv. ro, ehap. 1. Ifirondelle de mer, ou rendole. Valmont de Bomare, Dict. d’'hist. nat. | (2) Trigla digitis vicenis membrané palmatis..... | érigla volitans. Lin. Syst. nat..edit. Gmel. gen. 172, Sp. 9. SONNINI. DES DACTYLOPTERES. 423 tenue par de longs rayons articulés, que l'on a comparés à des doigts comme les rayons des pectorales de tous les poissons, les ailes de la pirapède ont beaucoup de rapports dans leur conformation avec celles des chauve-souris, dont on leur a donné le nom dans plusieurs contrées; et nous avons cru devoir leur appliquer la déno- mination générique de dactylopiére, qui a été souvent employée pour ces chauve- souris , aussi bien que celle de cherroptére, et qui signifie aile attachée aux doigts, ou formée par les doigts (à). La pectorale des pirapèdes est d’ailleurs double , et présente par conséquent un ca- ractère. que nous mavons encore vu que dans le lépadogastère gouan. À la base de cette aile, on voit en effet un assemblage de six rayons articulés réunis par une meim- brane, ei composant par conséquent une véritable nageoire qu’il est impossible de ne pas considérer comme pectorale. De plus, l'aile des poissons que nous exa- minons offre une. grande, surface ; ‘elle montre ; lorsqu'elle est déployée, une fisure assez semblable à celle d'un de et elle Le Mo nt Sete cd me NS (1) Laktylos veut dire doigt , et péeron, aile, | Dd 4 42% H TS T:0 LR FE atteimt le plus souvent au delà de la na- geoire de l'anus et très-près de celle de la queue. Les rayons qu’elle renferme étant assez écartés l’un de l’autre lorsqu'elle est étendue, et n'étant liés ensemble que par une meinbrane souple qui permet facile- ment leur rapprochement, il n’est pas sur- prenant que l’amimal puisse donner aisément et rapidement à la surface de ses ailes, cette alternative d’épanouissement et de contrac- tion , ces inégalités successives, qui, pro- duisant des efforts alternativement inégaux contre l'air de l'atmosphère, et le frappant dans un sens plus violemment que dans un autre, font changer de place à Panimal lancé et suspendu , pour ainsi dire, dans ce fluide, et le douent véritablement de la faculté de voler (1). Voilà pourquoi la pirapède peut s'élever au dessus de la mer, à une assez grande hauteur, por que la courbe qu'elle décrit dans l'air ñe la ramène dans les flots que lorsqu'elle a franchi un intervalle ésal, sui- vant quelques observateurs , au moins à une trentaine de mètres (quinze Loises ); et voilà pourquoi encore, depuis Aristote jusqu’à œœ (1) Voyez le Discours sur la nature des poissons. DES DACTYLOPTERES. 4925 nous , elle a porté le nom de faucon de la mer, et sur-tout d’Airondelle marine. Elle traverseroit au milieu de l'atmosphère des espaces bien plus grands encore, si la membrane de ses ailes pouvoit conserver sa souplesse au milieu de l'air chaud et quelquefois même brûlant des contrées où on la trouve : mais le fluide qu’elle frappe avec ses grandes nageoires les a bientôt des- séchées, au point de rendre très-difliciles le rapprochement et l’écartement alternatifs des rayons; et alors le poisson que nous décrivons , perdant rapidement sa faculté distinctive , retombe vers les ondes au dessus desquelles il s'étoit soutenu, et ne peut plus s’élancer de nouveau dans l’atmosphère que lorsqu'il a plongé ses ailes dans une eau réparatrice, et que, relrouvant ses attributs par son immersion dans son fluide natal, il offre une sorte de petite image de cet Antée que la mythologie grecque nous re- présente comme perdant ses forces dans l'air, et ne les retrouvant qu’en touchant de nouveau la terre qui lavoit nourri. Les pirapèdes usent d'autant plus souvent du pouvoir de voler qui leur a élé départt, qu’elles sont poursuivies dans le sein des eaux par un grand nombre d'ennemis. 426 CUMTSTOPRIE Plusieurs gros poissons , et parliculiérement les dorades et les scombres, cherchent à les dévorer ; et telle est la malheureuse desti- née de ces animaux qui, poissons et oiseaux, sembleroient avoir un double asyle, qu'ils he trouvent de süreté nulle part, qu'ils n'échappent aux périls de la mer que pour étre exposés à ceux de latmosphère, et qu'ils n'évitent la dent des habitans des eaux que pour être saisis par le redoutable bec des frégates, des phaéions, des mauves et de plusieurs auires oiseaux marins. Lorsque des circonstances favorables éloi- guent de la partie de l'atmosphère qu’elles traversent, des ennemis dangereux, on les voit offrir au dessus de la mer un spectacle assez agréable. Avant quelquefois un demi- mètre (un pied et demi) de longueur, agi- tant vivement dans l’air de larges et longues nageoires, elles attirent d’ailleurs l'attention par leur nombre, qui souvent est de plus de mille. Mues par la même crainte , cédant au même besoin de se soustraire à une mort inévilable dans l'Océan, elles s’envo- lent en grandes troupes; et lorsqu'elles se sont confiées ainsi à leurs ailes au milieu d'une nuit obscure, on les a vues briller d'une lumière phosphorique, semblable . à DES DACTYLOPTERES. 427 cellé dont resplendissent plusieurs auires poissons, et à l'éclat que jettent, pendant les belles nuits des pays méridionaux, les insectes auxquels le vuigaire a donné le nom de vers luisans: Si.la.mer est alors calme et silencieuse, on entend lepetit bruit que font naître le mouvement rapide de leurs ailes et le choc de ces: instrumens conire les couches de l'air; et on distingue aussi quelquefois un bruissement d’une autre nature, produit au travers des ouvertures branchiales par la sortie accélérée du gaz que l'animal exprime, pour ainsi dire, de diverses cavités intérieures de son corps, en rapprochant vivement leurs parois. Ce bruissement à lieu d'autant plus facilement, que ces ouvertures branchiales élant très- étroites, donnent lieu à un frôlement plus considérable; et c’est parce que ces orifices : sont très-petits, que les pirapèdes, moins exposées à un dessèchement subit de leurs organes respiratoires, peuvent vivre assez long-tems hors de l’eau (1). On rencontre ces poissons dans la Médi- terranée et dans presque toutes les mers des climats tempgérés; mais.c'est, principalement ae K{ (1) Discours sur la nature des poissons. 428 ET SF O0 PR:E auprès des tropiques qu’ils habitent. C’est sur-tout auprès de ces tropiques qu'on a pu contempler leurs manœuvres et observer leurs évolutions. Aussi leur nom et leur histoire ne sont-ils jamais entendus avec indifférence par ces voyageurs courageux qui, loin de l’Europe, ont affronté les tem- pêtes de l'Océan et ses calmes souvent plus funestes encore. Ils retracent à leur sou- venir leurs peines, leurs plaisirs , leurs dan- gers, leurs succès. | Cependant quelles sont les formes de ces poissons ailés ? La tête de la pirapède ressemble un peu à celle du céphalacanthe spinarelle. Elle est arrondie par devant et comme renfermée dans une sorte de casque où d’enveloppe osseuse à quatre faces , terminée par quatre aiguillons larges et alongés, ét chargée de petits points arrondis êt disposés en rayons. La mâchoire supérieure est plus avancée que l'inférieure. Plusieurs rangs dé dents très-petites sarnissent l’une et l’autre de ces deux mâchoires: et l’ouverture de la bouche est très-large, ce qui donne à la pirapède ün rapport de plus avec une hirondelle. La langue est courte, épaisse et lisse comme le palais. Le dessous du corps présente une DES DACTYLOPTERES. 429 surface presque plate. Les écailles qui cou- vrent le dos et les côtés sont relevées par une arête longitudinale. Le rougeâtre domine sur la partie supé- rieure de lanimal, le violet sur la tête, le bleu céleste sur la première nageoire du dos et sur celle de la queue, le verd sur la seconde nageoire dorsale; et pour ajouter à cet élégant assortiment de bleu très-clair, de violet, de verd et de rouge, les grandes ailes ou nageoires pectorales de la pirapède sont couleur d'olive, et parsemée de taches rondes et bleues, qui brillent, pour ainsi dire, comme autant de saphirs , lorsque les rayons du soleil des tropiques sont vivement réfléchis par ces larges ailes étendues avec force et agitées avec vitesse (1). On compte plusieurs appendices ou coe- (1) A la membrane branchiale. . . : 7 rayons. À la première nageoire du dos . 6 A lseconde: re ete NE nr À chacune des grandes nageoires pectorales . . un). . + 20 À chacune des petites . . . . . 6 (ep A chacune des thoracines 'Mrcelleïde Panus 5 00 II À celle de la queue . . . . - 12 430 HT SITOMRR: E cums auprès du pylore ; et les œufs que renferment les doubles ovaires des femelles sont ordinairement trés-rouges. La chair des pirapèdes est maigre ; elle est aussi un peu dure, à moins qu’on ne puisse la conserver pendant quelques jours. DES DACTYLOPTERES. 45à LE WA CTYLOPTERE JAPONAIS (1)(2), PALR LAC É B.D.DLE. Re ESPÈCE. Ox trouve dans les mers du Japon ce dac- tyloptère , qui, de même que la pirapède, a été inscrit jusqu’à présent dans le genre des trigles. Il a été décrit par Houttuyn. Il ne parvient guère qu’à la longueur d’un déci- mètre et deini (près dé cinq pouces). On voit deux aiguillons longs et aigus à sa mâchoire inférieure et au bord postérieur de ses opercules. On compte onze rayons (1) Dactylopterus japonicus. Houttuyn ;, Act. Hal XX 2: p. 530 ne0 Trigla alata.Lan. édit. de Gmelin. (2) T'rigla digitis undenis membrané palmatis..... trigla alata. Lin. Syst. nat. edit. Gmel. gen. 172, sp. 13. — Artedi , Gen. pisc. gen. 32, n° 20. additam. species adhus dubiæ. SONNINI. 4932 HISTOIRE à chacune de ses petiles nageoires pecto= rales (1). LL (1) A la première nagcoire du dos. 7 rayons. A chacune des petites nageoires pectorales". 44h58 0e ee II A chacune des thoracines. . . . 6 À celle de Pants. AM LE 06 14 Ascelle dela queue js ss «tes. 14 QUATRE - DES PRIONOTES. 453 QUATRE-VINGT-QUINZIÈME GEN. PAR LACÉPEÈDE, LES. P RLONOTES. Dss aiguillons dentelés entre les deux nageoires dorsales ; des rayons articulés et non réunis par une membrane auprès de chacune des nageoires pectorales. E S P É C E. LE PRIONOTE VOLANT ; prionoius evolans. — Trois rayons articulés et non réunis par une membrane auprès de chacune des na- geoires pectorales. Poiss. Tome VIIL. Ee 434 HISTOIRE L'AE U PP TO NO ME VOLANT (1(2), P'AUR AMC EEE MT Ex comparant les caractères génériques des dactyloptères et des prionotes, on voit qu'ils différent assez les urs des autres pour que nous ayons dü les séparer; et cependant ils se ressemblent assez pour qu’on ait placé (1) Prionotus evolans. Trigla volitans minor. Browne , Jamaïc. 453, tab. 47, fig. 3. Trigla evolans. Lin. édit. de Gmelin. Trigle le volant. Daubenton , Encycl. méthod. — Bonaterre, pl. de l’Encycl. méthod. (2) En anglais , flying gurnard. Trigla digitis ternis, mucronibus tribus serratis pinnis dorsalibus interpositis. ... trigla evolans. Tän, Syst. nat. edit. Gmel. gen. 172, sp. 8. — Artedi, Gen, pisc. gen. 52, n° 11. additament. SONNINL, 2 DES PRIONOTES. 435 les prionotes , ainsi que les dactyloptères, parmi les trigles dont nons allons nous occu- per. Ils sont liés particulièrement par la forme de leur tête et par une habitude remarquable. Le prionote que nous décri- vons a la surface de sa tête ciselée de ma- nicre à représenter des rayons ; et de plus il a la faculté de s'élever dans latmosphtre et de s’y soutenir pendant quelque tems comme les dactyloptères. C’est cette der- nière faculté qui lui a fait donner le nom spécifique de volant; et. nous avons cru d'autant plus devoir le désigner par le nom générique de prionote (1), qu'indépendam- ment de trois aiguillons dentelés qui s'éle- vent entre les deux nageoires de son dos, le premier rayon de la seconde dorsale et les deux premiers de la première sont un peu dentelés par devant. Les pectorales sont assez longues pour atteindre à la moitié de la longueur du corps; et étant d’ailleurs très-larges , elles forment des ailes un peu étendues, que leur couleur noire fait sou- vent distinguer à une grande distance. Ge RE (1) Prion signifie scie, et noéos veut dire dos. Fe 2 / 456 HITS T'OTRES etc La nageoire de la queue du prionote vo- lant est fourchue (1). (1) A la membrane des branchies . 8 rayons. A la première nageoire du dos. . 8 À 1R SECONGE! La Re à «SMS, T0 À chacune des pectorales . . . . 13 À chacune des thoracines . . . 6 Ace dl'anus hd «este iTE A pelle dé lasquene, 5.2. “ur 1:13 Fin du huitième Folume. po 0 mi 4 LA BE UE Des malières contenues dans ce huitième Volume. Soir des caranx. Le caranx carangue , dixième espèce, par Lacépède. Page 5 Ze scombre à bandes, le verdier , pl XXXIV. Le cruménophthalme, le maquereau de Plumier, le walin-parei, le scombre rouge. Le caranx fascé, le caranx chloris, le caranx cruménophthalme , le caranx plumier , le caranx klein, le caranx rouge, 11°, 12°, 13°, 14°, 15° et 16° espèces , par le méme. 7 Le ferdau, le gæzz, le sansun, le kirm. Le caranx ferdau, le caranx gœss, le caranx sansun, et le caranx korab, 17°, 16°, 19° e£ 20° espèces, par le méme. . 14 Soixante - {roisième genre. Les trachinotes, par le mérite. 20 Le faucheur. Le trachinote faucheur, par te même. 21 Soixante-quatrième genre. Les caranxomores, par le méme. 24 Le caranxomore pélagique, première espèce, par le mnéme, 26 —— plumiérien, seconde espèce, par le méme. 28 Ee 3 4338 TA D LE Le pilitschei. Le caranxomore pilitsche: , troisième espèce, par le même. 29 Soixante-cinquième genre. Les cæsio , par le méme. 31 Le cæsio azuror, première espèce, par Lacépède. 32 Le poulain. Le cæsio poulain, seconde espèce, par le méme. 36 Soixante-sixième genre. Les cæsiomores , par le même. °q Le cæsiomore baillon , première espèce, par le méme. 40 —— bloch , seconde espèce , par le méme. 42 Péches des scombres. Péche du thon. 44 Péche du maquereau. 81 Suite du tableau du dix-neuvième ordre de la classe entière des poissons , par Lacépède. go Soixante-septième genre, Les coris, par le méme. 103 Le coris aigrette, première espèce , par le méme. 104 —— anguleux , seconde espèce, par le méme. 107 . 0. A Soixante-huitième genre. Les gomphoses, par le même. 108 Ze gomphose bleu, première espèce, par le même. 109 ——— varié, seconde espèce , par le même. 113 Sorxante-neuvième genre, Les nasons, par le même. 114 Le licornet. Le nason livornet, première espèce, par le méme. 119 Le nason loupe , seconde espèce, par le même. 121 Soixante-dixième senre. Les kyphoses, par le même. 2 124 Le kyphose double-bosse , par le méme. 125 Soixante-onzième genre. Les osphronèmes , par le méme. 127 - L’osphronème goramy , première espèce , par le méme. 128 2 \ 4 Le gal. L’osphronème gal, seconde espèce, par le méme. 134 Soixante - douzième genre. Les trichopodes , par le méme. 158 . 0 ei S: Le trichopode mentonnier , première espèce, par le même. 159 Le crin. Le trichopode trichoptère, seconde espèce, par le même. 145 Soixante-treizième genre. Les monodactyles, par le méme. 147 Le monodactyle falciforme, par le méme. 148 Soixante-quatorzsième genre. Les plectorhinques, par le même. té Le plectorhinque chétonoïde, par le méme. 152 Soixante-cinquième genre. Les pogonias, par le même. 105 Le pogonias fascé , par le même. 156 Svixante-seizième genre. Les bostryches, par le même. 159 Ee 4 440 TABLE: Lebostryche chinois, première espèce , par le même. 160 Le bostryche tacheté, seconde espèce, par le méme. 163 Soixante-dix-septième genre. Les bostrychoides, par le méme. 164 Le bostrychoide œillé, par le même. hi6S Svixante-dix-huitième genre. Les échénéis, par le mérne. 166 Le remora. L’échénéis rémora, planche XXXK VIT, première espèce, par le même. 167 Le rémora naucrate. L’échénéis naucrate , seconde espèce, par le même. | 187 Le rémora rayé. L'échénéis rayé, troisième espéce , par le méme. | 194 Soixante - dix-neuvième genre. Les macroures, par le méme. 106 Le macroure. Le macroure berglax, pl. XXX VII, par le méme. 197 Quatre-vingtième genre. Les coryphènes, par le même. 201 Le dorade d'Amérique. Le coryphène hippurus, pl XXXVIIT , première espèce , par le méme. 207 Le doradon. Le coryphène doradon , seconde espèce, par le méme. 215 La dorade de la mer du Sud. Le coryphène chrysurus, troisième espèce, par le méme. | 218 La petite dorade. Le coryphène scombéroide, quatrième ? A espèce , par le même. 226 TABLE. bha Le coryphène ondé , cinquième espèce, par le méme. 231 Le pompile. Le coryphène pompile, sixième espèce, par le méme. 233 Le rasoir bleu. Le coryphène bleu, pl. XX XVIII, septième espèce, par le méme. 256 Le paon de mer. Le coryphène plumier , huitième espèce, par le méme. 238 Le rason. Le coryphène rasoir, neuvième espèce , par le même. 241 Le coryphène perroquet , dixième espèce , par le méme. 244 —— camus, onzième ëspèce , par le même. 246 —— rayé, douzième espèce , par le méme. 247 —— chinois, treizième espèce , par le mére. 249 —— pointu, quatorzième espèce, par le même. 251 —— verd et le coryphène casqué, quinzième et sei- EN 4 A zième espèces, par le même. 252 1 LA x : LA . , _ Quatre-vingt-unième genre. Les hémiptéronotes , par le même. 255 Le rasoir à cing taches. L’hémiptéronote cing-taches, pl XXXIX , première espèce, par le méme. 256 L’hémiptéronote gmelin , seconde espèce ; par le même. 261 Quatre-vingt- deuxième genre. Les coryphénoides, par le même. 262 Le coryphénoide hottuynien , par le même. 203 44a TABLE Quatre-vingt-troisième genre. Les aspidophores, par le méme. 265 Le cotte armé. L’aspidophore armé , pl. XXXIX,, première espèce , par le même. 266 Le lisiza. L’aspidophore lisiza , seconde espèce , par le méme. 272 Quaire-vingt-quatrième genre. Les aspidophoroides, par le méme. 274 Ze chabot de l'Inde. L’aspidophoroide tranquebar , par le méme. 275 Quatre-vingt-cinquième genre. Les cottes, par le même. 278 Le grondeur. Le cotte grognant, pl. XL, première espèce, par le méme. 281 Le scorpion de mer. Le cotte scorpion, pl. XL, seconde espèce , par le même. 287 Le cotte quatre-cornes ; troisième espèce, planche XL, par le méme. 295 raboteux , quatrième espèce , par le même. 299 —— austral, cinquième espèce , par le méme. Bot —— insidiateur, sixième espèce, par le même. 302 —— madégasse , septième espèce , par le méme. 304 —_— noir, huitième espèce , par le méme. 506 Le chabot, Le cotte chabot, pl. XLI , neuvième espèce, par le méme. 308 Quatre-vingt-sixième genre. Les scorpènes, par le méme. ‘ 316 EAIBIE. 443 La scorpène cräpaud. La scorpène horrible, pl. XL, première espèce , par le même. 520 —— africaine, seconde espèce, par le méme. 327 —— épineuse , troisième espèce, par le méme. 529 —— aiguillonnée, quatrième espèce, par le même. 330 —— marseillaise, cinquième espèce, par le même. 332 ® CR] Al A —— double-filament , sixième espèce, par le même. 334 =—— brachion , septième espèce, par le méme. 336 —— barbue, huitième espèce, par le même. 335 La rascasse. La scorpène rascasse, pl. KLIT, neu- vième espèce , par le méme. 539 La scorpène mahé, dixième espèce, par le méme. 344 —— truie, onzième espèce , par le même. 347 —— plumier, douzième espèce, par le méme. 35: —— américaine , treizième espèce , par le méme. 553 —— didactyle, quatorzième espèce, par le méme. 355 —— antennée, quinzième espèce , par le même. 558 —— volante, pl. XLII, seizième espèce, par le même. 561 Quatre-vingt-septième genre. Les scombéromores , par le même. 367 Le scombéromore plumier, par le même. 368 4% TABLE. Le tassard , par le docteur Bloch. 370 Quatre-vingt-huitième genre. Les gastérostées, par Lacépède. 577 L'épinoche , la petite épinoche , la grande épinoche, Le gastérotée épinoche, le gastérostée épinochette, et le gastérostée spinochie, 1°, 2° et 3° espèces, par le méme. 578 Quatre-vingt-neuvième genre, Les centropodes, par le méme. : 589 L’abou-tabak. Le centropoderhomboidal , par le méme. 590 Quatre-vinst-dixième genre. Les centrogastères > par le méme. | 392 Le centrogastère brunâtre , et le centrogastère argenté, 1° et 2° espèces , par le même. 393 Quatre-vingt-onzième. genre. Les centronotes, par le même. 595 Le pilote. Le centronote pilote, première espèce, par le méme. 598 Le centronote acanthias, et le centronote glaycos, 2° et 5° espèces , par le méme. 403 Le lysan. Le certronote argenté ; le centronote ovale, et le centronote lyzan, 4°, 5° eë 6° espèces, par Le méme. 405 Le crevalle , la liche. Le centronote carolinin , le cen- éronote gardénien , et le centronote vadigo, n°, 8° et 0° espèces , par le même. 408 i] TABLE 445 L’éperon, le nègre. Le centronote éperon et le centronote nègre, 10° et 11° espèces, par le méme. 4ai - . . , ° Quatre-vingt-dousième genre. Les lépisacanthes, par le méme. 414 Le lépisacanthe japonais, par le méme. 415 Quatre-vingt-tretzième genre. Les céphalacanthes, par le méme. 417 Le céphalacanthe spinarelle, par le même. 418 Quatre-vingt-quatorzième genre. Les dactyloptères, par le méme. 420 Le dactyloptère pirapède , première espèce, par le méme. #21 Le dactyloptère japonais, seconde espèce, par le même. 452 Quatre-vingt-quinsième genre. Les prionotes, par le méme. 4353 Q L . A A4 Le prionote volant , par le méme. 434. Tin de la Table. rs € - # + . : Pi ” ÿ us ! * pa L Nu nt ALES RPUE \ Ty "1 14 { ” UNE ‘* PUR Li We: 4 “UM VE \ ER NES RAM A Sal by 4 4 A 2; Case Ad ! | ; ; L l ñ DR OA AT EU ER CI l ANNEE | | Ru È AE / L , sy NN NPMMOE Gi 3 fe | CAL ‘ Lu | ‘à % M Cr Û LA f Ë pl à n " : 10 | à DE] ! L ÿ l'h D: A = Le k { à m4” : V | : | de it un V RON EN Le 0 MP : nn : N 1 MEN L | LES L Ne U - LE CN DA TT Can ROM MONUE 2 ELU 'VUR | QU | 79": NE” 7 4 Je FA \ me \ 4 un | Lu n J ! | K In AR: MA V T1 AR re AUTRES ou En EN PLU eo ü # k l er: : "Ua à En Va k "1 | ! OU D [ | |] Co RAA L « : L a Ne L LT FL 4 : il L” Lure à MEN À 9 " me n' A | { | In MS ; di L : : à | ni DT ME DAT : à moe PNR: L 10 nN in, OMR LR L Le CN 1 . TL . à | | | f 1 : n\' L U 8 in l LME if 1 21 JT) A : } | (A? 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